comment construire une suite d'accords???
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miloup
Voilà, depuis un bon moment, j'essaie de composer un morceau au piano, mais hélas, mes bases théoriques sont très faibles. J'ai cherché après des livres sur la théorie musicale, et j'ai trouvé plein de trucs genre : Arrangement, Harmonie, Improvisation...etc.
Si quelqu'un pouvait m'expliquer chacune de ces appelations, à quoi elles servent..? et aussi m'indiquer ce que je dois lire pour avoir des bases sur la construction des suites d'accords.
Merci à tous
Anonyme
Quelles sont les règles classiques ?
Hou la, pour ça il faudrait reproduire tout un bouquin d'hermonie et/ou de contrepoint !
"Règles" c'est trop rigide, il s'agit plutôt de compilations de principes qui ont fonctionné pour les maîtres, et qui ont façonné notre goût d'auditeurs.
En plus les choses pratiquées ont beaucoup varié selon les époques. Les traités ont tendance à se focaliser sur une certaine période, en rassemblant dans un même exposé les choses observées chez pas mal de compositeurs. Donc les principes dégagés ressemblent à un bonzaï ou à un personnage de roman, c'est à dire qu'ils décrivent un idéal n'ayant jamais vraiment existé en tant que tel.
Ceci dit, il y a effectivement des choses qui ne sonnent pas bien. Mais il faut prendre garde à l'auto-censure, car parfois un truc fautif peut être plus intéressant qu'un enchaînement académique (du moins à mon goût).
C'est assez banal de trouver chez les maîtres des écarts par rapport aux "règles", mais... soyons réalistes et modestes : quand nous faisons un écart, cela n'est pas toujours satisfaisant. Seule l'oreille compte, finalement.
A vrai dire, le goût et le niveau personnel entrent en jeu aussi, AMHA ; il y a certainement des choses qui me plaisent et que des gens plus cultivés vont trouver ringuard ou pauvre.
Par cultivé, j'entends : longue histoire d'écoute ; à force d'entendre on est de plus en plus difficilement satisfait ou surpris, donc on exige plus (analogie : certains restaus que je trouvais sympas à 20 ans me sembleraient bien médiocres aujourd'hui).
boub's
tiens, une autre variation dans un tout autre esprit: https://www.youtube.com/watch?v=QSasU773tzo
Django, pour ce qui est de donner des règles d'harmonie ici, ça me parrait long et fastidieux... du coup, va voir Ici:
http://membres.lycos.fr/mbaron/harmonie.htm
bonne lecture !
boub's
Par exemple, un accord de C7/13 peut se jouer sib-mi-la ce sui donne un epilement de 4tes.
c'est une manière de faire des positions larges.
Au contraire, le cluster, c'est une position ultra-serrée.
Bon, ici, c'est un abus de langage, car un cluster à proprement parler ne s'inscrit pas dans la musique tonale.
c'est un accord qui est formé uniquement de secondes majeures et mineures, formant des grappes sonores(Siron).
Donc toujours l'accord de C7/13 peut se jouer sol-la-sib-do(-ré-mi-fa# si on continue).
ça peut s'assimiler à un cluster...
De la même manière, il ne faut pas confondre les positions en quartes que je viens d'expliquer plus haut et l'harmonie en quarte ou harmonie quartale, c'est une manière de construire des accords en empilant des quartes (et non pas une manière d'étaler des tierces en formant des quartes...). On s'en sert dans le modalisme et bien-sûr dans l'atonalité, mais c'est carrément autre chose...
_d j a n g o
La question était : vous vous procédez comment ? Qu'est ce que vous aimez/évitez de faire ?
Ok pour les cluster et les quartes. Les vrais trucs en quarte, ca me fait toujours penser à une garnison romaine ! Pinpiiiiiiiiiiiiin
Pour au clair de la lune, en changeant le rythme comme Gall, c'est tricher !
Merci pour vos réponses
Résultats du questionnaire écolo :
boub's
Le site est interessant (et ajouté dans les favoris) mais j'ai ce qu'il faut sur le thème (Siron).bin voilà, tu les as les règles classiques...
Citation :
La question était : vous vous procédez comment ? Qu'est ce que vous aimez/évitez de faire ?
ça revient au même, quand on a suivi à peu près sérieusement des études d'harmonie classique, l'oreille est formée pour éviter les "fautes" d'harmonie, donc les 5tes et 8ves consécutives et autres 5tes directes disjointes. On favorise les mvts contraires et les sixtes... Citation :
Les vrais trucs en quarte, ca me fait toujours penser à une garnison romaine ! Pinpiiiiiiiiiiiiinnon, ça c'est les 8ves et 5tes vides consécutives (do-fa-do -> ré-sol-ré)
les vrais trucs en 4te, ça fait penser plutot à so what... (ré-sol-do -> do-fa-sib) c'est pas exactement ça, mais bon...
Citation :
Pour au clair de la lune, en changeant le rythme comme Gall, c'est tricher !c'est juste à peine groové frenchy 60's...
[ Dernière édition du message le 04/09/2009 à 12:08:04 ]
_d j a n g o
Râââ
Boub's, quand je te lis je me sens minuscule ! Bon, j'ai cherché :
Citation :
Les règles classiques de l'harmonie défendent de faire entendre plusieurs quintes consécutives entre deux mêmes parties, et surtout par mouvement parallèle. On tolère cependant deux quintes de suite, lorsque la deuxième est une quinte diminuée. Il est également défendu d'amener une quinte par mouvement direct ou parallèle entre la partie haute et la partie grave de l'harmonie, lorsque la partie haute procède par degrés disjoints : ce mouvement produirait une suite de quintes cachées, ainsi nommées parce que celle des deux quintes qui n'est pas notée réellement se trouverait en ajoutant les notes nécessaires pour que les deux parties marchassent par degrés conjoints
Je nage ! C'est quoi ce délire ? Y en a de partout des quintes. Des accords qui se suivent comportant des quintes, ca se fait tout le temps. Des accords comportant deux intervalles de quintes, ca se fait aussi (m9 par exemple)
Citation :
surtout par mouvement parallèleAh ca veut dire qu'il est maladroit de faire dans des choeurs par exemple, deux lignes mélodiques qui vont faire en même temps un intervalle de quinte chacune de leur coté ? C'est ça ?
Citation :
Les quintes consécutives sont tolérées dans le style libre selon qu'elles sont plus ou moins disjointes.
La quinte nue produit un effet de dureté dont les compositeurs tirent parti. Les règles du style scolastique recommandent d'éviter son emploi à l'aigu. "Disjoint", ca veut dire que ca ne suit pas une gamme (genre "do mi" c'est disjoint, "do ré mi", c'est conjoint, c'est bien ça ? (je viens de lire ça sur le net)
Donc un intervalle de quinte est forcément disjoint non ?
Citation :
La défense des quintes et octaves consécutives était absolue au temps de Bach.Ca veut dire qu'on a pas le droit je jouer Do Sol Ré ? C'est ridicule, on peut tout jouer, ca dépend juste de ce que joue les autres...
Citation :
Les théoriciens allemands du XVIIIe s., sont formels sur ce point. C'est donc avec une apparence de certitude que Schreyer a pu arguer de telles « fautes » pour dénier l'authenticité de quelques œuvres de Bach. Cependant on trouve de ces prétendues fautes dans quelques-uns de ses Chorals qui lui appartiennent bien.Interesant !
Résultats du questionnaire écolo :
Anonyme
Consécutives veut dire l'une après l'autre (et non pas l'une au-dessus de l'autre).
(donc rien à voir avec Do Sol Ré)
Et bien noter : entre même parties !
Mouvement parallèle : les deux parties montent, ou desccendent (même direction, donc)
Mouvement oblique : l'une reste à la même hauteur, l'autre monte ou descend.
Mouvement contraire : l'une monte, l'autre descend.
Exemple :
dans Do Sol Do Mi enchaîné à Ré La Ré Fa
tu as une faute d'octaves consécutives (et parallèles) entre Basse et Alto (Do->Ré)
et une faute de quintes consécutives (et parallèles) entre Basse et Ténor (Do Sol -> Ré La)
la bonne façon d'enchaîner avec ce mouvement de seconde à la basse (le plus délicat, aucune note commune), c'est d'aller vers :
Ré Fa La Ré
Ce deuxième accord contient une quinte comme le premier, il n'est pas question de s'en priver ; c'est la quinte *parallèle* entre *mêmes* parties qui a été évitée.
Un intervalle conjoint c'est effectivement une seconde, en pratique.
Se comprend par rapport à son contraire ""disjoint" : dès qu'entre deux notes il y en a une autre, elles sont disjointes.
PS : Petite question perso de vocabulaire à l'adresse de ceux qui connaissent les gammes dites "défectives" : si je suis dans une gamme Do Ré Mi Sol La, par exemple, est-ce que je vais dire que le Mi et le Sol sont conjoints ?
On pourrait soutenir que oui, puisque, dans cette gamme, il n'y a rien antre Mi et Sol.
A l'inverse, le non reviendrait à considérer cette gamme comme plongée dans un ensemble plus grand comprenant, lui, la note manquante Fa (d'où l'adjectif "défective").
Je ne connais pas la réponse correcte, tout en penchant pour le "non" ; car l'adjectif "défectives" montre déjà une vision centrée sur la pratique de nos gammes occidentales "complètes".
boub's
Citation de Jacques Siron, La partition interieure, p 637 :
Dans les gammes non heptatoniques, le degré conjoint n'est pas forcément une seconde.
à l'inverse, dans les gammes bitonales non octaviantes, par exemple, c'est à dire des gammes qui comportent plus de 7 degrés sur plus d'une octave, deux notes qui peuvent paraitre conjointes ne sont pas des degrés conjoints au bout du compte.
ex: la gamme do ré mi fa sol la si do# ré# mi fa# sol# la# si do
et bien le do et le do# ne sont pas des degrés conjoints puisque ce sont les degrés I et VIII.
Bon, je vous l'accorde, c'est un peu fumeux, mais bon, déjà, construire une gamme à 14 degrés, c'est bien un peu fumeux, non
Anonyme
Merci, bien compris. "Fumeux", je ne sais pas, mathématiquement ça m'a l'air passionnant !
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