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Sujet Comment accompagner un soliste jazzeux (ou pas) ?

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Sujet de la discussion Comment accompagner un soliste jazzeux (ou pas) ?
Hello !

Comment concevez vous votre accompagnement sur une walkin pour servir la meilleur soupe possible à votre soliste ?

Je pense qu'il faut bien repérer la grille et comment enchainer les triades de chaque accords au trois positions où il y en a. Après tout est dans le variation des rythmes et des renversements.

Comme le soulignait Azzy123 sur un autre topic, la triades sont pas très colorées, on va utiliser des triades  trafiquées pour avoir les extensions des accords ou utiliser les drop2 : les  renversements d'accords à 4 sons.

Bon, et vous, vous vous repérez comment ? Dans quel but ?
2
Je parlerai plus de piano que de guitare, prenant des cours de piano jazz et pas de guitare...

Je pense qu'on peut quand même utiliser des voicings assez enrichi quand ces enrichissements ne sont pas ambigu dans la grille harmonique. S'il y a un II-V-I en majeur, à priori il n'y a aucun problème à jouer IIm7-V7/13-I6/9, il y en aurait si on commençait à avoir des #9 et des b13 sur le V ou un #11 sur le I par exemple. Parce que le solo peut présenter des dissonnances par rapport à l'accompagnement, mais pas l'inverse je pense. Sur un solo bien fait, le soliste peut jouer une b9 alors qu'il y a "bécarre"9 dans le voicing, la b9 n'est qu'un chromatisme vers la fondamentale de l'accord, et on peut même l'attaquer directement comme si c'était une appogiature. A l'inverse jouer une 9° dans le solo, qui paraitra donc très naturelle, alors que l'accompagnement joue la b9 ça sonnera beaucoup plus "faux" je pense. bon ce n'est qu'une idée

Pour le reste, à commencer par un VI-II-V-I, il faut se mettre d'accord, parce que le VI peut être m7 comme comme il peut être juste 7 (7° de dominante car il est le V de II, et c'est systématique dans les anatoles des grilles blues en be-pop, on trouve même couremment des VI7alt-IIm9-V7alt-I7). (alt=b9, #9et b13, qu'on peut résumer à juste #9 si on veut).

Pour conclure je dirais qu'au piano je joue toujours la tierce et la septième dans mon voicing, souvent dans le grave de mon accord (soit l'une, soit l'autre) je met parfois la fondamentale ou la quinte en haut (la quinte seulement si elle n'est pas ambigu, genre accord #5 ou b13) et la 9° au milieu, majeure ou mineure selon la gamme la plus naturelle de la progression, ou selon l'arrengement convenu avec le soliste.

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

3
J'apporte juste un petit plus, je pense que, dans l'accompagnement, on peut faire passer des enrichissements altérés non convenu à l'avance s'il sont joué clairement, un peu comme une voix mélodique en contrepoint du solo.
Je prend un exemple concret, le début d'Autumn Leaves par exemple: Cm7, F7, Bb7M (Qu'on peut voir comme un II V I en Bb).
Dans mes compings au piano je peux partir de Cm7: sib mib sol ré, et jouer avec 3 positions d'affilées, en faisant bouger la 9° de F7: la mib sol ré; la mib solb ré, la mib fa ré.
Plus élégant peut-être en resolvant le solb sur le fa au moment de l'accord de Bb7M (la ré fa sib). Mais en tout cas il faut bien faire sentir que c'est un chromatisme, une voix à part entière, l'amener sur le dernier temps et le lier avec le comping suivant. Et éviter de le faire si le solo tourne autour de cette note, surtout avec un fan de Miles Davis qui va tenir longtemps la 9°.

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

4
Salut.
Le meilleur accompagnateur, c'est celui qui écoute.
Il est bien sûr important de soutenir harmoniquement le soliste, et donc d'entendre ses extensions, et de les deviner... pour cela il faut se connaître, connaître les "tics de langage" du soliste, et avoir une oreille de taré...
Et puis le bassiste n'est pas en reste, il peut aussi proposer des substitutions qu'il faut aussi entendre, et en proposer soi-même, pour donner plus de choix encore à l'improvisateur.

D'un autre coté, il faut apporter un soutien rythmique sans faille, entendre les appuis du solo, et les faire ressortir, les appuyer, ou au contraire en prendre le contrepied et jouer avec ça, tout en collant parfaitement à la ligne de basse et bien sûr à la batterie qui propose aussi constament. Pour cela, il faut toujours bien se connaître, et avoir des reflexes de malades.

Le plus important, et ce sera ma belle phrase de ce soir, c'est de jouer avec le soliste et non-pas derrière, même si l'on n'est pas sur le même plan musical.

Alors, bien sûr, c'est facile à dire, difficile à faire, et c'est le travail de toute une vie, comme d'habitude !
Bb's
même la hauteur des notes n'est pas absolue
5
Très bien dit!

En moment je bosse des titres issue de Kind of Blue avec un atelier de jazz, et c'est pas facile de suivre un soliste quand on a qu'un seul accord (genre so what). Suivre les nuances avec l'intensité et faire un truc interressant mais sans trop sortir de l'harmonie... pas simple, et Bill Evans était très bon pour ça! J'ai même parfois tendance à trouver ses accompagnements plus interessant que ses solos sur cet album, notemment so what, mais all blues aussi. (Par contre rien à dire sur le solo piano de Freddie Freeloader, il est d'une finesse...)

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

6
J'utilise simplement Tierce et Septième en général, et parfois une note de plus (b5, 13, 11, 9 suivant l'accord).
Si je veux faire des nappes (par exemple sur des morceaux modaux) j'utilise beaucoup d'accords en quartes.

Wala.
7
pour moi tout depend de l'habileté et des envies du soliste:
Un accompagnement  trop enrichi "ferme" des portes a l'improvisateur. Bien sur que quand on a un soliste avec un bon bagage, c'est plaisant d'enrichir ses grilles avec subsititutions etc mais en general  il vaut mieux que ca soit le soliste qui joue "compliqué" et l'accompagnement "simple" que l'inverse.
8
Merci pour vos réponses. Je suis 100% d'accord avec boub's sur le fait qu'il faut écouter, interagir, c'est ce qu'il y a de plus intéressant et de plus difficile évidemment ! Il faut que le reste soit du domaine du reflexe. J'ajouterai que c'est surtout au niveau rythmique que je parviens à faire. On peut vraiment orienter le solo positivement, je pense, juste en  proposant une partie rythmiquement adaptée, qui apporte une proposition de changement d'ambiance que le soliste suit naturellement et avec plaisir, voir sans s'en rendre compte, si c'est bien fait.

Ce n'est pas, à mon avis, comparable au fait de mettre des extensions qui vont obliger le soliste utiliser tel modes plutot que tel autre. Là c'est plus du "tiens tu t'énerve, ok je te suis dans mon accompagnement, mais attend, je te propose d'exploser le truc à la fin de la derniere mesure et on calme le truc derriere"... Je sais pas si je suis clair.


Sinon, concernant l'harmonie, si je suis en galere, à la bourre ou quoi, je peux proposer juste de la triade fastoche (c'est mon repere). Si j'ai le temps je mets un accord à 4 sons. Pour moi la regle c'est de jouer dans un petit perimetre. Si pour passer à l'accord suivant je peux bouger juste deux doigts, je le fais. Et puis il faut chercher une sorte de ligne mélodique dans les aigus des accords, que ca garde une cohérence. Ce que je travaille en ce moment c'est de n'utiliser que des accords à 4 sons 1 3 5 7 et de faire l'accompagnement avec les quatre renversement qu'on les guitaristes, en restant dans un petit périmetre.

Jouer seulement la 3 et la 7 me parait pas adaptée à la guitare, si ? Comment tu te reperes ? Tu joues qu'un petit morceau des drop2 sur deux cordes ? Bon, je comprends que tu fasse ça, si tu joues avec un pianiste, mais sinon, ca me parai difficile pour pas grand chose à la gratte non ?
9
Citation de djangologiste :
Il faut que le reste soit du domaine du reflexe. J'ajouterai que c'est surtout au niveau rythmique que je parviens à faire. On peut vraiment orienter le solo positivement, je pense, juste en  proposant une partie rythmiquement adaptée, qui apporte une proposition de changement d'ambiance que le soliste suit naturellement et avec plaisir, voir sans s'en rendre compte, si c'est bien fait.

Ptetre ca viens de mon coté gratteux +ou- rock mais a mon sens, c'est au soliste de mener sa barque ou il le veux et c'est à l'accompagnement de le suivre dans cette voie... si l'accompagnement oriente vraiment vers un univers qui n'est pas pas dans l'esprit du  soliste, j'aurai l'impression qu'il est en quelque sorte "depossédé" de  son solo..


10
Oui y a de ça si c'est raté !! Mais j'espère que ce que j'essaye de faire est plus de l'ordre de la proposition que de l'obligation.

Mais sinon, d'un point de vue technique, j'ai une question pour guitariste :

Vous savez les accords à quatre sons sur les cordes A D G B... Y a 4 renversements dont tierce, septieme, tonique, quinte. 
Ce renversement pour un Maj7, c'est archi dur à jouer... Quand vous êtes dans le coin et que vous avez pas le temps de faire cet accord de ouf (très beau du reste, c'est le premier accord de la musique de bagdag café) vous faites quoi ? Substitutions bienvenues !