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réactions au dossier Les bases de la théorie musicale

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Sujet de la discussion Les bases de la théorie musicale
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Dans cet épisode, on aborde les bases de la théorie musicale.


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121
J'espère aussi que son utilisation des mots "elite", "tiers-état", "bas peuple" et "populace" est du troll 1er degré. Car sinon, c'est une pensée bien binaire que la sienne :facepalm:
Et sinon, avoir eu des cours de solfège pendant sa jeunesse ne relève pas de "l'élite", mais plutôt je pense d'une certaine ouverture d'esprit et culture de la part des parents. Certains préfèrent inscrire leurs enfants à des cours de foot, ou leur acheter des consoles de jeu par exemple. Aucun jugement la-dessus, c'est un choix culturel propre à chacun.
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j'ai eu des cours de solfège et instrument (trompette) dans ma jeunesse (à 8ans) parce que mes parents m'ont inscrit dans la fanfare d'un tout petit village. Je suis né d'une famille ouvrière.
Certes, je n'ai pas fait le conservatoire mais je suis allé me renseigner lorsque j'étais étudiant. Le fait qu'il n'y avait que le classique qui y était enseigné m'a complètement refroidi.
Tout est possible pour celui qui "veut" apprendre. :bravo:
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non tout n'est pas possible pour tout le monde. L'inscription au conservatoire est en effet réservé à une élite. Ce n'est pas une question de choix mais de capital culturel. Les goûts sont déterminés socialement, ils sont le reflet de notre condition économique et sociale.
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Citation :
Ce n'est pas une question de choix mais de capital culturel. Les goûts sont déterminés socialement, ils sont le reflet de notre condition économique et sociale.


Oui, c'est comme ça dans l'orchestre symphonique:

Devant il y a l'élite du quatuor à cordes avec son cortège de contrebasses, pis derrière grouille la petite harmonie, les vents, les bois, les cuivres.
Pis encore le père Fouettard devant cet assemblée!
Tout était déjà prévu, et ça depuis Beethoven...quoi! 250 ans déjà!!

:bravo:

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

[ Dernière édition du message le 19/03/2020 à 15:46:11 ]

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Hors sujet :
Tout à fait d'accord avec toi, Kiradu95, tout n'est pas possible pour tout le monde. Si tu es né sans jambes, tu ne sera pas marathonien, si tu es né aveugle, peu de chances que tu finisses pilote de ligne, si tu es né pauvre, tes parents ne te prêteront pas un million d'euros pour monter le business de tes rêves. On appelle ça les inégalités, et elles sont ce qu'elles sont.

Concernant l'accès à la culture ou aux science (entre autres), ça s'applique aussi si tu as un retard mental. Mais si ça n'est pas ton cas, associer aujourd'hui le capital culturel et la lutte des classes relève plus du sophisme qu'autre chose. J'ai, comme tout le monde, dans mon entourage des gens très aisés dont la culture générale rivalise avec celle d'un poisson rouge et des gens sans emploi dont la fille a fait le conservatoire.

Tu n'as pas pu étudier la musique et cherches un coupable ? Il n'est pas bien loin, c'est toi. Enfant, tu as préféré jouer au football avec tes copains, adolescent tu as voulu draguer les filles/garçons, jeune adulte tu as enchaîné les heures supplémentaires pour t'acheter une chouette voiture... que sait-je... chacun son parcours. Mais une seule certitude : tu es né dans un endroit et à une époque où tu as accès à toute la culture, gratuitement ou presque, sur un parfait pied d'égalité avec ton voisin. À toi d'en faire quelque chose. Ou pas.
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Hors sujet :
Citation de Lenoir :
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Hors sujet :
Tout à fait d'accord avec toi, Kiradu95, tout n'est pas possible pour tout le monde. Si tu es né sans jambes, tu ne sera pas marathonien, si tu es né aveugle, peu de chances que tu finisses pilote de ligne, si tu es né pauvre, tes parents ne te prêteront pas un million d'euros pour monter le business de tes rêves. On appelle ça les inégalités, et elles sont ce qu'elles sont.

Concernant l'accès à la culture ou aux science (entre autres), ça s'applique aussi si tu as un retard mental. Mais si ça n'est pas ton cas, associer aujourd'hui le capital culturel et la lutte des classes relève plus du sophisme qu'autre chose. J'ai, comme tout le monde, dans mon entourage des gens très aisés dont la culture générale rivalise avec celle d'un poisson rouge et des gens sans emploi dont la fille a fait le conservatoire.

Tu n'as pas pu étudier la musique et cherches un coupable ? Il n'est pas bien loin, c'est toi. Enfant, tu as préféré jouer au football avec tes copains, adolescent tu as voulu draguer les filles/garçons, jeune adulte tu as enchaîné les heures supplémentaires pour t'acheter une chouette voiture... que sait-je... chacun son parcours. Mais une seule certitude : tu es né dans un endroit et à une époque où tu as accès à toute la culture, gratuitement ou presque, sur un parfait pied d'égalité avec ton voisin. À toi d'en faire quelque chose. Ou pas.


Et non les enfants que tu critiques ne sont pas responsables car par définition ce sont des enfants, ils n'ont pas choisi leur famille et leur milieu social de naissance. Ils font ce qui se fait dans leur milieu social. Or jouer du piano n'est pas une activité répandue dans tous les milieux sociaux, il faut déjà avoir des parents assez riches pour en acheter un à leurs enfants et ensuite il faut qu'ils considèrent que c'est une activité intéressante pour leurs enfants, chose qui n'est pas du tout vérifiée dans la plupart des familles.

Bref je vous met ici un résumé d'un livre qui résume bien le propos :

1979 Pierre Bourdieu - La distinction

Ce livre a été perçu à sa sortie comme un véritable coup de force. Pierre Bourdieu (1930-2002) s'y aventure sur un terrain, la consommation culturelle et les styles de vie, que l'on avait tendance à penser comme relevant d'un choix personnel ou d'un don naturel. Ne dit-on pas que « tous les goûts sont dans la nature » ?

Bourdieu montre au contraire que nos goûts et nos styles de vie sont déterminés par notre position sociale. La fréquentation des musées, théâtres, opéras, conservatoire... est largement le fait des classes dominantes. Et si chacun peut pratiquer un sport, les statistiques font apparaître que tout le monde ne s'oriente pas vers le même : le tennis est l'apanage des classes supérieures. Les classes moyennes s'orientent plutôt vers la natation, et les classes populaires vers le football. La Distinction montre que l'on retrouve ce système de différences dans tous les domaines : habillement, alimentation, lectures...

Les classes sociales se distinguent aussi par leur manière d'être. Un bourgeois ne « tient » pas son corps de la même manière qu'un ouvrier, et le langage châtié du premier s'oppose également au « franc-parler » du second.

Bourdieu explique ces régularités par le concept d'habitus. Produit de notre éducation (et donc variable selon les classes sociales), l'habitus est l'ensemble des principes incorporés par l'individu : manière d'être, de penser et d'agir... qui guident de manière non- consciente nos choix et font que toutes nos pratiques ont un « air de famille », qu'elles forment justement un « style de vie ». L'habitus est aussi ce qui fait que nous parvenons à lire les pratiques des autres comme des signes de leur position sociale.

Une hiérarchie sociale des goûts et des pratiques.
Lorsque nous nous rendons chez quelqu'un, la décoration du logement ou la musique de fond sont des indices qui nous permettent de situer spontanément cette personne sur l'échelle sociale.

Mais Bourdieu montre également que les styles de vie sont un mode de domination symbolique, car ils sont hiérarchisés. Les membres de la classe dominante sont porteurs du « goût légitime » : ils ont réussi à faire de leur propre style de vie l'étalon auquel peuvent être rapportées les pratiques des autres groupes sociaux. Le style de vie des classes populaires, quant à lui, n'est qu'un repoussoir. Le « beau » et le « laid », le « vulgaire » et le « raffiné » sont donc des jugements sociaux, qui renvoient à des pratiques, des manières de faire ou d'être inégalement légitimes. Ce livre foisonnant fait se côtoyer les analyses les plus ardues et les fac-similés de coupures de presse, une critique de la philosophie de Kant et un commentaire sur la consommation de sous-vêtements... Il bouleverse la façon d'envisager scientifiquement la culture, en montrant que les pratiques vécues comme les plus ineffables et les plus personnelles (telles que l'émotion ressentie devant un tableau) ont un fondement social. Il en est même devenu une sorte de prêt-à-penser des politiques culturelles, qui s'attacheront désormais à « démocratiser l'accès à la culture ». Aujourd'hui encore, qu'on le critique ou qu'on l'admire, La Distinction reste la référence majeure de la sociologie des pratiques culturelles.

[ Dernière édition du message le 19/03/2020 à 19:22:55 ]

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Citation de Kiradu95 :
non tout n'est pas possible pour tout le monde. L'inscription au conservatoire est en effet réservé à une élite. Ce n'est pas une question de choix mais de capital culturel. Les goûts sont déterminés socialement, ils sont le reflet de notre condition économique et sociale.


Lisant ça tout à l'heure, je m'étais dit : "Mais, il fait son petit Bourdieu !"
Bingo !

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 19/03/2020 à 19:29:40 ]

128
La sociologie est en principe une étude des faits 'sociaux'. Comme telle, elle ne doit pas, ni ne peut, considérer les faits 'individuels'.
Elle est par ailleurs une étude qui se présente comme scientifique.
...
Il y aurait à redire sur cet aspect - mais il n'est pas ici mon sujet. Admettons que ses méthodes sont scientifiques - c'est-à-dire entièrement "transparentes", et ne prenant en compte que des faits objectivement définis.
Admettons donc que, "sociologiquement parlant", la relation entre le milieu social d'origine et le 'niveau' culturel, telle que décrite par Bourdieu, soit un fait établi.
(Pour les détails, cf. le copieux copié-collé gracieusement mis à notre disposition par Kiradu.)

Et alors ?
Aurions-nous fait ici le tour de la question ? Et, si oui, pour qui le tour de la question serait-il fait ?

Donc, le sociologue ne considère que les faits sociaux : les groupes, les ensembles, les masses, dont les caractéristiques, économiques entre autres, et les comportements, culturels entre autres, sont des caractéristiques et des comportements statistiquement identifiés.
En conséquence, ses considérations ne peuvent concerner précisément des individus que pour autant que leurs caractéristiques et comportements particuliers correspondent à ceux de la moyenne du groupe étudié.
(Étant entendu que c'est le sociologue seul qui décide à partir de quelle valeur cette 'moyenne' définit le caractère propre du groupe étudié.)
Alors ?
Alors, en tant que personne individuelle, cela... m'indiffère - pour m'exprimer poliment.
Si je suis la seule boule rouge perdue dans tel sac au milieu de quarante-neuf boules blanches, je n'en reste pas moins, moi-je, rouge, entièrement rouge. Je ne serai jamais, moi, rouge seulement à 2 %.

"La population de ce sac est blanche" est une proposition sociologiquement vraie. Mais elle n'est vraie que statistiquement.
Pour ce qui concerne la façon dont je décide de ma vie "moralement", le seul fait vrai, et qui m'importe, est que je suis rouge.




"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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Oui évidemment qu'en sociologie ce qui intéresse les sociologues c'est surtout de constater puis d'expliquer les régularités statistiques. Evidemment qu'il y a des exceptions à la règle mais elles sont infimes et elles ne remettent pas du tout en cause les corrélations statistiques.

Néanmoins en sociologie on étudie aussi ces "transfuges de classe" (voir par exemple les travaux de bernard lahire), on essaye de comprendre pourquoi certaines personnes arrivent à échapper à leur destin social. Souvent ces personnes ont une histoire assez particulière qui ne reflète pas ce que vit l'écrasante majorité de la population considérée.

[ Dernière édition du message le 19/03/2020 à 23:00:43 ]

130
La vocation d'une personne individuelle n'est pas de "mettre en cause des corrélations statistiques" !
(Disons que j'emploie le mot 'vocation' délibérément. Mais on peut préférer parler de 'motivation'. Peu importe.)

Les contraintes sociales ne constituent en rien un 'destin'. Les contraintes sociales sont... contraignantes, chacune à sa mesure. Et certaines peuvent l'être tellement, pour certains individus, dans certaines circonstances, que toutes leurs activités se résumeront à assurer leur simple subsistance. Et alors ?

Je ne crois pas que le 'destin' soit une catégorie très scientifique...
:clin:

La formule "transfuge de classe" est elle aussi assez révélatrice - à mon sens - d'un préjugé moralisant, dont ceux qui l'utilisent ne sont peut-être pas tout à fait conscients ?
Et ce ne sont pas des 'majorité statistiques' qui ont composé les opéras de Mozart, les tableaux de Van Gogh, ou écrit 'À la Recherche du temps perdu'.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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