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Award Innovation 2019
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Une flûte à électrons, une interface à vent ou un contrôleur à boussole ? L'ensemble Sylphyo/Link est un peu tout cela, et vice versa...

Depuis quelques temps (et peut-être certaines petites prises de conscience qui sait) on a vu appa­raître sur le marché des instru­ments élec­tro­niques et des contrô­leurs MIDI de nouveaux outils qui mêlent à la fois la recherche de nouvelles expé­riences musi­cales et la volonté de valo­ri­ser la produc­tion indus­trielle hexa­go­nale. 

Après le Joué que nous avions testé l’an­née dernière, c’est au tour du Sylphyo 2e du nom de la petite équipe d’Ao­dyo de passer entre nos mains et sous notre scru­ta­tion. Celui-ci, vendu au prix de 650 € en moyenne se veut à la fois un instru­ment auto­nome et un contrô­leur MIDI, et présente notam­ment la parti­cu­la­rité d’être le premier instru­ment à vent élec­tro­nique à dispo­ser d’une véri­table colonne d’air. Il est accom­pa­gné du module Link vendu sépa­ré­ment au prix de 249 € envi­ron dont nous allons étudier la raison d’être et l’uti­lité en détail dans cet article.

Suivez-moi !

Explo­ra­tion externe

Le Sylphyo ainsi que le Link sont livrés chacun avec un char­geur USB type smart­phone accom­pa­gné d’un câble USB A – USB mini B, ainsi qu’un petit dépliant cartonné présen­tant respec­ti­ve­ment les prin­ci­pales fonc­tions de chaque appa­reil. Les infor­ma­tions conte­nues sont éton­nam­ment nombreuses pour ce type de docu­ment et l’on ne s’en plain­dra pas. Un mode d’em­ploi complet est télé­char­geable en PDF.

pavillon.JPGLe Sylphyo mesure 43 cm de haut avec un pavillon de 7 cm de diamètre et un poids de 712 g. Il est inté­gra­le­ment en plas­tique et dispose pour le jeu de huit touches en façade et cinq sur la face arrière pour le chan­ge­ment d’oc­taves. Le logo Aodyo sert de bouton d’ac­cès aux para­mètres qui sont lisibles dur le petit écran à l’ar­rière. À la base de l’ins­tru­ment on trouve la connec­tique qui se compose d’une prise USB mini B femelle, d’une prise mini-jack pour un casque et d’un bouton de mise sous tension.

Le Link quant à lui mesure 14 cm de large, 7,7 cm de profon­deur et 4,5 cm de haut pour un poids de 250 g. Il dispose en face avant d’un bouton d’al­lu­mage, de deux boutons fléchés et d’une LED. La face arrière regroupe toute la connec­tique d’ailleurs plutôt riche : une entrée ligne, une sortie casque, deux sorties prévues pour une sono, le tout au format jack 6,35 mm, une paire de prises MIDI DIN pour l’en­trée et la sortie de signal du même nom, une prise USB Host pour connec­ter un clavier maître MIDI-USB et une prise USB Power Supply pour alimen­ter l’ap­pa­reil ainsi que pour assu­rer sa connexion avec un ordi­na­teur, une tablette ou un smart­phone.

Le Sylphyo comme instru­ment indé­pen­dant

Le Sylphyo premier du nom n’était qu’un « simple » contrô­leur MIDI à vent inté­grant toute­fois d’as­tu­cieuses parti­cu­la­ri­tés sur lesquelles nous allons reve­nir inces­sam­ment, et le Sylphyo actuel se voit en plus équipé d’un moteur de synthèse sonore numé­rique sur lequel nous n’avons malheu­reu­se­ment pas de détail mais qui nous permet de béné­fi­cier doré­na­vant d’un instru­ment à part entière. N’étant pas moi-même un « souf­flant » excep­tion­nel, je préfère vous diri­ger vers une vidéo offi­cielle de la marque pour vous faire une idée des sono­ri­tés dispo­nibles :

L’ins­tru­ment dispose en tout de 18 sons à l’heure où nous publions ces lignes, mais l’équipe de déve­lop­pe­ment propose très régu­liè­re­ment de nouveaux presets et des mises à jour du firm­ware, le tout de manière entiè­re­ment gratuite. On notera que le suivi du produit semble être sérieux. Mais nous nous égarons.

connect.JPGLe Sylphyo est un instru­ment à part entière, et il s’agit de dissi­per rapi­de­ment ce qui pour­rait s’avé­rer une ambi­guité : il n’est pas fait pour rempla­cer un quel­conque instru­ment à vent acous­tique ou permettre l’exer­cice « silen­cieux » d’un tel instru­ment ! Ce n’est pas son but, et de toutes façons les spécia­listes des instru­ments à vent auront remarqué à la simple vue des photos à quel point le Sylphyo peut être diffé­rent de leurs instru­ments respec­tifs. Toute­fois, la dispo­si­tion géné­rale des touches rappelle celle que l’on peut trou­ver sur une flûte à bec. Les habi­tués d’autres instru­ments à vent pour­ront para­mé­trer lesdites touches pour reprendre l’ac­cor­dage et se rappro­cher le plus possible des doig­tés de la clari­nette, la flûte traver­sière (stan­dard et alto), du saxo­phone (ténor et alto), du haut­bois, de la trom­pette, du hulusi, de la corne­muse, de la clari­nette orien­tale, et du whistle. On dispose égale­ment de 36 modes harmo­niques. Les touches spéci­fique­ment attri­buées à l’au­ri­cu­laire gauche et à l’au­ri­cu­laire droit servent respec­ti­ve­ment de dièse et de bémol univer­sels.

Les touches tombent très natu­rel­le­ment sous les doigts. On s’ha­bi­tue à navi­guer entre les 5 octaves immé­dia­te­ment acces­sibles selon l’ac­cor­dage choisi grâce aux touches d’oc­tave situées à l’ar­rière du corps de l’ins­tru­ment. Le touch strip au-dessous est à mon sens d’une utili­sa­tion un peu plus complexe. Sa surface est en effet divi­sée en trois espaces redi­men­sion­nables et qui seront par défaut affec­tés respec­ti­ve­ment au pitch bend, à la modu­la­tion MIDI et à la mani­pu­la­tion d’un effet diffé­rent selon les presets. Cela demande un peu d’en­traî­ne­ment pour être tota­le­ment maîtrisé. Tout comme la fonc­tion Key-Bend, actuel­le­ment encore en version beta, et qui permet de béné­fi­cier du pitch­bend indé­pen­dant pour chacune des touches. Toute­fois, même un « souf­flant » débu­tant comme moi se surprend très vite à produire des petites mélo­dies et s’es­sayer à diffé­rentes expé­ri­men­ta­tions sonores avec le Sylphyo. L’ins­tru­ment réagit très bien au jeu, et ce en bonne partie grâce aux astu­cieuses parti­cu­la­ri­tés que j’évoquais plus haut et dont il me faut abso­lu­ment vous parler main­te­nant.

Les secrets du Sylphyo

Le Sylphyo est en effet équipé d’un gyro­scope et d’une bous­sole qui accroissent signi­fi­ca­ti­ve­ment les capa­ci­tés expres­sives de l’ins­tru­ment en le rendant sensible aux mouve­ments de tangage, de roulis, de secousses verti­cales ainsi qu’à son orien­ta­tion dans l’es­pace ! Ces diffé­rents mouve­ments peuvent être préa­la­ble­ment para­mé­trés, notam­ment en ce qui concerne le numéro de message MIDI.

linkOuvrir un filtre en diri­geant le pavillon du Sylphyo du sol vers l’ho­ri­zon ou faire grin­cer une distor­sion en pivo­tant l’ins­tru­ment sur la gauche ou la droite s’avère alors d’une simpli­cité et d’une évidence rare­ment atteintes avec un contrô­leur. En effec­tuant des mouve­ments de va-et-vient dans l’axe vers la bouche (rien de cochon là-dedans, je vous le garan­tis !), on obtient par défaut un effet de vibrato. Nous ne sommes toute­fois pas encore au bout de nos surprises. Vous pensiez que le Sylphyo n’était qu’un instru­ment à vent animé par le souffle de son utili­sa­teur ? Que nenni ! En effet le mode « mouve­ment », que l’on active en appliquant à l’ins­tru­ment quelques secousses dans le vide, permet de déclen­cher la géné­ra­tion sonore sans souf­fler dans le Sylphyo mais en l’orien­tant dans l’es­pace tout en jouant aux doigts les notes que l’on souhaite.

Le signal audio produit par le Sylphyo sort par la prise casque dont l’ins­tru­ment est équipé. Pour diffu­ser ce son dans l’es­pace, on pour­rait bien entendu relier cette sortie casque à une sono via un câble, mais cela serait tout de même bien contrai­gnant en termes de liberté de mouve­ment, concept si crucial dans la philo­so­phie même du produit. C’est à ce moment-là qu’in­ter­vient le Link, vendu sépa­ré­ment. Celui-ci assure une connexion sans fil avec le Sylphyo et peut donc grâce à sa connec­tique audio faire office d’in­ter­face avec la sono mention­née à l’ins­tant. Or le Sylphyo ne trans­met pas d’in­for­ma­tions audio via sa connexion sans fil. Comment alors le son est-il alors véhi­culé vers la sono ? Tout simple­ment grâce au fait que le Link est équipé du même moteur audio que le Sylphyo et qu’il fait alors office d’ex­pan­deur. Les entrées audio permettent de mixer n’im­porte quelle source externe au signal généré par le synthé interne du Link. Mais inté­res­sons-nous à présent à la connec­tique MIDI du Link et aux riches rela­tions que le duo Sylphyo/Link entre­tient avec cette norme.

aodyo.JPGLe Sylphyo a conservé de ses origines son ADN de contrô­leur MIDI et peut d’ailleurs tout simple­ment être connecté à un ordi­na­teur pour pilo­ter des plug-ins via son câble USB d’ali­men­ta­tion. Il peut égale­ment l’être à un iPhone ou un iPad via le kit de connexion Apple, avec l’obli­ga­tion toute­fois de relier l’en­semble au secteur ou de recou­rir à une batte­rie externe. Mais nous nous retrou­vons alors dans le même cas de figure qu’avec les connexions audio : notre liberté de mouve­ment s’en trouve forte­ment entra­vée.

Ici aussi l’usage du Link fera des miracles, et ce à plusieurs niveaux. Il affran­chira tout d’abord le Sylphyo des connexions filaires à nos ordi­na­teur, smart­phone et tablette, ce qui nous permet­tra par exemple de déam­bu­ler libre­ment dans notre studio tout en pilo­tant les instru­ments virtuels stockés sur le disque dur de notre grosse tour bien peu movible. J’avoue à ce sujet avoir eu beau­coup de plai­sir à jouer par l’in­ter­mé­diaire du Sylphyo la simple petite flûte VSL incluse dans le pack de base de Kontakt et qui réagit parti­cu­liè­re­ment bien à ce type de contrô­leurs. Mais l’uti­lité du Link ne s’ar­rête pas là. Grâce à la prise MIDI OUT du module, le Sylphyo pourra pilo­ter un synthé maté­riel. Si ce dernier est compa­tible MIDI-USB, on pourra égale­ment le relier direc­te­ment à la prise USB Host. Cette dernière permet­tra égale­ment de pilo­ter les sons internes du Link via un clavier maître USB. Un clavier maître plus ancien se bran­chera tout natu­rel­le­ment sur la prise MIDI IN. Enfin cette dernière, en conjonc­tion avec la prise MIDI OUT et la prise USB Power Supply, assure au Link une fonc­tion­na­lité d’in­ter­face MIDI-USB complète, toujours utile en envi­ron­ne­ment de studio.

Le para­mé­trage

Toutes les fonc­tion­na­li­tés de jeu que nous avons citées plus haut peuvent évidem­ment être gérés en accé­dant aux menus de para­mé­trage de l’ins­tru­ment.

écranLe para­mé­trage du Sylphyo s’avère simple et pour­tant assez profond. On atteint en effet très faci­le­ment les options dispo­nibles par un simple effleu­re­ment sur le logo Aodyo de la face avant de l’ap­pa­reil. En main­te­nant son doigt sur ledit logo on peut aisé­ment accé­der aux réglages rapides d’ac­cor­dage, de choix de sono­rité et de canal MIDI. Un glis­se­ment de doigt sur le slider de la face arrière nous ouvre les portes des réglages plus avan­cés. La navi­ga­tion, la sélec­tion de para­mètres et la modi­fi­ca­tion de valeurs à l’in­té­rieur des menus se font par l’em­ploi exclu­sif des touches d’oc­tave. Celles-ci étant extrê­me­ment sensibles, l’opé­ra­tion néces­site un petit peu d’en­traî­ne­ment, mais après quelques tenta­tives pouvant venir titiller notre patience, on s’ha­bi­tue à l’er­go­no­mie de cette section et le para­mé­trage du Sylphyo devient un jeu d’en­fant. Cette aisance est favo­ri­sée par la très bonne lisi­bi­lité de l’écran : non seule­ment le rétro-éclai­rage est suffi­sam­ment puis­sant et peut être inversé, mais la réso­lu­tion de l’écran lui permet malgré sa petite taille d’af­fi­cher souvent les para­mètres en toutes lettres, rendant évidente leur iden­ti­fi­ca­tion.

Les para­mètres acces­sibles et modi­fiables sont assez nombreux. Tout d’abord, on peut bien entendu régler le volume du signal et celui de la réverbe interne. Mais c’est surtout le para­mé­trage des messages MIDI qui a mobi­lisé toute l’at­ten­tion des déve­lop­peurs du Sylphyo, ce qui est cohé­rent au vu des capa­ci­tés de contrôle que nous avons évoquées dans le para­graphe précé­dent. Les numé­ros de messages MIDI par défaut envoyés par les diffé­rents capteurs peuvent natu­rel­le­ment être modi­fiés. En revanche, il s’agira quasi­ment toujours exclu­si­ve­ment de messages de Control Change, à l’ex­cep­tion du para­mètre de souffle auquel on pourra affec­ter l’en­voi de messages d’af­ter­touch si on le souhaite. Ce para­mètre dispose égale­ment de la parti­cu­la­rité de pouvoir envoyer trois messages MIDI, soit simul­ta­né­ment soit à la suite. On peut égale­ment régler la manière dont sera géré le débit de notre souffle, débit qui géné­rera un flot plus ou moins impor­tant de données à trai­ter. Et si les géné­ra­teurs internes du Sylphyo et du Link sont parfai­te­ment aptes à gérer de fortes quan­ti­tés de données, ce n’est pas forcé­ment le cas de tous les VST qui vous seront recon­nais­sants d’avoir éven­tuel­le­ment dimi­nué leur charge de travail. Dans un même souci de s’adap­ter aux capa­ci­tés du module piloté, le Sylphyo offre la possi­bi­lité de rempla­cer le contrôle d’ex­pres­sion affecté par défaut aux capteurs de souffle par celui de la vélo­cité. La réponse de cette dernière en fonc­tion du souffle émis peut égale­ment être para­mé­trée. Enfin, on peut défi­nir les quan­ti­tés mini­males et maxi­males de souffle néces­saires pour émettre un son ainsi que la courbe de réponse du son en fonc­tion du souffle, ou bien encore lisser les données géné­rées par ce dernier.

En-dehors du souffle, le deuxième pilier de l’uti­li­sa­tion du Sylphyo est bien sûr les touches de l’ins­tru­ment. Au-delà des confi­gu­ra­tions d’ac­cor­dage et d’af­fec­ta­tions de clés selon les doig­tés que l’on souhaite employer, les options propo­sées vous permet­tront notam­ment de défi­nir la réac­ti­vité des touches, d’in­ver­ser les octaves et la direc­tion des demi-tons envoyés par les touches d’au­ri­cu­laires (bémol au lieu de dièse et vice versa), de défi­nir la gestion de répé­ti­tion de note, et d’ac­ti­ver les fonc­tions de key-bend et même le bruit des touches. Enfin nous avons le troi­sième pilier de le l’ex­pres­si­vité du Sylphyo, j’ai nommé les contrô­leurs liés au mouve­ment, que ce soit le tangage, le roulis ou la bous­sole, ainsi que l’ac­ti­va­tion du jeu « sans souffle » ou du vibrato.

Mais les diffé­rents menus de para­mé­trage de l’ins­tru­ment, s’ils s’avèrent rela­ti­ve­ment complets et simples, ne cachent pas le défaut majeur de l’ins­tru­ment … ni quelques autres.

Les points néga­tifs

Car si je disais précé­dem­ment que nous ne savions pas beau­coup de choses sur le moteur sonore du Sylphyo, c’est que nous n’y avons tout bonne­ment pas du tout accès en tant que simple utili­sa­teur. Il n’existe en effet aucune possi­bi­lité d’édi­ter de quelque manière que ce soit les sons du Sylphyo ni du Link. À titre person­nel j’au­rais notam­ment souhaité pouvoir régler l’at­taque de certains sons pour l’al­lon­ger un poil : certains sons présentent en effet des enchaî­ne­ments un peu brutaux entre les notes, rappe­lant davan­tage le jeu au clavier que celui animé par le souffle de l’ins­tru­men­tiste. Cette impos­si­bi­lité d’édi­ter les sono­ri­tés exis­tantes ou d’en créer de nouvelles est au moins aussi regret­table que l’autre prin­ci­pal défaut du moteur audio, qui est qu’on ne peut pas le désac­ti­ver, par exemple pour pilo­ter par le Sylphyo exclu­si­ve­ment un synthé externe dont le signal audio entre­rait dans le Line-in du Link. On ne peut bais­ser que le volume géné­ral de sortie du Link, donc incluant celui du Line-in. Ceci entame forte­ment l’in­té­rêt d’avoir équipé le module d’une entrée ligne. On est toute­fois en droit de penser que l’équipe Aodyo réflé­chit à ces ques­tions, l’en­tre­prise ayant déjà démon­tré par le passé sa volonté de faire progres­ser son produit malgré sa petite taille.

Enfin, j’as­sume le côté extrê­me­ment subjec­tif du dernier point que je souhai­tais souli­gner, et qui est d’ordre pure­ment esthé­tique. Le Sylphyo est conçu dans un plas­tique léger qui, il faut bien le dire, ne semble pas reflé­ter tota­le­ment le prix de l’ap­pa­reil. Surtout qu’il se veut être un instru­ment à part entière, il entre donc en compa­rai­son avec des instru­ments acous­tiques qui, même dans cette gamme de prix certes basse pour de l’acous­tique, ont tout de même autre­ment plus de gueule ! Dans le cas du Sylphyo on a visuel­le­ment un peu l’im­pres­sion d’avoir affaire à un proto­type — qui fonc­tionne très bien mais un proto­type quand même. Certains pour­ront en consé­quence trou­ver le prix élevé, mais c’est malheu­reu­se­ment toujours la contre­par­tie d’une concep­tion et d’une fabri­ca­tion inté­gra­le­ment françaises.

Conclu­sion

Le Sylphyo est un instru­ment d’au­tant plus agréable à utili­ser en stan­da­lone comme en contrô­leur MIDI qu’il offre des sensa­tions passa­ble­ment nouvelles dans le domaine de la musique élec­tro­nique, l’offre des instru­ments et contrô­leurs à vent étant extrê­me­ment limi­tée. Mais le plai­sir à utili­ser le Sylphyo est tel et ne provient pas unique­ment du fait qu’il n’ait que peu de concur­rence. Le plai­sir du jeu naît en effet prin­ci­pa­le­ment des carac­té­ris­tiques propres de l’ins­tru­ment, notam­ment la prise en compte des mouve­ments de l’ins­tru­men­tiste qui rend natu­relle et simple la moindre opéra­tion de modu­la­tion. Cette liberté de mouve­ment est bien sûr exacer­bée par l’em­ploi du module Link auto­ri­sant la connexion sans fil ainsi qu’une bonne poly­va­lence dans les connexions filaires audio et surtout MIDI. On regret­tera toute­fois de ne pouvoir ni accé­der au moteur de synthèse des sono­ri­tés internes du Sylphyo et du Link pour les modi­fier ou créer ses propres presets, ni couper ledit géné­ra­teur. Mais tout espoir n’est pas perdu, Aodyo ayant par le passé déjà montré sa volonté de faire progres­ser son produit.

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8/10
Award Innovation 2019
Points forts
  • Contrôleur MIDI à vent
  • Instrument à vent électronique autonome
  • Vraie colonne d'air
  • Bonne gestion du souffle
  • Prise en compte des mouvements de l'instrumentiste
  • La liberté de mouvement grâce au Link
  • Polyvalence des connexions audio et surtout MIDI
  • La qualité des sons internes...
Points faibles
  • ... malheureusement pas éditables actuellement
  • Impossible de couper le générateur de sons interne
  • Une finition plastique un peu cheap

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