Sortis en 2022, les amplis Catalyst de Line 6 ont été mis à jour au mois de mars 2024. Si la marque propose de nouvelles versions de ces amplis dénommées CX, la mise à jour concerne uniquement la partie logicielle. Voyons si le Catalyst CX 60 tient toutes ses promesses.
Tour du propriétaire
Pour ce test, Line 6 m’a fait parvenir un Catalyst CX 60. Si le fabricant a légèrement actualisé le look de l’ampli, il reste globalement identique à son prédécesseur. La mention CX n’est d’ailleurs même pas présente sur la façade de l’ampli, mais seulement sur son panneau de contrôle. Sans surprise donc, on retrouve les mêmes réglages que sur le Catalyst avec dans l’ordre : le sélecteur rotatif multifonction, les réglages de Boost, Gain, Bass, Middle, Treble, Presence, Channel Volume, Effect 1, Effect 2 et Master. Les potentiomètres Effect 1 et Effect 2 sont surmontés de boutons qui permettent de basculer entre plusieurs effets à l’aide du sélecteur multifonctions. Entre ces deux boutons, un autre donne accès à la fonction Tap Tempo ainsi qu’à l’accordeur intégré. Au-dessus du sélecteur rotatif multifonction se trouvent trois autres boutons : Channel A, Channel B et Manual. On peut en effet stocker douze présets dans
l’ampli, ils seront répartis dans les deux canaux, A et B, qui stockent chacun six présets. Le potentiomètre Boost est également surmonté d’un bouton qui permet de l’activer/désactiver.
À l’arrière de ce combo de 60 Watts, on trouve un sélecteur de puissance (60W, 30W, 0.5W et Mute), un port USB pour connecter l’ampli à un ordinateur, une embase Jack pour connecter un foot switch, une entrée auxiliaire sur mini-Jack, une sortie casque sur Jack 6.35 mm, la boucle d’effets avec le sélecteur pour l’entrée Return (FX Loop ou Power Amp IN) et la sortie directe sur connecteur XLR mâle avec son switch de mise à la Terre. Contrairement aux Catalyst CX 100 et CX 200, la Catalyst CX 60 ne dispose pas de fiches MIDI. Notre petit combo du jour est équipé du haut-parleur Line 6 Catalyst HC60.
Quoi de neuf, docteur ?
Bien que Line 6 ait retravaillé l’aspect visuel de ses amplis, la mise à jour ne concerne que la partie logicielle. C’est une bonne chose si vous possédez un modèle précédent, vous pouvez simplement le mettre à jour et profiter des mêmes fonctions que celles incluses dans le nouveau. La marque a multiplié le nombre d’amplis modélisés par deux ; il passe en effet de six à douze. Comme sur le Boss Katana, on bénéficie désormais de deux groupes d’amplis. Ils sont accessibles en maintenant une pression continue sur les boutons A et B. Ce n’est pas très pratique, mais visiblement l’ergonomie n’est pas la spécialité de Line 6, j’y reviendrai. Les vingt-quatre effets intégrés ont également été améliorés, selon les dires de la marque. Ils sont, comme les simulations d’amplis d’ailleurs, issus du processeur Helix de la marque. Chaque simulation d’ampli est accompagnée de son Boost dédié. Ces simulations d’amplis portent les dénominations suivantes :
- Clean: Clarity et Archetype Clean
- Boutique : Aristocrat et GSG-100
- Chime: Carillon et Elmsley
- Crunch: Voltage et 2204 Mod
- Dynamic: Kinetic et Ventoux
- Hi Gain: Oblivion et Badonk
C’est assez sympa de profiter de deux fois plus de simulations d’amplis, cependant, on aurait aimé que les deux groupes d’amplis, 1 et 2, portent des couleurs différentes sur le sélecteur multifonctions. Il est en l’état, impossible de savoir sur quel groupe on se trouve à moins d’utiliser l’éditeur logiciel. Un bouton muni d’une LED donnant accès au second groupe d’amplis aurait été préférable, c’est la solution choisie par Boss pour son Katana.
Visuellement, l’ampli est plus beau que son prédécesseur. La grille qui cache le haut-parleur est de couleur grise ce qui confère à l’ampli un look plus vintage. Le morceau de plastique qui entoure le panneau de contrôle est désormais fixé à l’aide de huit vis contrairement à celui de la version précédente qui était simplement clipsé et qui, de fait, avait tendance à se détacher. Après avoir découvert les nouveautés de cette version CX du Catalyst, je branche l’ampli et commence à en écouter les sons.
Le vif du sujet
J’écoute les sons dans l’ordre dans lequel ils sont présentés sur le sélecteur rotatif multifonctions. Les sons Clean et Boutique sont très corrects sans être transcendants. Les quatre simulations d’amplis sonnent plutôt bien et réagissent convenablement aux variations d’attaque. Les amplis Chime sont assez sympa et couvrent une palette sonore assez large. Les amplis Crunch ont été mes préférés du lot, surtout le modèle 2204 Mod qui correspond a priori à un Marshall JCM800 2204 un peu modifié. Les sons Dynamic portent plutôt bien leur nom, ce sont les simulations qui ont réagi le mieux aux variations du potentiomètre de volume de la guitare. Ils permettent de passer d’un son clair à un gros overdrive en augmentant simplement le volume de la guitare, c’est sympa. Les deux amplis offrent des sons différents et des réponses en fréquences différentes, mais conservent la même dynamique. Enfin, les sons Hi Gain sont agréables à jouer, mais sonnent un peu « standard » à mon goût. L’application du Boost pourra leur apporter un peu de couleur, heureusement. L’égalisation est très efficace et plutôt musicale. Tous les réglages sont bien étagés et on trouve facilement le son voulu. Côté matériel, les potentiomètres sont agréables à manipuler, ils exercent une bonne résistance.
- Clean 1 – SM5800:42
- Clean 1 – DI00:42
- Clean 2 Chorus – SM5800:48
- Clean 2 Chorus – DI00:46
- Boutique 1 – SM5801:01
- Boutique 1 – DI01:00
- Boutique 2 Boost – SM5800:52
- Boutique 2 Boost – DI00:52
- Chime 1 – SM5800:58
- Chime 1 – DI00:58
- Chime 2 Delay Tape – SM5800:45
- Chime 2 Delay Tape – DI00:44
- Crunch 1 – SM5801:00
- Crunch 1 – DI00:59
- Crunch 2 Boost – SM5800:52
- Crunch 2 Boost – DI00:52
- Dynamic 1 Volume Tweak – SM5801:17
- Dynamic 1 Volume Tweak – DI01:17
- Dynamic 2 – SM5801:04
- Dynamic 2 – DI01:03
- Hi Gain 1 – SM5801:23
- Hi Gain 1 – DI01:23
- Hi Gain 2 Boost – SM5801:32
- Hi Gain 2 Boost – DI01:32
Du côté des vingt-quatre effets intégrés, je n’ai pas constaté de différences majeures avec le Catalyst précédent, on dispose des mêmes effets répartis dans les mêmes blocs. On aurait apprécié que cette nouvelle version intègre au moins un bloc d’effet supplémentaire de façon à pouvoir utiliser une réverbe, un délai et un chorus en même temps, par exemple. On est ici limité à deux effets, réverbe comprise, comme sur le Catalyst précédent ; c’est dommage. De plus, on ne peut toujours pas assigner l’effet qu’on souhaite à une position du sélecteur en particulier. On est obligé de choisir un type d’effet par bloc. Par exemple, effets de modulation sur le bloc Effect 1 et réverbes sur le bloc Effect 2. Chaque type d’effet possède une couleur de LED particulière : verte pour les délais, bleue pour les modulations, violette pour les effets de Pitch et orange pour les réverbes. Malgré un panneau de contrôle assez complet, de nombreux réglages manquent à l’appel et l’utilisation du logiciel Catalyst Edit sera obligatoire pour une édition en profondeur. Les réglages Sag, Bias et Bias X par exemple, ne sont disponibles que sur l’éditeur logiciel. On peut aussi choisir de passer du temps à se concocter douze présets et ne plus jamais connecter l’ampli au logiciel d’édition. Cependant, le rappel de ces douze présets est très laborieux sans foot switch. On choisit le canal (A ou B) puis on maintient une pression continue sur le bouton Manual. Cela nous permet de sélectionner un des six présets de ce canal, toujours via ce merveilleux sélecteur multifonctions. Il faut donc impérativement mémoriser la position exacte de chaque préset, c’est pénible. L’opération est identique pour la sélection d’un effet en particulier ; on maintient une pression sur le bouton correspondant au bloc qu’on souhaite modifier puis on parcourt les six effets intégrés à ce bloc par l’intermédiaire du sélecteur multifonctions. Là encore, il aura fallu au préalable mémoriser la position des effets. On peut évidemment se baser uniquement sur ce qu’on entend, et arrêter de basculer entre les effets quand on en trouve un qui nous plaît, mais une aide visuelle aurait été bienvenue.
Le Catalyst CX 60 intègre quand même des fonctions très bien pensées comme l’entrée Power Amp permettant de connecter un simulateur d’amplis externe et d’utiliser le Catalyst comme enceinte amplifiée. Le sélecteur de puissance est également très bien vu, il permet d’adapter la puissance de l’ampli au contexte dans lequel on se trouve. Le Catalyst CX 60 intègre le même procédé de simulation de prise de son que son prédécesseur. On peut choisir une enceinte 1×12, une enceinte 2×12 ou une enceinte 4×12 et on a le choix entre seize microphones différents. Cette simulation de prise de son n’est pas très agréable à l’oreille, Line 6 doit revoit ce point. Elle affecte la sortie Direct Out sur XLR, la sortie casque et le port USB. On peut en effet utiliser l’ampli comme interface audionumérique USB deux canaux ce qui est assez pratique.