Editorial du 23 avril 2016 : commentaires
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Los Teignos

Si l’Histoire se souvient d’un tragique jeudi noir, la Musique se souviendra quant à elle d’un triste jeudi violet : Prince Rogers Nelson nous a en effet brutalement quittés avant-hier, laissant derrière lui une des oeuvres les plus singulières de la musique pop et le souvenir de concerts absolument incroyables. Car je l’avoue, si gamin, j’étais plutôt Michael, j’ai dû revoir ma position après avoir découvert le phénomène sur scène il y a quelques années. Ce soir là, Prince et ses musiciens étaient si énormes que le Stade de France, pourtant à moitié vide, m’avait paru n'être qu'une toute petite salle bondée. Et lorsqu’à minuit, il avait fallu arrêter, le bonhomme s’était excusé de ne pas pouvoir continuer à jouer pour respecter le règlement de la ville, donnant rendez-vous à qui voulait pour un after dans un bar de la capitale. La grande classe !
C’était cela Prince, en même temps qu’un formidable musicien, compositeur, arrangeur et producteur, capable de faire un morceau de funk sans basse, de sortir des solos de grattes habités, des rythmiques electro-funk démoniaques, des ballades à vous tirer les larmes et d’écrire des paroles si dérangeantes qu’elles poussèrent les USA à créer la signalétique Parental Advisory Lyrics. Ca et beaucoup d’autres choses encore qui vont nous manquer.
Comme toujours, la moindre des choses qu’on puisse faire pour saluer le départ d’un musicien, c’est de lui adresser quelques notes, tirées par exemple d’une gratte sur le nouveau petit Marshall Code 25 ou encore d’un bon vieux Memorymoog passé au crible de nos rétrotests. Et si les oreilles venaient toutefois à manquer, on n’hésiterait pas à aller voir du côté du logiciel éducatif EarMaster 6 pour améliorer la situation avant de souffler quelques mots dans le Perform-V de TC Helicon.
Tout cela avant d’aller déblayer la neige qui encombre les rues de ce mois d’avril en se disant que le petit Prince a sans doute retrouvé son aviateur.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Banshee in Avalon

Je n'ai pas l'habitude de réagir sur les forums ni aux éditos de mon collègue, mais Prince, c'est la BO de ma vie. Il m'est tombé dessus en 1983 et il ne se passe pas une journée sans que sa musique ne sonne dans la maison. Il y a eu une période où j'ai moins accroché ce qu'il faisait, mais on s'est réconcilié depuis.
Si je fais de la musique, c'est en grande partie grâce (ou à cause) de lui. Non seulement parce que c'est l'un des mecs les plus talentueux et novateurs de la fin du XXe, mais aussi parce qu'il a su mettre les musiciennes en avant. Il a toujours joué avec des nanas incroyables, il nous a donné une place que l'on avait pas forcément jusqu'alors dans ces styles de musique, il a montré à d'autres que l'on n'était pas uniquement bonnes à chanter ou à jouer de la harpe dans des orchestres. Alors oui, la grande classe et merci.
[ Dernière édition du message le 24/04/2016 à 16:56:20 ]

Zuma Otto Rivers

Ça m'a scotché, littéralement. Je me rappelle n'avoir pas attendu la fin de la première face et "Darling Nikki" et de me repasser immédiatement "Computer Blue". Une révélation, une claque, un bonheur musical, moi qui toujours aimé les trucs "originaux". Je dévore, dans l'ordre toute sa discographie des années 70, 80, 90, allant de révélations en révélations...
De là, j'essaye de me renseigner, d'écouter le plus possible (y compris les artistes qui ont joué avec lui...), d'étudier sa carrière, ses musiciens, ses instruments (ah, ses guitares... Pourtant je ne suis pas guitariste).
Son côté multi-instrumentiste, auteur-compositeur, producteur m'avait impressionné.
Son style aussi, baroque-punk-kitsch, ce que les années 80 auront fait de plus outrancier. En temps normal, avec n'importe qui d'autre, j'aurais pleuré de rire, mais lui je lui trouvais une classe absolue.
Je n'aurai jamais la chance de le voir en concert. C'était un de mes rêves.
La grande classe, ça oui.
Triste, très triste... :/
« Il n'y a pas de théorie : il suffit d'entendre. Le plaisir est la règle. » Claude Debussy.

Mekanik Zain

Tiens, pour la peine je me réécoute: Tarkus, Trilogy, The Pictures At The Exibition. Personne n'a parlé de la mort de Keith Emerson (le 10 mars de cette année).
Mais aussi pas un mot sur J.J. Cale à l'époque de sa disparition ...
Du coup, on pourrait se dire qu'il existe deux poids et deux mesures au sein d'AF et que certains musiciens valent plus que d'autres ...
Non, parce que pour ma part, Prince, c'est juste un "business plan" anglo-saxon parmi d'autres super-productions destinées à vampiriser les auditoires à la merci des mass-médias .... Typiquement le genre de vedette (il n'est pas le seul, hélas) qui a contribué à faire crever la musique européenne et les créateurs qui s'en réclamaient ....
Ne fallait-il pas sacrifier Dieu lui-même et, par cruauté vis-à-vis de soi-même, adorer la pierre, la bêtise, la lourdeur, le destin, le néant ? F. Nietzsche

patrick_g75

Du coup, on pourrait se dire qu'il existe deux poids et deux mesures au sein d'AF et que certains musiciens valent plus que d'autres ...
Non, parce que pour ma part, Prince, c'est juste un .......
Au sein d'AF ? Nous laisserons répondre AF.
Sinon, oui. Oui, certains artistes "valent" plus que d'autres. *
Ah tu n'avais pas remarqué ?
C'est la vie.
( * Quelque que soit le sens accordé au mot "valeur".)
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

Los Teignos

Mais aussi pas un mot sur J.J. Cale à l'époque de sa disparition ...
Du coup, on pourrait se dire qu'il existe deux poids et deux mesures au sein d'AF et que certains musiciens valent plus que d'autres ...
Non, parce que pour ma part, Prince, c'est juste un "business plan" anglo-saxon parmi d'autres super-productions destinées à vampiriser les auditoires à la merci des mass-médias .... Typiquement le genre de vedette (il n'est pas le seul, hélas) qui a contribué à faire crever la musique européenne et les créateurs qui s'en réclamaient ....
Il n'y a pas deux poids et deux mesures, mais mon poids et ma mesure vu que c'est moi qui signe l'édito et que son sujet n'est pas le fruit d'un vote ou d'un consensus, mais ce qui me passe par la tête et sous le stylo à l'heure de l'écrire chaque vendredi entre 21 h et 2 h du matin. Pour je ne sais plus quelle raison, je n'avais pas parlé de la mort de JJ Cale à l'époque, mais ce n'est pas un regret plus que ça. Pas parce que je n'aime pas le bonhomme, mais parce que, comme cela a été dit plus haut, je pourrais tout à fait faire mon édito chaque semaine sur un mort dans le milieu de la musique et que ça n'a pas vocation à devenir non plus une rubrique nécrologique. Et que oui, la mort de Prince à 57 ans, c'est un fait plus marquant, selon moi, que la mort de JJ Cale à 75 ans.
D'ailleurs, oui, même si l'édito ne reflète pas toujours mes préférences, certains artistes "valent" plus que d'autres en regard de l'histoire de l'art. Baudelaire vaut infiniment plus que Lamartine, Marcel Proust que Daniel Pennac, Jimi Hendrix que Kirk Hamett. Parce que les premiers, au contraire des seconds, ont révolutionné leur art avec leurs oeuvres. Ca ne m'empêche pas d'adorer bouqiner Pennac et d'écouter Metallica, mais c'est comme ça. Histoire d'en avoir le coeur net, j'ai aussi re-regardé les articles écrits sur JJ Cale et Prince dans Le Nouveau Dictionnaire du Rock d'Assayas, qui n'est pas la Bible, mais qui demeure un ouvrage plutôt sérieux et qui ne doit rien au système Mass Medias : 7 pages et demies sur Prince, un peu moins de 2 pages sur JJ Cale. Et ça me semble assez juste dans la perception que j'ai de l'oeuvre des deux artistes avec d'un côté un type qui a fait bouger les lignes du funk vers des territoires inconnus, et de l'autre l'inventeur du rock consensuel (mainstream comme disent les anglophones).
Par ailleurs, pour parler Business Plan et mass-médias, soyons honnêtes : faire de la musique pop, qu'on s'appelle Prince ou JJ Cale, c'est faire partie d'une industrie, c'est accepter d'être un produit industriel (pas que ça sans doute, mais ça aussi). Si l'on ne veut pas de ça, alors on ne signe pas de contrat avec une maison de disque. Du coup, de ce point de vue, Prince ou JJ Cale, Brassens ou Madonna, même combat. Ce qu'expliquait très bien Eddy Mitchell quand on lui demandait pourquoi il porte un costard blanc sur scène, soulignant que le métier d'artiste (quoi que ces deux mots puissent paraître antinomiques), c'est de faire le cabot, qu'on s'appelle Dylan ou Eddy Mitchell. Autant le faire à fond donc.
Enfin, je pense que tu n'aimes pas Prince au point de ne pas avoir regardé de près ce qu'il avait fait, et qui est loin d'être facile d'accès parfois, loin de chercher la facilité commerciale, et loin de chercher les médias à tout prix, sans quoi tu t'apercevrais qu'il a eu autant d'influence, sinon plus, que JJ Cale sur bien des musiciens. Les mérites de l'un ne retirent rien aux mérites de l'autre, hein. Mais je pense que tu gagnerais à te rencarder un peu plus sur le gaillard qui n'a pas du tout fait crever la musique européenne, soit dit en passant. Comme si un homme avait ce pouvoir, comme si cela avait un sens d'opposer des continents, comme si tout ce qui s'était passé dans la musique populaire européenne depuis 65 ans n'était pas étroitement lié à tout ce qui s'est passé dans la musique américaine...
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[ Dernière édition du message le 24/04/2016 à 22:18:31 ]

Mekanik Zain

Mais je pense que tu gagnerais à te rencarder un peu plus sur le gaillard qui n'a pas du tout fait crever la musique européenne, soit dit en passant.
Où ai-je écrit que cet artiste avait à lui seul pu faire grand tord à la musique européenne ? Non ! Ce que je dis, c'est que celui-ci, ainsi que beaucoup d'autres poulains des majors anglo-saxonnes, ont eût une influence destructrice sur la sphère de la création musicale en Europe.
A quelques rares exceptions près l'Europe "moderne" ne produit quasiment plus de musique qui lui appartienne en propre alors qu'elle fut des siècles durant le continent le plus prolifique dans ce domaine. Cherchez l'erreur !
Quand à J.J. Cale, il fuyait le star-system qui aurait pu faire de lui largement l'égal de Prince s'il s'était plié aux règles de ce milieu pourri. John a préféré rester dans son trou de bouseux avec ses potes bouseux à vider des bières et taper le blues comme un authentique bouseux attaché à ses racines .... Parce qu'en vérité, des musiciens excellents, on en trouve partout. La seule chose qui change c'est qu'aujourd'hui les places sont comptées par des business-men et que le talent compte moins que le charisme, l'excentricité, l'exhibitionnisme, l'air du temps et les volontés politiques ....
Bon, et pour le reste, heing, ainsi va la vie, mais Keith Emerson était un des rares artistes rock dépositaire de l'héritage de cette culture Européenne qui me transporte bien au-delà de toute la quincaillerie frelatée made in USA (je ne parle pas de Prince en particulier) ....
Donc, je comprend parfaitement que tu ne puisses ni ne veuilles faire de chaque éditorial une rubrique nécrologique et qu'en tant que rédacteur tu puisses réagir aux choses qui te touchent personnellement. Mais saches que d'autres sensibilités peuvent se trouver attristées par certains silences limite méprisants surtout de la part des "cadres" d'une communauté de musiciens (AF) qui se veut le reflet de la diversité des courants et des styles qui traversent notre histoire commune. Mais, et en cela je te remercie, tu avoues qu'il existe en effet une hiérarchie et que certains artistes "valent" plus que d'autres ... C'est aussi ce que je pense ! Sauf que pour moi, J.J Cale et Keith Emerson "valent" bien plus que Prince.
Telle est la nature humaine, tu n'y peux rien, pas plus que moi d'ailleurs ....
Sauf qu'à la fin ça gonfle un peu de voir toujours les mêmes portés aux nues et les autres relégués aux oubliettes ....
Ne fallait-il pas sacrifier Dieu lui-même et, par cruauté vis-à-vis de soi-même, adorer la pierre, la bêtise, la lourdeur, le destin, le néant ? F. Nietzsche
[ Dernière édition du message le 24/04/2016 à 23:52:15 ]

Zuma Otto Rivers

Quand à J.J. Cale, il fuyait le star-system qui aurait pu faire de lui largement l'égal de Prince s'il s'était plié aux règles de ce milieu pourri. John a préféré rester dans son trou de bouseux avec ses potes à vider des bières et à taper le blues comme un authentique terrien attaché à ses racines ...
Excuse-moi, mais Prince a fait pareil en 1993 - la bouse et les bières en moins

Il a continué à "taper le funk comme un authentique terrien attaché à ses racines".
Alors certes, il n'avait sûrement pas le même train de vie que J.J Cale - que j'adore depuis mon enfance, soit dit en passant.
Le côté business plan/mass media, il s'en était éloigné, même si ses extravagances restaient notoires, dans son cercle de fan tout au plus. Car honnêtement, qui a entendu massivement parler de Prince depuis, disons une grosse quinzaine d'années ?
Quant à...
"Par ailleurs, je comprend parfaitement que tu ne puisses ni ne veuilles faire de chaque éditorial une rubrique nécrologique et qu'en tant que rédacteur tu puisses réagir aux choses qui te touchent personnellement. Mais saches que d'autres sensibilités peuvent se trouver attristées par certains silences limite méprisants surtout de la part des "cadres" d'une communauté de musiciens (AF) qui se veut le reflet de la diversité des courants et des styles qui traversent notre histoire commune. "
...il me semble avoir déjà lu Los Teignos sur le sujet. C'est bien un éditorial, et il n'engage que l'auteur - qu'il soit cadre ou simple membre ne change au fond pas grand chose - donc il est forcément subjectif, partial, orienté. Je pense qu'il se doute bien, sans aucun mépris, que d'autres sensibilités existent, et peuvent critiquer ce qu'il écrit.
Je ne comprends pas trop l'espèce d'animosité qui règne là...

EDIT : Je ne pense pas que Keith Emerson ou J.J Cale vont être oubliés, sincèrement... Vu leurs contributions à la musique rock. Simplement, en 2015, ils semblent avoir moins marqué. Ça peut évoluer dans un sens - regardez Nick Drake - mort misérable, admiré aujourd'hui - ou dans l'autre - Mike Brant ? -, on ne peut pas savoir à l'avance...
« Il n'y a pas de théorie : il suffit d'entendre. Le plaisir est la règle. » Claude Debussy.
[ Dernière édition du message le 25/04/2016 à 00:27:57 ]

Los Teignos

A quelques rares exceptions près l'Europe "moderne" ne produit quasiment plus de musique qui lui appartienne en propre alors qu'elle fut des siècles durant le continent le plus prolifique dans ce domaine. Cherchez l'erreur !
Puisque tu prends le recul des siècles, soulignons que le rayonnement culturel européen qui a eu lieu pendant des siècles était dû au fait, selon moi, que l'Europe rayonnait financièrement comme politiquement. Qu'elle était la superpuissance qui a plié le reste du monde a ses pieds, mettant l'Afrique, les deux Amériques et l'Asie à feu et à sang au passage. A partir du 20e siècle, ce sont les USA qui prennent la relève et demain la Chine. Il n'y a pas d'erreur : c'est la marche du temps et la force magnétique d'un empire qui attire à lui toutes les cultures et les talents. Et ça ne concerne pas que la musique ou l'art mais encore la recherche scientifique ou le génie sous toutes ses formes. Parti de là, le débat est vaste : doit-on être nostalgique de l'Europe colonialiste ? Louis XIV et Napoléon : bienfaiteurs culturels ou salopards finis ?
Par ailleurs, je comprend parfaitement que tu ne puisses ni ne veuilles faire de chaque éditorial une rubrique nécrologique et qu'en tant que rédacteur tu puisses réagir aux choses qui te touchent personnellement. Mais saches que d'autres sensibilités peuvent se trouver attristées par certains silences limite méprisants surtout de la part des "cadres" d'une communauté de musiciens (AF) qui se veut le reflet de la diversité des courants et des styles qui traversent notre histoire commune.
Encore une fois, je ne suis pas la voix d'Audiofanzine comme un premier ministre pourrait être la voix d'un pays, je ne dois rien à aucun électorat, et il n'entre pas dans mon rôle d'éditorialiste d'être représentatif car c'est assurément en faisant cela que l'on finit par dire des choses creuses que personne ne voudrait plus lire. J'aime JJ Cale, j'aime Prince et la dernière fois que j'ai essayé d'écouter ELP, je me suis royalement emmerdé comme avec quasiment tous les disques de rock prog à l'exception de quelques Pink Floyd, des premiers Soft Machine et de King Crimson.
Et je te rassure, je fais des efforts : Bowie à la base, ce n'est pas ma tasse de thé, pas plus que Michel Delpech. Ca ne m'empêche pas de les saluer à l'occasion de leur mort, parce que ça se présente à ce moment là et que je m'en sens les jambes. Il m'est arrivé bien des fois aussi de me montrer taquin vis à vis de choses que je n'aimais pas : Claude François, Nolwen Leroy, Whitney Houston ou Amadou et Mariam pour n'en citer que quelques uns de mémoire. Et j'ai même défendu des gens que je n'aimais pas comme Johnny, ou enfoncé des gens que j'aimais (Radiohead, Cantat). Evidemment, tout ça n'engage que moi.
Je suis bien étonné en tout cas que saluer le départ de Prince puisse être interprété comme une forme de mépris pour les autres dont je n'aurais pas parlés, surtout quand ils ont passé leur vie à tout faire pour qu'on ne parle pas d'eux. Il y a sans doute des milliers de musiciens dont je n'ai pas parlé et personne ne songerait à voir du mépris là-dedans.
Quand à J.J. Cale, il fuyait le star-system qui aurait pu faire de lui largement l'égal de Prince s'il s'était plié aux règles de ce milieu pourri. John a préféré rester dans son trou de bouseux avec ses potes bouseux à vider des bières et taper le blues comme un authentique bouseux attaché à ses racines .... Parce qu'en vérité, des musiciens excellents, on en trouve partout. La seule chose qui change c'est qu'aujourd'hui les places sont comptées par des business-men et que le talent compte moins que le charisme, l'excentricité, l'exhibitionnisme, l'air du temps et les volontés politiques ....
Je le redis : JJ Cale s'est autant plié aux régles de ce "milieu pourri" que Prince. Il a signé un contrat d'édition avec des industriels. Il incarnait donc ce milieu tout autant que les autres, qu'ils s'appellent Neil Young ou Pascal Obsipo. Et s'il avait vécu moins retiré... ça aurait probablement donné Mark Knopfler qu'ont peut parfaitement définir comme un JJ Cale pour MTV (note que j'adore Knopfler et notamment les deux premiers DIre Straits qui sont JJ Caliens à mort).
Tu parles de "la seule chose qui change" mais soulignons-le : aucune chose n'a changé. L'industrie du disque a dès sa naissance été dirigée par des business-men qui ont toujours valorisé bien d'autres choses que la musique et qui cherchaient juste un moyen d'exploiter le nouveau pouvoir d'achat de la jeunesse d'après guerre : le rock et toute la musique pop de ces soixante dernières années, ce n'est pas autre chose à la base : un produit pour une cible, et le plus souvent une contestation d'opérette parfaitement orchestrée par l'industrie (ça me fait penser que j'ai oublié de cracher sur la tombe de Malcom McLaren qui est mort récemment et à qui l'on doit l'un des premiers Boys Band de l'histoire de la musique : les Sex Pistols). C'est l'histoire d'Elvis, des Beatles ou de Led Zeppelin et d'à peu près tout ce qui a été vendu sur disque depuis les années 50. JJ Cale, Emerson, comme Prince. Ca ne m'empêche pas d'y trouver mon compte et de prendre beaucoup de plaisir avec quantité de disques, mais faire un disque pour le vendre n'a jamais été un acte de révolte ou d'intégrité artistique : c'est une démarche de soumission mercantile. Alors après, attribuer des bons ou des mauvais points là dedans me semble pour le coup bien casse gueule.
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[ Dernière édition du message le 25/04/2016 à 01:31:49 ]

Will Zégal

mais faire un disque pour le vendre n'a jamais été un acte de révolte ou d'intégrité artistique : c'est une démarche de soumission mercantile.
Là, je trouve que tu y vas un peu fort.
A moins que tu ne considères que tout acte mettant en jeu de l'argent soit un acte de soumission mercantile (administrer un forum, être payé pour écrire des articles...)
Il y a des artistes qui font des disques sans soumission mercantile. Par ailleurs, ta phrase semble opposer directement l'un à l'autre, ce qui me semble passable manichéen. On peut souhaiter vendre beaucoup, ne serait-ce que pour faire connaître sa musique, tout en restant intransigeant sur sa production artistique.
On peut aussi détacher "acte de révolte" et "intégrité artistique". On peut faire des disques dans une démarche d'intégrité artistique, mais sans y mettre pour autant un acte de révolte. Et vice-versa.

pontchartrain

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