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Sujet Editorial du 30 avril 2016 : commentaires

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1 Editorial du 30 avril 2016 : commentaires

A la veille de la fête du Travail, on pourrait parler de ces casseurs de manif qui ont remplacé les briseurs de grève d’autrefois, des Panama Papers bientôt accessibles au public ou du salaire discuté du pauvre Carlos Ghosn qui n’a pas le temps d’aller manifester, lui, et qui n’hésite pas, pour boucler ses fins de mois, à cumuler deux emplois, voire plus, sans compter ses heures sup' et sans bénéficier de la moindre assurance chômage ou maladie…

Ou alors on pourrait parler de la musique et de la transformation de l’art en produit sous l’impulsion d’une industrie qui n’a jamais au d’autres buts que celui-là. C’est ainsi qu’une étude menée par l’institut britannique ICM pour le compte de la BBC a révélé qu’un vinyle sur deux vendus en mars 2016 n’avait jamais été écouté, parce qu’il avait été acheté pour des raisons purement décoratives.

Sans même parler du fait que ce sondage devrait calmer la morgue de plus d’un audiophile fêtant le retour du vinyle sur l’air de « je vous l’avais bien dit », on ne pourra s’empêcher de souligner que le disque qui n’était autrefois qu’un support est en passe de devenir plus important que l’oeuvre qu’il véhicule, le contenant primant bientôt sur le contenu. Pour une personne sur deux, il semble en effet plus important de poser un millésime sur son étagère que de le boire, signe que c’est le veau d’or, en définitive, qui est en train de gagner. Il fallait peut-être y penser avant de s’enthousiasmer chaque fois qu’un publicitaire dessinait une banane sur une pochette de disque en prenant des airs de peintre…

De ce point de vue, la tant décriée dématérialisation de la musique aurait presque une gueule d’espoir face au retour des bonnes vieilles pochettes tueuses d’arbres. Une chose est sûre en tout cas : lorsque vous aurez fini votre album grâce aux articles sur le mixage de notre Nantho bien aimé (car c’est la semaine du mixage sur Audiofanzine avec non pas un, deux, trois, quatre ou cinq, mais six nouveaux articles didactiques sur le sujet), ne passez pas trop de temps sur le visuel de votre « pochette » sous peine de voir votre musique réduite à l’état d’image, de bout de carton silencieux destiné à décorer une étagère ou une porte de chiottes.

Un musicien n’est pas un décorateur.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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Hier soir, je me suis joué "Bonne nuit les petits" après avoir jeté un coup d’œil aux derniers commentaires sur cet éditorial... Déjà, ça me débordait les neurones, cette profusion...
Mais ce matin, après ma rasade quotidienne muesli/jus d'orange... Fichtre : cela avait été l'inondation, dans la nuit !

Bon, moi, je trouve ça très bien !
Avoir un tel lieu (sur le net), où l'on peut voir s'exprimer, s'échanger, se discuter tant d'opinions si diverses, sans que tout le monde se tape sur la gueule... :bravo::bravo::bravo:
...
Je me suis dit : si je me nommais Prévert, j'en ferais une liste - de tous les sujets abordés, et parfois sabordés, au cours de cet échange :
pochette, donc, et alors disque, dématérialisation, vinyle,
producteur et musicien, écrivain et éditeur,
sans oublier la dure condition des consommateurs de tous poils, cochons de payants, ou carotteurs,
et les graphistes, décorateurs, et même les enlumineurs à la mode médiévale,
et les cadres des peintures dans les musées,
et les couvertures des bouquins de SF, et les images dessus, à vomir ou bien comme machines à faire saliver...
le livre de poche écorné, et le livre doré sur tranche, avec la déco intérieure censée aller avec,
etc.
Etc. Et j'oublie casseurs, et briseurs, et travailleurs...

N'en jetez plus !
...
Si, jetez-en autant que vous voulez, des exclamations en deux mots, ou bien des tartines de cinq pages - si ça vous chante.
C'est très bien.
Sans doute, plus personne ne sait vraiment de quoi ça cause, mais ce-n'est-pas-grave !
Et, à force d'agiter tant d'idées, cohérentes ou branquignolles, formulées de tant de façons différentes, articulées en petit a, petit b, ou bien livrées en vrac... il en restera toujours quelque chose pour chacun, je crois.

Amen !

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

142
143
Citation :
En vis-à-vis de cela, l'objet-livre doit pour moi à tout prix se faire oublier : une typo standard mais lisible, une couleur passe partout, et rien qui ne le distingue des autres livres pour qu'il s'efface le plus possible devant son contenu qui fait sa vraie différence, que la friction entre sa couverture et son contenu soit la plus nulle possible.

Get a livre électronique :bravo:

Pour ma part, j'apprécie de lire de beaux livres, avec un beau papier, une couverture au contact agréable. C'est comme quand tu bois un vin : au delà de l'influence (réelle) que la forme du verre a sur le goût, c'est quand même plus agréable de boire un même vin dans un beau verre en cristal, bien équilibré, avec un bord fin et une longue jambe que dans un verre de cantine.

1903218.jpg

Après, si le vin est dégueulasse, il le sera dans les deux cas. De même que si un livre est pourri, il pourra toujours être aussi beau qu'on veut, il tombera des mains.

J'ajoute qu'en terme de vieillissement, il n'y a pas non plus photo entre un beau livre bien relié (notamment en vache morte) et un livre de poche qui ne ressemble déjà plus à rien au bout de 2-3 lectures.

Ça ne m'empêche pas d'être plus passionné par le contenu que par le contenant. Sinon, je n'aurais pas lu La Guerre et la Paix sur un Palm :mdr:
Mais voilà : beauté ne nuit pas. Surtout quand elle ne travestit pas.

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 19:08:45 ]

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Citation de Will :

.....
Pour ma part, j'apprécie de lire de beaux livres, avec un beau papier, une couverture au contact agréable. C'est comme quand tu bois un vin : au delà de l'influence (réelle) que la forme du verre a sur le goût, c'est quand même plus agréable de boire un même vin dans un beau verre ....

Après, si le vin est dégueulasse, il le sera dans les deux cas. De même que si un livre est pourri, il pourra toujours être aussi beau qu'on veut, il tombera des mains.
...........
J'ajoute qu'en terme de vieillissement, il n'y a pas non plus photo entre un beau livre bien relié (notamment en vache morte) et un livre de poche qui ne ressemble déjà plus à rien au bout de 2-3 lectures.
............
Mais voilà : beauté ne nuit pas. Surtout quand elle ne travestit pas.


Ah ! Une (jolie) carafe emplie d'un grand vin, à servir dans un "impitoyable" adéquat... voilà qui manquait encore à notre liste (de Prévert)...

:bave:

Peut-être bien, Will, que nous pourrons un jour passer ensemble de la théorie (poétique) à la pratique (oenologique)...
;)

Tu as raison, la beauté (ou le simple agrément) du flacon ne peut nuire à l'ivresse.

(Sans doute Los Teignos, dont les arguments sont d'ailleurs articulés de façon parfaitement logique, part-il d'un 'postulat' un peu trop biaisé par sa crainte de "se faire avoir" - par l'emballage ? Mais on comprend aussi qu'il rêve d'un contact direct avec l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur. C'est tout à fait légitime.)


"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 20:02:30 ]

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Amen Patrick, également !

captainAmerica > Merci sincèrement pour cette profession de foi qui fait plaisir à lire. Je te rassure : je n'ai pas de mépris pour le travail d'éditeur qui, comme tu le soulignes, est important à plus d'un titre. J'avais une prof à la fac qui s'appelait Anne-Elisabeth Halpern, une femme aussi brillante que fragile, qui a monté sa propre petite structure d'édition pour faire exister des oeuvres qui se seraient perdues autrement. Passeur elle-aussi, et investie de ce devoir de pousser des textes dans le champ de vision de ceux qui pourraient bien vouloir les lire. Et c'est quelque chose que j'estimais profondément chez elle. Je ne suis pas sûr qu'elle tire beaucoup d'argent de cette activité, mais je suis sûr qu'elle aura permis à des auteurs de donner beaucoup à des lecteurs. Et c'est important. Aussi important que l'oeuvre sans doute car à la fin, si l'écrivain n'a pas de lecteur, alors il a écrit en vain.

Mes critiques se portent donc moins sur le rôle de l'éditeur (évidemment, je ne parles pas des grosses machines) que sur l'importance du livre au milieu de tout ça. La littérature, de tous les arts, est pour moi le plus désincarné, le plus évanescent, où le sensuel ne peut jamais se passer de l'intellectuel, contrairement à d'autres arts où l'émotion frappe beaucoup plus vite, sans aucun détour. Et l'objet ramène forcément une problématique de lest là dedans.

Citation :
Non, dès le début les copistes ont fait des lettrines richement décorées, des enluminures, parfois des fresques complètes pour les pages de garde, des frises pour entourer le texte, un travail de typographie très technique...


C'est quoi le début ? Parce qui si tu fais référence à ces copistes qui bossaient en France, ils avaient bien 2000 ans de bourre sur Hésiode. Et le fait que la démarche soit ancienne ne la légitime pas pour autant : je me fais d'ailleurs la réflexion chaque fois que je regarde les croutes et les statues merdiques qui ornent 80 % de nos églises : on nous conduit à avoir l'amour des vieilles pierres au lieu d'avoir l'amour des pierres justes. Une bible illustrée par un moine du XIIe siècle n'a ainsi pas plus de valeur littéraire, en dehors d'un point de vue historique, que la même Bible en livre de poche. Et au moins aujourd'hui est-elle mieux traduite, avec une typo autrement plus élégante et équilibrée qu'une gothique faite à le plume d'oie. ;)

Citation :
Get a livre électronique

I got it. Et j'en apprécie certains aspects tout en regrettant d'autres propres au papier.

Citation :
Pour ma part, j'apprécie de lire de beaux livres, avec un beau papier, une couverture au contact agréable. C'est comme quand tu bois un vin : au delà de l'influence (réelle) que la forme du verre a sur le goût, c'est quand même plus agréable de boire un même vin dans un beau verre en cristal, bien équilibré, avec un bord fin et une longue jambe que dans un verre de cantine.


Je comprends tout à fait la carafe, le verre et tout ça : c'est très bien pour boire du vin. Sauf qu'on ne parle pas de vin mais d'art. Et que ce sont deux choses totalement différentes. L'un est là au minimum pour étancher une soif et, dans le meilleur des cas, procurer des émotions et suggérer des souvenirs, l'ivresse aidant. Alors que la littérature est là pour redistribuer les cartes de l'homme dans le chaos existentiel. Encore une fois, on n'écrit pas pour donner du plaisir sans quoi, oui, il vaut mieux être vigneron, on écrit pour chercher, à quatre pattes dans la merde intime, quelque chose qu'on puisse dire sur le monde qui paraisse un tout petit peu exact. Un vigneron, c'est un homme qui presse du raisin avec une science infinie pour le mettre ensuite à fermenter. Un écrivain, c'est quelqu'un qui se demande à chaque mot s'il n'y a pas manière plus vraie encore de répondre à la question qui l'habite. Alors, non, la comparaison avec la carafe, ça ne prend pas. Ou alors autant parler du confort d'un survêtement plutôt qu'un autre pour faire un jogging, ou de la couleur des icônes dans Windows : mais c'est pas ça qui fera avancer le questionnement sur le livre par rapport à l'oeuvre. Je le redis : les design n'est pas de l'art. Il n'en a jamais été et n'a pas la vocation à l'être.

Citation :
Enfin personnellement je ne vois pas de problème à collaborer et à servir un projet. Dans le même sens une illustration, même si elle est un travail artistique, porte bien son nom: elle illustre, complémente un propose mais n'est pas le propos en tant que tel.


Moi je ne vois pas le problème non plus si cette collaboration s'inscrit dans l'oeuvre, si l'oeuvre l'appelle en son sein, et pas autour ou dessus comme un parasite. Si Céline avait voulu que Tardi fasse ses couvertures, il aurait fait de la BD. Mais il a choisi de faire un roman. On peut respecter ça aussi, non ? Au lieu de mieux savoir que tout le monde ce qui est bien pour l'oeuvre ? C'est un peu comme le diktat de la colorisation sur les films noir & blanc, ou encore la 3Déisation des films 2D. Comme si l'oeuvre originale n'était pas assez bien qu'elle ait besoin qu'on la maquille comme une voiture volée.

Je comprends tout à fait le jeu qui peut se tisser entre un texte et une image, c'est en général pour ce contrepoint que je mets une photo dans chaque édito. Seulement voilà, j'en reviens à l'exemple que j'ai donné plus haut :

Depuis que j'ai 13 ans et jusqu'à mon dernier souffle, pour moi, le narrateur du Horla aura toujours la tête de Gustave Courbet :

le-horla-et-autres-nouvelles.jpg

Je peux le dire à celui qui a choisi cette photo. Il m'a pourri le texte. Et rendu inutile les pages où Maupassant aurait pu écrire la description physique de son héros. Ce n'est pas du contrepoint, c'est de l'autoritarisme, comme de voir un film avant de lire le roman dont il est tiré. Et une façon de dire au lecteur : attends, je sais que tu es là pour te faire ton interprétation de l'oeuvre, mais je vais te donner la mienne juste pour que tu la voies à chaque fois que tu saisiras le livre, et que mon image remplace celle que tu aurais pu te faire dès à présent, et jusqu'à la fin de tes jours.

Je peux dire la même chose du Seigneur des Anneaux de Tolkien. J'aurais pu m'imaginer 1000 choses sur Galadriel ou les Trolls, sur la Comté ou Aragorn. Et on m'a privé de le faire en me mettant sous le nez les images d'Alan Lee. Que ses illustrations soient excellentes n'est pas le problème : elles ont réduit la portée du texte, elles ont mis l'imaginaire sur un rail. Et l'imaginaire, c'est important dans un roman.

D'ailleurs, à présent que le film a été montré partout, qu'on a mis la gueule de ses héros sur les paquets de corn flakes ou sur les tubes de dentifrice et pire encore, sur les livres même, qui pourra imaginer Legolas autrement qu'avec la gueule de con d'Orlando Bloom ? Et Saroumane et Aragorn, et Frodon et Gandalf ? Alors je ne reproche pas l'adaptation cinématographique, mais de voir des photos du film sur les livres, sans jouer les puristes, c'est super nase, non ? Qu'on mette au moins un arbre ou une montagne, le préjudice sera moindre...

2266132385-large.jpg

D'autant que Tolkien dessinait. Il s'est fait chier à faire une carte de la Terre du Millieu pour qu'on mette Orlando Bloom sur son livre ? En tout cas, il ne manque pour que cette couv' soit parfaite que le stickers 'Vu à la télé' et le sous-titre 'le livre officiel du film'... Du saccage, ni plus ni moins.

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[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 23:12:58 ]

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Un peu n'importe quoi cet article ! Le retour du vinyle c'est l'avenir du disque oui. Si les pochettes deviennent décoratives (il y a de quoi) c'est pour plusieurs raisons:

- Elles sont bien plus belles en grand que sous format CD, en numérique on a l'impression de payer mais de rien avoir au bout.
- La majorité des auditeurs n'ont pas /plus de platine et c'est un investissement supplémentaire sans compter la place que ça prend dans un studio de 20 m².
-La quasi totalité des amplis modernes possèdent une foultitude de prises numériques mais quid de la fameuse entrée céramique. Il faut donc investir en plus dans une table de mixage qui elle aussi prendra de la place dans le studio de 20m².
-Tous les vinyles sont livrés soit avec un Cd, soit avec un pass pour téléchargement numérique et vendus à peine plus chers. Pourquoi s'en priver ?
-Il y aussi des gens d'un âge certain qui ont gardé leur platine achetée religieusement dans leur adolescence.
-A l'écoute et malgré les progrès réalisés on à l'impression d'avoir plus de relief, plus de profondeur, plus de chaleur, plus de définition, ce qui enterre définitivement la maigre qualité du MP3.

Bien sur quand on a l'habitude d'écouter la merde compressée des télés et radio généralistes, la merde surcompressée de la musique calibrée de notre époque, difficile de se faire une idée de ce qu'est de la vraie musique sur un vrai support ...
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Rien que pour la praticité de passage d'une plage à l'autre le vinyle est certainement l'avenir.
Pour le coût de pressage aussi.
Pour la longévité du support et sa robustesse légendaire encore.
Et pour le plaisir d'avoir un mange-disque dans sa Facel Vega.

Sinon modestement une microchaine dans une pièce non traitée pour écouter Pink Floyd, Skrillex ou Rammstein ça peut éventuellement faire l'affaire.

Heureusement qu'il y en a pour tout le monde, que certains peuvent écouter leur musique favorite sur leur Smartphone, que d'autres peuvent installer une paire de B&W sur leur McIntosh pour jouir de leur superbe platine audiophile vintage.
Heureusement que tout cela est possible et qu'on n'oblige pas l'un à faire comme l'autre.

La gueule de la pochette ? Je ne sais pas, quand j'écoute vraiment de la musique je ferme les yeux. Alors bon, qu'elle soit belle pourquoi pas. Et le plaisir de posséder ne concerne chez moi que le sens du touché. La sensualité d'un instrument oui, là ça me parle. A cordes, à percussion, à vent, électronique: quand je le joue ça me fait quelque chose. Le plaisir du bel outil existe aussi.
Je comprends les amateurs de belles pochettes comme je comprends les amateurs d'art contemporain. Je sais que ça existe et que ce n'est pas une tare. Mais au fond rien n'est supérieur à rien.

Instruments Kontakt gratuits / FLUIDSHELL Design
Démos Audio / Soundcloud BTSLa chaîne YouTube

"001001001111010010010010100010 !" Mireille DAC.

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Citation :
Rien que pour la praticité de passage d'une plage à l'autre le vinyle est certainement l'avenir.
Pour le coût de pressage aussi.
Pour la longévité du support et sa robustesse légendaire encore.
Et pour le plaisir d'avoir un mange-disque dans sa Facel Vega.


:pong:

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

149
:mdr: aussi.

Citation :
Sauf qu'on ne parle pas de vin mais d'art. Et que ce sont deux choses totalement différentes. L'un est là au minimum pour étancher une soif et, dans le meilleur des cas, procurer des émotions et suggérer des souvenirs, l'ivresse aidant.

Oh, le triste propos de buveur de coca :(((

:diable:

Ton exemple du Horla et, pire encore, de la tronche de Bloom sur une édition de LOTH sont excellents. Cependant, ça ne permet pas d'en tirer une généralité.

Quelqu'un a pris l'exemple des San Antonio. Tu pourras certes me répondre que Frédéric Dard n'est pas Maupassant... ce qui est vrai d'un point de vue factuel, mais je ne rentrerai pas dans une discussion sur les deux.
Ce qu'il y a, c'est que les couvertures de SanA sont souvent marrantes et, tout comme les pochettes de disque, offrent un petit plaisir annonciateur de celui qu'on va prendre à lire le livre. Dont elles n'ont jamais influencé la vision qu'on a du contenu.

Au passage, pour ma part, je n'ai jamais mis la tête du tableau de Courbet sur le narrateur du Horla. Et là, il y a peut-être quelque chose qui nous sépare. Bien que je fasse de la photo, je ne suis pas un homme d'images. J'ai été élevé sans télé, à la cambrousse exempte des jolis 4x3 qui fleurissent nos villes et les couloirs du métro... De fait, une couverture ou une jaquette n'influence pas la vision que j'ai du contenu du livre ou du disque. Même les illustrations originales de Jules Verne dans ses bouquins n'ont pas influencé ce qu'avait construit mon imagination selon ses descriptions. En les voyant, je me disais "tiens, ça peut ressembler à ça" et en replongeant dans le texte, ce sont les images sorties de ma propre imagination qui reprenaient le dessus. Pour peu d'ailleurs qu'on formalise totalement l'image, ce qui reste à prouver. Je ne suis pas sur de "voir" précisément un personnage ou un lieu quand je lis, fut-il décrit longuement par l'auteur. J'en ai une sorte de vision évanescente.

Citation :
La littérature, de tous les arts, est pour moi le plus désincarné, le plus évanescent, où le sensuel ne peut jamais se passer de l'intellectuel

Le seul format qui vaille est donc le manuscrit de l'auteur ? :-D
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Citation :
............
D'autant que Tolkien dessinait. Il s'est fait chier à faire une carte de la Terre du Millieu pour qu'on mette Orlando Bloom sur son livre ? En tout cas, il ne manque pour que cette couv' soit parfaite que le stickers 'Vu à la télé' et le sous-titre 'le livre officiel du film'... Du saccage, ni plus ni moins.


J'ai été très touché - et je dis ça sans ironie - par ta véhémence (dans ce long post que je 'cite' pas en entier, chacun pouvant s'y reporter facilement pour le détail).
A vrai dire, l'ayant lu et même relu, je crois être entré dans ton "point de vue", Los Teignos.
Et j'ai cru voir que mon interprétation était assez juste :
"Tu rêves d'un contact direct avec l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur."
Ce qui est, disais-je, tout à fait légitime.
Néanmoins "entrer dans un point de vue" n'est pas forcément adhérer à une opinion. C'est à prendre au pied de la lettre : je me place, moi-même, au "point d'où tu as vue", toi-même.

Mais il faudrait (hors des pratiques personnelles, la tienne, la mienne, etc., qui ne comptent vraiment que pour les personnes en cause), il faudrait s'interroger sur ce que peut être, réellement, ce "contact direct avec l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur"...

Et c'est là où l'on pourrait recroiser cet échange adjacent sur "vinyle vs cd"...
Ceux et celles qui ne jurent que par l'un, ou l'autre, me font un peu sourire en général. Mais ici ? Sur un site dédié à l'audio ? Et si bien investi par tant de ses professionnels de la profession ?
Dans le domaine de la musique (laissons de côté un moment la littérature) "l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur", elle est où ?
Je dirais : en 'live', et uniquement là.
Oui, mais, même là : et l'acoustique de la salle ? (Etc.)
Pourquoi Wagner s'est-il fait construire une salle pour ses opéras, croyez-vous ?

Alors, ces enfilages de hannetons, sur l'intérêt réciproque de tel matériel ou de tel autre, pour l'écoute... Bof...

(sourire !)
:lol:

Je pourrais aussi (c'est plus mon domaine de compétence) vous parlez de la façon dont un musée où une galerie met en valeur la peinture... Mais, plus tard !
;)


"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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