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Editorial du 30 avril 2016 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 30 avril 2016 : commentaires

A la veille de la fête du Travail, on pourrait parler de ces casseurs de manif qui ont remplacé les briseurs de grève d’autrefois, des Panama Papers bientôt accessibles au public ou du salaire discuté du pauvre Carlos Ghosn qui n’a pas le temps d’aller manifester, lui, et qui n’hésite pas, pour boucler ses fins de mois, à cumuler deux emplois, voire plus, sans compter ses heures sup' et sans bénéficier de la moindre assurance chômage ou maladie…

Ou alors on pourrait parler de la musique et de la transformation de l’art en produit sous l’impulsion d’une industrie qui n’a jamais au d’autres buts que celui-là. C’est ainsi qu’une étude menée par l’institut britannique ICM pour le compte de la BBC a révélé qu’un vinyle sur deux vendus en mars 2016 n’avait jamais été écouté, parce qu’il avait été acheté pour des raisons purement décoratives.

Sans même parler du fait que ce sondage devrait calmer la morgue de plus d’un audiophile fêtant le retour du vinyle sur l’air de « je vous l’avais bien dit », on ne pourra s’empêcher de souligner que le disque qui n’était autrefois qu’un support est en passe de devenir plus important que l’oeuvre qu’il véhicule, le contenant primant bientôt sur le contenu. Pour une personne sur deux, il semble en effet plus important de poser un millésime sur son étagère que de le boire, signe que c’est le veau d’or, en définitive, qui est en train de gagner. Il fallait peut-être y penser avant de s’enthousiasmer chaque fois qu’un publicitaire dessinait une banane sur une pochette de disque en prenant des airs de peintre…

De ce point de vue, la tant décriée dématérialisation de la musique aurait presque une gueule d’espoir face au retour des bonnes vieilles pochettes tueuses d’arbres. Une chose est sûre en tout cas : lorsque vous aurez fini votre album grâce aux articles sur le mixage de notre Nantho bien aimé (car c’est la semaine du mixage sur Audiofanzine avec non pas un, deux, trois, quatre ou cinq, mais six nouveaux articles didactiques sur le sujet), ne passez pas trop de temps sur le visuel de votre « pochette » sous peine de voir votre musique réduite à l’état d’image, de bout de carton silencieux destiné à décorer une étagère ou une porte de chiottes.

Un musicien n’est pas un décorateur.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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Citation :
C'est d'ailleurs comme cela que je conçoit les vidéos qui accompagnent la musique : non pas comme une illustration mot à mot de la chanson, mais comme une oeuvre visuelle qui accompagne une oeuvre musicale Elle ne sont pas du même monde mais partage le même univers, je pense aux clip des CURE par exemple ...


En fait, je peux bien l'avouer : il y a quantité de pochettes de disques que je trouve magnifiques, quantité de couvertures de livres aussi et il y a bien des clips que j'adore. Le problème, c'est que tout cela est systématique. Quand tu publies un album, tu es obligé d'avoir une pochette de disque, et tu es obligé d'avoir un clip, que tu en veuilles ou non. Tu as d'ailleurs plutôt intérêt à vouloir car de toutes façons, la maison de disques fera les choses sans toi.

Et ce qui est amusant, c'est que quantité d'artistes n'ont rien à dire d'intéressant sur ces formats : quand on a choisi de faire de la musique, on n'a pas forcément envie de devenir peintre (mais ça, ça s'arrange avec la collaboration d'un autre artiste, encore faut-il être vivant pour collaborer) ou de transformer tes titres en musique de court métrage, ou pire encore de devenir acteur. Ca n'empêche pas qu'on les produits quand même ces clips, si inutile que ce soit. C'était assez manifeste avec Noir Désir je trouve : il fallait avoir un clip alors les mecs faisaient un clip et comme cela ça passait à la télé. C'était en général complètement inintéressant à voir (des collages d'images hétéroclites) mais c'était télévisable. L'enjeu, c'était du marketing. La maison de disque pouvait bien accepter que le groupe donne peu d'interviews, qu'il refuse tout passage télé, mais il fallait au moins transiger là-dessus. Alors ils ont fait de la merde, pour s'en débarrasser. Je pourrais dire que 3 clips sur 4 relèvent de cela et cela nous ne choque pas parce qu'en vis-à-vis du cinéma où i'on est critique parce qu'on se sent face à une oeuvre d'art, on ne sent que rarement autre chose qu'un vague plasticien qui plastique en rond pendant 3 minutes dans un clip et il est rentré dans les moeurs qu'un clip peut parfois être bon, mais qu'il est le plus souvent merdique, ou du moins complètement dispensable. Cela tient aussi au fait qu'il est la plupart du temps réalisé par des publicitaires ou des réalisateurs ratés. Je ne dis pas tous les clips, bien sûr. Mais la plupart : un vide béant de contenu qui mise en général sur une idée formelle pour que des images bougent dans la lucarne au moment où la chanson passe. Mondino, pour moi, c'est ça. Certes, il y a de beaux éclairages, des contrastes noir et blancs parfaitement maîtrisés et de jolis top modèles, des chevaux qui courent au ralenti, mais à la fin, c'est du rien bricolé avec une esthétique publicitaire. Ca n'apporte rien à la chanson si ce n'est que ça fait diversion de ce qu'elle aurait à dire ou faire ressentir, à ce point que les plans pourraient être interchangeables entre les clips. Osez Joséphine ou Tandem, Cargo de nuit ou Un autre monde, c'est la même soupe qui donne l'impression de feuilleter les pages de pub d'un numéro de Vogue ou de Cosmo, comme des réclames interminables qui pourraient tout aussi bien servir Kenzo, Hugo Boss ou Kookai. De l'art ? Non, du bavardage visuel absolument stérile.

La pochette d'album est nettement plus ancrée dans l'inconscient collectif comme faisant partie de l'album, bien sûr, mais c'est justement cela que je voulais questionner. Et si en fait, aussi incroyable que cela puisse paraître, on décidait pour une fois de ne pas faire de pochette d'album, de retrouver les cartons des disques de cire. Et l'on voit bien que c'est impensable, que c'est chevillé au disque. A un point personnellement que je trouve ça louche. Et que la pochette dépasse son contenu comme dans le sondage de la BBC.

Et pour les livres, c'est encore autre chose. Je dirais que c'est très simple : si ce que tu as fait relève d'une quelconque qualité littéraire ou scientifique, alors tu n'a pas de photo en couverture lors de ta première édition. Les photos, c'est pour les mémoires de Jean Roucas et le guide des meilleurs SPA en France, les "beaux livres" ou pour les rééditions en poche, soit finalement tout ce qu'on veut formater pour le grand public et le commerce de masse (pour moi, le recours à l'image vient de là, vu que je ne connais aucun texte littéraire, hors édition poche, qui ait jamais été publié avec une illustration en couv). Et je peux me tromper mais je crois sincèrement qu'à partir du moment où tu rentres dans la littérature, il y a une exigence de simplicité et de pureté, de montrer le texte pour lui même, et de laisser faire la graphie simple du titre en première de couv'. Parce que c'est lui le plus important de cette page. Ce n'est pas du snobisme ou de l'élitisme, c'est être fidèle à ce qu'est la littérature décrite par les philosophes depuis l'antiquité comme les grands critiques littéraires (Paz, Sartre, Barthes, Genette, Ricoeur, Todorov, etc.) . Je ne me souviens pas d'ailleurs qu'aucun d'entre eux ne se soit jamais intéressé à l'illustration en couverture mais je serais curieux de savoir s'il y a des textes critiques là-dessus. Si vous en connaissez (et je ne parle pas d'un propos de plasticien, de sociologue ou de psychologue sur le sujet mais bien de critiques littéraires). Pourquoi ? Parce que c'est de l'édition, éventuellement de l'art pictural, et que tout ça n'a rien à voir avec la littérature.

D'ailleurs, je regarde les couvertures des livres de poche à côté de moi et je me dis qu'elles sont parfaitement interchangeable : on peut prendre quasiment n'importe quel visuel de couv de Folio pour le mettre sur un autre Folio qui n'a rien à voir, et ça fonctionne. C'en est troublant mais ça en dit long, non pas sur la qualité des illustrations, mais sur le rapport qu'elles entretiennent avec le texte : la preuve pour moi qu'elles ne forment pas un tout mais sont bien deux choses parallèles. La couv a sans doute bien des vertus (elle attire ou repousse, elle déploit son propre imaginaire) mais non, elle ne participe pas d'un éclairage de l'oeuvre : elle l'obstrue. Comment ne pas avoir Isabelle Huppert en tête lorsqu'on lit Bovary dans une édition qui reprend une image du (mauvais) film de Chabrol ? Perso, je n'y arrive pas. Grâce au "génie" du directeur artistique qui a placé l'auto-portrait de Courbet sur le Horla de Maupassant, je me souviens avoir eu l'image de ce visage pendant toute ma lecture du Horla en troisième. C'est ce qu'on appelle pourrir un texte, dans quelque chose qui n'est pas loin de raconter la fin d'un récit policier à quelqu'un qui ne l'a pas encore lu. Contre l'avis de Maupassant et de Courbet, j'en ferais le pari.

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[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 08:49:45 ]

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Hors sujet :
Ça y est, je suis amoureux de La Teigne. :-D

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Pierresilex

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 08:54:06 ]

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Los Teignos, si le support ne fait pas partie d'une œuvre (mais ça se discute parce qu') il n'est pas moins essentiel à celle-ci.
Le livre est un passeur.
Comme le comédien est le passeur du texte du dramaturge.
Ce comédien peut servir le texte en toute déférence et/ou y joindre son univers.
Voyons-le ici comme un simple passeur — un technicien — et imaginons-le marmonnant le texte, le bégayant, le jouant ridiculement faux.
Le livre est techniquement ce passeur, et derrière ce « produit » l'éditeur. Le travail d'édition ne consiste pas (ne devrait pas consister) à prendre du texte, l'emballer dans du joli et engranger la thune. Je ne te parle ici que de la partie technique concernant la fabrication, le contenant visible ; elle n'est pas la seule dans le riche et nécessaire travail d'édition. Le travail typographique (les régles typos, la mise en page, l'interlignage, les marges, la police utilisée, etc.), le choix du papier, le design graphique et l'illustration de la couverture... tout ceci est au service du texte, c'est une entrée puis un oubli.
Puisqu'on en est dans les analogies, imagine un voyage en train pour un beau paysage ; sauf que ce train est un sacré tape-cul aux vitres cradingues. Ce voyage sera celui d'un tape-cul, pas celui du paysage. Un livre techniquement mal foutu sera un livre (objet), un livre fabriqué dans les règles de l'art sera le texte qu'il porte.
Certes, une rose dans la boue restera toujours une rose, mais.
Un livre est un passeur.
Comme le comédien est le passeur du texte du dramaturge.
Il y a un aspect technique (ce mauvais comédien marmonnant, bafouillant, avec ses blancs, ne s'appelle-t-il pas Jacques ePub ?), mais il peut aussi y avoir ce croisement, cette autre chose, ce métissage entre arts. On parle ici de la couverture : c'est le comédien technicien qui porte aussi son univers, sa vision. Parce qu'un éditeur aussi a (devrait avoir) une vision, et le graphiste illustrateur de la couv d'autant. C'est le comédien qui porte le texte du dramaturge, parce qu'il ne doit pas êre réduit à un simple technicien — un comédien sans texte de l'autre, comment peut-il être comédien ? Il n'en est pas moins artiste.

Je te parle donc d'expérience, de mon travail. Comme je te disais je suis graphiste illustrateur, et bosse pour majorité dans la fabrication de livres en étant partie prenant d'une maison d'édition indépentante et associative (mais pas confidentielle pour autant). Pour ce qui est de l'objet en lui-même j'interviens sur les deux aspects : technique et artistique. Parce que oui je prends position dans ce travail comme artiste pour ce qui est de la conception des couvertures. Mon souci premier est mon rôle de passeur, toujours ; mais comme le comédien colore le texte qu'il porte, j'en donne mon interprétation. Oui avec prétention, parce qu'avec respect. (et puis merde, l'artiste n'est pas un demi-dieu ni son œuvre en sucre hein : hop, pogo !)

J'entends ce que tu dis mais je pense que pour une bonne partie il y a confusion. Confusion entre la réalité actuelle et économique de l'édition, ou la production de disques — l'industrie —, et le métier — l'art.
Oui, l'objet livre est majoritairement de la merde, les couvertures des illustrations en random ou conçues au mieux pour vendre au pire parce qu'il faut en avoir une. Le seul passage auquel ces éditeurs pensent c'est celui en caisse. C'est surtout que la réalité de l'édition est la même que celle du disque : quasi tous les éditeurs sont la propriété d'une poignée de grands groupes. Demeurent à côté de cela quelques indépendants.
Mais tout ceci n'a rien à avoir avec le métier, il y a le marchand et le passeur.

PS : il y a aussi qu'en France, qui se dit pourtant une patrie du graphisme, ça a toujours été une catatrophe les couvertures de livre — c'est peut-être justement du à une sacralisation du texte, qui donne à penser que la couverture n'est qu'emballage, un mal nécessaire. Résultat on a de la bouse, l'inverse de la fonction : du repoussoir au lieu du passage. Il n'en a pas été de même en Grande Bretagne par exemple (et pourtant pour de la grosse industrie comme Penguin) ou dans les pays de l'est, entre autres.

PPS : Le souci que tu dénonces est le marketing, la marchandisation et la réduction de l'art en produit. L'ePub, qui n'est qu'un texte jeté tel quel, sans ménagement (le tape-cul), est justement l'idéal du marchand qui a remplacé le passeur : on vend sans plus s'encombrer du métier.
— Et aussi je pense qu'il est faux de comparer tous les dématérialisés : un epub et un flac/wav/etc. ne sont pas du tout pareil. Un ePub est un morceau de musique, un album, enregistré à l'arrache et jamais mixé ; certainement une très bonne composition (l'essentiel, le primordial, le sans quoi rien d'autre ne vaut). Le travail d'édition est comparable dans son importance et utilité au travail de studio, de la captation du son au mixage. Et là aussi comme pour le comédien avec le texte du dramaturge, le technicien peut intervenir et y mettre de son monde (pourquoi faire appel à Steve Albini alors ?).
La question est surtout pourquoi. Quelle est la motivation, le passage ou le commerce.

Ni dieu ni clavier maître

130
Citation de mystyx :
Tu es un extrémiste Teignos et tu n'as aucune tolérance :-D


La tolérance, y'a des maisons pour ça !
Faites des mails plus courts, on n'est pas sur France Inter… :mdr:
131
Citation :
Faites des mails plus courts, on n'est pas sur France Inter…
Ah non alors !!! les idées courtes les analyses en deux mots, les brèves interventions, les manifestations éclair, les résumés synthétiques, les explications en surface ...
y'en a marre !!!
c'est un plaisir de lire de vrais argumentaires, de riches analyses de profondes convictions, fussent elle différentes des miennes Un vrai village gaulois de lenteur ,de longueur dans un monde où l'on s'exprime en 12 mots et en trois lignes maxi ;
et comme dirait le professeur Rollin : "merci d'avoir des choses à dire !"
Pierresilex
132
Bon, France Culture si tu préfères… icon_facepalm.gif
133
Je plaisantais… Au pain sec et à l'eau, je veux être! Je m'inscris illico pour un stage de repentance au camp de redressement pour Afiens malpolis… :bravo:

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 10:00:06 ]

134
pour la peine tu devras faire deux avis et un test de ton choix car on est magnanime ! ;)
Pierresilex
135
Oh non, non ! Pas des avis… Tout mais pas ça… icon_facepalm.gif
136
Ouch. Que de lecture.

Bon, Los Teignos, là où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est que tu utilises des exemples d'illustration dans l'oeuvre pour disqualifier l'existence de pochettes, jaquettes, couvertures. On ne parle pas de la même chose.

La comparaison serait valable si la lecture de ton album était entrecoupé de textes d'un autre auteur sans que ça ait été une collaboration, un mélange voulu et pensé.

En ce qui me concerne, j'écoute désormais de la musique à 99% dématérialisée. Mais il y a toujours certains CD pour lesquels j'ai un vrai plaisir à les prendre dans leur tiroir, savourer la pochette (digipack), l'ouvrir, mettre le CD dedans. Tu sais quoi ? C'est un peu comme en amour, le moment où on monte l'escalier : une préparation à la jouissance et une anticipation de celle-ci.

A contrario, il n'y a pas beaucoup de CD en boîtier cristal que j'ai plaisir à utiliser. Là, le dématérialisé ferait la blague si ce n'était quand même décidément pas le même plaisir que de fouiller dans des bacs pour choisir un disque que de parcourir les répertoire d'un disque dur.

Plus haut, tu as parlé du contenu des musées plus important que le musée lui-même. Là non plus je ne suis pas d'accord. Un musée, ça n'est pas juste des oeuvres dans un bâtiment. C'est un tout, et notamment un esprit, une collection, etc. Je ne vais pas au Louvre ou à Orsay pour voir spécifiquement telle ou telle oeuvre non plus que pour voir le bâtiment. Mais le bâtiment participe au plaisir de la visite. Et il n'enlève rien aux oeuvres.

Concernant les clips :
Citation :
En fait, je peux bien l'avouer : il y a quantité de pochettes de disques que je trouve magnifiques, quantité de couvertures de livres aussi et il y a bien des clips que j'adore. Le problème, c'est que tout cela est systématique.

Là je te rejoins. Mon groupe se développe et on aurait besoin d'un clip pour renforcer sa communication. Sauf qu'aucun de nous n'est réalisateur. En fait, je rêverais de trouver un réal qui fasse une vraie oeuvre personnelle sur un de nos morceaux, mais ceux qu'on trouve pour l'instant sont tous l'approche de clips classiques, déjà 1000 fois vus.
En fait, ça me gonfle XXL d'avoir à gérer cette question. Je préférerais laisser tout ça de côté pour ne me consacrer qu'à la musique.

Mais ce problème se retrouve dans tous les arts : à partir du moment où tu veux diffuser une oeuvre, tu dois y consacrer du temps qui n'est pas artistique. Je l'ai vu en photo avec les expositions que j'ai faites. Et pourtant, en photo, je suis un pur amateur, je ne cherche pas à vendre (même si un vente me permet de refaire des tirages). C'est purement un acte gratuit (qui me coûte quand même). Eh bien, quand tu veux exposer, même si on vient te chercher et non l'inverse, c'est beaucoup de boulot qui n'a plus rien à voir avec la photo elle-même.
137
Citation :
pour moi, le recours à l'image vient de là, vu que je ne connais aucun texte littéraire, hors édition poche, qui ait jamais été publié avec une illustration en couv

Ouh là. Tu vas sur un terrain très casse gueule, parce qu'il y a beaucoup de livres qui sortent en édition originale avec des couvertures illustrées. Tous les bouquins ne sortent pas en collection blanche.
Donc, tu risques de tomber dans un classement de ce qui est "littéraire" ou pas, ce qui me semble une pente bien glissante... :-D

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 11:33:42 ]

138
Citation :
aimer la littérature, c'est s'intéresser au texte. Pas au livre. Au texte : phrases, mots, lettres, signes et espaces. Ce n'est que cela depuis des millénaires et pour des millénaires encore


Non, dès le début les copistes ont fait des lettrines richement décorées, des enluminures, parfois des fresques complètes pour les pages de garde, des frises pour entourer le texte, un travail de typographie très technique... la calligraphie est même très prégnante dans certaines cultures (asiatique, arabe...)

Les illustrations ont également toujours accompagné les romans imprimés, je pense notamment à ceux d'aventures. Des illustrations sur lesquelles on bloque quand on est enfant et qui stimulent l'imagination plutôt que la rendre paresseuse. Dans la S.F les visions d'illustrateurs sont devenues aujourd'hui le support n°1 du cinéma de ce genre.

On pourrait aussi parler de la bande-dessinée. D'après ce que tu avances on pourrait dire qu'elle n'a pas de raison d'être puisque le dessin devient le 1er vecteur du roman.


---------
Bref, à mon sens, que se soit de la musique ou de la littérature, le visuel qui l'accompagne est D'ABORD un support destiné à sublimer l'oeuvre - que ce soit réussi ou non n'est pas la question, d'autant qu'on arrive là dans le subjectif pur. Quand cela devient un produit ça se voit, c'est très rarement finement fait, je sais de quoi je parle (je suis graphiste pour soupes et lessives). La musique faite pour le marketing n'est pas plus subtile d'ailleurs en principe.

Quelques compos - https://soundcloud.com/cedric-veraud /// Grand Ordonnateur de Pixels - pegeco.com

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 12:10:14 ]

139
Bon exemple la calligraphie mélange dessin et Mot on le trouve dans toues les cultures Japonaise , Arabe etc...
Pierresilex
140
Je me pose une question qui fonctionne bien avec l'exemple des copistes : en quoi est-ce gênant de ne pas être le maître d'œuvre d'un projet artistique ?
Ce n'est pas dévalorisant de ne pas être la tête d'affiche d'un projet.
Enfin personnellement je ne vois pas de problème à collaborer et à servir un projet. Dans le même sens une illustration, même si elle est un travail artistique, porte bien son nom: elle illustre, complémente un propose mais n'est pas le propos en tant que tel.

Mais tout le monde est bien d'accord pour dire qu'une belle pochette c'est quand même mieux qu'une vilaine couverture. Dans le même sens une belle pochette est aussi rare qu'un bon album. ;)

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Hier soir, je me suis joué "Bonne nuit les petits" après avoir jeté un coup d’œil aux derniers commentaires sur cet éditorial... Déjà, ça me débordait les neurones, cette profusion...
Mais ce matin, après ma rasade quotidienne muesli/jus d'orange... Fichtre : cela avait été l'inondation, dans la nuit !

Bon, moi, je trouve ça très bien !
Avoir un tel lieu (sur le net), où l'on peut voir s'exprimer, s'échanger, se discuter tant d'opinions si diverses, sans que tout le monde se tape sur la gueule... :bravo::bravo::bravo:
...
Je me suis dit : si je me nommais Prévert, j'en ferais une liste - de tous les sujets abordés, et parfois sabordés, au cours de cet échange :
pochette, donc, et alors disque, dématérialisation, vinyle,
producteur et musicien, écrivain et éditeur,
sans oublier la dure condition des consommateurs de tous poils, cochons de payants, ou carotteurs,
et les graphistes, décorateurs, et même les enlumineurs à la mode médiévale,
et les cadres des peintures dans les musées,
et les couvertures des bouquins de SF, et les images dessus, à vomir ou bien comme machines à faire saliver...
le livre de poche écorné, et le livre doré sur tranche, avec la déco intérieure censée aller avec,
etc.
Etc. Et j'oublie casseurs, et briseurs, et travailleurs...

N'en jetez plus !
...
Si, jetez-en autant que vous voulez, des exclamations en deux mots, ou bien des tartines de cinq pages - si ça vous chante.
C'est très bien.
Sans doute, plus personne ne sait vraiment de quoi ça cause, mais ce-n'est-pas-grave !
Et, à force d'agiter tant d'idées, cohérentes ou branquignolles, formulées de tant de façons différentes, articulées en petit a, petit b, ou bien livrées en vrac... il en restera toujours quelque chose pour chacun, je crois.

Amen !

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

142
:bravo:
143
Citation :
En vis-à-vis de cela, l'objet-livre doit pour moi à tout prix se faire oublier : une typo standard mais lisible, une couleur passe partout, et rien qui ne le distingue des autres livres pour qu'il s'efface le plus possible devant son contenu qui fait sa vraie différence, que la friction entre sa couverture et son contenu soit la plus nulle possible.

Get a livre électronique :bravo:

Pour ma part, j'apprécie de lire de beaux livres, avec un beau papier, une couverture au contact agréable. C'est comme quand tu bois un vin : au delà de l'influence (réelle) que la forme du verre a sur le goût, c'est quand même plus agréable de boire un même vin dans un beau verre en cristal, bien équilibré, avec un bord fin et une longue jambe que dans un verre de cantine.

1903218.jpg

Après, si le vin est dégueulasse, il le sera dans les deux cas. De même que si un livre est pourri, il pourra toujours être aussi beau qu'on veut, il tombera des mains.

J'ajoute qu'en terme de vieillissement, il n'y a pas non plus photo entre un beau livre bien relié (notamment en vache morte) et un livre de poche qui ne ressemble déjà plus à rien au bout de 2-3 lectures.

Ça ne m'empêche pas d'être plus passionné par le contenu que par le contenant. Sinon, je n'aurais pas lu La Guerre et la Paix sur un Palm :mdr:
Mais voilà : beauté ne nuit pas. Surtout quand elle ne travestit pas.

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 19:08:45 ]

144
Citation de Will :

.....
Pour ma part, j'apprécie de lire de beaux livres, avec un beau papier, une couverture au contact agréable. C'est comme quand tu bois un vin : au delà de l'influence (réelle) que la forme du verre a sur le goût, c'est quand même plus agréable de boire un même vin dans un beau verre ....

Après, si le vin est dégueulasse, il le sera dans les deux cas. De même que si un livre est pourri, il pourra toujours être aussi beau qu'on veut, il tombera des mains.
...........
J'ajoute qu'en terme de vieillissement, il n'y a pas non plus photo entre un beau livre bien relié (notamment en vache morte) et un livre de poche qui ne ressemble déjà plus à rien au bout de 2-3 lectures.
............
Mais voilà : beauté ne nuit pas. Surtout quand elle ne travestit pas.


Ah ! Une (jolie) carafe emplie d'un grand vin, à servir dans un "impitoyable" adéquat... voilà qui manquait encore à notre liste (de Prévert)...

:bave:

Peut-être bien, Will, que nous pourrons un jour passer ensemble de la théorie (poétique) à la pratique (oenologique)...
;)

Tu as raison, la beauté (ou le simple agrément) du flacon ne peut nuire à l'ivresse.

(Sans doute Los Teignos, dont les arguments sont d'ailleurs articulés de façon parfaitement logique, part-il d'un 'postulat' un peu trop biaisé par sa crainte de "se faire avoir" - par l'emballage ? Mais on comprend aussi qu'il rêve d'un contact direct avec l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur. C'est tout à fait légitime.)


"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 20:02:30 ]

145
Amen Patrick, également !

captainAmerica > Merci sincèrement pour cette profession de foi qui fait plaisir à lire. Je te rassure : je n'ai pas de mépris pour le travail d'éditeur qui, comme tu le soulignes, est important à plus d'un titre. J'avais une prof à la fac qui s'appelait Anne-Elisabeth Halpern, une femme aussi brillante que fragile, qui a monté sa propre petite structure d'édition pour faire exister des oeuvres qui se seraient perdues autrement. Passeur elle-aussi, et investie de ce devoir de pousser des textes dans le champ de vision de ceux qui pourraient bien vouloir les lire. Et c'est quelque chose que j'estimais profondément chez elle. Je ne suis pas sûr qu'elle tire beaucoup d'argent de cette activité, mais je suis sûr qu'elle aura permis à des auteurs de donner beaucoup à des lecteurs. Et c'est important. Aussi important que l'oeuvre sans doute car à la fin, si l'écrivain n'a pas de lecteur, alors il a écrit en vain.

Mes critiques se portent donc moins sur le rôle de l'éditeur (évidemment, je ne parles pas des grosses machines) que sur l'importance du livre au milieu de tout ça. La littérature, de tous les arts, est pour moi le plus désincarné, le plus évanescent, où le sensuel ne peut jamais se passer de l'intellectuel, contrairement à d'autres arts où l'émotion frappe beaucoup plus vite, sans aucun détour. Et l'objet ramène forcément une problématique de lest là dedans.

Citation :
Non, dès le début les copistes ont fait des lettrines richement décorées, des enluminures, parfois des fresques complètes pour les pages de garde, des frises pour entourer le texte, un travail de typographie très technique...


C'est quoi le début ? Parce qui si tu fais référence à ces copistes qui bossaient en France, ils avaient bien 2000 ans de bourre sur Hésiode. Et le fait que la démarche soit ancienne ne la légitime pas pour autant : je me fais d'ailleurs la réflexion chaque fois que je regarde les croutes et les statues merdiques qui ornent 80 % de nos églises : on nous conduit à avoir l'amour des vieilles pierres au lieu d'avoir l'amour des pierres justes. Une bible illustrée par un moine du XIIe siècle n'a ainsi pas plus de valeur littéraire, en dehors d'un point de vue historique, que la même Bible en livre de poche. Et au moins aujourd'hui est-elle mieux traduite, avec une typo autrement plus élégante et équilibrée qu'une gothique faite à le plume d'oie. ;)

Citation :
Get a livre électronique

I got it. Et j'en apprécie certains aspects tout en regrettant d'autres propres au papier.

Citation :
Pour ma part, j'apprécie de lire de beaux livres, avec un beau papier, une couverture au contact agréable. C'est comme quand tu bois un vin : au delà de l'influence (réelle) que la forme du verre a sur le goût, c'est quand même plus agréable de boire un même vin dans un beau verre en cristal, bien équilibré, avec un bord fin et une longue jambe que dans un verre de cantine.


Je comprends tout à fait la carafe, le verre et tout ça : c'est très bien pour boire du vin. Sauf qu'on ne parle pas de vin mais d'art. Et que ce sont deux choses totalement différentes. L'un est là au minimum pour étancher une soif et, dans le meilleur des cas, procurer des émotions et suggérer des souvenirs, l'ivresse aidant. Alors que la littérature est là pour redistribuer les cartes de l'homme dans le chaos existentiel. Encore une fois, on n'écrit pas pour donner du plaisir sans quoi, oui, il vaut mieux être vigneron, on écrit pour chercher, à quatre pattes dans la merde intime, quelque chose qu'on puisse dire sur le monde qui paraisse un tout petit peu exact. Un vigneron, c'est un homme qui presse du raisin avec une science infinie pour le mettre ensuite à fermenter. Un écrivain, c'est quelqu'un qui se demande à chaque mot s'il n'y a pas manière plus vraie encore de répondre à la question qui l'habite. Alors, non, la comparaison avec la carafe, ça ne prend pas. Ou alors autant parler du confort d'un survêtement plutôt qu'un autre pour faire un jogging, ou de la couleur des icônes dans Windows : mais c'est pas ça qui fera avancer le questionnement sur le livre par rapport à l'oeuvre. Je le redis : les design n'est pas de l'art. Il n'en a jamais été et n'a pas la vocation à l'être.

Citation :
Enfin personnellement je ne vois pas de problème à collaborer et à servir un projet. Dans le même sens une illustration, même si elle est un travail artistique, porte bien son nom: elle illustre, complémente un propose mais n'est pas le propos en tant que tel.


Moi je ne vois pas le problème non plus si cette collaboration s'inscrit dans l'oeuvre, si l'oeuvre l'appelle en son sein, et pas autour ou dessus comme un parasite. Si Céline avait voulu que Tardi fasse ses couvertures, il aurait fait de la BD. Mais il a choisi de faire un roman. On peut respecter ça aussi, non ? Au lieu de mieux savoir que tout le monde ce qui est bien pour l'oeuvre ? C'est un peu comme le diktat de la colorisation sur les films noir & blanc, ou encore la 3Déisation des films 2D. Comme si l'oeuvre originale n'était pas assez bien qu'elle ait besoin qu'on la maquille comme une voiture volée.

Je comprends tout à fait le jeu qui peut se tisser entre un texte et une image, c'est en général pour ce contrepoint que je mets une photo dans chaque édito. Seulement voilà, j'en reviens à l'exemple que j'ai donné plus haut :

Depuis que j'ai 13 ans et jusqu'à mon dernier souffle, pour moi, le narrateur du Horla aura toujours la tête de Gustave Courbet :

le-horla-et-autres-nouvelles.jpg

Je peux le dire à celui qui a choisi cette photo. Il m'a pourri le texte. Et rendu inutile les pages où Maupassant aurait pu écrire la description physique de son héros. Ce n'est pas du contrepoint, c'est de l'autoritarisme, comme de voir un film avant de lire le roman dont il est tiré. Et une façon de dire au lecteur : attends, je sais que tu es là pour te faire ton interprétation de l'oeuvre, mais je vais te donner la mienne juste pour que tu la voies à chaque fois que tu saisiras le livre, et que mon image remplace celle que tu aurais pu te faire dès à présent, et jusqu'à la fin de tes jours.

Je peux dire la même chose du Seigneur des Anneaux de Tolkien. J'aurais pu m'imaginer 1000 choses sur Galadriel ou les Trolls, sur la Comté ou Aragorn. Et on m'a privé de le faire en me mettant sous le nez les images d'Alan Lee. Que ses illustrations soient excellentes n'est pas le problème : elles ont réduit la portée du texte, elles ont mis l'imaginaire sur un rail. Et l'imaginaire, c'est important dans un roman.

D'ailleurs, à présent que le film a été montré partout, qu'on a mis la gueule de ses héros sur les paquets de corn flakes ou sur les tubes de dentifrice et pire encore, sur les livres même, qui pourra imaginer Legolas autrement qu'avec la gueule de con d'Orlando Bloom ? Et Saroumane et Aragorn, et Frodon et Gandalf ? Alors je ne reproche pas l'adaptation cinématographique, mais de voir des photos du film sur les livres, sans jouer les puristes, c'est super nase, non ? Qu'on mette au moins un arbre ou une montagne, le préjudice sera moindre...

2266132385-large.jpg

D'autant que Tolkien dessinait. Il s'est fait chier à faire une carte de la Terre du Millieu pour qu'on mette Orlando Bloom sur son livre ? En tout cas, il ne manque pour que cette couv' soit parfaite que le stickers 'Vu à la télé' et le sous-titre 'le livre officiel du film'... Du saccage, ni plus ni moins.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 03/05/2016 à 23:12:58 ]

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Un peu n'importe quoi cet article ! Le retour du vinyle c'est l'avenir du disque oui. Si les pochettes deviennent décoratives (il y a de quoi) c'est pour plusieurs raisons:

- Elles sont bien plus belles en grand que sous format CD, en numérique on a l'impression de payer mais de rien avoir au bout.
- La majorité des auditeurs n'ont pas /plus de platine et c'est un investissement supplémentaire sans compter la place que ça prend dans un studio de 20 m².
-La quasi totalité des amplis modernes possèdent une foultitude de prises numériques mais quid de la fameuse entrée céramique. Il faut donc investir en plus dans une table de mixage qui elle aussi prendra de la place dans le studio de 20m².
-Tous les vinyles sont livrés soit avec un Cd, soit avec un pass pour téléchargement numérique et vendus à peine plus chers. Pourquoi s'en priver ?
-Il y aussi des gens d'un âge certain qui ont gardé leur platine achetée religieusement dans leur adolescence.
-A l'écoute et malgré les progrès réalisés on à l'impression d'avoir plus de relief, plus de profondeur, plus de chaleur, plus de définition, ce qui enterre définitivement la maigre qualité du MP3.

Bien sur quand on a l'habitude d'écouter la merde compressée des télés et radio généralistes, la merde surcompressée de la musique calibrée de notre époque, difficile de se faire une idée de ce qu'est de la vraie musique sur un vrai support ...
147
Rien que pour la praticité de passage d'une plage à l'autre le vinyle est certainement l'avenir.
Pour le coût de pressage aussi.
Pour la longévité du support et sa robustesse légendaire encore.
Et pour le plaisir d'avoir un mange-disque dans sa Facel Vega.

Sinon modestement une microchaine dans une pièce non traitée pour écouter Pink Floyd, Skrillex ou Rammstein ça peut éventuellement faire l'affaire.

Heureusement qu'il y en a pour tout le monde, que certains peuvent écouter leur musique favorite sur leur Smartphone, que d'autres peuvent installer une paire de B&W sur leur McIntosh pour jouir de leur superbe platine audiophile vintage.
Heureusement que tout cela est possible et qu'on n'oblige pas l'un à faire comme l'autre.

La gueule de la pochette ? Je ne sais pas, quand j'écoute vraiment de la musique je ferme les yeux. Alors bon, qu'elle soit belle pourquoi pas. Et le plaisir de posséder ne concerne chez moi que le sens du touché. La sensualité d'un instrument oui, là ça me parle. A cordes, à percussion, à vent, électronique: quand je le joue ça me fait quelque chose. Le plaisir du bel outil existe aussi.
Je comprends les amateurs de belles pochettes comme je comprends les amateurs d'art contemporain. Je sais que ça existe et que ce n'est pas une tare. Mais au fond rien n'est supérieur à rien.

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"001001001111010010010010100010 !" Mireille DAC.

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Citation :
Rien que pour la praticité de passage d'une plage à l'autre le vinyle est certainement l'avenir.
Pour le coût de pressage aussi.
Pour la longévité du support et sa robustesse légendaire encore.
Et pour le plaisir d'avoir un mange-disque dans sa Facel Vega.


:pong:

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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:mdr: aussi.

Citation :
Sauf qu'on ne parle pas de vin mais d'art. Et que ce sont deux choses totalement différentes. L'un est là au minimum pour étancher une soif et, dans le meilleur des cas, procurer des émotions et suggérer des souvenirs, l'ivresse aidant.

Oh, le triste propos de buveur de coca :(((

:diable:

Ton exemple du Horla et, pire encore, de la tronche de Bloom sur une édition de LOTH sont excellents. Cependant, ça ne permet pas d'en tirer une généralité.

Quelqu'un a pris l'exemple des San Antonio. Tu pourras certes me répondre que Frédéric Dard n'est pas Maupassant... ce qui est vrai d'un point de vue factuel, mais je ne rentrerai pas dans une discussion sur les deux.
Ce qu'il y a, c'est que les couvertures de SanA sont souvent marrantes et, tout comme les pochettes de disque, offrent un petit plaisir annonciateur de celui qu'on va prendre à lire le livre. Dont elles n'ont jamais influencé la vision qu'on a du contenu.

Au passage, pour ma part, je n'ai jamais mis la tête du tableau de Courbet sur le narrateur du Horla. Et là, il y a peut-être quelque chose qui nous sépare. Bien que je fasse de la photo, je ne suis pas un homme d'images. J'ai été élevé sans télé, à la cambrousse exempte des jolis 4x3 qui fleurissent nos villes et les couloirs du métro... De fait, une couverture ou une jaquette n'influence pas la vision que j'ai du contenu du livre ou du disque. Même les illustrations originales de Jules Verne dans ses bouquins n'ont pas influencé ce qu'avait construit mon imagination selon ses descriptions. En les voyant, je me disais "tiens, ça peut ressembler à ça" et en replongeant dans le texte, ce sont les images sorties de ma propre imagination qui reprenaient le dessus. Pour peu d'ailleurs qu'on formalise totalement l'image, ce qui reste à prouver. Je ne suis pas sur de "voir" précisément un personnage ou un lieu quand je lis, fut-il décrit longuement par l'auteur. J'en ai une sorte de vision évanescente.

Citation :
La littérature, de tous les arts, est pour moi le plus désincarné, le plus évanescent, où le sensuel ne peut jamais se passer de l'intellectuel

Le seul format qui vaille est donc le manuscrit de l'auteur ? :-D
150
Citation :
............
D'autant que Tolkien dessinait. Il s'est fait chier à faire une carte de la Terre du Millieu pour qu'on mette Orlando Bloom sur son livre ? En tout cas, il ne manque pour que cette couv' soit parfaite que le stickers 'Vu à la télé' et le sous-titre 'le livre officiel du film'... Du saccage, ni plus ni moins.


J'ai été très touché - et je dis ça sans ironie - par ta véhémence (dans ce long post que je 'cite' pas en entier, chacun pouvant s'y reporter facilement pour le détail).
A vrai dire, l'ayant lu et même relu, je crois être entré dans ton "point de vue", Los Teignos.
Et j'ai cru voir que mon interprétation était assez juste :
"Tu rêves d'un contact direct avec l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur."
Ce qui est, disais-je, tout à fait légitime.
Néanmoins "entrer dans un point de vue" n'est pas forcément adhérer à une opinion. C'est à prendre au pied de la lettre : je me place, moi-même, au "point d'où tu as vue", toi-même.

Mais il faudrait (hors des pratiques personnelles, la tienne, la mienne, etc., qui ne comptent vraiment que pour les personnes en cause), il faudrait s'interroger sur ce que peut être, réellement, ce "contact direct avec l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur"...

Et c'est là où l'on pourrait recroiser cet échange adjacent sur "vinyle vs cd"...
Ceux et celles qui ne jurent que par l'un, ou l'autre, me font un peu sourire en général. Mais ici ? Sur un site dédié à l'audio ? Et si bien investi par tant de ses professionnels de la profession ?
Dans le domaine de la musique (laissons de côté un moment la littérature) "l'oeuvre comme elle a été pensée par son créateur", elle est où ?
Je dirais : en 'live', et uniquement là.
Oui, mais, même là : et l'acoustique de la salle ? (Etc.)
Pourquoi Wagner s'est-il fait construire une salle pour ses opéras, croyez-vous ?

Alors, ces enfilages de hannetons, sur l'intérêt réciproque de tel matériel ou de tel autre, pour l'écoute... Bof...

(sourire !)
:lol:

Je pourrais aussi (c'est plus mon domaine de compétence) vous parlez de la façon dont un musée où une galerie met en valeur la peinture... Mais, plus tard !
;)


"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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