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Editorial du 4 février 2017 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 4 février 2017 : commentaires

Après avoir ressuscité Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel, l’holographie s’apprête à dédoubler… Jean-Luc Mélenchon ! Demain, le politicien participera en effet à un meeting qui aura simultanément lieu à Lyon et à Paris, histoire de toucher deux fois plus de monde d’une part, et de se donner une image high-tech de l’autre, histoire aussi de remettre le pilote de drone à sa place et de montrer que Mélenchon, c’est l’avenir, le vrai, celui de la Princess Leia fourguant les plan de l'Étoile Noire à Obi-Wan Kenobi. Pas peu fier de lui, le bonhomme explique qu’"en voyant l’hologramme… vous ferez partie de ces gens qui ont quelque chose ensuite à raconter toute leur vie. Comme nos anciens qui ont pu nous dire: ‘Moi j’étais à la première séance de cinéma'"

Rien que ça ? Il s’agira tout de même de voir si la taille des chevilles du candidat est respectée sur son hologramme, car on souhaite que les Français aient mieux à raconter toute leur vie, et même à la pause café du lundi matin, que d’avoir été témoin d’un trucage inventé en 1948… Et quoi qu’on puisse penser de l’homme ou de ses idées, on s’étonnera de surcroit du manque cruel de discernement dont il fait preuve à cette occasion. Car si le peuple qu’il entend gouverner sait depuis longtemps qu’il y a un monde entre les paroles d’un politicien et ses actes, entre la loi qu’il entend faire appliquer et les règles auxquelles il se plie, il semble qu’on veuille maintenant lui signifier que l'homme lui-même n’est qu’une illusion, un tour de passe-passe. C’est un fait : aussi vrai que le dessin d’une pipe n’est pas une pipe, l’image d’un Jean-Luc ne sera jamais un Jean-Luc. Or, si l’homme qu’on voit est un faux, comment penser que le discours est un vrai ?

Le candidat défend pourtant son projet : « Évidemment qu'il y a un aspect de communication. Je serai présent à deux endroits. C'est une démonstration de ce que l'esprit, l'imagination, la technique peuvent apporter à la parole politique ». Gageons que la parole politique a plus besoin de vérité que d’imagination, de faits que de technique, sans quoi on pourrait bien être surpris du nombre de bulletins holographiques qui seront trouvés dans les urnes au soir du comptage.

Du coup, on en serait presque nostalgique des premiers balbutiements de la politique spectacle où Giscard jouait de l’accordéon et Bill Clinton du saxophone. C’était déjà là une rhétorique de camelots, un tour de chiens savants qui voulaient nous faire danser sur un air de flûte, mais au moins avait-on droit au rapport humble de l’homme qui extirpe les moins mauvaises notes possible de son instrument pour meubler le silence embarrassé. Bref, à choisir, on espère sincèrement que nos présidentiables vont se mettre à la musique : jouer la bonne note au bon moment est un exercice qui rend humble.

Pour ce faire, il pourront ressortir un vieux Rhodes Chroma, ou une guitare rentrant dans les nouvelles pédales Low Cost de TC Electronic, le tout monitoré avec un Monicon L de Palmer sur des enceintes MAUI 5 de LD Systems. Il n’est évidemment pas certain qu’ils en tirent de la belle musique, mais au moins pendant ce temps-là, il arrêteront de faire de la politique en 140 signes sur Twitter. Ce sera déjà ça de pris.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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191
Citation :
Tout ça pour une pauvre projection. :-D

Heureusement que tu n'as pas assisté à la naissance de la télévision. Et tiens ça me fait repenser à Paul Virilio qui expliquait à Apostrophes que internet c'était la fin du monde, qu'on avait atteint la "vitesse de libération"...

Ivresse verbale oui.


Tu mets sans doute le doigt sur nos différences à ce niveau. Pour moi, les propositions "le chat mange la souris" et "la souris est mangée par le chat" ne veulent pas du tout dire la même chose en dépit du fait qu'elles se réfèrent à un même événement, la place d'une virgule dans une phrase peut tout changer de la façon dont elle est reçue, et je ne m'étonne pas qu'on puisse écrire des livres de 600 pages sur un simple sonnet de Nerval (14 vers seulement) en effleurant seulement sa profondeur sémantique. Je comprends tout à fait qu'on puisse assimiler ça à de la branlette littéraire mais à la fin, quand on s'intéresse à la communication, c'est bien de cette branlette dont il est question et c'est bien en cela que je trouve que l'équipe de Mélenchon a été bien légère, ou bien lourde, c'est selon.

Ce n'est pas forcément le fait du candidat lui-même ou de ses idées et c'est bien pour cela que j'écrivais dans l'édito "quoi qu'on puisse penser de l'homme ou de ses idées", mais à un moment, des professionnels de la communication, c'est à dire des gens qui se posent la question de la souris mangée par le chat ou du chat mangeant la souris, qui savent la différence que cela fait, se sont réunis et ont planifié un événement. Il ne faudrait pas juger le candidat là-dessus. Pourquoi pas ? Mais alors on ne jugera pas Sarkozy qui fête sa victoire sur son Yatch ou se marie à Eurodisney, Poutine qui pose torse nu sur un cheval, Messier qui pose dans Paris Match avec des chaussettes trouées. Et on oubliera les tournants de campagnes présidentielles qu'on été les propos sur les vieux de Jospin, le Monopole du coeur de Giscard, de simples phrases qui, malgré le poids des idées, ont fait pencher la balance électorale en leur temps. On me reproche d'accorder autant de place à la forme alors que ce ne sont certainement pas les idées qui ont privé Jospin d'un second tour au profit de Lepen : en dépit d'un bilan relativement positif (la France connaissait alors une croissance comme le reste du monde), ce sont des phrases malheureuses, une communication calamiteuse orchestrée par Séguéla, des tracts ridicules en tout point. C'est sans doute triste mais c'est comme ça.

Mon avis, c'est que la façon dont Mélenchon communique, ces petits détails en marge des grandes idées, vont peser sur les urnes. Et que je trouve ça maladroit au point d'être contreproductif à la fin. En lisant le point de vue de Splonge, je comprend qu'il ne s'agit peut-être pas de maladresse mais d'un parti-pris parfaitement pesé, une forme qui fait corps avec le contenu, qui s'inscrit dans son prolongement. Et alors, il me semble que c'est encore plus regrettable.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

192
Citation de Los :
Citation :
Moi, je résume l'édito à "Mélenchon utilise un hologramme = discours vide"


Et je te défie de trouver une seule phrase dans l'édito qui justifie ce résumé de traviole. [...]
Citation :
Or, si l’homme qu’on voit est un faux, comment penser que le discours est un vrai ?

Tu as répondu toi même :bravo:
C'est vrai que mon interprétation était inexacte. J'aurais dû écrire
Citation :
hologramme = discours faux

Après, tu justifies ton propos. OK. Mais ça n'empêche que le propos est bien là. Peut-être fut-ce une maladresse dans la formulation ?

Citation :
il y a une contamination du contenu par le contenant, et je pense que la réception d'un message n'est pas la même lorsqu'elle provient d'un humain ou de la représentation d'un humain.

On oublie télé et radio alors ?
Parce qu'on aurait pu poser la question de savoir si un hologramme est plus faux qu'une retransmission sur écran ou encore à la télé.

Je précise que je ne défend absolument pas cette affaire d'hologramme, ni non plus l'accusation de Melonchon quant à la proclamation de "première" ou d'évènement exceptionnel. Je discute de l'interprétation que tu en fais et des conclusions que tu en tires.

Citation :
Mélenchon peut bien avoir raison sur tout ce qu'il dit, il peut bien avoir trouvé le plan pour sauver la planète entière, les mots sortant de la bouche de son hologramme seront toujours moins convaincants que ceux qui sortent de sa vraie bouche.

les mots qui sortent des enceintes quand on le regarde sur Youtube ou Facebook aussi alors ?
Si le contenant peut pervertir le contenu, c'est par le travers de la mise en forme journalistique où non seulement l'opinion (qu'elle soit favorable ou défavorable) du journaliste va influer sur la perception du discours, mais le rythme que le journaliste croit devoir imposer à son interview va destructurer la pensée, empêcher toute explication un minimum structurée et complexe et obliger tout candidat quel qu'il soit à s'en tenir à des explications simplistes.

Après, je m'étonne que, toi qui est un littéraire, tu fasses aussi peu cas des mots eux-même. Certes, on sait qu'un discours est aussi porté par un ton (chose qu'on n'a pas à l'écrit, mais qu'on a en radio et télé et en hologramme), une gestuelle (chose qu'on n'a pas à l'écrit ni en radio, mais qu'on a à la télé et en hologramme).
Il reste quoi ? L'odeur ? :-D

Un autre point qui m'aurait semblé mériter réflexion, c'est que le contenu du discours peut certes se trouver influencé par le canal par lequel il est transmis, mais il est aussi considérablement influencé par les conditions dans lesquels il est reçu. On ne perçoit pas un discours politique de la même façon quand on rentre chez soi après une journée de boulot harassante ou merdique ou si on arrive d'une belle balade ou d'un apéro sympa avec les copains.

Tout ceux qui ont déjà participé à des manifestation, été à des meetings ou des réunions politiques savent le bien que cela fait de se retrouver avec d'autres gens qui sont dans la même lutte. On n'a plus l'impression d'être isolé, mais d'être une part d'un mouvement. Sans compter les échanges.
Il y a aussi la notion du direct. Même un événement sportif, un concert, une pièce de théâtre vus à la télé n'ont pas tout à fait la même saveur lorsqu'on sait qu'on regarde un direct que lorsqu'il s'agit d'un enregistrement.

En ce sens, la démarche du meeting-hologramme, aussi gadget et coup médiatique fut-elle, a aussi du sens. Ce n'est pas pour rien qu'un certain nombre de gens sont venus à Aubervilliers au lieu de regarder ça sur Youtube.
Et je ne parle pas de la télé puisqu'apparemment, les télé ont choisi de diffuser Macro et Marine Le Pen et pas Mélenchon. Rien que ceci tendrait à prouver la place que les médias réservent à ce dernier et qu'il n'a donc guère le choix que d'utiliser les travers des médias (faire des "coups") pour exister un minimum.

J'ai d'ailleurs noté que sur France Culture (pratiquement la seule radio que j'écoute), ils ne cessent depuis des semaines de parler de "primaire de la gauche" pour la primaire du PS (évacuant ainsi l'existence de tout autre candidat de gauche) et, maintenant que celle-ci est terminée, Hamon est appelé "LE candidat de la gauche". La même chose concernant la droite avec la primaire de Les Républicains qualifiée de "primaires de la droite" et Fillon qualifié de "LE candidat de la droite", comme s'il n'y en avait pas quelques autres (dont je parie que la plupart d'entre nous sont incapable de les nommer sans une recherche).

On voit que les candidats de droite qui n'ont pas su utiliser les travers des médias pour exister n'existe effectivement pas. Cela ne va pas s'arranger vu que le PS a supprimé l'égalité du temps de parole dans la campagne officielle au profit des "gros" candidats.

[ Dernière édition du message le 07/02/2017 à 09:37:18 ]

193
Citation :
En lisant le point de vue de Splonge, je comprend qu'il ne s'agit peut-être pas de maladresse mais d'un parti-pris parfaitement pesé, une forme qui fait corps avec le contenu, qui s'inscrit dans son prolongement. Et alors, il me semble que c'est encore plus regrettable.

Un parti-pris prométhéen. Rien que ça. Parce-que ce qui caractérise la gauche c'est la volonté de bénéficier de droits illimités...

Ce sont vos commentaires, qui manquent de mesure, chers forumeurs ! :-D


Citation :
les télé ont choisi de diffuser Macro et Marine Le Pen et pas Mélenchon. Rien que ceci tendrait à prouver la place que les médias réservent à ce dernier et qu'il n'a donc guère le choix que d'utiliser les travers des médias (faire des "coups") pour exister un minimum

Jolie mais triste preuve.

[ Dernière édition du message le 07/02/2017 à 10:35:16 ]

194
Citation de Dr :
Par contre une difficulté est effectivement d'arriver à partager l'information, pour que presque tout le monde comprenne ce qu'il se passe et vers quoi on va (selon les différentes stratégies), et qu'on adhère aux changements profonds associés.


L’homme politique considère qu’il doit montrer une image d’homme providentiel aux yeux de ses électeurs. Que lui seul a la capacité de conduire son « peuple » de la meilleure des façons. Et il est souvent élu suivant des critères qui n’ont rien à voir avec son programme à l’aide de communicants et de stratégie n’ayant rien à voir avec celui-ci.
S’il ne tient pas ses promesses (et c’est presque toujours le cas) il sera méprisé, insulté et on jure qu’on nous y reprendra plus. Mais on recommence à chaque fois !
Je pense qu’à défaut de pouvoir changer un système, on peut signifier par des actes que l’on en veux plus, ce qui peut provoquer un changement Parce que c’est trop facile de mettre un bulletin dans l’isoloir et de revenir cinq ans après en gueulant que rien n’a changé et ne changera jamais.
Personnellement, il me semble que la croissance exponentielle est une arnaque dangereuse, le plein emploi une escroquerie, la pauvreté et le chômage deux nécessités qui permettent au capitalisme de tourner à plein régime, que notre hyper consommation entraîne la destruction de l’environnement, l’indignité et l’exploitation.
Alors, et je mesure bien les conséquences réduites de mes actes, j’essaie de fonctionner autrement. Acheter d’occasion, ne pas changer de téléphones tous les six mois, ne pas regarder la pub et apprendre aux enfants à ne pas le faire, prendre les transports en commun (de toutes façons j’ai pas de permis!) ne pas acheter n’importe quoi, éviter les GAFA, reconsidérer l’emploi et mettre en cause sa centralité et son importance, ne plus faire du travail et de l’argent et donc de la consommation un modèle de vie et de réussite et s’en libérer au plus vite.
C’est mon programme ! Et beaucoup commencent à sérieusement se poser des questions quant à la pertinence du fonctionnement systémique dans lequel on se sent paumés, coincés, impuissants, indignés, déprimés ou résignés. Je pense que les choses peuvent changer, mais il faut qu’on change aussi.
195
Citation :
On oublie télé et radio alors ?
Parce qu'on aurait pu poser la question de savoir si un hologramme est plus faux qu'une retransmission sur écran ou encore à la télé.


Il n'est pas plus faux, il cherche juste à se rendre plus crédible pour que la projection se donne des allures de réalité, tout comme les technologies de réalité virtuelles qui enthousiasment au plus haut point Mélenchon et qui posent beaucoup, beaucoup de questions, tant sur les plans physiologiques, psychologiques que philosophiques.

Citation :
les mots qui sortent des enceintes quand on le regarde sur Youtube ou Facebook aussi alors ?


Tout à fait.

Une retransmission sur une télé ne sera toujours qu'un ertsatz, un enregistrement quel qu'il soit, ne sera toujours qu'un ersatz. On le comprend aisément avec un concert : voir un opéra à la télé et être dans la salle, ça n'a rien à voir. Voir un homme qui parle en face de soit, et voir un homme qui parle sur un écran, ça n'a rien à voir. L'intérêt de la restransmission, c'est en revanche de pouvoir toucher un plus grand nombre, sachant que ce plus grand nombre a toujours pleinement conscience qu'il ne participe pas à l'événement, mais assiste à sa retransmission.

De fait, je n'aurais rien eu à redire sur l'hologramme s'il avait été présenté comme une simple retransmission de luxe (après tout, Mélenchon peut bien dépenser l'argent de son parti comme il l'entend), sauf qu'il est accompagné d'un discours mensonger :
"Je ferai deux meetings simultanément, je vais me dédoubler. Je serai physiquement présent à Lyon, mais aussi, au même moment à Paris."

Il n'y a pas un mot de vrai là-dedans, juste un discours d'illusionniste destiné à crédibiliser un simulacre, ce que font les magiciens depuis la nuit des temps. Et c'est cette démarche que je trouve savonneuse car à la fin, il n'est pas question de placer un illusionniste à la tête de l'état.

Citation :
Après, je m'étonne que, toi qui est un littéraire, tu fasses aussi peu cas des mots eux-même.


Au contraire justement : au-delà de ce choix de l'holographie que je trouve discutable, ce sont les mots du candidat pour parler de son événement qui m'ont fait réagir.

Citation :
Un autre point qui m'aurait semblé mériter réflexion, c'est que le contenu du discours peut certes se trouver influencé par le canal par lequel il est transmis, mais il est aussi considérablement influencé par les conditions dans lesquels il est reçu. On ne perçoit pas un discours politique de la même façon quand on rentre chez soi après une journée de boulot harassante ou merdique ou si on arrive d'une belle balade ou d'un apéro sympa avec les copains.

Tout ceux qui ont déjà participé à des manifestation, été à des meetings ou des réunions politiques savent le bien que cela fait de se retrouver avec d'autres gens qui sont dans la même lutte. On n'a plus l'impression d'être isolé, mais d'être une part d'un mouvement. Sans compter les échanges.
Il y a aussi la notion du direct. Même un événement sportif, un concert, une pièce de théâtre vus à la télé n'ont pas tout à fait la même saveur lorsqu'on sait qu'on regarde un direct que lorsqu'il s'agit d'un enregistrement.


Je suis d'accord sur toute la ligne là-dessus. Tout comme regarder un match de foot dans un bistrot est autrement plus sympa que de rester seul chez soi, même si ça n'a rien à voir avec le fait d'être dans le stade.

Citation :
En ce sens, la démarche du meeting-hologramme, aussi gadget et coup médiatique fut-elle, a aussi du sens. Ce n'est pas pour rien qu'un certain nombre de gens sont venus à Aubervilliers au lieu de regarder ça sur Youtube.
Et je ne parle pas de la télé puisqu'apparemment, les télé ont choisi de diffuser Macro et Marine Le Pen et pas Mélenchon. Rien que ceci tendrait à prouver la place que les médias réservent à ce dernier et qu'il n'a donc guère le choix que d'utiliser les travers des médias (faire des "coups") pour exister un minimum.


D'accord aussi là-dessus. Pour autant, le problème est bien dans le discours qui entoure l'événement qui n'est pas de dire que la meeting de Lyon sera retransmis à Aubervillier, mais que le meeting aura lieu dans deux endroits en même temps. Mélenchon n'aura en définitive jamais rencontré que des lyonnais. Il n'y a jamais eu deux meeting : il y a eu un meeting et sa retransmission en public. Mais c'est sûr que c'est moins vendeur...

Citation :
J'ai d'ailleurs noté que sur France Culture (pratiquement la seule radio que j'écoute), ils ne cessent depuis des semaines de parler de "primaire de la gauche" pour la primaire du PS (évacuant ainsi l'existence de tout autre candidat de gauche) et, maintenant que celle-ci est terminée, Hamon est appelé "LE candidat de la gauche". La même chose concernant la droite avec la primaire de Les Républicains qualifiée de "primaires de la droite" et Fillon qualifié de "LE candidat de la droite", comme s'il n'y en avait pas quelques autres (dont je parie que la plupart d'entre nous sont incapable de les nommer sans une recherche).

On voit que les candidats de droite qui n'ont pas su utiliser les travers des médias pour exister n'existe effectivement pas. Cela ne va pas s'arranger vu que le PS a supprimé l'égalité du temps de parole dans la campagne officielle au profit des "gros" candidats.


Effectivement, c'est lamentable. Mais à la fin, dans tout ce qu'il était possible de faire comme coup médiatique, dans tout ce que la technologie a à offrir pour rassembler les gens, je le redis, il y avait beaucoup plus intelligent à faire : la France crève de 50 ans d'illusionnisme et la dernière chose qu'on attend de la part d'un candidat à sa présidence, c'est qu'il joue les David Copperfield du pauvre.

Les partisans complètement acquis à sa cause n'y voient sans doute aucun mal et plutôt que d'ergoter sur ce genre de choses, ils préféreront siffler Macron, Fillon ou Lepen à l'invite de leur tribun et applaudir les citations de René Char (j'ai participé à un meeting dans ma vie : plus jamais !), mais comme je fais partie de cette grosse majorité qu'il a à convaincre et que ses idées pourraient tout à fait convaincre par ailleurs, je souligne juste qu'entre cette histoire d'illusionnisme prétentieux, les visites d'école de jeu vidéo qui m'évoquent les grandes heures où Raffarin prenait le métro et le fait d'aller faire le beau chez Karine Le Marchand, le beau bulletin de vote portant son nom a déjà commencer à se froisser au fond de ma poche. Ce sera peut-être le moins froissé de tous à la fin, qui sait ? Mais il me reste tout de même cette désagréable impression que l'homme partage bien plus de points communs avec ses adversaires que de différences, à commencer par ce talent pour faire passer des vessies pour des lanternes, une vieille technologie pour du high tech, retransmission pour de l'omniprésence.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 07/02/2017 à 11:02:12 ]

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Citation :
D'accord aussi là-dessus. Pour autant, le problème est bien dans le discours qui entoure l'événement qui n'est pas de dire que la meeting de Lyon sera retransmis à Aubervillier, mais que le meeting aura lieu dans deux endroits en même temps. Mélenchon n'aura en définitive jamais rencontré que des lyonnais. Il n'y a jamais eu deux meeting : il y a eu un meeting et sa retransmission en public. Mais c'est sûr que c'est moins vendeur...

C'est que, bien que tu fus d'accord avec mon paragraphe précédent, tu réduis un meeting à des gens qui vont voir et écouter un candidat.
Cela n'aurait été que cela que c'est bien ce qu'ont fait les gens d'Aubervilliers, même s'ils n'ont pas vu le candidat en chair et en os.

Mais un meeting, ce n'est clairement pas que ça. C'est un moment de partage, une sorte de grand messe, mais aussi plein de rencontres, des discussions avant et après, des échanges d'informations avec les militants, de la collecte (ou de l'achat) de documents, programmes, tracts, affiches, c'est pour ceux qui peuvent, verser une obole pour contribuer aux frais de campagne. Bref, c'est autre chose que juste s'asseoir, écouter, applaudir.

Après, cette affaire me fait penser aux gens qui vont voir des concerts géants dans des stades ou des "salles" comme Bercy. Plus de la moitié ne voient les artistes que réduits à des têtes d'épingle et suivent le concert sur écran géant. Peut-on pour autant dire qu'ils n'ont pas assisté au concert ou n'en on vu qu'une retransmission ? Non. Pour ma part, j'estime qu'il ne s'agit que d'une succédanée de concert et je ne vais pas à ce genre d'événements, mais je crois que tu y vas et que tu y trouves ton comptes.
On peut rapprocher le meeting d'Aubervilliers de ceci. A moins qu'on n'entre dans la mystique indienne du "darçan" (rapport uniquement visuel entre le disciple et le gourou physiquement présent ou entre le fidèle et la représentation (souvent statuaire) d'un dieu) qui suffirait au disciple à s'emplir de la présence du gourou* ou du dieu. Ce qui ne serait pas inintéressant à aborder quand on voit à quel point beaucoup de gens sont excités d'avoir simplement vu une célébrité dans la rue ou un restau. :-D

* gourou n'est pas à prendre ici au sens péjoratif sectaire, mais dans celui de "guide spirituel" ou de "maître d'enseignement"
197
198
Citation :
Personnellement, il me semble que la croissance exponentielle est une arnaque dangereuse

Ah oui, il est certain que ça ne pourra pas perdurer vu que les ressources de la planète sont limitées. On en est déjà au stade où l'impact des humains sur la planète n'est plus du tout négligeable. Fini les neiges éternelles du Kilimandjaro... On a aussi consommé à peu près la moitié du pétrole qui était dans le sous-sol, et la consommation ne fait qu'augmenter...

Il va se passer pas mal de choses dans les années qui viennent.
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Une idée de titre pour cet éditorial : « Le fantôme de Pépère » :oops2:


Sinon cette philosophe Chantal Delsol donne l'impression d'écrire des trucs dont le meilleur usage est d'allumer une cheminée :

Citation :
Chantal Delsol, la philosophe, résumait il y a peu : au fond, ce qui définit la gauche, c'est de croire que tout est possible, qu'il n'y a pas de limite. L'explication de TOUS les maux est TOUJOURS ramenée à une question d'inégalité de répartition des richesses. TOUT s'explique ainsi.


À comparer avec :
Citation :
Rawls énonce ainsi ses deux premiers principes de justice :

« Premier principe : chaque personne doit avoir un droit égal au système total le plus étendu de libertés de base égales pour tous, compatible avec un même système pour tous.

« Second principe : les inégalités économiques et sociales doivent être telles qu'elles soient : (a) au plus grand bénéfice des plus désavantagés et (b) attachées à des fonctions et des positions ouvertes à tous, conformément au principe de la juste égalité des chances. ».


:oops2:

[ Dernière édition du message le 07/02/2017 à 12:23:37 ]

200
Et, les gars...
C'est la SACEM qui vous paie pendant que vous tapez sur vos Tablaides...?!
:?!:

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...