Editorial du 4 février 2017 : commentaires
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Los Teignos

Après avoir ressuscité Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel, l’holographie s’apprête à dédoubler… Jean-Luc Mélenchon ! Demain, le politicien participera en effet à un meeting qui aura simultanément lieu à Lyon et à Paris, histoire de toucher deux fois plus de monde d’une part, et de se donner une image high-tech de l’autre, histoire aussi de remettre le pilote de drone à sa place et de montrer que Mélenchon, c’est l’avenir, le vrai, celui de la Princess Leia fourguant les plan de l'Étoile Noire à Obi-Wan Kenobi. Pas peu fier de lui, le bonhomme explique qu’"en voyant l’hologramme… vous ferez partie de ces gens qui ont quelque chose ensuite à raconter toute leur vie. Comme nos anciens qui ont pu nous dire: ‘Moi j’étais à la première séance de cinéma'"
Rien que ça ? Il s’agira tout de même de voir si la taille des chevilles du candidat est respectée sur son hologramme, car on souhaite que les Français aient mieux à raconter toute leur vie, et même à la pause café du lundi matin, que d’avoir été témoin d’un trucage inventé en 1948… Et quoi qu’on puisse penser de l’homme ou de ses idées, on s’étonnera de surcroit du manque cruel de discernement dont il fait preuve à cette occasion. Car si le peuple qu’il entend gouverner sait depuis longtemps qu’il y a un monde entre les paroles d’un politicien et ses actes, entre la loi qu’il entend faire appliquer et les règles auxquelles il se plie, il semble qu’on veuille maintenant lui signifier que l'homme lui-même n’est qu’une illusion, un tour de passe-passe. C’est un fait : aussi vrai que le dessin d’une pipe n’est pas une pipe, l’image d’un Jean-Luc ne sera jamais un Jean-Luc. Or, si l’homme qu’on voit est un faux, comment penser que le discours est un vrai ?
Le candidat défend pourtant son projet : « Évidemment qu'il y a un aspect de communication. Je serai présent à deux endroits. C'est une démonstration de ce que l'esprit, l'imagination, la technique peuvent apporter à la parole politique ». Gageons que la parole politique a plus besoin de vérité que d’imagination, de faits que de technique, sans quoi on pourrait bien être surpris du nombre de bulletins holographiques qui seront trouvés dans les urnes au soir du comptage.
Du coup, on en serait presque nostalgique des premiers balbutiements de la politique spectacle où Giscard jouait de l’accordéon et Bill Clinton du saxophone. C’était déjà là une rhétorique de camelots, un tour de chiens savants qui voulaient nous faire danser sur un air de flûte, mais au moins avait-on droit au rapport humble de l’homme qui extirpe les moins mauvaises notes possible de son instrument pour meubler le silence embarrassé. Bref, à choisir, on espère sincèrement que nos présidentiables vont se mettre à la musique : jouer la bonne note au bon moment est un exercice qui rend humble.
Pour ce faire, il pourront ressortir un vieux Rhodes Chroma, ou une guitare rentrant dans les nouvelles pédales Low Cost de TC Electronic, le tout monitoré avec un Monicon L de Palmer sur des enceintes MAUI 5 de LD Systems. Il n’est évidemment pas certain qu’ils en tirent de la belle musique, mais au moins pendant ce temps-là, il arrêteront de faire de la politique en 140 signes sur Twitter. Ce sera déjà ça de pris.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Splonge

Citation :marrant cette tendance des chevaliers blancs de la démocratie à vouloir brûler les livres... fais gaffe quand même, ça pourrait rappeler de mauvais souvenirs...cette philosophe Chantal Delsol donne l'impression d'écrire des trucs dont le meilleur usage est d'allumer une cheminée
Je ne suis pas un "posteur-euse". Je suis un homme. Libre.
[ Dernière édition du message le 07/02/2017 à 12:51:30 ]

Dr Pouet

Dr Pouet > Je crains que tu ne t'enfonces en illustrant le travers que je soulève...
N'hésite pas à justifier ton propos !

Los Teignos

Après, cette affaire me fait penser aux gens qui vont voir des concerts géants dans des stades ou des "salles" comme Bercy. Plus de la moitié ne voient les artistes que réduits à des têtes d'épingle et suivent le concert sur écran géant. Peut-on pour autant dire qu'ils n'ont pas assisté au concert ou n'en on vu qu'une retransmission ? Non. Pour ma part, j'estime qu'il ne s'agit que d'une succédanée de concert et je ne vais pas à ce genre d'événements, mais je crois que tu y vas et que tu y trouves ton comptes.
Ben justement, je n'y vais plus depuis des années parce que je n'y trouve pas mon compte et prend finalement plus de plaisir dans des petites salles. A part Prince qui m'a bluffé dans un stade et c'est l'exception qui confirme la règle (je n'y serai pas aller si on ne m'avait d'ailleurs pas invité), la dernière fois que j'ai fait un Bercy, je me suis dit "plus jamais", pareil pour le Zénith de Paris et je m'y suis tenu. J'en viens presque à me demander si lorsqu'il y a une façade, ce n'est pas que la salle est trop grande. :D
Sur l'ambiance des meetings, le seul auquel j'avais assisté m'avait refroidi : ce n'était pas un lieu d'échange et de discussion, c'était un lieu où l'on venait admirer un candidat, le trouver beau ou drôle et dire après le show qu'on a particulièrement aimé tel ou tel passage, que ceci était bien envoyé. Bref, le genre de discussion qu'on a après un spectacle parce que c'est ce que c'est, avec la musique avant et après, les applaudissments, les rires, la dramaturgie.
J'essaye de regarder le début du meeting de Mélenchon et toute la mise en scène, semblable à la mise en scène des tous les meetings politiques, est consternante :
Écoutez bien chacun des mots que prononcé par cette femme et les chauffeurs de salle qui introduisent la vedette ! Et on fait un selfie avec la foule ! Faites un petit peu de bruit qu'on vous entende ! Notre Mélenchon à nous ! L'arche ! Il y a un hashtag #jlmhologramme ? LOL et preuve que c'est bien la forme que l'on met en avant sur le contenu. Ensuite, Jean-Luc qui clame dans les ténèbres 'Où suis-je ?' pour exciter la foule, et apparaît des ténèbres avec le petit sound design qui va bien, rappelant à l'inconscient collectif le fameux Fiat Lux biblique : votre Méssie est là, baignez-le de bravos car il fera descendre sur vous la vérité de sa parole. Oui, tout cela, c'est de la scénographie, du dialogue de théâtre plutôt qu'une parole politique et c'est selon moi ce qui conduit les gens à se désintéresser de la politique au-delà des militants qui sont une partie infime du peuple et qui sont de toutes façons clients de ce genre d'événement. Et ces gens qui scandent le mot 'Résistance' d'une même voix alors qu'ils sont pris dans un spectacle, que la caméra s'attarde sur des visages ravis, non pas parce que la France va se relever, parce qu'on va en découdre avec les problèmes écologiques, parce qu'on va trouver une solution à tel ou tel problème, mais parce qu'ils vont applaudir leur vedette. Ca me rappelle le film The Wall qui lui même pointait vers d'autres références politiques. Et oui, comme le souligne le PCF, ça relève du culte de la personnalité, du spectacle. Et c'est écoeurant.
Notez qu'on voit le même genre de choses chez tous les candidats et que je ne reproche pas à Mélenchon d'inventer quoi que ce soit là-dedans ni de faire pire que ses congénères. Il fait exactement la même chose. Et personnellement, je suis las en tant qu'électeur de ce cirque.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 07/02/2017 à 13:06:39 ]

Splonge

Et ces gens qui scandent le mot 'Résistance' d'une même voix alors qu'ils sont pris dans un spectacle

Bertrand Vergely "Traité de résistance pour le monde qui vient" (éd. Le Passeur, 2017)
Je ne suis pas un "posteur-euse". Je suis un homme. Libre.

Will Zégal

Notez qu'on voit le même genre de choses chez tous les candidats et que je ne reproche pas à Mélenchon d'inventer quoi que ce soit là-dedans ni de faire pire que ses congénères. Il fait exactement la même chose. Et personnellement, je suis las en tant qu'électeur de ce cirque.
Là, on se rejoint totalement. C'est pour cela que je ne vote plus.
On se rejoint moins, hélas, sur
c'est selon moi ce qui conduit les gens à se désintéresser de la politique
je dis "hélas" car un candidat qui ne jouerait pas ce jeu là n'aurait juste aucune chance.
On en revient au problème de nos institutions et de notre système médiatico-politique. Et peut-être de la maturité du peuple. Et je ne dis certainement pas ça pour défendre cette posture de Mélenchon. Vraiment pas.
Un pote, vieux militant communiste (il n'est pas vieux, mais est militant communiste depuis toujours) m'a un jour dit "on a cessé de faire un score aux élections le jour où on a cessé d'être populistes". Cela m'a vraiment donné à penser.
Tout comme m'a donné à penser l'aventure des Indignés en Espagne, où ils ont été bien près de conquérir le pouvoir, mais ont échoué faute de trouver une tête pour les fédérer et servir de porte-parole. Encore une fois, une contradiction impossible à résoudre lorsqu'on veut dépersonnaliser la politique, être sur des démarches collégiales et promouvoir la diversité contre la parole d'un seul alors qu'on doit fonctionner dans un système représentatif ET médiatique qui se focalise justement sur une personne, et probablement face à un peuple qui cherche le deus ex machina qui va sortir le système du merdier.
Il y a le même problème chez les verts : on se fout de leur gueule parce qu'ils passent leur temps à se battre. On a coutume de dire que quand il y 4 verts, il y a 5 courants. Sauf que c'est ça la vraie démocratie : le confrontation d'idées.
Le PCF règle le problème d'une autre façon qui n'est pas meilleure : ils ont de rudes débats en interne, des confrontations sanglantes, mais une fois qu'ils ont voté, tout le monde s'aligne comme un seul homme derrière la motion majoritaire et celui ou celle qui l'a portée, ce qui donne l'impression d'un parti non démocratique avec tout le monde qui suit la ligne le petit doigt sur la couture du pantalon.
Alors, elle est où la solution ?
C'est peut-être d'arrêter d'attendre l'homme (ou la femme) idéal(e), de reconnaître que nos politiques sont des êtres humains, avec tous les défauts d'être humains, et que probablement, pour s'engager en politique, en tous cas à haut niveau, il faut une bonne dose d'égo, un cuir très épais et un sens du compromis qui fait toujours courir le risque d'aller jusqu'à la compromission.
A partir de là, on peut comme moi et tant d'autre, décider que de toutes façons, faire de la politique, ce n'est pas voter et qu'il y a plein d'autres façons d'agir. On peut aussi parfois se dire que telle ou telle personne est porteuse de programmes et d'idées, a et a eu des comportements et des attitudes qui valent le coup de le porter ou maintenir au pouvoir quelles que soient les critiques fondées qu'on puisse avoir à son encontre. C'est typiquement le cas d'un député de mon coin dont je ne suis pas sur que je n'irai tout de même pas voter pour lui.
Et pas faute de mieux ou parce que c'est un moindre mal : un moindre mal, ça reste un mal. Juste parce que bien qu'il soit membre d'un parti dont je déteste les pratiques, bien que cela l'amène à faire de nombreux compromis, bien qu'il ait voté des choses avec lesquelles je suis en désaccord, son action globable me semble plutôt largement positive.

Anonyme



ZiKa


@Los Teignos
« des seaux de merdes » comme tu y vas ! Tu t’exposes à ce que l’on te rétorque que c’est l’arroseur arrosé ! ; )
Bon je dois dire que je ne connais pas tes éditos, mais je trouve celui-ci léger. Un peu comme si sur un forum de cuisine on faisait un édito sur un musicien en ne parlant que BPM et kW, non trop technique encore, plutôt coupe de cheveux et fringues… « non mais t’as vu son look c’est pas possible ». C’est un peu court, même si, comme en politique, il n’y a parfois rien à commenter. La différence c’est qu’en politique le rien n’existe pas. Le rien de Macron il vient des banques d’affaires, d’un mec qui « oublie » de payer son ISF, et qui a écrit la loi travail…
Moi aussi j’ai vu Prince à Bercy, j’étais pas fan ( je connaissais pas trop mais j’avais une invit), j’aime pas les grandes salles pour les raisons déjà invoquées. Et putain le show de dingue, j’ai découvert un vrai mégalo puissance 1000… et c’était mortel

Pour me situer sur le fond, je suis la campagne de Mélanchon via youtube, et j’ai son programme, donc j’ai pas attendu l’hologramme. Et pire, j’y suis allé au meeting d’Aubervilliers, première fois de ma vie que je vais à un meeting électoral, mais je te rassure c’était pour soutenir la campagne et partager un moment, j’avais compris qu’il ne s’était pas dédoublé en vrai ! C’était en partie un gadget techno, en partie un hochet pour les médias, qui comme ça a été rappelé, ont diffusé LePenMacron. Sans ce gadget on en aurait pas parlé, bien qu’il ait réuni autant de monde que les 2 autres réunis. Est-ce un problème de com’ ou du au fait que les médias appartiennent à des milliardaires ? Macron n’a-t-il pas filé SFR au patron de BFM L’Express, Libé… https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Drahi .
Alors oui le piège c’est qu’on en dit du mal, ou qu’on reconnaît le « coup médiatique » (c’est un comble pour les médias

Si tu veux on peut parler du truc, c’était marrant à voir, c’est une première mondiale en direct, ça marchait bien mais on voyait mieux sur les écrans géants. Oui j’étais au fond assis sur les marches, y’avait plus de places. Après y’a rien à en dire.
Sinon on peut parler du fond.
Ecologie ?
« Nous avons quitté les dix mille années de l’ère holocène qui, du fait de sa température chaude et stable, a vu naître l’agriculture et l’industrie, après la dernière grande glaciation du pléistocène. Et nous sommes entrés dans l’anthropocène, ère dans laquelle l’homme est devenu la principale force géophysique de la planète. »
On s’en fout comme Trump ? On met des cars sur les routes ? On met des pastilles de couleurs sur les bagnoles et des rustines sur les centrales nucléaires ? Ou on s’attaque au problème de front en réorganisant l’économie ?
Economie ?
On continue l’uberisation, la casse sociale, l’appauvrissement généralisé au profit d’une infime minorité ? Il n’y aura jamais de limite à la prédation, si on ne les imposes pas. Sans règles, encore aujourd'hui les enfants sont à la rue quand ils ne font pas le trottoir. Mais leurs règles ils veulent en mettre, avec les accords commerciaux qui prévoient d'indemniser les entreprises "flouées", sur le modèle des dédommagements imposés à Haïti pour avoir osé interdire le commerce de l'esclavage.
Politique ?
Quels outils pour garantir que c’est pas du vent ? Changer les règles du jeu, nouvelle constitution à créer, via une assemblée constituante, élus révocables. Ca se fera pas tout seul, si on reste devant la télé à regarder hanouna c’est mort. C’est un peu la dernière chance pacifique d’agir avant le chaos, probablement la dernière fois que je vote. Parce que tout va s’accélérer encore, le climat, l’économie, les guerres et les troubles sociaux.

La droite, c’est l’idée que les meilleurs s’en sortiront, du Darwinisme de bistro, la gauche, ou la gôche comme disent les rebels de droite, c’est qu’on ne pourra s’en sortir que tous ensemble.
Quand aux partisans de l’abstention, rassurez-vous, bientôt on va nous expliquer que ça coûte trop cher tout ça tout ça, comme pour le reste. Je ne vous jette pas la pierre, je ne pensais pas voter non plus, mais si on change les règles du jeu...
J’attends avec impatience le test du VST refrigerator et un VSTi pacificator deluxe...

ZiKa


@Los Teignos, non pas que je t'en veuille spécialement, mais tu es l'initiateur de cette discussion

Pour réagir au dernier post 203, je trouve que tu fais preuve d’une certaine mauvaise foi assumée :
« J’essaye de regarder le début... »
Je ne suis pas spécialement littéraire, mais en pédagogie par exemple, demander à des élèves d’essayer c’est partir du principe qu’ils n’y arriveront pas. Et si on veut pinailler, regarder ce n’est pas écouter, je ne vais pas « regarder » un concert. Si y’a un show, pourquoi pas, mais sans le fond je m’en tape.
En l’occurrence tu te contentes de zapper sur la présentation, et le contenu ? Tu ne peux à la fois dire qu’il n’y en a pas, et quand il y en a, refuser d’écouter ! C’est pas du macron avec des incantations creuses et des effets de manches stériles. Mélanchon c’est du concret, du factuel, du raisonnement, ça ne peut se résumer à un slogan et un logo. Après sur le fond, toute personne dotée de conscience peut discuter, argumenter, être d’accord ou pas d’accord. Mais sans écoute et réflexion, la démocratie est morte. Et il ne reste qu’un sinistre simulacre, là je suis d’accord.
Mais puisque tu insistes, je vais revenir sur ton argumentaire formel. On ne peut discuter sur des attaques personnelles.
Imagine, comme c’est apparu dans un post qu’on insinue que tu es mégalo. Tu n’es pas d’accord ? on rétorque que c’est la preuve que tu n’accepte pas la discussion. Tu ignores les attaques ? On dira que tu méprises les intervenants. Tu t’agaces ? En plus tu es caractériel. Tu prétends argumenter ? C’est la démonstration de ton orgueil. De quoi voulais-tu parler ? On s’en fout, tu es mégalo, méprisant, caractériel, prétentieux, au choix ou tout à la fois. C’est inextricable, c’est de l’anti communication, ça marche tout seul, et c’est le procédé utilisé par les média depuis toujours pour disqualifier un interlocuteur. Et s’il renonce, alors c’est gagné, le filtre a fonctionné. Je ne sais pas si tu vois de quoi je parle, parce que là tu te retrouves à défendre ton point de vu de départ sans aucun recul, tu te sens visé personnellement, mais ce ne sont que les propos qui sont contestables, pas la personne.
Et puis France Insoumise ce n’est pas Mélenchon, il n’est pas seul. Comme tu l’as finement fait remarqué, les présentateurs ne sont pas des pro qui viennent d’une agence de com’, ce sont des gens comme toi et moi, qui se retrouvent devant une salle de 6000 personnes avec des écrans géants, des journalistes, une oreillette qui les tient au courant de ce qui se passe à Lyon pour synchroniser les événements. Et ils étaient mauvais c’est certain !! (En plus si tu vas au bout, ils "chantent" atrocement mal



Will Zégal

Ensuite, c'est essentiellement dans le milieu associatif que j'ai agit.
En politique pure, mon expérience se limite à la dernière campagne des municipales dans ma ville actuelle parce que cela faisait longtemps que je voulais voir le truc de l'intérieur et me frotter à ce système. Aussi parce que c'est un peu facile de toujours moquer les politiques (même s'ils nous tellement de quoi) et de ne pas aller y voir de près ou mouiller la chemise. Cela été passionnant, fruit de belles rencontres, de belles idées, etc. Et aussi très édifiant et riche d'enseignements sur notre système et notamment le constat que, même à l'échelon local sur une ville de quelques milliers d'habitant, tout est fait finalement pour éloigner le citoyen du pouvoir et lui donner le sentiment qu'il n'y a pas sa place.

ZiKa

La seule faille pour l'instant c'est internet, mais ils font déjà du lobbying pour changer les règles et privatiser la bande passante. Si ça passe, demain, Boloré ou autre pourra lancer un audiogogo avec une super fluidité alors qu'audiofanzine se retrouverait soit avec des pages qui se chargent en 3 min sans son et sans video, soit à échanger sa liberté éditoriale contre le droit d'exister, et à faire des publireportages comme la presse papier.
Ce filtre de la presse entre les mains de quelques super riches (on ne parle pas de petit patron, d'entrepreneur, de cadre, mais de grands groupes financiers) est un obstacle majeur à l'exercice de la démocratie.

Will Zégal

Sauf que lorsque j'avais fait un recherche sur la question une fois, il n'existait pas de source à cette information que pourtant tout le monde répète à l'envie. En effet, il est bien difficile de qualifier un journaliste, beaucoup d'entre eux n'ayant pas de carte de presse et beaucoup de personnes en ayant une n'étant pas journalistes.
Un jour, j'ai trouvé un truc qui faisait référence à une vague étude. C'était très mal sourcé et je n'ai pas trouvé l'étude en question.
Quoi qu'il en soit, il ne serait pas illogique qu'une grande partie des journalistes soient effectivement de gauche. La plupart sont en effet des précaires (pigistes jetables), beaucoup ne sont plus que des (re)copieurs de dépêches d'agences, sous payés, interchangeables, etc. Bref, des tâcherons. De tâcherons soumis à la double pression :
- d'une rentabilité qui, le plus souvent, dicte en plus de traiter la plupart des trucs par dessus la jambe "non, tu ne peux pas aller enquêter à Saint-Locdu-le-vieux, on n'a pas le budget. Tu n'as qu'à reprendre les éléments de la dépêche AFP et de l'article de tel journal et ça fera l'affaire"
- de l'urgence médiatique nécessitant d'être dans les premiers à parler d'un évènement qui sera peut-être obsolète le lendemain : "non, tu ne peux pas aller enquêter à Saint-Locdu-le-vieux, on n'a pas le temps. Il me faut ton article à 17h00 pour le bouclage sinon on ne le passe pas [et tu n'es donc pas payé]"
Sauf que ce ne sont pas ces journalistes-là qui dictent la parole de la presse, mais la dizaine d'éditorialistes qu'on voit partout (les Christophe Barbier and Co) et les rédacteurs en chef des journaux (qui, parfois, sont les mêmes).
Ce sont eux qui font l'opinion véhiculée par la presse et décident du ton et du contenu des articles, quoi qu'en pensent les journalistes chargés de les écrire.
Au passage, la plupart des quelques personnes qui, à mes yeux, sauvent l'honneur du journalisme en France par leur rigueur et leur travail de fond publient l'essentiel de leurs trucs (si ce n'est la totalité) non plus dans des journaux, mais dans des livres (Pierre Péan, Florence Aubenas, même si elle continue à écrire dans Libé). Bizarre ?
Croire qu'une profession à majorité "de gauche" (et quelle gauche ?) donnerait le ton de la presse, c'est comme si on croyait que Peugeot ou Mittal sont des entreprises de gauche parce qu'une majorité de leurs ouvriers le sont probablement. lol.

Anonyme

c'est un peu facile de toujours moquer les politiques (même s'ils nous tellement de quoi) et de ne pas aller y voir de près ou mouiller la chemise.
absolument. en tant que citoyens si on est non satisfaits il faut monter au créneau. je rajouterai que les gens qui se plaignent sans cesse, lancent des "tous pourris" à qui mieux mieux et ... ne s'engagent pas à un titre ou un autre (associatif politique etc) m'ennuient voire me désespèrent/. j'en ai dans ma famille désormais et ce sont juste des cons. ils achètent un canard, hurlent tout le temps et... ne font rien.
mais comme ils hurlent au loup en boucle ils se sentent/croient engagés. ca coute pas cher comme engagement

L'action citoyenne commence au quotidien
, par le respect de l'autre, l'entraide le coup de main etc, pas besoin d'être de gauche ou de droite, juste civilisé et citoyen. et déjà la le tri se fait entre le mec sympa qui aide alors qu'il vient juste livrer une pizza ou les courses mais qui est triste de ce qu'il voit, et celui qui prétendument très humaniste en a rien à foutre que la mémé du coin soit seule sans famille délaissée. Honneur aux premiers honte aux seconds.
[ Dernière édition du message le 09/02/2017 à 19:41:18 ]

Will Zégal

"Même s'ils nous donnent tellement de quoi"
Nos lecteurs auront rectifié d'eux-même.


alioch'

https://www.arte.tv/guide/fr/057866-001-A/mafia-et-republique-1-3

Will Zégal


Et puisqu'on parle de journalistes :
https://www.arte.tv/guide/fr/072807-000-A/tous-les-gouvernements-mentent

ZiKa

Sur le traitement médiatique, un site que je consultais régulièrement, des chiffres de mesures, des infos sur les liens entre les intervenants et groupes d'affaires.
www.acrimed.org

Anonyme

Et puisqu'on parle de journalistes :
https://www.arte.tv/guide/fr/072807-000-A/tous-les-gouvernements-mentent

Être lucide et critique sont l'expression d'une démocratie moderne
mais il faut savoir se garder du syndrome "tous pourris" qui favorise le populisme (Et en termes de malhonnêteté, remplacer le "pas génial" par le "pire du pire" ne me parait pas être une bonne affaire)

[ Dernière édition du message le 11/02/2017 à 07:42:58 ]

Los Teignos

A chaque fois qu'on a eu des périodes électorales, je n'ai d'ailleurs quasiment jamais commenté aucun projet d'aucun candidat, ce qui ne m'a jamais empêché de commenter l'actu, qu'elle implique ou non des politiques. Le périmètre de cet édito, c'est en effet la Res Publica, au sens large, soit tout ce qui traverse notre monde pour à la fin imbiber l'artiste qui est, a priori, mon lectorat avec cette newsletter. Du coup, beaucoup de gens ont l'impression que dès que je cite un nom de politicien, je fais de la politique, alors que de la politique je n'en fais jamais au sens partisan (je ne crois pas avoir jamais défendu ou descendu un parti) et que j'en fais toujours : j'essaye d'appliquer un regard citoyen sur le monde qui m'entoure. C'est mon regard, donc il est forcément teinté de mes idées, de ma vision du monde, et en cela, je ne peux nier qu'il relève d'une forme de propos politique... A partir du moment où l'on verse dans de l'opinion, on "fait" de la politique.
Ce qui est drôle avec cet édito particulier, c'est qu'il ne s'intéresse pas à la politique proprement dite, mais plutôt à la communication des politiques et en l'occurence de JLM. Un certain nombre d'internautes auront reproché au saltimbanque que je suis de parler politique quand je reproche moi à un homme politique d'utiliser des méthodes de saltimbanque et de faire du spectacle : je me souviens de Coluche à qui l'on reprochait de parler de politique et qui disait qu'il arrêterait de parler de politique quand les hommes politiques arrêteraient de nous faire rire. C'est la même chose ici.
Pour réagir au dernier post 203, je trouve que tu fais preuve d’une certaine mauvaise foi assumée :
« J’essaye de regarder le début... »
Je ne suis pas spécialement littéraire, mais en pédagogie par exemple, demander à des élèves d’essayer c’est partir du principe qu’ils n’y arriveront pas. Et si on veut pinailler, regarder ce n’est pas écouter, je ne vais pas « regarder » un concert. Si y’a un show, pourquoi pas, mais sans le fond je m’en tape.
En l’occurrence tu te contentes de zapper sur la présentation, et le contenu ? Tu ne peux à la fois dire qu’il n’y en a pas, et quand il y en a, refuser d’écouter ! C’est pas du macron avec des incantations creuses et des effets de manches stériles. Mélenchon c’est du concret, du factuel, du raisonnement, ça ne peut se résumer à un slogan et un logo. Après sur le fond, toute personne dotée de conscience peut discuter, argumenter, être d’accord ou pas d’accord. Mais sans écoute et réflexion, la démocratie est morte. Et il ne reste qu’un sinistre simulacre, là je suis d’accord.
Justement, je ne veux surtout pas en venir au débat de fond sur les idées, car ce qui m'intéresse précisément ici, c'est le fond qui se cache dans la partie com' et qui relève justement du spectacle, et donc de l'art. En littérature, ce qui importe, ce n'est pas ce qui est dit, mais comment on le dit car le sens est autant là-dedans que dans le sujet. En peinture, ce qui importe, ce n'est pas ce qu'on peint mais comment on le peint. Et c'est ça la grande différence entre la politique et l'art. Et c'est ça le grand danger de transformer un discours en spectacle.
Je me contente de zapper sur la présentation car c'est justement cela qui était le sujet de l'édito. Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas de contenu, d'idées mais juste que ces idées n'ont rien à faire entre deux tranches de spectacle. Et que ces deux tranches desservent le contenu, quel qu'il soit, qu'elles le pervertissent
Et puis France Insoumise ce n’est pas Mélenchon, il n’est pas seul. Comme tu l’as finement fait remarqué, les présentateurs ne sont pas des pro qui viennent d’une agence de com’, ce sont des gens comme toi et moi, qui se retrouvent devant une salle de 6000 personnes avec des écrans géants, des journalistes, une oreillette qui les tient au courant de ce qui se passe à Lyon pour synchroniser les événements. Et ils étaient mauvais c’est certain !! (En plus si tu vas au bout, ils "chantent" atrocement mal)Mais on veut des requins de la com’ grassement payés ? Ca remet en cause le contenu de discours qui a suivi ? C’est honnête de retranscrire les mots sans le ton et le rire ?
Je ne trouve pas ces gens moins professionnels qu'un Nikos Aliagas et c'est moins leur aptitude à être des bons Monsieur Loyal que je remets en question que leur volonté de se lancer là-dedans. Il y avait une chose à dire avant le début du meeting pour annoncer son début et qui se résume à "Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, nous sommes en direct avec Jean-Luc Mélenchon. Le meeting va commencer.". Et il n'y a pas à applaudir, il n'y a pas à haranguer, il n'y a pas à selfiser car il faut justement bannir toute forme de spectacle du discours politique pour conserver son intégrité.
Je ne dis pas ça en cherchant à atteindre une sorte d'idéal du discours, je dis ça parce que précisément, comme je le soulignais initialement, on assiste à une crise de confiance du peuple vers la classe politique : une confiance abîmée par les promesses non tenues, par des trahisons, par des délits même, évidemment, mais aussi par le contraste qui existe entre la réalité de ce qu'est la classe politique, ce qu'elle fait, et l'image qu'elle se donne, ce qu'elle dit en temps de campagne. Et plus les années passent, plus cette obsession de l'image prend de la place, plus le spectacle devient énorme, plus la mise en scène prime. En gros, pour retrouver la confiance et l'adhésion du peuple, le mot d'ordre n'est pas d'être plus honnête ou vertueux, mais de faire plus de com'.
Dans ce contexte actuel, un homme politique qui fait du spectacle, quel qu'il soit et quelles que soient ses idées, dessert ainsi sa cause et détruit un peu plus le lien de confiance entre la classe politique et le peuple. Mon sentiment personnel en découvrant cette histoire de meeting, c'est : "Tiens, Mélenchon mise là-dessus lui aussi ?". Surprise et déception de ma part : désormais, sans préjuger de ses idées, sa candidature ressemble à peu plus à celle de tous les autres contre lesquels il prétend s'élever. Pour quelqu'un qui pense instaurer une VIe République, disons que les méthodes sont bien ancrées dans la Ve, et qu'il se place même en champion des méthodes actuelles. Dès le départ, tout cela, tout ce decorum, ça ne sent pas la révolution tant attendue, ça sent la même chose qu'ailleurs en mieux ou en pire, c'est selon.
Mais on veut des requins de la com’ grassement payés ?
Non. Dans un discours de Jean-Luc Mélenchon. Je veux juste Jean-Luc Mélenchon. C'est tout. Personne d'autre que lui, sa parole. Pas de chauffeur de salle, pas d'hologramme, pas de powerpaint, pas de de karaoké. Et même, me concernant, pas de spectateurs.
Ca remet en cause le contenu de discours qui a suivi ?
Oui. C'est d'ailleurs précisément pour cela que tout ceci est fait. Pour rendre le discours encore plus efficace, sans quoi on ne le ferait pas.
C’est honnête de retranscrire les mots sans le ton et le rire ? C’est comme une blague de Coluche écrite sur un tract FN, déloyal.
Pas honnête vis-à-vis d'un spectacle alors que ça devrait l'être pour un discours politique qui doit pouvoir se réduire aux mots véhicule du seul contenu important : l'idée. Ce que je souligne, c'est qu'un mot de Coluche n'a rien à faire sur un tract du FN, tout comme un trucage audiovisuel n'a rien à faire dans un événement politique.
Ok ça c’est une attaque, mais ton mépris pour les gens qui font l’effort de s’impliquer même un tout petit peu (je n’ai jamais milité, je suis loin de Will Zégal par exemple) c’est pas très subtil non plus. Je n’ai aucune raison de croire que tu n’es pas capable de mieux. Si je voulais être méchant je dirais : « essaye de réfléchir »… mais je trouve ça pourri. Laisse plutôt le truc retomber et réfléchis tranquillement, un peu d’écoute quand même, de la part d’un musicien, on a des dispositions.
Si je peux avoir une forme de mépris, ce n'est pas pour les gens en tant que tel, mais bien pour l'activité militantiste et la mécanique de partis qui me semblent le plus souvent extrêmement éloignée de l'action politique dont elles se réclament pourtant. Au lycée déjà, je trouvais que les mecs des jeunesses communistes ou RPR faisaient semblant, qu'ils jouaient à la politique comme on joue au docteur ou au papa et à la maman et qu'à la fin, avec la panoplie et la gestuelle qui va avec. Le seul truc qui comptait (et c'est ce qui m'a toujours gêné dans la mécanique de parti), c'est de rallier le plus de monde possible derrière une idole. Non pour le triomphe des idées, mais pour gagner le jeu, pour que le champion gagne. J'ai retrouvé ça à la fac aussi avec les ridicules assemblées générales qui se tenaient pour décider du point de départ d'une manif, et de la couleur de la peinture sur des banderoles. Des idées ? Non. De la com, de l'événementiel ? Oui.
Et puis plus tard dans ma vie d'adulte : chaque fois que je me suis trouvé au sein de militants, je sentais cette même motivation de faire triompher son camp, non pas les idées, mais son camp. Et c'est très différent. Je me souviens d'un reportage sur un meeting politique de Bruno Maigret et d'une militante qui soulignait la beauté du candidat (!), je me souviens de la campagne pour la mairie de l'oncle de mon ancienne petite amie, et d'une voisine qui était prête à voter pour lui parce qu'elle le connaissait bien, qu'il était venu une fois chez elle prendre un café. Cette seul distinction en aurait faite la plus zélée des femmes de droite... ou de gauche. Balzac n'aurait pas écrit plus beau personnage. Je me souviens de la défaite de cet homme et de son discours à son équipe : la déception n'avait rien de politique, c'était une déception d'équipe de football qui a perdu son match du dimanche.
Je me souviens encore de colleurs d'affiches décollant les affiches du camp d'en face pour recoller les leurs, comme un jeu Capture The Flag ridicule, comme s'il y avait quoi que ce soit de l'engagement politique dans le collage d'affiche. Je me souviens de manifs avec des visages hilares et des chansons joyeuses pour dire qu'on est contre la guerre du Golfe. Je me souviens des gens ravis d'avoir pu serrer la main de monsieur untel, ou lui avoir parlé et c'est bien pour cela que les politiciens font des bains de foule, tâtent le cul des vaches et goutent des produits du terroir ou font mine de prendre le métro comme tout le monde. Spectacle, toujours pour des gens ivres de spectacle : je crois bien que c'est pour cela, malgré le côté passionnant que revêtent les questions politiques, que je n'ai jamais eu l'envie d'avoir la moindre carte d'un parti.
Voilà, je suis peut-être débile et bas de plafond, et tu peux me trouver méprisant, mais pour moi, la politique n'a rien à voir avec le collage d'affiches et le fait de huer le candidat d'en face dès que son nom est prononcé dans un meeting, ça n'a rien à voir non plus avec la distribution de tracts le dimanche matin sur le marché comme des témoins de Jehova distribuant la tour de Garde (à chaque fois que je vois un militant me distribuer des tracts dont les poubelles avoisinantes dégorgent, j'ai envie de lui demander quels sont les engagements de son candidat sur la déforestation...). Et surtout, ça n'a rien à voir avec une mise en scène audiovisuelle.
Tu me demanderas ce que j'attendrais d'un homme politique aujourd'hui ? De la sobriété et du travail, servi par un discours sans aucun artifice. Pas de coup de com', pas de bon mot, pas de bravo, juste des idées. Mélenchon, seul et face caméra, expliquant son programme, ça me va. Ca me va aussi de le voir face à des contradicteurs. Ce truc de l'hologramme et des chauffeurs de salle béats d'admiration face à leur étalon, qu'ils soient pros ou pas pros, ça me fait juste dire qu'il utilise les mêmes recettes que les autres. Pourquoi alors serait-il différent ? Parce que ses idées sont différentes ? Elles sont sans doute aussi louables que tout un tas de programmes pour lesquels j'ai voté depuis 25 ans. Je n'en doute pas. Et peut-être même que je voterai à mon tour pour ses idées géniales : mais si je le fais, ce sera malgré ce meeting théâtral, malgré les tracts du dimanche matin, malgré les bon mots. Parce que tout cela m'éloigne personnellement de la politique et je fais le pari que je ne suis pas le seul.
Ensuite, c'est essentiellement dans le milieu associatif que j'ai agit.
La seule action politique est là au fond.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 11/02/2017 à 20:42:00 ]

Will Zégal

La nouvelle municipalité a re-collé les tarifs de cantine au quotient familial CAF, ce qui est bien moins intéressant pour les parents les plus modestes et a conduits certaines familles à carrément renoncer à ce qui était le seul repas complet et équilibré de la journée.
Elle qui a hurlé que la piscine allait ruiner la ville est en train d'investir le même budget dans... une salle et un centre de formation pour le club de tennis de table. Cela n'apportera rien à la ville ni à ses habitants. Mais c'est un retour d'ascenseur pour un président de club ami qui a fortement soutenu le candidat.
Non, il n'y a pas que dans les associations qu'on fait de la politique.
Nous sommes face à l'urgence climatique et à la nécessité de prendre un virage énergétique avec un parc nucléaire vieillissant (et un approvisionnement en uranium qui sera de plus en plus coûteux et problématique). Sur le terrain, dans les associations et chez les particuliers, et dans beaucoup d'entreprises, il y a énormément de gens qui sont engagés dans la transition énergétique. Sauf que selon les personnes que l'on élira dans les prochains mois, ces gens là auront les mains libres, voire un soutien des pouvoirs publics pour la mettre en oeuvre ou des bâtons dans les roues. Rien que sur un point aussi essentiel, la position du personnel politique est importante.
Dans quelques jours, le parlement européen votera pour ou contre le CETA. En fonction de son vote, on aura ou pas les tribunaux arbitraux qui permettront aux multinationales de se taper encore plus des décisions du peuple ou pas.
Autre exemple en spoiler parce que je (re)commence à être long.
Or, c'est une maladie française : il y a dans les PME industrielles énormément d'innovations et d'idées. Seulement, il arrive souvent qu'il manque quelques compétences spécifiques et pointues pour compléter les équipes interne sur le développement du projet, sans que celui-ci ne justifie l'embauche d'un ingénieur, pour peu que l'entreprise en ait les moyens. Consultants et cadres en temps partagés peuvent combler ce besoin.
Souvent, le projet est développé en parallèle de l'activité habituelle de l'entreprise. Donc, les gens bossent dessus, mais doivent aussi faire le boulot quotidien qui rapporte de l'argent à l'entreprise. De fait, il arrive que les projets traînent en longueur et j'ai vu un paquet de trucs très prometteurs ne jamais aboutir, soit parce que les équipes s'essoufflaient et que plus personne n'y croyait, soit parce qu'entre temps, un produit concurrent était sorti, soit parce que la technologie était, après plusieurs années de développement, rendue obsolète par l'arrivée d'une nouvelle techno.
Ce qu'a fait Madelin à l'époque était très pragmatique et concret. Et c'était bien de la politique.
Aujourd'hui, la France va t-elle continuer à laisser en grande partie passer la révolution industrielle numérique ou y prendre une part importante, notamment dans les IA pour lesquels nous avons les chercheurs, mathématiciens et développeurs de talent nécessaires ?
Dans ce grand pays libéral que sont les Etats-Unis, la Silicon Valley n'est pas tombée du ciel : c'est le fruit d'un gros programme gouvernemental.
A voir si la France sera capable de créer ainsi des pôles industriels dans les domaines de demain (IA, voitures à faible consommation, voitures autoguidées, transition énergétique, nouvelle agriculture). Dans ces grands domaines, il faut un forte impulsion des états pour créer et développer ces pôles. Là encore, on est dans la décision politique.
La France dispose d'un énorme domaine maritime (un des premiers au monde, je crois) et ne s'est jamais que marginalement intéressée aux ressources de la mer. Là aussi une décision politique forte peut nous permettre un développement d'une filière qui peut s'avérer d'une incroyable richesse, bien au delà de la simple pèche (énergie, alimentation, substances médicinales...)
c'est le fond qui se cache dans la partie com' et qui relève justement du spectacle, et donc de l'art.
Assimiler systématiquement le spectacle à l'art... pas sur d'être d'accord.


ZiKa

D'abord merci de prendre la peine de répondre, je ne suis pas d'accord avec toi sur pas mal de choses, mais je te rejoins sur un point je crois: je n'aime pas la foule quand elle prend vie "autonome". Les mouvements de foule, l'effet mouton, indéniable, les acclamations et les huées ça me met super mal à l'aise. (Peut-être que le Brassens qu'écoutait mes parents y est pour quelque chose)
Quand j'étais petit et que je faisais beaucoup de compet (pour moi ce n'était qu'un jeu), j'avais des invitations pour aller voir des matchs nationaux, c'était l'occasion de voir des joueurs de haut niveau. Et l'ambiance spectateur j'ai spontanément trouvé ça pourri! Et encore c'était même pas du foot! L'hystérie générale, le fanatisme de base, je suis d'accord qu'on le retrouve partout, et pour ma part, quand je vais à une manif, c'est pas pour m'éclater. Et l'unique meeting auquel je me suis rendu (en me faisant violence), avait sa part de moutons, acclamateurs et "hueurs". Une fois le meeting commencé je ne crois pas que ces gens aient été encouragés. Contrairement à la caricature Macron (les autres je regarde plus, mais là c'est de la curiosité anthropologique!), basé uniquement sur l'ivresse de la foule, Mélenchon a tenu un discourt rationel, raisonné, argumenté, logique, factuel. Ce ne sont pas des gages de "Vérité" mais une base de communication sur laquelle on peut argumenter et être d'accord ou pas avec toutes les nuances entre les deux.
Et c'est là où je trouve que tu es de mauvaise foi. Je te cite pour le démarrage:
Or, si l’homme qu’on voit est un faux, comment penser que le discours est un vrai ?
Tu disqualifies tout discours sur une impression. Soit. Si, comme certains, il n'y a pas d'autre forme de com', ok. Mais quel autre candidat parle seul face caméra pour développer ses idées, présenter son programme, expliquer ses choix? Qui a lancé une chaine youtube avec une revue de la semaine? Qui a un programme écrit et détaillé, publié et disponible? Qui débat ardemment ( et on lui reproche assez)?
La dernière fois j'ai voté Eva Joly, parce que je trouvais qu'elle incarnait une certaine droiture et probité. Je suis allé sur les sites EELV et machin2017...rien, abyssal! Ils se préoccupent plus des alliances avec le PS (qui va nous faire croire que cette fois ci, c'est pour de vrai, promis juré, les mêmes vont faire le contraire) pour savoir comment récupérer des sièges... Elle est passée où l'écologie. Alors si on s'en fout de l'écologie c'est pas gênant, mais Bayrou ou Macron ou pourquoi pas LePen si le fond n'a pas d'importance! (Bon je reconnais ma mauvaise foi là

Je comprends et je partage une partie de ton analyse sur les dérives du "militantisme", mais ce sont des comportements humains que l'on retrouvent dans tous les regroupement humains. Sport, art, et ils font parti de notre "éducation". La politique n'est pas un sanctuaire accessibles aux seuls purs, c'est au moins aussi pire qu'ailleurs

ok tu dis:
Justement, je ne veux surtout pas en venir au débat de fond sur les idées, car ce qui m'intéresse précisément ici, c'est le fond qui se cache dans la partie com' et qui relève justement du spectacle, et donc de l'art.
Alors d'abord ta remarque du début a été longuement démontée, en quoi un hologramme est-il plus faux (ou plus vrai) qu'un film, une bande son, une photo, un discours d'avocat ou un jeu d'acteur de théâtre? Ou un écrit?
Si on se place sur le terrain de l'art alors mon analyse diffère aussi un peu de la tienne (du moins si j'ai compris).
exemple: Prince en concert, la forme c'est le show, la mise en scène, la technicité des musiciens, chanteurs, danseurs, éclairagistes... Mais s'ils avaient fait du David Guetta, aïe. (On prend des super zicos pour faire du Indochine?



Bien que lecteur (j'ai pas de télé, ça aide à se nettoyer la tête


Bref si on ne doit pas parler du fond, ne parlons pas politique, je persiste. Parler musique en ne parlant que des fringues et des stratégies média, ça n'a d'autre sens que de transformer l'objet de la discussion en produit à vendre, disque, yahourt, missile, dictateur. Il faut pas s'en plaindre après.
Que le parti pris d'AF soit de ne pas parler de politique (ou de tricot, de bagnoles, de cuisine..), ok. Mais c'est pas inintéressant. On a vite fait de ringardiser toute discussion politique, "prise de tête", "pas fun", et on s'étonne après d'avoir laissé tout le chant (je voulais dire le champ

En tout cas merci pour cet échange hors piste, je sais pas si c'est plus ou moins virtuel, mais le fait d'écrire ça oblige un minimum à penser ce qu'on dit et ça permet un échange qu'une conversation en vrai de vrai n'aurait peut-être pas permis. Autour d'un verre, on aurait peut-être plus postillonné

C'est un peu nuit debout sur AF!


ZiKa

C'est sûr que opposer un catégorie "Patrons" aux autre ça n'a guère de sens si dans "patrons" on met le taxi à son compte, le boulanger, le petit entrepreneur, et les milliardaires. La grille de lecture est faussée. La PME qui se coltine toutes les démarches administratives, qui paye tout plein pot, et la multinationale qui non contente de faire du lobbying pour adapter les lois à ses besoins, fait de l'optimisation fiscale, non seulement ne paye plus ou presque d’impôts mais se transforme en siphon à subventions.

Le CETA et tous ses avatars sont des serpents de mers qui ressurgissent régulièrement pour saper définitivement la démocratie. Ils sont vraiment très près d'aboutir. Que faire après si un état est condamné à indemniser telle ou telle entreprise sous prétexte que la loi votée lui fait perdre de l'argent. Il y a un précédent trop peu connu, Haïti a payé de 1825 à 1946 à la France une compensation pour avoir mis fin à la colonisation et à l'esclavage. La Classe

Bon assez pour aujourd'hui


Will Zégal

Vous remarquerez au passage l'attitude du journaliste au début qui illustre aussi bien mes propos sur la différence entre les opinions personnelles d'un journaliste et ce qu'on lui demande de faire.


Dr Pouet


Est-ce que les meetings de Mélenchon sont organisés de la même manière ?

Anonyme

Rien de neuf, comme n'importe quelle manifestation avec enjeux, même les gros concerts n'y coupent pas avec leurs rabatteurs, ambianceurs, entraîneurs de foule... en fait c'est complétement banal.
[ Dernière édition du message le 16/02/2017 à 01:08:16 ]

Will Zégal


Dans un de ses discours, on le voit à un moment expliquer qu'il est allé se farcir usines et cités d'el ch'nord (il ne le dit pas comme ça, mais on sent la dose de courage qu'il lui a fallu pour aller explorer ces bas-fonds zinconnus). Une petite pause pour ménager son effet, et là, des applaudissements timides partent, puis une demi-ovation qui se calme très vite. Et lui "oui, ça peut s'applaudir".

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