Editorial du 4 février 2017 : commentaires
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Los Teignos

Après avoir ressuscité Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel, l’holographie s’apprête à dédoubler… Jean-Luc Mélenchon ! Demain, le politicien participera en effet à un meeting qui aura simultanément lieu à Lyon et à Paris, histoire de toucher deux fois plus de monde d’une part, et de se donner une image high-tech de l’autre, histoire aussi de remettre le pilote de drone à sa place et de montrer que Mélenchon, c’est l’avenir, le vrai, celui de la Princess Leia fourguant les plan de l'Étoile Noire à Obi-Wan Kenobi. Pas peu fier de lui, le bonhomme explique qu’"en voyant l’hologramme… vous ferez partie de ces gens qui ont quelque chose ensuite à raconter toute leur vie. Comme nos anciens qui ont pu nous dire: ‘Moi j’étais à la première séance de cinéma'"
Rien que ça ? Il s’agira tout de même de voir si la taille des chevilles du candidat est respectée sur son hologramme, car on souhaite que les Français aient mieux à raconter toute leur vie, et même à la pause café du lundi matin, que d’avoir été témoin d’un trucage inventé en 1948… Et quoi qu’on puisse penser de l’homme ou de ses idées, on s’étonnera de surcroit du manque cruel de discernement dont il fait preuve à cette occasion. Car si le peuple qu’il entend gouverner sait depuis longtemps qu’il y a un monde entre les paroles d’un politicien et ses actes, entre la loi qu’il entend faire appliquer et les règles auxquelles il se plie, il semble qu’on veuille maintenant lui signifier que l'homme lui-même n’est qu’une illusion, un tour de passe-passe. C’est un fait : aussi vrai que le dessin d’une pipe n’est pas une pipe, l’image d’un Jean-Luc ne sera jamais un Jean-Luc. Or, si l’homme qu’on voit est un faux, comment penser que le discours est un vrai ?
Le candidat défend pourtant son projet : « Évidemment qu'il y a un aspect de communication. Je serai présent à deux endroits. C'est une démonstration de ce que l'esprit, l'imagination, la technique peuvent apporter à la parole politique ». Gageons que la parole politique a plus besoin de vérité que d’imagination, de faits que de technique, sans quoi on pourrait bien être surpris du nombre de bulletins holographiques qui seront trouvés dans les urnes au soir du comptage.
Du coup, on en serait presque nostalgique des premiers balbutiements de la politique spectacle où Giscard jouait de l’accordéon et Bill Clinton du saxophone. C’était déjà là une rhétorique de camelots, un tour de chiens savants qui voulaient nous faire danser sur un air de flûte, mais au moins avait-on droit au rapport humble de l’homme qui extirpe les moins mauvaises notes possible de son instrument pour meubler le silence embarrassé. Bref, à choisir, on espère sincèrement que nos présidentiables vont se mettre à la musique : jouer la bonne note au bon moment est un exercice qui rend humble.
Pour ce faire, il pourront ressortir un vieux Rhodes Chroma, ou une guitare rentrant dans les nouvelles pédales Low Cost de TC Electronic, le tout monitoré avec un Monicon L de Palmer sur des enceintes MAUI 5 de LD Systems. Il n’est évidemment pas certain qu’ils en tirent de la belle musique, mais au moins pendant ce temps-là, il arrêteront de faire de la politique en 140 signes sur Twitter. Ce sera déjà ça de pris.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Zuma Otto Rivers

Comme quoi, on peut recevoir (et interpréter) de façons diverses un même discours : il m'a justement semblé que l'éditorial pointait justement sur ça : les "contradictions induites", par la situation médiatique de l'action politique. Je dis "situation" et non pas "systéme"...
C'est ce que j'allais justement écrire...
« Il n'y a pas de théorie : il suffit d'entendre. Le plaisir est la règle. » Claude Debussy.

pontchartrain

Je plussoie largement les propos de Dr Pouet et je dis à titre tout à fait personnel ma déception quant à l'angle d'attaque de l'édito de LT. Il m'aurait personnellement semblé plus intéressant qu'il s'intéresse, au travers de cette "affaire" d'hologramme, aux contradictions induites par le système médiatique et la façon de mener la communication politique dans un pays qui semble largement vouloir reprendre ses droits directs sur la politique.
Sans vouloir ni pouvoir répondre à sa place, il me semble que LT s'est largement expliqué là dessus.
Je n'ai pas eu l'impression que son analyse ou son ressenti étaient si différentes des tiennes.
Restons positifs, les lignes sont en train de bouger, et les français de 2017 sont moins c... qu'on ne le pense vu du microcosme d'af.
Les jeunes ne supponteront plus longtemps ce que ma génération a supporté sans broncher ou presque.

patrick_g75

Citation :Comme quoi, on peut recevoir (et interpréter) de façons diverses un même discours : il m'a justement semblé que l'éditorial pointait justement sur ça : les "contradictions induites", par la situation médiatique de l'action politique. Je dis "situation" et non pas "systéme"...
C'est ce que j'allais justement écrire...
J'ai dégainé plus vite ?
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

Will Zégal

Cela me semble justement être le discours de quelqu'un qui rejette tout fond en ne se concentrant que sur la forme.
Effectivement, chacun sa lecture.

Si les politiques ne sont pas capables de décider eux-mêmes de leur communication, ça n'augure rien de favorable quant à leur capacité à influer sur des "systèmes" autrement plus contraignants que ceux prétendument concoctés par les médias.
C'est JLM qui a décidé de sa communication.
C'est justement pour échapper autant que possible à ça qu'il a lancé sa chaîne Youtube.
Après, c'est l'éternelle question de se plier aux principes de réalité ou de fonctionner à l'intérieur des contraintes existantes pour se trouver en mesure de les abroger ensuite.
Mon expérience de campagne électorale montre qu'on ne peut arriver à rien sans une bonne communication. J'ai participé à une élection municipale où nous avons beaucoup travaillé sur les idées, le fond. Et non seulement sur un programme d'actions et d'orientations politiques, mais sur un programme de façon de faire la politique (implication citoyenne, etc).
On a été battus à plates coutures par quelqu'un qui n'a absolument rien dit sur le fond, mais a formidablement travaillé sa communication.
On pourrait se dire que ce n'est pour ça qu'on a été battus. Sauf qu'on rencontre tous les jours des gens qui ont voté pour cette personne et le vouent aujourd'hui aux gémonies alors que la discussion montre que ces gens se seraient retrouvé dans notre programme et notre façon d'aborder les choses. Les gens se sont donc trompés dans leur vote. Enfin, ils se sont trompés ou ils ont été trompés. Parce notre adversaire, non seulement a très bien mené sa communication, mais était en plus le chouchou de la presse locale dont le poids est très loin d'être négligeable.

james007


patrick_g75

Moi, je résume l'édito à "Mélenchon utilise un hologramme = discours vide" ...
Bien entendu, l'auteur de l'édito est assez bien armé pour répondre par lui-même, et je ne me suis immiscé ici que par ce qu'il n'était pas seulement question d'un discours "tel qu'en lui-même", mais aussi et surtout de sa réception - et que je me trouve être un de ses récepteurs...
Ne sommes-nous pas ici en plein exercice pratique de communication ?
LT, depuis sa tribune à lui, exprime une 'idée' par un 'discours', correctement écrit et plutôt structuré, et puis, voilà que cette idée - et ce discours qui la 'communique' - est rapportée à un équation assez frustre, et que certains diraient peut-être un "raccourci simpliste" ?
Mais ça, coco, c'est de le comm' !
et, plus loin, LT a déclaré "cela prouve qu'il a dans son entourage plus de communicants que de philosophes et je saurais m'en souvenir au moment de mettre mon bulletin dans l'urne"
Cela me semble justement être le discours de quelqu'un qui rejette tout fond en ne se concentrant que sur la forme.
Effectivement, chacun sa lecture.
Oui, Will, chacun sa lecture, heureusement.
La mienne est que, lorsque LT déclare cela, il touche au fond, justement !
Que la prestation pseudo-hologrammatique de JLM "prouve" le fait ici énoncé... je ne sais pas. Ce doit être sûrement contestable. Mais ce n'est pas à moi de le contester... Mais admettons : alors, effectivement, s'il s'avère que JLM écoute plus les "communicants" que les "philosophes", nous sommes en plein dans le fond du discours ! Et ce peut être une raison parmi d'autres pour décider de ne pas le soutenir par son vote.
Par ailleurs (mais là, on vire dans les généralités), refuser de prendre en considération que, dans toute communication humaine (non spécifique à la politique), la "qualité" de la relation - induite par la forme du message - peut être aussi importante, au regard du contenu (rationnel) du message... ce refus marque comme un aveuglement (partiel peut-être, volontaire ou non), ou disons : une légère cécité au moins, devant la réalité des choses telles qu'elles sont - c'est-à-dire : qui ne peuvent pas être ce que l'on peut rêver qu'elles soient.
Et, tout ce qui s'apparente à un refus de considérer la réalité (ne serait-ce que pour la combattre !), est néfaste, aussi bien dans les relations privées que dans l'organisation de la société.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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[ Dernière édition du message le 06/02/2017 à 11:44:12 ]

Dr Pouet

Mais admettons : alors, effectivement, s'il s'avère que JLM écoute plus les "communicants" que les "philosophes", nous sommes en plein dans le fond du discours !
À mon avis ce n'est pas "qu'il écoute les communicants" mais que son expérience lui dit qu'un minimum de "théâtralité" est malheureusement nécessaire pour être évoqué par les médias. Surtout quand on n'est pas majoritaire et proche des sphères du pouvoir.
D'ailleurs c'était rigolo de voir que pour le lendemain du second tour de primaire PS, Valls était invité (sur France 2 je crois) et pas Hamon !
Enfin rigolo... ou affligeant.
Bref.
Euh.. L'hologramme est un gadget assumé de la part de Mélenchon, il en rit lui même. J'aime cette décontraction et l'autodérision dont il fait part. Ce qui s'apparente a un gadjet sert à capter l'attention pour qu'il puisse exprimer des idées devant un maximum de personne.
Quand d'autres comme Macron utilisent un hologramme en forme de programme pour enfumer un maximum de personne avec de belles paroles vide de sens. Chacun sa stratégie.
J'approuve, et je trouve que c'est exprimé synthétiquement et clairement.
Et en plus du manque d'idées, il y a le manque de vision d'ensemble, notamment quand il a relancé le transport des passagers en car. C'est pas vraiment le sens de l'histoire...
[ Dernière édition du message le 06/02/2017 à 12:01:57 ]

patrick_g75

..........................
Après, c'est l'éternelle question de se plier aux principes de réalité ou de fonctionner à l'intérieur des contraintes existantes pour se trouver en mesure de les abroger ensuite.
Mon expérience de campagne électorale montre qu'on ne peut arriver à rien sans une bonne communication. J'ai participé à une élection municipale où nous avons beaucoup travaillé sur les idées, le fond. Et non seulement sur un programme d'actions et d'orientations politiques, mais sur un programme de façon de faire la politique (implication citoyenne, etc).
On a été battus à plates coutures par quelqu'un qui n'a absolument rien dit sur le fond, mais a formidablement travaillé sa communication.
On pourrait se dire que ce n'est pour ça qu'on a été battus. Sauf qu'on rencontre tous les jours des gens qui ont voté pour cette personne et le vouent aujourd'hui aux gémonies alors que la discussion montre que ces gens se seraient retrouvé dans notre programme et notre façon d'aborder les choses. Les gens se sont donc trompés dans leur vote. Enfin, ils se sont trompés ou ils ont été trompés. Parce notre adversaire, non seulement a très bien mené sa communication, ...
Très intéressant récit, vraiment.
Je me garderai bien de juger de la qualité "communicante" de votre campagne. Je me suis arrêté sur la dernière phrase :
Parce notre adversaire, non seulement a très bien mené sa communication, mais était en plus le chouchou de la presse locale dont le poids est très loin d'être négligeable.
J'ai tenté, il y a quelques posts, une description de la "trilogie structurante" d'une action politique personnalisée (genre campagne électorale, mais pas que), en citant Corps, Idée et Peuple.
Vos idées étaient sans doute les plus adéquates ; peut-être votre concurrent était-il plus 'charismatique' ? ; mais la presse, les médias ? Ils ne sont évidement que les porte-voix de forces sociales, économiques, qui composent une partie du "Peuple". (Pourquoi était-il le "chouchou" de ces médias locaux ? Pour sa mignonne frimousse ?)
Là, nous ne sommes plus dans les qualités communicantes, mais dans les moyens mis au service de la propagande.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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Dr Pouet

Là, nous ne sommes plus dans les qualités communicantes, mais dans les moyens mis au service de la propagande.
Oui mais ce n'est pas dans un seul sens. La faute n'est pas uniquement côté médias, avec un public innocent et impuissant.
Comme disait Coluche : « quand on pense qu'il suffirait qu'on arrête d'en acheter pour qu'ils arrêtent de le faire... »
Autrement dit, les trucs brefs, un peu choc, c'est ce qui se vend le plus. Alors un politicien, même bien intentionné, est obligé d'en tenir un peu compte.
Par contre si derrière une présentation aguicheuse il n'y a rien, qu'il n'y a qu'une façade devant un bâtiment vide ou inexistant, là on peut jeter le bébé avec l'eau du bain !

patrick_g75

Citation :Mais admettons : alors, effectivement, s'il s'avère que JLM écoute plus les "communicants" que les "philosophes", nous sommes en plein dans le fond du discours !
À mon avis ce n'est pas "qu'il écoute les communicants" mais que son expérience lui dit qu'un minimum de "théâtralité" est malheureusement nécessaire pour être évoqué par les médias.
Tu as raison de préciser "à mon avis".
Je ne sais pas, pas plus que quiconque ici, "qui" JLM écoute.
(A vrai dire, je crois qu'il n'écoute que lui-même, et c'est bien ça que je serais tenté de lui reprocher - c'est mon avis

Ce qui importe, dans cette action politique effective, c'est ce que l'un, ou l'autre, toi, moi, nous allons en "penser" (à notre avis...). Et, dans ce que nous allons en penser, la "théâtralisation" de l'exposé des idées va compter, que nous le voulions ou non, à tort peut-être, mais peut-être aussi à raison. Pourquoi non ? En tout cas, cette mise en scène d'un simulacre de présence charnelle m'a très défavorablement impressionné. Ce n'est même pas un avis, juste un ressenti. Et ça n'a rien à voir, ici, avec une sympathie (ou antipathie) pour la personne. C'est un ressenti de la pensée qui est à l'oeuvre derrière cette façon de faire. Je dis : la pensée. Oui, le fond, quoi !
Surtout quand on n'est pas majoritaire et proche des sphères du pouvoir.
D'ailleurs c'était rigolo de voir que pour le lendemain du second tour de primaire PS, Valls était invité (sur France 2 je crois) et pas Hamon !
Enfin rigolo... ou affligeant.
Bref.
Comptez les "temps de parole". Je veux dire, sur les médias publics - puisque tu désignes France 2.
Pauvre Valls... Il en aura moins, dorénavant...
Bref - comme tu dis.
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[ Dernière édition du message le 06/02/2017 à 12:22:42 ]

Will Zégal

Ils ne sont évidement que les porte-voix de forces sociales, économiques, qui composent une partie du "Peuple". (Pourquoi était-il le "chouchou" de ces médias locaux ? Pour sa mignonne frimousse ?)
Pour des raisons politiques d'abord. La presse n'est pas neutre et ça se sent dans la manière de traiter les informations, mais aussi les personnes.
Au passage, la campagne n'a pas été couverte par le correspondant local habituel, mais par quelqu'un envoyé par la rédaction régionale. Le journaliste local, qu'on connait bien (ça doit faire 20 ans qu'il couvre le coin), nous avait averti qu'il était écarté pour la campagne au profit de quelqu'un du siège qui roulait pour notre adversaire, tout comme son rédac chef et la direction du journal.
Pour des raisons de confraternité ensuite. Le candidat en question avait comme profession... conseiller en communication politique. C'est à dire que non seulement il connaissait bien les pontes du journal, mais parlait le même language et fonctionnait selon les mêmes codes dans le même système de pensée.
Probablement enfin pour des questions d'intérêts bien compris : la presse étant largement subventionnée, les gens qui tiennent la caisse et leurs amis, on ne les traite pas de la même façon que les autres. Mais en plus, en ce qui concerne la presse locale, il y a de nombreux partenariats et sponsorings qui contribuent à assoir l'omniprésence d'un journal, donc sa "légitimité", son prestige et sa simple publicité.
La plupart des gros événements locaux (festivals, etc) étant également sinon subventionnés par les collectivités locales, au moins ayant besoin de leur soutien (pour la logistique, les réglementations / autorisation, arrêtés, etc), cela représente un poids non négligeable quant à la position de la presse locale vis à vis des politiques qui tiennent le manche. Or, on est dans un coin qui est très très bien tenu par les socialistes de la mouvance Le Drian. Ceux-ci font des choses pas mal sur certains aspects, mais ont la fâcheuse tendance à vouloir tout contrôler. Or, notre adversaire qui se déclarait "apolitique de gauche" (lol) est un grand copain de ces gens là... lesquels ont d'ailleurs abandonné les candidats socialistes locaux, lesquels ont ensuite rejoint la majorité de leur adversaire après l'élection.


patrick_g75

Citation :Là, nous ne sommes plus dans les qualités communicantes, mais dans les moyens mis au service de la propagande.
Oui mais ce n'est pas dans un seul sens. La faute n'est pas uniquement côté médias, avec un public innocent et impuissant.
Comme disait Coluche : « quand on pense qu'il suffirait qu'on arrête d'en acheter pour qu'ils arrêtent de le faire... »
..............................
Par contre si derrière une présentation aguicheuse il n'y a rien, qu'il n'y a qu'une façade devant un bâtiment vide ou inexistant, là on peut jeter le bébé avec l'eau du bain !
Tu veux jeter le bâtiment avec l'eau de la façade ?


Bon. Sérieux.
Comment dire que "La faute n'est pas uniquement côté médias, avec un public innocent et impuissant."
J'ai du mal à suivre le raisonnement...
Si le public est innocent, parce qu'impuissant... C'est pas de sa faute !
Coluche, oui : « quand on pense qu'il suffirait qu'on arrête d'en acheter pour qu'ils arrêtent de le faire... »
Oui. Pour ma part (c'est mon avis...), je crois que le public, que 'on' est "coupable". Ou disons : responsable.
De même que c'est le client de la prostituée qui est le responsable de la prostitution.
Ce genre de choses...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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patrick_g75

Citation :Ils ne sont évidement que les porte-voix de forces sociales, économiques, qui composent une partie du "Peuple". (Pourquoi était-il le "chouchou" de ces médias locaux ? Pour sa mignonne frimousse ?)
Pour des raisons politiques d'abord. La presse n'est pas neutre et ça se sent dans la manière de traiter les informations, mais aussi les personnes.
Au passage, la campagne n'a pas été couverte par le correspondant local habituel, mais par quelqu'un envoyé par la rédaction régionale. .............
Excellent récit encore !
Où l'on voit - enfin, moi, j'ai vu ça dans ton récit -, que ce n'est pas ici le Corps, la "qualité communicante" du chouchou, qui a vraiment opéré, mais les "forces en présence" (une partie de Peuple, plus puissante, contre une autre plus faible), pour emporter la bataille de l'Idée.
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Will Zégal


MaiMai

De toute façon, tout ça, c'est du pipo!
A l'étranger, la presse n'en a que pour Marine!

moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

Myckaël Marcovic

Dommage que personne n'ait relevé que notre Ve Constitution n'était déjà pas respectée depuis 58. Pourquoi la VIe, VIIe ou suivantes le seraient-elle davantage ? Quand on voit ce que la Révolution Française a pu commettre d'horreurs au nom du Peuple ! L'appât du pouvoir finit toujours par tourner les têtes aux dirigeants.
Il est vrai que si on ne sait pas manier la communication, on part perdant. Mais l'expérience de Will Zegal montre bien qu'elle est malheureusement nécessaire. Nécessaire mais pas suffisante. Je me souviens des shows télévisés de Georges Marchais qui se faisait inviter à des heures de grande écoute juste parce que la chaîne de télévision était sûre de faire de l'audimat. Et lui-même n'en était pas dupe, genre petite phrase en coulisse, mais filmée à son insu : "j'ai été bien ?" Je crois (mais n'en suis pas sûr) avoir entendu Mélenchon dire la même chose en même circonstance. La politique spectacle est une arme à double tranchant car l'adversaire pourra toujours faire mieux. C'est ce qu'a dit un post en parlant des 3 meetings concurrents le même soir à Lyon. Comme disait Coluche : "jusqu'où s'arrêteront-ils ?"
Oui, j'irai voter, mais en traînant la patte comme le dit LT. Parce que je préfère encore avoir foi en cette illusion de démocratie, qu'en un triste no futur que l'on vit déjà depuis tant d'années au présent.

Zuma Otto Rivers

Citation de Will :Citation :Ils ne sont évidement que les porte-voix de forces sociales, économiques, qui composent une partie du "Peuple". (Pourquoi était-il le "chouchou" de ces médias locaux ? Pour sa mignonne frimousse ?)
Pour des raisons politiques d'abord. La presse n'est pas neutre et ça se sent dans la manière de traiter les informations, mais aussi les personnes.
Au passage, la campagne n'a pas été couverte par le correspondant local habituel, mais par quelqu'un envoyé par la rédaction régionale. .............
Excellent récit encore !
Où l'on voit - enfin, moi, j'ai vu ça dans ton récit -, que ce n'est pas ici le Corps, la "qualité communicante" du chouchou, qui a vraiment opéré, mais les "forces en présence" (une partie de Peuple, plus puissante, contre une autre plus faible), pour emporter la bataille de l'Idée.
Non. Le poids de la presse n'a fait que contribuer. C'est bien la campagne de communication du candidat qui lui a permis de remporter l'élection. La presse est inclue dans cette campagne. Elle n'en est pas l'alpha et l'omega.
A mon avis, les "forces en présence", c'était pour Patrick la com' ET la presse (mais la presse c'est un instrument de com' donc on tourne en rond).
Et cette capacité de communiquer en faveur du candidat (par la délocalisation du traitement journalistique) la rend plus puissante... La preuve, il a gagné, c'est toi qui le dis.

« Il n'y a pas de théorie : il suffit d'entendre. Le plaisir est la règle. » Claude Debussy.

patrick_g75

Citation de patrick_g75 :Citation de Will :Citation :Ils ne sont évidement que les porte-voix de forces sociales, économiques, qui composent une partie du "Peuple". (Pourquoi était-il le "chouchou" de ces médias locaux ? Pour sa mignonne frimousse ?)
Pour des raisons politiques d'abord. La presse n'est pas neutre et ça se sent dans la manière de traiter les informations, mais aussi les personnes.
Excellent récit encore !
Où l'on voit - enfin, moi, j'ai vu ça dans ton récit -, que ce n'est pas ici le Corps, la "qualité communicante" du chouchou, qui a vraiment opéré, mais les "forces en présence" (une partie de Peuple, plus puissante, contre une autre plus faible), pour emporter la bataille de l'Idée.Citation de Will :Non. Le poids de la presse n'a fait que contribuer. C'est bien la campagne de communication du candidat qui lui a permis de remporter l'élection. La presse est inclue dans cette campagne. Elle n'en est pas l'alpha et l'omega.
A mon avis, les "forces en présence", c'était pour Patrick la com' ET la presse (mais la presse c'est un instrument de com' donc on tourne en rond).
..............
Heu... je me dois de préciser, puisqu'il s'agit de ce que les choses seraient "pour moi" :
Pour moi, les "forces en présence" sont d'abord et avant tout toutes les forces sociales (économiques et éventuellement financières d'un côté, et d'un autre celles des courants idéologiques agissant dans la conscience - et la subconscience - des gens, toutes catégories confondues)
Les médias, quel qu’ils soient, ne sont, essentiellement, que les "porte-voix" de ces forces-là. (Et quelque soit, par ailleurs, leur besoin de défendre leur pouvoir propre, "corporatiste", dirons-nous, comme n'importe quel groupe humain constitué, bien sûr.)
Le "média", comme son nom l'indique, n'est qu'un médium, un moyen - pour toutes sortes de fins.
Si les médias peuvent, parfois, constituer un contre-pouvoir efficient, c'est uniquement parce qu'ils "portent la voix" d'assez de "peuple" pour assumer cette fonction. Alors ils sont toujours représentants d'une "force en présence".
Quand s'installe la vraie dictature (la violente), alors ils ne font plus que porter la voix du dictateur.
...
Même si certains, ici, ou là, trouvent parfois intérêt à se poser en victimes du pouvoir en place, en ce moment ici en France, je crois encore que nous ne sommes pas dans cette situation (de répression violente).
Sinon, d'ailleurs, Mélenchon aurait-il pu avoir son meeting d'hier retransmis en direct par 'La Chaîne Parlementaire' ?
...
Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai une "composition inspirée" sur le feu.
A la prochaine !

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[ Dernière édition du message le 06/02/2017 à 14:14:05 ]

Will Zégal

Citation :Quand on voit ce que la Révolution Française a pu commettre d'horreurs au nom du Peuple ! L'appât du pouvoir finit toujours par tourner les têtes aux dirigeants.
On évoque toujours les horreurs de la Révolution Française (laquelle, en tous cas celle de 1789, était bien plus une révolution bourgeoise que populaire), mais on oublie souvent de parler des horreurs du régime qui l'a précédé et du contexte dans lequel ces (indéniables) horreurs se sont produites.

Myckaël Marcovic

On évoque toujours les horreurs de la Révolution Française (laquelle, en tous cas celle de 1789, était bien plus une révolution bourgeoise que populaire), mais on oublie souvent de parler des horreurs du régime qui l'a précédé et du contexte dans lequel ces (indéniables) horreurs se sont produites.
Je parlais de la première, bien sûr, même si les deux suivantes ne se sont pas faîtes sur du velours. Bien sûr qu'on peut parler des horreurs précédemment commises et remonter au temps des dinosaures. Je ne parlais que de ce que la démocratie, faite par et pour le peuple, a pu faire par les bourgeois, (tout à fait d'accord), et contre le peuple. Je voulais surtout parler du pouvoir en place, quel qu'il soit. Qu'un chef soit "élu" par la grâce de Dieu ou élu par le peuple, il n'en reste pas moins un chef avec ce qu'il peut avoir de partial et d'autoritarisme dans le cerveau. Quand JLM dit qu'il fera voter pour tout, il va surtout falloir qu'il mette en place en priorité la semaine des 35 minutes, car on passera son temps devant les urnes. À moins que ça se passe le soir devant sa télévision avec en choix : si vous voulez la baguette à 1 € tapez sur un, si vous la voulez à 90 c, tapez sur 2. Prix d'un appel local. Ce qui sera toujours moins cher qu'un € aux primaires. À ce rythme-là, plus besoin de gouvernement (quelle économie !). Ça se passera entre JLM et nous. La petite histoire ne dit pas (encore) si JLM a des actions chez Orange, Bouygues ou SFR. Du calme, ce n'est qu'une boutade de dis donc !

Mongo


Los Teignos

Moi, je résume l'édito à "Mélenchon utilise un hologramme = discours vide"
Et je te défie de trouver une seule phrase dans l'édito qui justifie ce résumé de traviole. Deux phrases ont posé problème dans cet édito : les chevilles qui enflent, et je ne reviendrai pas dessus, c'est vrai car il n'y a pas 10 façons de comprendre :
"en voyant l’hologramme… vous ferez partie de ces gens qui ont quelque chose ensuite à raconter toute leur vie. Comme nos anciens qui ont pu nous dire: ‘Moi j’étais à la première séance de cinéma'"
C'est prétentieux. Ca le serait si Fillon le disait, si Lepen le disait, si Macron le disait. Et c'est prétentieux quand il le dit, cette certitude d'inscrire son événementiel dans l'existence des gens comme un fait exceptionnel qu'ils aimeraient raconter ensuite, avec en creux l'idée que sans ça, ils n'auraient pas quelque chose à raconter. C'est en outre prétentieux de comparer l'événement à la première séance de cinéma, en même temps que ça assimile un meeting politique à l'art, ce qui est glissant.
C'est d'ailleurs ce que reproche le PCF à Mélenchon lorsqu'il parle de Culte de la personnalité. Comment ne pas relever d'ailleurs cet autre propos du candidat :
"Je ferai deux meetings simultanément, je vais me dédoubler. Je serai physiquement présent à Lyon, mais aussi, au même moment à Paris. On pourra y voir une représentation en trois dimensions de ma présence. Et tous ceux à qui je cause de l'embêtement verront leur désagrément se démultiplier."
Je ferai deux meeting simultanément ? C'est faux. Je vais me dédoubler ? C'est faux. Je serai physiquement présent à Lyon, mais aussi, au même moment à Paris ? C'est faux. On me reprochera à moi de relever la duplicité du discours ? Un lycéen s'en amuserait dans un commentaire de texte tant c'est édifiant.
JLM parle en outre là d'omniprésence, ce qui est le propre d'un surhomme, d'un dieu. Encore une fois, je n'exagère pas les choses, je suis juste attaché comme n'importe quelle personne sensible à la littérature au sens des mots, et relève que l'axe de com' est celui de s'élever au-delà du commun des mortels. Et c'est prétentieux. Ca ne veut pas dire que l'ami Mélenchon est un sale type, ça ne veut pas dire que ses idées sont nécessairement mauvaises, ça ne veut même pas dire que c'est quelqu'un de prétentieux en général, mais oui, on peut le retourner dans n'importe quel sens, dans ce cas précis, c'est prétentieux et ça crée plus de distance que de proximité. Et c'est une erreur de communication selon moi qu'aurait dû relever son équipe avant de se jeter dans cette mascarade.
L'autre phrase qui pose problème, c'est :
Or, si l’homme qu’on voit est un faux, comment penser que le discours est un vrai ?
Je la soutiens, je le pense toujours après avoir lu tout ce fil de commentaires, m'être pris des seaux de merde par des fanboys qui voudraient déplacer le débat sur le terrain du programme sans se tenir à ce que dit cet édito : il y a une contamination du contenu par le contenant, et je pense que la réception d'un message n'est pas la même lorsqu'elle provient d'un humain ou de la représentation d'un humain. Que de voir un homme en vrai et en image pervertit le schéma de communication en général, et puisqu'on en est dans le détail technique, puisque les gens aiment parler de technique, de ce qu'on appelle la fonction phatique. Que la moindre altération de cette fonction diminue la richesse du discours et son efficacité.
Mélenchon peut bien avoir raison sur tout ce qu'il dit, il peut bien avoir trouvé le plan pour sauver la planète entière, les mots sortant de la bouche de son hologramme seront toujours moins convaincants que ceux qui sortent de sa vraie bouche.
Parce que notre cerveau, lorsqu'il voit l'image d'un humain est moins réceptif à ce qu'elle dit que lorsqu'il voit un humain, qu'à partir du moment où il détecte un simulacre, il remet en question le discours qui est derrière. Pour schématiser, je pourrais dire aussi que lorsqu'on lit un discours en Comic Sans MS, il nous apparait moins pertinent que dans un bel Helvetica ou Garamond.
Et que je ne reprocherais rien au candidat s'il avait mis entre parenthèses cette retransmission 3D. Au contraire, il la met en avant, parle de se dédoubler, d'être en deux endroits à la fois, et en fait le porte étendard de la modernité alors que c'est l'inverse de la modernité. Que c'est une illusion, et que le peuple crève justement des illusionnistes qui se succèdent depuis 50 ans. C'est en cela que ça risque de voter blanc, quel que soit les mots qui sortent de la bouche de la machinerie. Pas à cause des mots forcément, à cause de la machinerie.
Donc oui, quoi qu'on pense de Mélenchon, c'est une erreur de com' qui dessert son propos, si pertinent puisse-t-t-il être (ce dont je ne juge pas et dont cet édito n'a jamais jugé), et au-delà de lui dessert l'image de la politique contemporaine.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 06/02/2017 à 18:10:50 ]

Splonge

JLM parle là d'omniprésence, ce qui est le propre d'un surhomme, d'un dieu. Encore une fois, je n'éxagère pas les choses, l'axe de com' est celui de s'élever au-delà du commun des mortels. Et c'est prétentieux. Ca ne veut pas dire que l'ami Mélenchon est un sale type, ça ne veut pas dire que ses idées sont nécessairement mauvaises, mais oui, on peut le retourner dans n'importe quel sens, c'est prétentieux et ça crée plus de distance que de proximité. Et c'est une erreur de communication selon moi.
Tu mets le doigt dessus, ami. Mais la question n'est pas de savoir si Méluche est un sale type ou un bon vivant. Il ne s'agit, selon moi, pas non plus de savoir si l'homme est prétentieux ou pas. Il s'agit de comprendre que, derrière le propos (sympathique parce que partageur, redistributif, etc.) de la gauche, la disparition de Dieu (comme entité religieuse mais aussi comme principe moral) fait de l'homme la mesure de toutes choses.
Je reviens à ce que j'écrivais plus avant : pas de transcendance, pas de vérité, rien qu'un relativisme qui empêche l'humain de s'élever au-dessus de sa condition. Chantal Delsol, la philosophe, résumait il y a peu : au fond, ce qui définit la gauche, c'est de croire que tout est possible, qu'il n'y a pas de limite. L'explication de TOUS les maux est TOUJOURS ramenée à une question d'inégalité de répartition des richesses. TOUT s'explique ainsi.
Dans le même temps s'opère une surenchère de revendications de nouveaux droits. La défense, par principe, des minorités (et, donc, de l'individu : plus petite minorité concevable) range de fait la gauche dans le camp libéral. L'individu, la satisfaction de ses désirs (au point d'en faire un consommateur et un citoyen totalement hors-sol, sans attache, sans histoire, sans culture : trop réac' tout ça) et la défense de ses droits illimités conduisent l'Homme et notre civilisation vers des lendemains moins lumineux que ne semblent en prendre conscience Mélenchon et ses militants.
Peu m'importe de savoir si Jean-Luc est prétentieux ou sympa. Si l'hologramme est ridicule ou pas. La vision du monde de cet homme - dont je salue par ailleurs la culture littéraire et historique, le sens de la formule, et même une conception de l'écologie plutôt intéressante - ne me semble pas bonne. Elle n'en est pas moins cohérente avec l'option hologrammique de Mélenchon : la foi de la gauche dans la science et la technique est infinie. La question de la chose et de sa représentation a été résumée par la non-pipe de Magritte. L'hologramme n'en est qu'une illustration. Ce qui est derrière est plus inquiétant : l'extension infinie des droits n'aboutit-elle pas à la dictature du Droit et de la Science ?
Je ne suis pas un "posteur-euse". Je suis un homme. Libre.
[ Dernière édition du message le 06/02/2017 à 17:38:26 ]

Los Teignos

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 06/02/2017 à 17:50:55 ]

Soot_and_Stars

des sots de merde, des sauts de merde, des sceaux de merde ou alors des seaux de merde ?
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