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Editorial du 11 mars 2017 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 11 mars 2017 : commentaires

Vous serez ravis de l’apprendre : les choses vont beaucoup mieux pour les acteurs de l’industrie du disque si l’on en croit les chiffres publiés le 28 février dernier par le Syndicat National de l’Édition Phonographie (SNEP), avec une embellie sur ce marché telle qu’on n’en avait plus connue depuis quinze ans grâce au succès grandissant de l’écoute en streaming. Notez que j’ai bien parlé des acteurs, c’est-à-dire les labels, maisons de disques et producteurs divers, et non des artistes qui n’ont jamais figuré parmi ces derniers. Matière première : oui ! Combustible ? À la rigueur… Mais acteur ? Ne rêvons pas, étant donné que dans le référent industriel, l’acteur, c’est celui qui fait l’action pour l’actionnaire et personne d’autre.

Ce qu'il reste de l'artiste quand l'industrie passeIl est de bon ton de dire que tout cela est la faute du méchant streaming, mais ce serait oublier que Deezer comme Spotify reversent plus de 70% de leurs revenus aux ayants droit, loin devant le leader Youtube qui, dans la grande tradition Googlienne, fait tout ce qu’il peut pour en faire le minimum de ce côté. Comme le souligne le patron d’Apple Music dans des propos relatés par Nicole Vulser pour le Monde, Youtube génère en effet 40 % de la consommation planétaire de musique, mais seulement 4 % des revenus, tandis que Spotify représente 7 % des consommateurs, pour 24 % des revenus. Les proportions sont choquantes, mais sont presque en contradiction avec les nombreux témoignages d’artistes qui expliquent ça et là qu’ils ne gagnent rien avec Spotify et Deezer, quand les Youtubeurs confient que leurs revenus s’élèvent à peu près à 1000 euros par million de vues. Où est donc l’argent du streaming ? À qui profite donc le stream ? Pas à Spotify ni à Deezer qui sont déficitaires depuis des lustres, mais plus sûrement à ceux qui sabrent le champagne actuellement et qui détiennent aujourd’hui des parts dans les principales plateformes de streaming parce que c’est bien pratique pour trouver des arrangements en toute discrétion dans le dos (et même le bas du bas du dos) des artistes. Vous l’aurez donc compris : ce rapport du SNEP n’est pas spécialement une bonne nouvelle pour tout le monde.

À défaut de satisfaire les artistes, on consolera en revanche les plus catholiques d’entre eux avec ces propos étonnants du Pape François qui voudrait développer la formation musicale des prêtres pour que la musique et les chants de messe s’adaptent aux « langages artistiques et musicaux actuels ». L’idée est d’autant plus prometteuse qu’aux USA où musique populaire et culte ont toujours fait bon ménage, pas mal de grands artistes ont fait leurs débuts dans une église… Amen donc ? Amen !

Et parce qu’il va falloir équiper nos religieux, nous finirons avec les produits testés cette semaine : le compresseur pour guitare Zorg Oppressor, le casque audiophile Elear de Focal, et le synthé System-8 de Roland, accompagnés d’une belle cerise sur le gâteau : 52 tutoriels sur le Logic Pro X d’Apple, soit onze heures de contenu proposées par Anto. De quoi vous mettre sérieusement à la MAO si vous êtes du genre à croquer la pomme…

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

PS : que les Parisiens amateurs de synthés n’oublient pas que l’événement Space in Faders, initié par Star’s Music en partenariat avec Audiofanzine, se déroulera à partir de 13 heures cet après-midi. Moi, j'y serai.
PS 2 : que les e-chineurs et e-brocanteurs n’oublient pas : durant tout le mois de mars, Looper, le système de sécurisation des transactions de nos petites annonces, est accessible à moitié prix. Si quelque chose vous tente, c’est le moment…
PS 3 : Merci pour tous vos retours sur notre podcast et rendez-vous pour notre prochaine émission le 1er avril. D’ici là, n’oubliez pas de soumettre vos compos à lpdlp@audiofanzine.net.
PS 4 : Un grand merci à peupeu pour m'avoir signalé cet l'article de Nicole Vulser.

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

2
bonsoir ,

ouaip ! bien parlé los teignos . les artistes ne touchent rien . ou si peu , que c'est totalement ridicule . les gens qui rafflent la mise sur le dos des artistes sont et restent bien planqués . comme si ils n'existaient pas .

moi je dis ; faites vous presser en vinyle ( et pas le citron ) .

En france on a du pêt drôle , mais on a pas d'idées.

CANIGOU ...C'EST  FOU !!!

un jour ton tour viendra

3
Et il parait que ça se passe comme ça dans toutes les sociétés basées sur l'argent !!! Nous sommes le combustible
4
Glané parmi les commentaires de l'article cité en fin d'édito:
Pour obtenir le salaire moyen (160 000€) d'un employé de Spotify, un artiste doit avoir 288 Millons d'écoutes sur une chanson... Source: http://www.youredm.com/2016/05/27/288-million-streams-on-spotify-earns-you-their-average-employees-salary


Sans commentaire...

Comme il est dit dans l'article à terme, les musiciens et auteurs/compositeurs seront obligés d'avoir un "vrai" travail à coté pour simplement vivre.

Mais pas seulement les musiciens et auteurs/compositeurs. Toute la chaîne est impactée. Entre 2010 et 2014 je produisait (en Nouvelle-Calédonie) entre 10 et 12 albums par ans, sans compter les singles. Le studio était plein à l'année. Les pressages oscillaient entre 300 et 1800 pour les artistes les plus vendeurs. Aujourd'hui, quasiment plus rien: le presseur local a mis la clé sous la porte, moins de boulot pour les imprimeurs, le seul magasin de CD qui subsiste ne passera pas l'année. Les coupes budgétaires de la Culture ont mis fin aux aides pour les festivals, l'édition, et autres initiatives locales. Et moi j'ai pris un boulot et je ne renouvelle pas mon matos, malgré les nouveautés (ou resucées) incessantes et parfois alléchantes relayées par AF...
Quand aux retombées Sacenc (la Sacem locale), elles suivent la courbe descendante de manière exponentielle. Par contre leurs salaires tombent toujours, comme ceux des fonctionnaires de la Culture ou de l'Hadopi.


La musique fait vivre beaucoup de parasites.





...non, rien....

[ Dernière édition du message le 11/03/2017 à 04:10:05 ]

5
;)
x
Hors sujet :
off-topic
Quino ?

Le temps c'est cool...

6
Citation :
Pas à Spotify ni à Deezer qui sont déficitaires depuis des lustres


Ça devrait changer en 2017.

A ce propos, la semaine dernière j'écoutais une chronique sur France info à propos du streaming et je me disais que ça ferait un débat sympa sur AF et paf, l'édito arrive :bravo:

Donc, ici...
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/l-interview-eco-les-artistes-se-precipitent-dans-le-streaming_2060715.html

...une interview de Bruno Crolot, directeur France de Spotify.
On y apprend des tas de chiffres intéressants comme par exemple que le site présente 100 millions d'utilisateurs dans le monde (oui vous avez bien lu) dont 40 millions d'abonnés payants (à 5euros mensuels minimum...) avec une croissance énorme en devenir. Certes ils ont été déficitaires pendant 10 ans mais je ne suis pas trop inquiet pour eux...

Bref, une interview à écouter pour tous les musicos et même les autres, assurément!


Et merci pour l'édito/débat, jsuis sûr que ça va réagir :clin:

« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien

Mes photos ici

[ Dernière édition du message le 11/03/2017 à 07:58:42 ]

7
Et Tidal, vous n'en parlez pas ? Ils ne vont pas tarder à manger les autres vu leur catalogue et la qualité de la musique. Comment se comportent ils vis à vis des ayants droits ?
8
Attendez ! C'est d'accord, il y a les capitalistes d'un côté:non:, mais il y a les "streameurs" de l'autre:oops:. Personnellement, je ne "streame" pas, j'achète mes CD avec la pochette, et j'ai tout une collection de DVD. Que les gens me regarde en disant : pourquoi tu les regardes pas en streaming ?:oo::oo:
9
Hello,

Vous oubliez tout de même une chose principale pour les artistes.
Grace aux revenus du streaming, les labels et majors peuvent enfin faire des projections à courts et long termes, ce qui leurs permets de signer de nouveaux artistes, et d'investir plus sur leur développement.
Tout le monde si retrouve de plus en plus, et bien sûr l'artiste qui grâce à tout ca et surtout grâce au streaming, a plus d'expositions.
Il Est bcp moins dépendant du Media radio.
Quoi qu'en pense les artistes, leur avenir est au streaming, et encore plus les artistes hors formats Media.. Ceux qui paradoxalement se déchaînent contre ce nouveaux modele..



10
Ben alors Maf21-12 tu veux que je me mette au streaming ?;)

Je n'aime pas les supports virtuels, ceux qu'il faut racheter au bout de cinq changement d'ordinateur, ceux qui s'évaporent un matin, ceux que l'on perd sur une clef USB, je préfère les objets (même si le support CD n'est pas l'idéal), mais je ne suis pas nostalgique des vinyles, seulement le leur pochette.:-p

Au fait, le lien pour le compresseur ne fonctionne pas :8O:

[ Dernière édition du message le 11/03/2017 à 08:42:46 ]

11
Ah ah, Maurice, non c'est bon. Tu peux faire les deux :mdr:
12
Et oui, et en lisant ton petit pamphlet, je me suis dit "depuis quand ?" et je crains que ce soit depuis très longtemps... Mozart, Beethoven, Tchaikovsky ... avaient ils le train de vie des riches marchands... je ne crois pas et si ceux-là pouvaient parfois s'en approcher, ce n'était surement pas le cas des autres compositeurs, moins connus et surtout des musiciens qui étaient souvent à la fois paysans, artisans etc... pour avoir de quoi manger et se loger... J'ai l'impression que l'art paye dignement ses auteurs lorsque la spéculation s'en empare... (peinture, sculpture...) mais alors, l'art ne perd-t-il pas un peu sa trace ? De plus, c'est souvent à titre posthume et donc pour les descendants ! C'est donc décidé, à cause de toi, j'arrête la musique aujourd’hui (mais non, je plaisante !)

L’art ne se décrète pas… il se constate..

13
Super article comme d'habitude!

Je ne serai pas à Space in Faders cette après-midi because répète, mais je passerai demain.

Accepter qu'on n'sait pas, c'est déjà l'premier pas.

 

MUSICIENS ET PUBLIC, PROTEGEZ VOS OREILLES!

14
Citation de Maurice :
Attendez ! C'est d'accord, il y a les capitalistes d'un côté:non:, mais il y a les "streameurs" de l'autre:oops:. Personnellement, je ne "streame" pas, j'achète mes CD avec la pochette, et j'ai tout une collection de DVD. Que les gens me regarde en disant : pourquoi tu les regardes pas en streaming ?:oo::oo:


C'est louable mais moribond. Après libre à toi d'investir dans un support matériel amené à disparaître mais tu ne pourras pas l'éviter.
Et d'ailleurs le CD/DVD tel que support de stockage pour l'éternité a été remis en cause depuis longtemps puisqu'on s'est aperçu qu'au bout d'un moment les données se perdaient.

Et je n'ai jamais écouté autant de musique et d'artistes différents depuis que j'écoute en streaming. Le bonheur des suggestions en fonction de nos habitudes d'écoute, je trouve ça super.

« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien

Mes photos ici

15
Citation :
Et Tidal, vous n'en parlez pas ? Ils ne vont pas tarder à manger les autres vu leur catalogue et la qualité de la musique. Comment se comportent ils vis à vis des ayants droits ?


A ma connaissance, Tidal est un four total au point d'avoir licencié à tour de bras trois mois seulement après son lancement et la question est plutôt de savoir qui va le racheter. Apple ? Spotifiy ? Ou personne.

Citation :
les labels et majors peuvent enfin faire des projections à courts et long termes, ce qui leurs permets de signer de nouveaux artistes, et d'investir plus sur leur développement.


Oui et non. L'un des problèmes de la musique actuellement, c'est justement qu'il y a trop d'artistes qui veulent en vivre. Tout le monde veut une bouchée d'un gâteau qui n'est pas extensible à l'infini, de sorte que l'écrasante majorité des auteurs/compositeurs qui sont à la SACEM ne touchent que des pécadilles par exemple alors que le revenu moyen d'un sociétaire était bien meilleur dans les années 60. Ce n('est pas dû au piratage, juste au fait que tout le monde veut grimper sur le même radeau qui prend forcément de plus en plus l'eau.

De fait, l'industrialisation massive de la production musicale a conduit aux mêmes effets que l'industrialisation massive de l'agriculture en d'autres temps : une surproduction qui rend tout le système précaire.

Et je fais en outre bien confiance à Sony et Universal pour que leurs actionnaires soient les premiers bénéficiares de ces bons résultats, bien avant les artistes.

Citation :
Et je n'ai jamais écouté autant de musique et d'artistes différents depuis que j'écoute en streaming. Le bonheur des suggestions en fonction de nos habitudes d'écoute, je trouve ça super.


C'est le vrai progrès apporté par ces plateformes : avoir accès à la plus grande des médiathèques. Et il s'agirait de ne pas oublier qu'en diffusant les oeuvres de manière efficace, elles permettent à ces dernières d'accomplir leur vocation première qui est d'être entendue, car soulignons-le : la vocation première d'une oeuvre, ce n'est pas d'être vendue, c'est d'être écoutée.

Il s'agirait surtout aussi de ne pas oublier que sur nos chers CD et nos chers vinyles, la portion qui revient aux auteurs, compositeurs et interprètes est depuis des lustres absolument ridicule en rapport avec les montant prélevés par les maisons de disque et structure d'éditions. C'est assez drôle à la fin de voir les artistes râler sur le streaming quand cela fait 60 ans qu'ils se font racketer et en redemandent. Un peu comme une prositituée qui regretterait son ancien mac qui était moins violent... Il est surtout sidérant de voir que si les artistes touchent aussi peu sur le streaming, c'est précisément parce que les racketeurs se sont organisés pour que ce soit le cas.

Citation :
Comme il est dit dans l'article à terme, les musiciens et auteurs/compositeurs seront obligés d'avoir un "vrai" travail à coté pour simplement vivre.


A la fin, est-ce si choquant que cela ou n'avons nous pas au contraire vécu 60 ans de grand n'importe quoi avec le Music Business qui a transformé la fonction d'artiste en un métier, l'oeuvre d'art en un support de spéculation, au point de fabriquer de l'artiste comme on fabrique de l'arôme vanille pour les yaourts. Après tout, Baudelaire comme Mallarmé avaient un boulot. Je ne dis pas qu'être artiste n'est pas un travail (et même un éprouvant travail!), hein, mais je me demande si à la fin, l'Art a intérêt à ce qu'il soit un métier car, on ne sait plus trop si le but premier de certains musiciens est de faire de la musique ou d'en vivre. Et ça pose à la fois des problèmes de qualité (je pense que s'il n'y avait pas autant d'argent à se faire avec la musique, ce qu'on entend sur nos radios serait de meilleure qualité, comme on le voit avec la télévision : moins une chaîne a de budget, plus elle propose des choses intéressantes) comme de crédibilité : voir un Rage Against The Machine crier à la révolution contre le système alors qu'ils ont eux même accepté de devenir un produit bien digéré du système qu'ils dénoncent, c'est assez décalé, non ? Et on pourrait en dire autant de la plupart des artistes revendicatifs quel que soit le genre musical qui soit le leur.

Et quand bien même il serait souhaitable qu'être artiste soit un métier, avec un statut social, une sécu, du chômage, etc, il me semble en outre qu'il faille questionner la façon dont lui et ses prestataires gagnent leur argent, non sous forme de salaire pour un travail, mais sous forme de droit pour la diffusion d'une oeuvre, soit une rente. Et autant le droit moral est un fondement que je ne remettrais certainement pas en question, autant le droit patrimonial ne m'a jamais paru aller de soi sur quantité d'aspect parce qu'il abrite une véritable colonie de parasites qui gangrènent le système.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 11/03/2017 à 12:46:15 ]

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Citation :
Oui et non. L'un des problèmes de la musique actuellement, c'est justement qu'il y a trop d'artistes qui veulent en vivre. Tout le monde veut une bouchée d'un gâteau qui n'est pas extensible à l'infini, de sorte que l'écrasante majorité des auteurs/compositeurs qui sont à la SACEM ne touchent que des pécadilles par exemple alors que le revenu moyen d'un sociétaire était bien meilleur dans les années 60. Ce n('est pas dû au piratage, juste au fait que tout le monde veut grimper sur le même radeau qui prend forcément de plus en plus l'eau.

De fait, l'industrialisation massive de la production musicale a conduit aux mêmes effets que l'industrialisation massive de l'agriculture en d'autres temps : une surproduction qui rend tout le système précaire.

Et je fais en outre bien confiance à Sony et Universal pour que leurs actionnaires soient les premiers bénéficiares de ces bons résultats, bien avant les artistes.


C'est vrai mais tout de meme, la ou a la radio il n'y a que très très peut de places dans une playlist pour bcp trop d'artistes, le streaming propose des playlists avec bcp plus de titres, donc bcp plus de place pour des artistes non exposés, et quand on pense que le steaming prend doucement la place des radios, on imagine bien le positif de cette histoire dans quelques années, surtout quand il sera dispo partout, dans les voitures etc...
17
Tellement vrai !

[ Dernière édition du message le 11/03/2017 à 14:29:12 ]

18
@ Los Teignos:

Quand je citais l'article j'ai pris soin de mettre des guillemets à "vrai" travail pour souligner l'ironie de la chose. Je ne pense pas être le seul a qui il est arrivé de s'entendre dire, comme ma banquière: "vous êtes musicien? C'est bien. Mais votre vrai travail pour gagner votre vie c'est quoi?"
Je dis -ironie- et dans le genre j'enfonce le clou, car si on commence à se demander qui, dans nos sociétés, fournit un "vrai" travail, on peut mettre à la benne un sacré paquet d'improductifs. DJ, c'est un vrai métier? Philosophe? Présentateur télé? Acteur de télé-réalité ?Mieux vaut ne pas continuer la liste. ;-) Car alors on pourrait se rendre compte que dans ces catégories aussi on trouve beaucoup de personnes dont on peut se demander si le but de leur travail est la qualité de celui-ci ou simplement de leur rapporter des pépètes. Pourquoi devrait-on limiter ces considérations seulement à l'art?

Et j'ajoutais par la suite toute les catégories impactées par les changements de mains de l'industrie, car si la musique pratiquée en activité unique ne permet pas de nourrir son homme, pratiquée en amateur (donc comme activité secondaire), elle fait vivre beaucoup de monde autour d'elle. Les catégories de ceux qui en vivaient ne changent pas, et ce ne sont pas les producteurs, (au sens propre du mot: qui produit de la musique, donc le créateur). Les petits artistes et artisans du spectacle sont voués à disparaitre c'est ainsi, et ce n'est pas que la faute du streaming.

Quand à l'exemple de la télé, pardonne-moi de penser que le raisonnement est faussé à la base: Qu'est-ce qui empêche réellement les dirigeants d'une chaine à gros budget de proposer de la qualité? ça mérite d'y réfléchir deux secondes, non? Surtout que, si l'on considère que le streaming permet de faire émerger de nouveaux talents, ils ne devraient pas manquer de matière première.

...non, rien....

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Citation :
À défaut de satisfaire les artistes, on consolera en revanche les plus catholiques d’entre eux avec ces propos étonnants du Pape François qui voudrait développer la formation musicale des prêtres pour que la musique et les chants de messe s’adaptent aux « langages artistiques et musicaux actuels ». L’idée est d’autant plus prometteuse qu’aux USA où musique populaire et culte ont toujours fait bon ménage, pas mal de grands artistes ont fait leurs débuts dans une église… Amen donc ? Amen !


Si au final, c'est pour se retrouver avec un tiers des textes qui font des références béatifiantes ou simplement bêtifiante, suivant les convictions de chacun, on s'en passera... Une chanson sur trois aux US fait référence ou rend grâce à Dieu,quel que soit le contexte et le style musical. C'est valable évidemment pour le blues du mec qui vient de se faire larguer. Oh Lord Have a mercy down on me comme pour celui qui va acheter du lait, et celui qui conduit sa Ford Mustang chez le garagiste.... :facepalm: C'est collé dans leur esprit et leur façon d'écrire.

Si l'on devait traduire, ça ne passerait pas l'Atlantique. Vive la chanson à texte française. Et l'amour à la plage (aou cha-cha-cha)/Et mes yeux dans tes yeux (aou aou) / Baisers et coquillages (aou cha-cha-cha)/ Entre toi et le bleu (aou aou) :8)
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Pour la question du métier il y a deux choses opposées :
- le fait de devoir vendre peut effectivement conduire au sacrifice de la démarche artistique au profit de ce qui marche.
- le fait de pouvoir se consacrer presque entièrement à son art permet, à mon sens, d'atteindre une profondeur et une excellence qu'il est plus difficile d'atteindre quand on ne peut y consacrer que quelques heures par semaine.

Cela ne signifie pas qu'un professionnel sera forcément meilleur ou plus grand artiste qu'un amateur, mais une même personne en situation d'amateur ou de professionnel ne produira certainement pas les mêmes choses.
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Très bon éditorial, bravo ! J'adhère. . Je rejoins aussi Maurice Gentil sur le comment plus haut. Désolé je n'ai pas eu le temps de vous lire tous.. Pour moi, un point essentiel: tout est bon. Chaque évolution détient ses atouts . Mais attention. . Le streaming ne doit pas se substituer au support physique. Sinon ce sera la mort de la création. En effet le streaming est intéressant, ne serait-ce que pour faire connaitre un artiste, puis 10, 50 en peut de temps. Là c'est un outil fabuleux. . Mais c'est aussi dangereux pour l'artiste tout comme pour l'amateur passionné. Dans le sens ou ce nouvel outil est purement et simplement la représentation du "je consomme , je jette. Ou pire je zappe". Bref L'outil type du consumérisme. L'anti création. L'anti-créativité. Ce qui tue le "durable", et rend éphémère tout ce qui est créatif, réduisant la créativité en banalité, alors que la création doit être respectée, voire sacralisée. Et c'est là que nous sommes mal barrés les amis.
Le steaming est né d'une longue période d'interrogations de la part des Labels et majors, qui voulant toujours faire du fric et encore du fric, et ne savaient désespérément plus, il y a de cela encore 2 ou 3 ans, comment contrer enfin le piratage. Le but était bien de contrer le piratage. Même aujourd'hui ils ne sont pas sûr de la viabilité de leur streaming. Or de quoi est né le piratage?. Simplement du prix excessif des Vinyles et CD que ces mercantiles n'ont jamais voulu baisser. Jamais. pas à un moment. Alors résultat des courses, même si on ne le faisait pas, On a tous piraté avec le P2P comme Limewire. . Car marre de payer des sommes astronomiques. Puis chez certains c'est devenu une habitude. Un sport national. Là je ne cautionne pas. Mais Ce sport est-il enrayé? Non. Rien de plus facile de pirater sur YouTube, des titres par millions, dont la résolution est chaque jour meilleure.
Alors le streaming? Très simple. Le streaming est l'outil du consommer-jeter. Ceux qui prétendent que ce procédé est inévitable et de toute manière l'avant garde, le futur, que dis-je le présent inévitable, sont déjà as been. Car cela n'ira pas loin. Avec le streaming tu ne possèdes rien. Tu es sous perfusion permanente. Esclave d'un fournisseur. Si ce fournisseur dépose son bilan, ses serveurs seront dégagés, et tu n'auras plus rien. On le voit avec les livres en ligne. 10 plateformes pour se constituer un bibliotheque. Pour les films, idem.. De plus si une plateforme ferme. tu perds tous tes films engrangés sur leurs serveurs. De la daube illusoire.
De plus, Si demain, tu ne peux plus payer ton loyer, on te coupe internet, ou que tu décides de vivre dans un coin de montagne retirée, loin de tout, hors connecté, libéré de ta situation d'esclave sous perf, c'est mort, tu n'as plus rien. Par contre si tu n'es ni has been, ni fashion victim, mais tiens a garder ta discothèque qui est ta passion, ton bonheur de vivre, et surtout de pouvoir écouter toute ta vie la discographie intégrale de ton groupe préféré, sans avoir à débourser, et payer des factures qui vont grimper avec le temps, une seule solution:

Le vinyle. Il revient à grands pas. Les,DJ l'ont compris. C'est d'ailleurs grâce à eux. Tous les grands groupes sot ré-édités. Et là au passage tu vois la différence de qualité de son.. Tiens tiens, Une qualité qu'on avait oubliée... Quand aux artistes, ils l'ont compris, certains depuis toujours. . De Eric Clapton à Bruno Mars, vinyle obligé.. Un album = vinyle. le reste c'est maquette, Support mort né (CD) ou playlist (streaming). Oui, Ces artistes ont compris ce qui était le seul support dont on se délecte. Déjà, le vinyle n'est pas piratable. La formule intelligente : tu achètes la version vinyle et tu obtiens la version numérique pour ton lecteur MP3, ou stockage ordi/Tablette/Portable. Vinyle + numérique = musique à volonté, et surtout qui t'appartient.. Enfin et surtout Avec un livret et le nom des musiciens sur la pochette. Ce qu'on appelle "un album", alors qu'actuellement le mot "album", est erroné, galvaudé. .Sur une radio on entend ce matin " Untel a sorti un nouvel album". Faux mon pote. . Si ce n'est que du streaming le mot s'appelle une playlist, et non un album. Chez moi un album c''est une pochette avec illustration, et nom des artistes, voire paroles incluses. le reste, c'est du consumérisme. De la daube. Le parallèle est à faire avec le livre ou les journaux. Un livre numérique c'est bien dans le train quand tu voyages léger. Outil utile certes. Mais lorsque tu retrouves l'odeur du papier, tu bannis alors ce qui avait fait perdre tous les sens dont la nature t'as doté. Coté journal, le Canard Enchainé le défend bec et ongles. Un journal c'est du papier. Point.

Bon mais après tout, chacun est libre, de rester humain, vivant, libre, ou robot, mort vivant et esclave.. ;)

[ Dernière édition du message le 11/03/2017 à 22:13:34 ]

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CD, support mort-né ? Il a 35 ans le CD... Bon...
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Citation de Numiope :
CD, support mort-né ? Il a 35 ans le CD... Bon...
Comme le MIDI :-D

Streaming pour le monde connecté (et parfois abonné?) VS support physique pour le monde libre. C'est l'idée que je me fais. Je pratique les deux, mais tiens à garder le contrôle sur la musique que j'aime écouter.

Une petite discussion intéressante, initiée par petitsynthe : https://fr.audiofanzine.com/instrument-materiel-audio/forums/t.534769,pourquoi-achetez-vous-encore-des-cd.html

Mais je m'éloigne du sujet...
25
Citation de newjazz :
Super article comme d'habitude!

Je ne serai pas à Space in Faders cette après-midi because répète, mais je passerai demain.


x
Hors sujet :
Putain, j'avais lu sur leur event Facebook jusqu'au dimanche 12, mais c'était 6h du matin...
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Accepter qu'on n'sait pas, c'est déjà l'premier pas.

 

MUSICIENS ET PUBLIC, PROTEGEZ VOS OREILLES!