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Test du System-8 de Roland - Modèles grande taille

8/10

Plus de deux ans après le System-1, Roland enrichit sa gamme AIRA par le haut, avec un puissant synthé polyphonique capable de modéliser plusieurs ancêtres de la marque.

La série AIRA a fait des premiers pas en 2014. Un an plus tard, elle comp­tait déjà une boite à rythmes (TR-8), un séquen­ceur de basse (TB-3), un proces­seur vocal (VT-3), un synthé à multi-modé­li­sa­tions (System-1) et une table de mixage (MX-1). Sont ensuite appa­rus diffé­rents modules de synthèse et d’ef­fets (System-500), puis plus récem­ment une console DJ (DJ-808). Le System-1 a été décliné en version module 19 pouces, le System-1m. Il est capable d’ac­cueillir un logi­ciel addi­tion­nel modé­li­sant certains synthés d’an­tan de la marque : on a le choix entre le SH-101, le SH-2, le Promars et désor­mais le System-100. Il suffit pour cela de char­ger l’ap­pli­ca­tion dans la machine à partir d’une STAN, ce qui vient complé­ter le synthé VA inté­gré poly­pho­nique de 4 voix. Lors du test de 2015, nous avions salué la qualité de modé­li­sa­tion, surpre­nante par son niveau de détail et sa préci­sion ; nous avions toute­fois regretté la faible qualité du clavier et la poly­pho­nie réduite. Il manquait donc à la gamme une machine plus puis­sante, avec un vrai clavier et des modé­li­sa­tions poly­pho­niques vintage. C’est désor­mais chose faite avec le System-8, une version survi­ta­mi­née du System-1

Mise au green

À l’al­lu­mage du System-8, on se demande ce que serait la série AIRA sans la couleur verte. La machine s’illu­mine en vert élec­trique (cerclage des commandes acti­vées et LCD) et se met à cligno­ter lorsqu’elle passe en veille. La lumi­no­sité est heureu­se­ment para­mé­trable, ce qui rend le vert tout à fait accep­table, fina­le­ment.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (24631)

Autre élément emprunté à la série AIRA, la construc­tion à domi­nance plas­tique, ce qui rend la machine légère (moins 6 kg), mais moins robuste qu’une coque en métal. La partie du panneau située au-dessus du clavier est toute­fois consti­tuée de deux plaques en alu brossé peint assu­rant une bonne rigi­dité à la façade. Les commandes sont bien ancrées et agréables à manier. On dénombre 40 poten­tio­mètres (avec détente centrale pour ceux repré­sen­tant des valeurs bipo­laires), 14 curseurs linéaires (très fluides), 16 sélec­teurs rota­tifs (un peu mous du clic), 5 enco­deurs, 42 sélec­teurs mous éclai­rés (vert) et 16 grands sélec­teurs trans­pa­rents multi­co­lores (vert pomme Granny Smith ou Reinette suivant le mode programme ; bleu, blanc, rouge en mode séquen­ceur).

La partie supé­rieure de la façade est divi­sée en sections arpé­gia­teur, LFO, oscil­la­teurs, mixeur, enve­loppe de pitch, filtre, ampli et effets. En partie infé­rieure, on trouve le mode de jeu/édition, les réglages via menu (avec LCD 2 × 16 carac­tères et commandes de navi­ga­tion/entrée des données), le choix du moteur de synthèse, le séquen­ceur à pas et la sélec­tion des programmes. De quoi bien prendre en main la machine sous tous ses aspects ! À gauche du clavier, on trouve le bâton de joie typique de Roland, à savoir un pitch bend laté­ral et une modu­la­tion en pous­sant. Il est assi­gnable au pitch et au filtre (modu­la­tions directes et par le LFO) et grâce à quatre curseurs program­mables.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 17.JPG

Le clavier de 4 octaves est iden­tique à celui du JD-XA : un poil plus court que la moyenne (13 cm), il offre une très bonne réponse à la vélo­cité, mais pas d’af­ter­touch. Cela permet une machine compacte (88 × 36 × 11 cm), mais trop courte en mode split. On peut trans­po­ser très faci­le­ment par octave (-3 à +3) ou par demi-ton (-5 à +6), merci d’avoir prévu les deux, trop souvent oubliés par les construc­teurs. L’er­go­no­mie est bien pensée : commandes directes éclai­rées suivant le contexte (acti­va­tion en fonc­tion du plug-out), peu de fonc­tions de synthèse cachées, program­ma­tion intui­tive des pas du séquen­ceur via les boutons lumi­neux, mode manuel, modes Catch (seuil)/Direct (saut) pour les poten­tio­mètres, acti­va­tion de partie(s) sonore(s) pour le jeu ou la program­ma­tion… on comprend tout de suite !

La connec­tique est rassem­blée sur le panneau arrière : sortie casque (jack 6,35), sorties audio stéréo (2 jacks 6,35 symé­triques), entrées audio stéréo (jack 6,35) avec sélec­teur de gain (micro/ligne), sortie CV/Gate (jack 3,5) pour pilo­ter un synthé analo­gique, entrée Trig­ger (jack 3,5) pour déclen­cher les pas du séquen­ceur interne via un module analo­gique, entrées pour pédales (inter­rup­teur de main­tien et expres­sion conti­nue), lecteur de carte SD (programmes, OS), duo MIDI (Out commu­table en Thru par logi­ciel), port USB type B (MIDI et audio 44–48–88–96–192 kHz) après instal­la­tion d’un driver Windows 7/8/10 ou OS X 10.9/10.10/10.11/10.12), borne pour alimen­ta­tion (hélas) externe avec bloc au milieu et inter­rup­teur secteur. Il manque juste une entrée XLR pour le micro et des sorties sépa­rées pour chaque canal audio, vu que la machine est bitim­bra­le…

Prin­cipes géné­raux

Le Sytem-8 est un synthé à modé­li­sa­tion analo­gique poly­pho­nique de 8 voix et bitim­bral de 2×4 voix. Il est capable d’uti­li­ser jusqu’à 4 moteurs sonores diffé­rents (2 simul­ta­né­ment) : un moteur de base (System-8) et trois plug-out, à savoir des modé­li­sa­tions addi­tion­nelles à char­ger en mémoire. Chaque moteur inté­gré/chargé apporte 64 mémoires de programmes réins­crip­tibles, que l’on peut mélan­ger par 2 au sein de 64 mémoires de Perfor­mance. En plus de son moteur spéci­fique, le System-8 est livré avec une modé­li­sa­tion de Jupi­ter-8 et une modé­li­sa­tion de Juno-106, depuis l’OS 1.1. Il reste donc un empla­ce­ment libre pour accueillir d’autres moteurs option­nels, mais on peut aussi désins­tal­ler ces deux derniers pour libé­rer de la place, si besoin.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (40546)

Au moment où nous réali­sons ce test, on dispose de quatre plug payants option­nels pour le System-8, iden­tiques à ceux du System-1 : SH-101, SH-2, Promars et plus récem­ment le System-100. Le char­ge­ment se fait en USB à partir d’une STAN PC ou Mac ; il n’est pas possible d’uti­li­ser une carte SD, c’est bien dommage pour l’au­to­no­mie.

Chaque plug est à la fois un plug-in (formats VST ou AU) dans la STAN et un plug-out dans le System-8. Ceci est égale­ment vrai pour les moteurs System-8, JP-8 et Juno-106 qui sont dispo­nibles en plug-ins. Pour la descrip­tion et le son des moteurs SH-101, SH-2 et Promars, nous avons repris en très grande partie les para­graphes corres­pon­dants du test du System-1, puisque ce sont les mêmes programmes. Nous avons ajouté un nouveau para­graphe sur le plug System-100, indis­po­nible à l’époque où nous avions fait le test du System-1. Comme ça, c’est complet !

Moteur System-8 : contact

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (16258)

Le moteur System-8 est une évolu­tion du System-1, qui a lui-même évolué depuis notre test initial. Pour chacune des 8 voix, on a 3 oscil­la­teurs, 1 géné­ra­teur de bruit, 1 HPF, 1 filtre multi­mode, 3 enve­loppes et 1 LFO. Les 2 premiers oscil­la­teurs peuvent être accor­dés sur 2–4–8–16–32–64 pieds, par demi-ton et par centième de demi-ton. Leur pitch est modu­lable par une enve­loppe AD dédiée (quan­tité bipo­laire) et un porta­mento (perma­nent ou legato). Iden­tiques, les oscil­la­teurs tota­lisent 12 formes d’onde : dent de scie (2 types), impul­sion (2 types), triangle (2 types), dent de scie avec bruit, logique (empi­lage d’ondes), FM, FM avec synchro, voyelle et percus­sion (clic percu­tant).

Un para­mètre Color permet de modi­fier le contenu harmo­nique des ondes. Il s’agit de la largeur d’im­pul­sion (type 1) ou du désac­cor­dage d’ondes virtuelles empi­lées (type 2) pour les ondes en dent de scie, impul­sion et triangle. Il s’agit ensuite de la modu­la­tion audio pour les ondes en dent de scie avec bruit, logique, FM et FM synchro. Il s’agit enfin des formants pour l’onde voyelle et du déclin de la percus­sion pour la percus­sion. Le para­mètre Color peut être modulé par le LFO, les 3 enve­loppes ou le troi­sième oscil­la­teur (niveaux audio) ou réglé à la main.

Les deux oscil­la­teurs peuvent inter­agir de trois manières en même temps : cross modu­la­tion, synchro et modu­la­tion en anneau ; très complet ! Le troi­sième oscil­la­teur, plus pauvre (plutôt un super sub-oscil­la­teur), est capable de produire une onde en sinus ou triangle à 0/1/2 octaves sous la fonda­men­tale, avec un autre para­mètre Color (une sorte de filtrage ici) et un accor­dage fin sur plus ou moins une octave. Utile pour épais­sir le son ou modu­ler en audio. Enfin, le géné­ra­teur de bruit peut prendre la couleur blanche ou rose.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 10.JPG

Tout ce beau monde est mélangé avec préci­sion dans un mélan­geur (on s’en serait douté !) avant d’at­taquer le HPF statique, suivi du filtre multi­mode. Ce dernier est plus costaud que celui du System-1, puisqu’il dispose au total de 15 modes orga­ni­sés en 3 varia­tions. La première varia­tion comprend 6 filtres offrant une réso­nance plus subtile que ceux du System-1 : LPF 2–3–4 pôles et HPF 2–3–4 pôles. Le deuxième propose 6 filtres Side-Band héri­tés du V-Synth, avec lesquels on peut créer des effets de phase plus ou moins marqués à diffé­rentes bandes de fréquence, en conser­vant ou reje­tant le son d’ori­gine. On peut ajus­ter la fréquence et la largeur de bande. Enfin, la troi­sième varia­tion reprend les 3 LPF 2–3–4 pôles du System-1, plus agres­sifs. La fréquence de coupure peut être direc­te­ment modu­lée par une enve­loppe ADSR dédiée, le suivi de clavier et la vélo­cité (les deux premières modu­la­tions sont bipo­laires). La réso­nance est auto-oscil­lante.

En sortie de filtre, on trouve une section d’am­pli avec enve­loppe ADSR sépa­rée, réglage de Tone et action de la vélo­cité sur le volume. Pour les modu­la­tions, rappe­lons les trois enve­loppes (pitch, filtre, volume) et le LFO pré-assi­gné au pitch, au filtre et au volume. Ce dernier possède 6 formes d’ondes avec 3 varia­tions chacune. La première varia­tion est clas­sique : sinus, triangle, dent de scie, carré, S&H et aléa­toire. La deuxième varia­tion apporte une modu­la­tion lente de la fréquence du LFO avec un LFO esclave composé d’une onde en sinus oscil­lant 5 octaves en dessous de la fréquence prin­ci­pale (modu­la­tion de modu­la­tion) ; on trouve les 6 mêmes formes d’onde que dans la première varia­tion. La troi­sième varia­tion comprend des impul­sions réso­nantes, avec 6 fréquences de réso­nance, permet­tant de créer des ratchets plus ou moins rapides. Le LFO est doté d’un fondu d’en­trée et peut se synchro­ni­ser à l’hor­loge interne/MIDI. Son cycle peut être libre ou redé­clen­ché à chaque nouvelle note ; il peut lui-même redé­clen­cher les enve­loppes à chaque cycle. Enfin, on peut choi­sir le mode de jeu des voix : mono, unis­son et poly­pho­nique. Un seul LFO, pas de matrice de modu­la­tion, des routages limi­tés et souvent prédé­fi­nis par le construc­teur : trop simple ? Cela fait un bout de temps que Roland assume ce choix de simpli­cité au détri­ment de la puis­sance.

Moteur System-8 : allu­mage

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (27578)

Les premiers synthés VA se conten­taient souvent de simu­ler leurs ancêtres à tran­sis­tors, sans grande origi­na­lité. Aujour­d’hui, cela n’est plus suffi­sant pour s’at­ti­rer les faveurs des musi­ciens ou desi­gners sonores, d’au­tant que des solu­tions analo­giques abor­dables existent sur le marché. Le moteur du System-8 offre suffi­sam­ment d’ori­gi­na­lité, comme nous l’avons dit, pour sortir des sentiers battus ; c’est notam­ment le cas au sein même des oscil­la­teurs, dont les modèles les plus exotiques permettent d’em­prun­ter en partie les chemins de la FM, des textures hybrides, des conte­nus harmo­niques évolu­tifs, en modu­lant le para­mètre Color. Le moteur génère toute­fois pas mal d’alia­sing dans les ondes complexes à partir d’une certaine hauteur de pitch. Cela donne un côté bien crade, pas toujours très musi­cal, en tout cas ça sort des sentiers battus analo­giques en ajou­tant du bruit numé­rique. Les niveaux de sortie sont très élevés et nous n’avons pas eu besoin de renfor­cer le signal par la fonc­tion Boost ou le réglage de gain permet­tant +/-12 dB.

Côté filtres, on a égale­ment suffi­sam­ment de modes pour créer une grande variété de nappes planantes, avec des choses inha­bi­tuelles grâce aux filtres Side Band. On peut aussi varier le grain de la machine tout en restant sur le moteur de base, grâce aux diffé­rentes couleurs de filtre (System-8/System-1). Notons à ce sujet qu’un poten­tio­mètre de haute préci­sion assure un réglage nickel de la fréquence de coupure du filtre, sans aucun effet de pas, même à réso­nance maxi­male. D’ailleurs la plupart des commandes conti­nues sont enco­dées sur 256 valeurs. Les enve­loppes savent claquer, le System-8 n’est pas un synthé timide et effacé si on le souhaite ainsi. Il existe aussi un para­mètre permet­tant de faire varier l’âge de la machine, comprendre par-là simu­ler l’usure des compo­sants, créant des fluc­tua­tions et de l’in­sta­bi­lité (accor­dage, cali­brage entre les voix, bruits para­si­tes…). Nous avons trouvé son action trop timide. Il est mémo­risé avec chaque programme et fonc­tionne aussi sur les plug-out, avec des résul­tats diffé­rents suivant la machine émulée. Au passage, nous sommes tombés sur un bug lorsqu’on édite en mono : bouger un poten­tio­mètre tout en jouant des notes coupe le son ; rensei­gne­ment pris, c’est connu du construc­teur : à corri­ger ASAP, SVP !

SYS8 01 TBass
00:0000:37
  • SYS8 01 TBass 00:37
  • SYS8 02 Bass Res 00:21
  • SYS8 03 Saws 00:40
  • SYS8 04 EDM 01:11
  • SYS8 05 Strings 00:38
  • SYS8 06 EP 00:38
  • SYS8 07 Pad Arp 00:28
  • SYS8 08 Voc 00:20
  • SYS8 09 Brass 00:48
  • SYS8 10 Arp 00:25
  • SYS8 11 Sync 00:37
  • SYS8 12 Hybrid 00:35
  • SYS8 13 FM Bells 00:22
  • SYS8 14 Andes 00:30
  • SYS8 15 Slide FX 00:28

Arpèges et séquences

Chaque programme du System-8 peut mémo­ri­ser un accord, un arpège et une petite séquence. La mémo­ri­sa­tion d’ac­cord s’ef­fec­tue en appuyant sur la touche Chord Memory et en entrant les notes ensemble ou une par une (2 à 8). L’ac­cord est ensuite trans­posé au clavier sur toute la tessi­ture. L’ar­pé­gia­teur est très basique : 6 modes de jeu (haut, bas, alterné, le tout sur une ou deux octaves, donc rien d’aléa­toire), 6 divi­sions tempo­relles (1/4, 1/8, 1/16, 1/4T, 1/8T, 1/16T) et une fonc­tion Hold. Il s’ap­plique tel quel par défaut aux plug-out instal­lés, sauf quand le plug comprend son propre modèle d’ar­pé­gia­teur.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 05.JPG

Le séquen­ceur peut mémo­ri­ser jusqu’à 64 pas poly­pho­niques. Chaque pas contient un accord et des mouve­ments de commandes. On peut enre­gis­trer en modes pas-à-pas et temps réel. En pas-à-pas, on commence par entrer une note ou un accord (d’un coup ou en ajou­tant des notes à la première tant qu’on la main­tient) ; l’écran indique les notes entrées. Tant qu’on main­tient une note, on peut en profi­ter pour régler le temps de Gate ou le mouve­ment de commandes (jusqu’à quatre). Dès qu’on relâche toutes les notes, le pas est mémo­risé et le séquen­ceur passe au pas suivant. On peut lier des pas ou program­mer un silence. On peut aussi se rendre à n’im­porte quel pas pour l’édi­ter ou le suppri­mer.

En temps réel, on entre à la volée les notes et les mouve­ments des commandes. Mais où est le métro­nome ? Pas trouvé ! En lecture, on peut spéci­fier le premier et le dernier pas, déca­ler l’in­dex de lecture en conser­vant la longueur de séquence, muter certains pas, choi­sir une échelle tempo­relle (idem arpé­gia­teur), déter­mi­ner le sens de repro­duc­tion (avant, arrière, alterné, pas pairs en avant/pas impairs en arrière, aléa­toire, déclen­ché au clavier), défi­nir un temps de Gate global et ajou­ter du Shuffle (posi­tif ou néga­tif). On peut trans­po­ser la séquence par demi-ton sur plus ou moins une octave en appuyant sur le bouton Edit/Disp et la touche souhai­tée (C3 à C5, mais pas au-delà). On peut assi­gner le déclen­che­ment des pas à une source externe (genre synthé modu­laire ou séquen­ceur analo­gique) via l’en­trée prévue à cet effet. Les 16 touches lumi­neuses multi­co­lores permettent de connaître l’état des pas : curseur bleu en lecture, rouge en enre­gis­tre­ment, vert pour les pas acti­vés, blanc pour les pas mutés. Sympa !

Effets et voco­deur

Plus costaud que le System-1, le System-8 propose six effets internes : trois par programme pour les sons internes, deux sur l’en­trée audio et un voco­deur. Certains para­mètres des effets de programme sont acces­sibles en façade (en géné­ral, le choix de l’ef­fet, la quan­tité de modu­la­tion et le niveau), les autres via le menu. Commençons par les effets de programme, sauve­gar­dés avec chaque son.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 16.JPG

Le premier est un effet d’in­ser­tion, propo­sant diffé­rents types de satu­ra­tion (over­drive, distor­sion, métal, fuzz, crusher, qui font bien le travail de destruc­tion plus ou moins massive qu’on leur demande) et un phaser (un peu terne) ; on peut en régler le grain et la quan­tité de modu­la­tion (vitesse sur le phaser). Le deuxième effet de programme est un délai/chorus offrant six algo­rithmes : délai mono, délai ping pong, chorus clas­sique, élar­gis­seur stéréo (type dimen­sion D), flan­ger, combi­nai­son délai mono -> chorus. On trouve entre 5 et 12 para­mètres par effet, avec de très bons résul­tats dans le prolon­ge­ment de la partie synthèse. Le troi­sième effet est une réverbe à six algo­rithmes : ambiance de proxi­mité, pièce, hall 1, hall 2, plaque et modu­la­tion. Par le menu, on peut régler le temps, le niveau, le temps de pré-délai, la coupure des basses/hautes fréquences réver­bé­rées, la densité et le niveau du signal direct. Ces réverbes sont soignées, pas du tout métal­liques et sans effet de bouclage désa­gréable. Là encore, ce n’est pas un effet gadget. Dommage toute­fois qu’on ne puisse modu­ler les para­mètres en temps réel.

Nous avons dit que l’en­trée ligne pouvait être envoyée dans deux effets. Ces derniers sont indé­pen­dants des effets de programme. Ils disposent des mêmes réglages que les sections de délai/chorus et réverbe des effets de programme. On peut les utili­ser en effet système (globaux pour tous les sons) ou les sauve­gar­der dans chaque Perfor­mance. Enfin, on trouve un effet de voco­deur utili­sant l’en­trée ligne comme signal de modu­la­tion et le programme en cours comme signal porteur : on peut régler fine­ment le déca­lage de formants (graves <-> aigus), le volume des consonnes (pour amélio­rer l’in­tel­li­gi­bi­lité du discours en lais­sant passer les consonnes de l’en­trée ligne), la balance entrée/voco­deur et la source porteuse interne (programme(s) de partie infé­rieure, supé­rieure ou les deux). En compa­rai­son avec l’ex­cellent VP-03, nous avons trouvé le voco­deur du System-8 assez quel­conque et brouillon sur la voix, ce qui le cantonne aux effets spéciaux ou boucles ryth­miques.

Plug Jupi­ter-8 (installé)

Déve­loppé sur le Boutique JP-08, le System-8 intègre de base la modé­li­sa­tion du Jupi­ter-8, sorti par la marque en 1981 et chro­niqué dans nos colonnes. D’ailleurs, les 24 derniers programmes livrés avec la machine sont des repro­duc­tions réus­sies des programmes d’ori­gine du JP-8. Nous avons pu compa­rer leur excel­lente qualité et leur compor­te­ment conforme au modèle. Nous retrou­vons un synthé poly­va­lent, aussi à l’aise dans les basses, les nappes et les cuivres, que dans les strings, les leads et les grosses synchro. Des VCO discrets, un filtre passe-bas très linéaire (certains disent « trop parfait » ou « trop neutre » ou « dépourvu de carac­tère », passons…), des enve­loppes qui claquent… Le plug resti­tue le compor­te­ment du JP-8 avec une grande fidé­lité. Nous avions pu appré­cier cette poly­va­lence et cette couleur sonore carac­té­ris­tique sur le JP-08, nous les retrou­vons ici avec plai­sir et une poly­pho­nie double.

JP8 16 Bass1
00:0000:55
  • JP8 16 Bass1 00:55
  • JP8 17 Bass2 00:18
  • JP8 18 Glide 00:33
  • JP8 19 Strings 00:34
  • JP8 20 Brass 00:23
  • JP8 21 Poly 00:35
  • JP8 22 Square 00:36
  • JP8 23 Trump 00:25
  • JP8 24 PWM 00:23
  • JP8 25 Sync 00:25

Le plug reprend les 44 para­mètres de synthèse et d’ar­pèges du JP-8, auxquels il apporte quelques fonc­tions supplé­men­taires. Le son est généré par 2 oscil­la­teurs accor­dables de 2 à 64 pieds (par octave pour le premier et en plus par demi-ton pour le second), avec Detune, Cross Modu­la­tion (pour géné­rer des effets spéciaux métal­liques) et synchro­ni­sa­tion.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (98018)

Les deux oscil­la­teurs offrent 6 formes d’onde : sinus, triangle, dent de scie, impul­sion variable, carré et bruit blanc. Les largeurs d’im­pul­sion peuvent être modu­lées par le LFO, les enve­loppes ou encore réglées à la main. Le pitch (de chaque oscil­la­teur ou des deux) peut égale­ment être modulé par le LFO ou l’en­ve­loppe de filtre. Les deux oscil­la­teurs sont dosés puis entrent dans un filtre passe-haut statique, suivi d’un filtre passe-bas réso­nant de 2, 3 ou 4 pôles (mode 3 pôles supplé­men­taire par rapport au JP-8), qui s’ar­rête à la limite de l’auto-oscil­la­tion, comme sur le JP-8. La fréquence de coupure peut être modu­lée par le LFO, l’une des deux enve­loppes et le suivi de clavier. La résul­tante passe alors dans un ampli, dont on peut régler le volume et la modu­la­tion par le LFO (bipo­laire). Ce dernier est assez basique, avec réglage de la vitesse, du délai et de la forme d’onde parmi 6 possi­bi­li­tés : sinus, triangle, dent de scie, carrée, aléa­toire (2 types).

Les deux enve­loppes sont des ADSR bien pêchues, qui ont la parti­cu­la­rité de pouvoir suivre le clavier si on le souhaite, fonc­tion rare, mais pour­tant bien utile. L’ar­pé­gia­teur origi­nel n’a pas été oublié, avec ses 4 motifs (haut, bas, alterné, aléa­toire) et son action sur 1 à 4 octaves. Les modes de jeu des voix sont aussi repro­duits : poly1, poly2 (enve­loppes redé­clen­chées), mono et unis­son. Signa­lons que la vélo­cité peut agir sur le filtre et le volume, contrai­re­ment au JP-8 qui en est dépourvu. Les effets sont égale­ment conser­vés tels que dans le moteur sonore System-8.

Plug Juno-106 (installé)

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (23791)

Déve­loppé sur le Boutique JU-06, le System-8 intègre de base la modé­li­sa­tion du synthé Juno-106, sorti par la marque en 1984. Tout comme pour le plug-out du Jupi­ter-8, les 24 derniers programmes livrés avec le plug sont des repro­duc­tions là encore très fidèles des programmes d’ori­gine du Juno-106. On a tout de suite de quoi se mettre sous la main, avec des sons direc­te­ment utili­sables, sans retouche. Comme sur le JU-06, on appré­cie les sections de cuivres ou les poly­synths avec ce fameux chorus à deux posi­tions très typées 80, que ce soit filtre ouvert ou fermé avec une attaque d’en­ve­loppe carac­té­ris­tique. Quelques nappes planantes douces sont montées à bord, tout comme des orgues qui permettent d’ap­pré­cier la pêche de l’en­ve­loppe sur les attaques percus­sives. Un peu plus loin, on s’amuse avec les impul­sions à largeur variable : onde carrée acidu­lée stricte, beaux strings avec modu­la­tion de LFO embel­lis par le chorus (déci­dé­ment très réussi, y compris le souffle modé­lisé que l’on peut heureu­se­ment anéan­tir comme par magie), leads avec la largeur d’im­pul­sion qui se balade d’une note à l’au­tre… Le plug du Juno-106 permet égale­ment des basses puis­santes, aussi bien rondes, réso­nantes que grasses avec sub-oscil­la­teur. Il est moins à l’aise sur les effets spéciaux, hormis un peu de vent ou un LFO oscil­lant dans l’au­dio…

J106 26 Funk Bass
00:0000:25
  • J106 26 Funk Bass 00:25
  • J106 27 Bass1 00:50
  • J106 28 Bass2 00:50
  • J106 29 Poly1 00:39
  • J106 30 Poly2 00:38
  • J106 31 Saws 00:37
  • J106 32 Pad1 00:26
  • J106 33 Pad2 00:25
  • J106 34 House Stabs 00:33
  • J106 35 PWM 00:19

Le Juno-106 est un synthé analo­gique très basique à 24 para­mètres éditables, permet­tant d’al­ler droit au but. Le son est généré par un oscil­la­teur accor­dable sur 2–4–8–16–32–64 pieds, accom­pa­gné d’un sub-oscil­la­teur carré à l’oc­tave infé­rieure et d’un géné­ra­teur de bruit blanc. L’os­cil­la­teur peut géné­rer simul­ta­né­ment une impul­sion à largeur variable et une dent de scie. Il n’y a donc pas d’in­ter­ac­tions d’os­cil­la­teurs (vu qu’il n’y en a qu’un). Le pitch peut être modulé par le LFO, alors que la largeur de l’im­pul­sion peut être modu­lée par le LFO ou l’une des deux enve­loppes (bipo­laire), avec mode manuel sur la PW.

Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 11.JPG

Sur le System-8, le mixeur d’os­cil­la­teurs permet de doser fine­ment l’onde en dent de scie, l’onde impul­sion, le sub-oscil­la­teur et le bruit. Le tout passe ensuite dans un filtre passe-haut statique (ici à réglage continu), suivi d’un filtre passe-bas réso­nant de 4 pôles, capable d’en­trer en auto-oscil­la­tion. La fréquence de coupure peut être modu­lée par le LFO, l’en­ve­loppe et le suivi de clavier (modu­la­tions bipo­laires). La résul­tante passe alors dans un ampli, dont on peut régler le volume et la source de modu­la­tion (gate ou enve­loppe). Le LFO est plus que basique (une seule onde en sinus), avec réglage de la vitesse (jusqu’au début de l’au­dio) et du délai. Pour l’en­ve­loppe, Roland a eu l’ex­cel­lente idée de conser­ver ici les deux enve­loppes dispo­nibles, assi­gnées sépa­ré­ment au filtre et à l’am­pli. On peut toute­fois bascu­ler en mode à une seule enve­loppe et gate sur le VCA, comme sur le Juno-106. En revanche, rien sur le pitch.

Pour les effets, on retrouve la modé­li­sa­tion des deux posi­tions de chorus du Juno-106 dans le premier multief­fets. Comme déjà dit, on peut même régler (et suppri­mer) le niveau de bruit modé­lisé sur le chorus de l’an­cêtre ! Notons que les deux effets de chorus se substi­tuent aux effets métal et fuzz du System-8, les autres effets étant toujours dispo­nibles sur le plug. Tout comme sur le plug du JP-8 et contrai­re­ment au Juno-106 vintage, la vélo­cité peut agir sur le filtre et le volume. L’ar­pé­gia­teur du moteur du System-8 est aussi conservé, merci !

Perfor­mances à deux

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (38726)

Nous avons dit que le System-8 était bitim­bral. Dans une Perfor­mance, en plus du mode Single, il peut fonc­tion­ner en mode Dual. Dans ce cas, la machine génère deux parties de 4 voix maxi­mum (1 voix sur les modèles option­nels mono), dont on peut régler la tessi­ture à la note près. Ceci permet de jouer des zones sépa­rées et/ou empi­lées. Étant donné que chaque ensemble de 4 voix (ou 1 suivant modèle) est généré par un DSP qui a besoin de toutes les ressources, on ne peut hélas pas venti­ler la poly­pho­nie diffé­rem­ment (genre 2+6 ou 1+7). Pour chacune des deux parties, on choi­sit le modèle et son programme, puis on règle le niveau, le pano­ra­mique, la tessi­ture, l’ac­cor­dage (par octave, demi-ton, fin), la récep­tion des contrô­leurs physiques (pitch bend, pédales) et le canal MIDI.

On doit défi­nir laquelle des deux parties produit l’ar­pège et pour quelle(s) partie(s) il est activé, dommage. En revanche, chaque partie conserve son séquen­ceur à pas tota­le­ment indé­pen­dant de l’autre, une excel­lente nouvelle. Chaque partie conserve égale­ment ses para­mètres d’ef­fets, eux aussi tota­le­ment indé­pen­dants, tels que program­més en mode Patch. Excellent !

On peut modi­fier les para­mètres de synthèse d’une partie dans son contexte de Perfor­mance. Mais quand on mémo­rise une Perfor­mance, on mémo­rise l’as­si­gna­tion des programmes aux parties, pas leurs para­mètres de synthèse. Autre­ment dit, modi­fier un programme en mode Patch modi­fie la manière dont il sonnera dans la Perfor­mance. Et pour conser­ver une Perfor­mance telle que l’on a modi­fié les para­mètres de synthèse des parties, il faut sauve­gar­der les programmes indé­pen­dam­ment en mode Patch, en plus de la Perfor­mance. Cela peut sembler limité, mais n’ou­blions pas que l’on a le lecteur de cartes SD inté­gré pour créer des backups que l’on peut ensuite restau­rer en toute auto­no­mie.

Plug System-100 (option­nel)

Le System-100 est un ensemble semi-modu­laire datant de 1975. Il est composé d’un synthé (Model-101), d’un expan­deur (Model 102), d’un mixeur (Model 103), d’un séquen­ceur (Model 104) et de deux enceintes (Model 109). Le plug System-100 reprend les deux premiers modules de synthèse. C’est une appli­ca­tion payante. Comme tous les plug-out de synthés mono sur System-8, le moteur reste mono, sans libé­rer de poly­pho­nie pour les autres moteurs. Ici, nous dispo­sons des modules suivants : deux VCO, un bruit, un modu­la­teur en anneau, un mélan­geur, un VCF, un VCA, un porta­mento, deux LFO, un S&H, deux enve­loppes, des effets et des entrées/sorties de modu­la­tion. Les VCO peuvent géné­rer des ondes en dent de scie, impul­sion variable ou triangle ; on peut les accor­der de 2 à 64 pieds, avec désac­cor­dage par demi-ton et fin. Le pitch de l’un ou des deux VCO peut être modulé par un LFO ou le Glide. La largeur d’im­pul­sion de chaque onde impul­sion peut être modu­lée par les LFO, les enve­loppes, le Glide ou réglée à la main. Le VCO peuvent être synchro­ni­sés (2 types) ou passer par un modu­la­teur en anneau. S’ajoute un géné­ra­teur de bruit blanc ou rose. Les quatre sources sont dosées dans un mélan­geur puis attaquent le filtre : HPF statique, puis LPF réso­nant. On peut modu­ler la fréquence de coupure par un LFO, une enve­loppe et le suivi de clavier (modu­la­tions toutes bipo­laires). Réglée au maxi­mum, la réso­nance fait entrer le filtre en auto-oscil­la­tion. Puis le VCA, avec modu­la­tion par le LFO et une seconde enve­loppe. Un réglage de tona­lité (EQ simple) est de la partie. En sortie audio, on trouve un phaser, un délai et une réverbe.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (18571)

Sur le plan des modu­la­tions, on a un S&H (avec entrées multiples et Lag), 2 LFO (5 formes d’onde dont une aléa­toire, vitesse pouvant atteindre l’au­dio) et 2 enve­loppes ADSR (avec trig­ger clas­sique, gate ou par le LFO). Les modules du synthé peuvent égale­ment être recon­nec­tés. Une matrice de modu­la­tion repré­sente les connexions entre modules. On peut relier 14 sources à 15 desti­na­tions (sans réglage de quan­tité). Une source peut modu­ler plusieurs desti­na­tions, mais une desti­na­tion ne peut être modu­lée que par une source. Les sources sont le S&H, les 2 LFO, les 2 enve­loppes, les 2 VCO, le bruit, le modu­la­teur en anneau… donc de l’au­dio ! Les desti­na­tions concernent à peu près tous les modules, y compris le phaser. À noter que certains routages sont prédé­fi­nis, mais peuvent être provi­soi­re­ment substi­tués.

La chaîne audio est déjà connec­tée : sources vers mixeur vers filtres vers ampli vers effets. Tous les para­mètres éditables sont repris dans le plug-out envoyé dans le System-8 ; toutes les commandes ne sont toute­fois pas direc­te­ment éditables en façade, mais se retrouvent dans le menu : il s’agit de certains éléments du S&H, du LFO2 et la matrice de modu­la­tion. On perd un peu en ergo­no­mie, mais cela ne se passe pas trop mal quand même. En tout cas, on appré­cie de pouvoir se passer du PC en conser­vant l’ac­cès à tous les para­mètres.

Le System-100 est sans doute le plug-out le plus diffé­rent de tous les autres, au plan sonore comme au plan de la synthèse. Pour ceux qui trouvent les trois moteurs de base poly­pho­niques trop clas­siques, il apporte ce grain parti­cu­lier et cette folie sonore presque rafrai­chis­sante malgré son âge : des drones évolu­tifs, des effets spéciaux chao­tiques, des bruits innom­ma­bles… sans oublier d’énormes basses hyper grasses ou des leads tran­chants. La filia­tion avec le modèle origi­nel est indé­niable, même si nous n’avions pas de System-100 vintage sous la main pour compa­rer en direct. Nous avons toute­fois trouvé un peu d’agres­si­vité numé­rique dans les modu­la­tions audio extrêmes, puisque la machine en est large­ment capable par sa modu­la­rité, contrai­re­ment aux autres plug-out à ce jour. Quand on exagère dans l’au­dio, le synthé se met à gargouiller dans tous les sens…

SYS100 36 Deep Bass
00:0000:22
  • SYS100 36 Deep Bass 00:22
  • SYS100 37 And Sub 00:24
  • SYS100 38 Audio Bass 00:33
  • SYS100 39 Lead1 00:33
  • SYS100 40 Lead2 00:32
  • SYS100 41 Whistle 00:23
  • SYS100 42 Arpeg 00:38
  • SYS100 43 Vortex 00:30
  • SYS100 44 Satel­lite 00:37
  • SYS100 45 Drone 00:45

Plug SH-101 (option­nel)

Le SH-101 est un synthé mono datant de 1982, que l’on pouvait utili­ser à plat ou en bandou­lière, avec un petit acces­soire de contrôle pouvant s’ajou­ter à main gauche (le fameux Modu­la­tion Grip). Il possède un son plas­tique bien « cheesy » très recon­nais­sable, avec son VCO, son sub-oscil­la­teur, son unique filtre, son unique enve­loppe et son petit LFO, tout cela animé par un arpé­gia­teur et un séquen­ceur program­mable. Le plug SH-101 était au départ livré de base avec le System-1 jusqu’à une certaine date, ce n’est plus le cas aujour­d’hui. Lorsqu’il est activé sur le System-8, tous les contrôles non assi­gnés s’éteignent (ou sont réduits). Mais certains n’ont plus les mêmes fonc­tions : par exemple dans le mixeur, les commandes qui servaient à doser le niveau des oscil­la­teurs ajustent main­te­nant les formes d’ondes indi­vi­duelles. Il faudra donc mémo­ri­ser ces petits détails pas si anodins.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (15836)

Au menu, on trouve un oscil­la­teur capable de géné­rer simul­ta­né­ment une rampe et une impul­sion à largeur variable. Il est accor­dable de 2 à 64 pieds. Un sub-oscil­la­teur vient complé­ter le tout, à l’oc­tave infé­rieure (onde carrée) ou à deux octaves infé­rieures (onde carrée ou rectangle). La largeur d’im­pul­sion peut être modu­lée par les 2 enve­loppes, le LFO ou réglée manuel­le­ment. Un géné­ra­teur de bruit rose s’ajoute au mixeur, avant que tout ce petit monde parte attaquer le filtre passe-bas réso­nant. La fréquence de coupure est modu­lable par le suivi de clavier, une enve­loppe ADSR dédiée (bipo­laire) et le LFO. Ce dernier, qui offre 4 ondes cycliques et une onde aléa­toire, peut aussi modu­ler le pitch ; on peut lui substi­tuer le géné­ra­teur de bruit.

En sortie, l’am­pli dispose d’une enve­loppe ADSR sépa­rée (ce que n’a pas le SH-101 origi­nel), redé­clen­chée par les touches ou le cycle du LFO (libre). Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-8. Le son obtenu est vrai­ment carac­té­ris­tique : les quali­fi­ca­tifs qui viennent à l’es­prit sont plas­tique, aigre­let, acidulé (surtout quand on pousse la réso­nance du filtre). La réponse des commandes est parfai­te­ment limpide, notam­ment la fréquence de coupure du filtre qui est très lisse (on pour­rait dire lissée). Avec un son très parti­cu­lier, le plug SH-101 est donc un bon complé­ment aux moteurs inté­grés.

SH 101 01
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  • SH 101 01 00:36
  • SH 101 02 00:56
  • SH 101 03 00:38
  • SH 101 04 00:34
  • SH 101 05 00:42

Plug SH-2 (option­nel)

Le SH-2 est un synthé mono­dique à 2 VCO et 1 Sub-VCO produit à partir de 1978, que l’on entend souvent sur les premiers titres de New Wave. Très simple d’em­ploi, il est carac­té­risé par de grosses basses épaisses, obte­nues lorsqu’on désac­corde les 2 VCO et qu’on active le Sub-VCO. Le plug SH-2 est une appli­ca­tion payante. Tout comme les autres appli­ca­tions, elle peut tour­ner en plug-in sur les STAN compa­tibles ou en plug-out auto­nome dans le System-8. Tech­nique­ment, il s’agit d’une fidèle modé­li­sa­tion du modèle vintage, enri­chie en possi­bi­li­tés de modu­la­tion. L’unique voix est consti­tuée de 2 oscil­la­teurs à 3 formes d’ondes (rampe, impul­sion ou sinus pour le premier ; rampe, impul­sion et bruit blanc pour le second), auxquels on peut ajou­ter un sub-oscil­la­teur (onde carrée à –1 octave). La plage d’ac­cor­dage est éten­due de 2 à 64 pieds, avec accor­dages gros­sier et fin pour le second oscil­la­teur. La largeur de l’onde impul­sion est modu­lable par un tas de sources (sub-oscil­la­teur, 2 enve­loppes, Auto­bend, LFO) ou à la main. Les oscil­la­teurs ne peuvent par contre pas inter­agir.

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (81379)

Un mixeur permet de doser les 2 oscil­la­teurs et le sub-oscil­la­teur avant d’at­taquer un unique filtre passe-bas réso­nant, comme sur le SH-2 origi­nel. La fréquence de coupure est modu­lable par le suivi de clavier, le LFO ou l’en­ve­loppe dédiée (modu­la­tions toutes bipo­laires). Contrai­re­ment au SH-2 vintage, on peut cette fois utili­ser 2 enve­loppes ADSR distinctes, redé­clen­chées par le jeu ou le cycle du LFO. Ce dernier possède un délai, 4 formes d’onde basiques et un mode aléa­toire ; son cycle est unique­ment libre.

Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-8. Le son obtenu est gros, gras, percu­tant, brut, sur toute la tessi­ture. On tire rapi­de­ment d’ex­cel­lentes basses gras­souillettes avec filtre ouvert, des pads à la quinte évoca­teurs, avec filtre médium et réso­nance légère, ainsi que de beaux leads coupant dans le mix, filtre ouvert comme fermé. Le plug SH-2 complète très bien les moteurs inté­grés, avec un carac­tère sonore très diffé­rent.

SH 2 01
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  • SH 2 01 00:40
  • SH 2 02 00:27
  • SH 2 03 00:12
  • SH 2 04 00:24
  • SH 2 05 00:42

Plug Promars (option­nel)

Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (61275)

Le Promars est un synthé mono­dique à 2 VCO et 2 Sub-VCO produit à partir de 1979, souvent décrit (en partie à tort) comme un JP-4 à une voix. Il est carac­té­risé par un son puis­sant et gras, obtenu lorsqu’on désac­corde les 2 VCO. Il béné­fi­cie de 8 empla­ce­ments mémoires (figées une fois sauve­gar­dées), d’où le terme « Compu­pho­nic » séri­gra­phié en façade. Le plug Promars est une appli­ca­tion payante. Tout comme les autres appli­ca­tions, elle peut tour­ner en plug-in sur les STAN compa­tibles ou en plug-out auto­nome dans le System-8. Il s’agit d’une modé­li­sa­tion très fidèle du modèle vintage, avec quelques fonc­tion­na­li­tés addi­tion­nelles. L’unique voix est consti­tuée d’un double oscil­la­teur à 2 formes d’ondes (rampe ou impul­sion), auxquelles on peut ajou­ter un double sub-oscil­la­teur (onde carrée). On peut accor­der les oscil­la­teurs sur une plage éten­due de 2 à 64 pieds, avec 2 niveaux de Detune program­mables pour le second oscil­la­teur (comme sur le Promars origi­nel). Le LFO peut agir sur le pitch ou la largeur de l’onde impul­sion, cette dernière étant égale­ment réglable manuel­le­ment ou pilo­table par 2 enve­loppes ADSR.

La section mixeur (nouvelle par rapport au Promars origi­nel) permet de mélan­ger les 2 oscil­la­teurs à un géné­ra­teur de bruit blanc. Le signal passe alors dans un HPF statique puis un LPF dyna­mique réso­nant, dont la fréquence de coupure peut être modu­lée par le suivi de clavier, un LFO et une enve­loppe ADSR dédiée (les modu­la­tions du LFO et de l’ADSR sont bipo­laires). L’am­pli dispose de sa propre enve­loppe ADSR. Le LFO possède 4 formes d’onde basiques et un mode aléa­toire ; son cycle peut être libre ou redé­clen­ché.

Ici encore, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-8. Des basses et infra­basses solides, un filtre très effi­cace, des leads inci­sifs, une réponse limpide des commandes, peu de fiori­tures (pas d’in­ter­mo­du­la­tions d’os­cil­la­teurs), voilà qui carac­té­rise le son du Promars, là encore bien complé­men­taire aux autres modé­li­sa­tions. Tiens, on attend toujours la modé­li­sa­tion poly­pho­nique du JP-4 !

ProMars 01
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  • ProMars 01 00:41
  • ProMars 02 00:36
  • ProMars 03 00:36
  • ProMars 04 00:14
  • ProMars 05 00:33
 

Conclu­sion

Nous voici arri­vés au moment de conclure ce test un peu long. Nous avons en tout premier lieu appré­cié la qualité sonore du System-8 et l’ex­pé­rience de program­ma­tion qu’il offre, avec ses commandes contex­tuelles direc­te­ment acces­sibles. Il repré­sente une évolu­tion incré­men­tale de la modé­li­sa­tion ACB maison, ajou­tant des fonc­tion­na­li­tés au moteur de base tout en inté­grant les briques déve­lop­pées sur le System-1 et les synthés Boutique. Il profite égale­ment d’une section d’ef­fets duale de qualité, sans oublier l’ar­pé­gia­teur et le séquen­ceur à pas. Niveau son, il rapproche la moder­nité du moteur System-8 et le retour aux sources à la sauce 70s & 80s avec des plug très réus­sis, dont ceux inté­grés du JP-8 et du Juno-106. Nous aurions toute­fois aimé une poly­pho­nie plus géné­reuse, une allo­ca­tion dyna­mique des voix, des possi­bi­li­tés accrues de modu­la­tion, un peu plus de métal dans la construc­tion et un clavier plus grand pour profi­ter plei­ne­ment du mode split. Quoi qu’il en soit, le Sytem-8 est un synthé qui va droit au but : le son avant tout, moderne et vintage, ainsi que les outils essen­tiels pour le tailler en toute simpli­cité.

Tarif moyen : 1 529 €

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC ; les extraits des SH-101, SH-2 et Promars sont repris d’un précé­dent test)

  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (61275)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (99412)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (24631)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (15836)
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 05.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (81379)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (27578)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (40546)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (16258)
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 10.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 11.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (98018)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (23791)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (24663)
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (38726)
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 16.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : System 8 2tof 17.JPG
  • Roland SYSTEM-8 : Roland SYSTEM-8 (18571)

 

Notre avis : 8/10

  • Excellente qualité sonore
  • Modélisations très réussies
  • Variété de timbres
  • Commandes directes et contextuelles
  • Prise en main très facile
  • Mode Dual à tessitures séparées
  • Oscillateurs améliorés
  • Nouveaux filtres intégrés
  • Arpégiateur et séquenceur à pas
  • Différentes sections d'effets
  • Emission/réception de CC MIDI
  • Audio et MIDI via USB
  • Jusqu’à quatre moteurs différents
  • Entrées audio
  • Aliasing dans les fortes modulations audio
  • Architecture en général assez figée
  • Un seul LFO (ou presque) en accès direct
  • Clavier un peu court pour jouer en mode split
  • Polyphonie limitée à 8 notes
  • Pas de métronome dans le séquenceur
  • Allocation statique des voix en mode Dual
  • Beaucoup de plastique
  • Pas d’entrée XLR pour micro
  • Alimentation externe

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