Sujet Editorial du 30 septembre 2023 : commentaires
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Los Teignos
Grands avant-gardistes du stand up, les hommes et femmes politiques ne sont jamais les dernier·ère·s lorsqu’il s’agit de nous faire rire ou pleurer, mais on est moins habitué à ce qu’ils ou elles nous fassent taper du pied et bouger la tête. On saluera donc comme il se doit la performance du secrétaire d’État américain Antony Blinken qui, pour lancer une « initiative de diplomatie musicale » à laquelle participent Herbie Hancock et Dee-Dee Bridgewater, a repris en public le standard de blues Hoochie Coochie Man, Strat à la main… La classe américaine ? Ça doit être ça, même si on n’est pas trop sûr de saisir la portée diplomatique des paroles…
Pas forcément aussi classe, Google fête aussi ses 25 ans cette semaine : 25 ans qui ont transfiguré Internet et les télécoms, en leur offrant quantité de nouveaux services et de nouvelles technologies (Google Search, Analytics, Adsense, Adwords, Map, Earth, Chrome, Android, Gmail, Goffice, GDrive, Youtube, etc.) pour un prix somme toute assez conséquent à payer : le fait de transformer le web rêvé par Paul Otlet en un supermarché documentant les moindres faits et gestes de ceux qui le traversent, le tout dans la plus grande opacité, en consommant un maximum de ressources naturelles et au service d’une idéologie transhumaniste très discutable. Orwell et Huxley n’auraient pas imaginé mieux que ce doux impérialisme qui fait vivre autant de gens qu’il les asservit, qui les choie autant qu’il les rudoie, le tout avec la douce voix d’Alexa… Tant de choses qui sont débattues à huis-clos dans le procès pour abus de position dominante qui s’est enfin ouvert aux USA à propos de Google Search…
Pendu à son référencement comme n’importe quel site sur le web, Audiofanzine espère bien que vous n’aurez pas à passer par un quelconque moteur de perdition pour aller voir ses articles hebdomadaires, sachant que cette semaine sera très branchée MAO. Outre les bancs d’essai de l’interface Audient iD24 et des enceintes Kali IN-UNF, vous y trouverez notamment le test du Spectralayers de Steinberg : un logiciel phénoménal qui change la donne du point de vue créatif comme de la restauration…
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Los Teignos
Parce qu'il faut le savoir, tu n'as pas besoin d'avoir le moindre compte chez aucun des membres du GAFAM pour exister auprès d'eux. On appelle ça un profil fantôme et, pour l'heure, seul Facebook s'est fait épingler sur le sujet. Envoyer un mail à Jean-Michel Legrand via Gmail suffit en effet à ce que Jean-Michel Legrand, qui est pourtant chez legrandmail.com existe à son insu pour Google. Le première fois que je me suis inscrit sur Facebook, par exemple, il y avait déjà une photo de moi dans mon espace alors même que je ne l'avais pas uploadée. Pourquoi ? Simplement parce qu'une connaissance m'avait tagué sur une de ses photos, ce qui est très commode pour la plateforme : le viol du droit à l'image se fait alors par les utilisateurs même, tandis que la plateforme prend des notes. Google ne fonctionne pas différemment et c'est bien là tout l'enjeu de développer un outil comme Chrome, de la cartographie ou des OS de smartphones, en se servant de la gratuité comme vecteur de contamination.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 05/10/2023 à 14:20:22 ]
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 05/10/2023 à 14:05:32 ]
Los Teignos
parallèlement les communautés vont se déplacer des réseaux publiques (Facebook, Youtube) à des réseaux privés (Discord, Telegram, etc).
D'ailleurs, les nouveaux créateurs de contenus sont plus actifs sur ces nouveaux médias que sur Facebook & Co qui sont datés, codés avec le cul (Facebook est une purge) et de moins en moins adaptés aux nouveaux usages.
Oui, sauf qu'à l'heure actuelle, les services de police se basent sur le fait qu'une personne qui utilise des plateformes cryptées (comme Signal par exemple) est suspecte parce qu'elle a "quelque chose à cacher". Un joli syllogisme qui se résumé à ça : si les terroristes utilisent des outils cryptés, alors tous ceux qui utilisent des outils cryptés sont potentiellement des terroristes. On n'oubliera pas de remercier Eric Schmidt pour sa contribution intellectuelle à cela... Et plus largement Google pour documenter qui installe quel logiciel sur quel terminal Android aux gouvernements dont les lois pour la sécurité nationale estiment qu'il est nécessaire de disposer de telles informations... parmi tant d'autres.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 05/10/2023 à 14:40:31 ]
8oris
8oris, je veux bien croire que mon édito est nullissime dans sa simplicité, mais ta vision toute en nuance de Google qui serait proche d'être une boîte sympa sur bien des aspects m'évoque plus le syndrome de Stockholm qu'autre chose.
N'éxagerons pas, je ne dis pas que tout est blanc chez Google mais j'ai beaucoup de mal à lire que tout y est noir ou à n'y voir que des mauvaises intentions.
Quant au fait que j'enfonce des portes ouvertes, il me semble bien plutôt que c'est toi qui chante la doxa avec le reste du choeur grec d'une certaine partie de l'opinion publique : Google serait une entreprise qui a fait progresser le web.
Il me semble qu'il y a plus de gens (dans les médias, dans les publics) qui font à Google un procès d'intention que de gens qui lui déroulent un tapis rouge. Mais c'est très humain, il est toujours plus facile de critiquer péjorativement que méliorativement (et je m'inclus évidemment dans cette tendance), ça fait plus de bruit et c'est raccord avec la pensée commune, surtout en France (et en Europe) où les GAFAM ont très mauvaise presse par défaut.
Oui, si l'on y regarde que du point de vue technologique, mais d'un point de vue social, du point de vue des sciences humaines, c'est tout l'inverse.
Je ne vois pas ce que les sciences humaines ont à faire là-dedans d'autant que les chercheurs en SHS sont très friands des outils proposées par ou disponibles grâce à Google (entre autres GAFAM). D'un point de vue social, je ne vois pas vraiment ce que Google a comme emprise négative. Je ne crois pas que la condition sociale d'une population (au sens SHS du terme) a perdu en qualité à cause de Google ou alors de façon grandement indirect. Si tu penses par exemple aux matières premières qui servent dans les serveurs des data-centers de Google, on peut à ce titre taxer à peu près toutes les boîtes qui produisent des biens éléctroniques: du constructeur de smartphone au constructeur d'échographe bien que la finalité des outils n'est pas la même, j'en conviens.
Et on sait depuis 70 ans au moins qu'il ne faut pas confondre le progrès avec les avancées technologiques ou scientifiques
On? Qui ça? Dire cela ou l'inverse me semble être digne du subjectif plutôt que de l'objectif, c'est une guerre de paroisse, ce n'est trivial, ni tranchable aisément.
N'empêche que bien des avancées sociales trouvent leurs origines dans les avancées technologiques, l'inverse est moins évident. Le constat est quand même simple: plus l'homme se libère des contraintes physiques/physiologiques, plus il peut se concentrer sur les contraintes psychologiques/sociales/sociétales. C'est une fois que tu as tous les jours à manger dans ton assiette que tu peux te soucier de l'origine de son contenu. Les congés payés, ça vient aussi de l'industrialisation.
Après, si on commence à dire que la démocratisation du numérique est à l'origine de la fracture numérique, on n'a pas fini de remettre en cause à peu près toutes les avancées techniques. La voiture permet d'amener les gens plus rapidement à l'hôpital mais elle pollue, le défibrillateur sauve des gens mais consomme de l'electricité et la bougie de cire éclaire mais détruit des rûches, etc.
Etre techno-critique : oui, être techno-phobe: non...
Quelle tristesse que ce retour en arrière idéologique qui n'a rien d'un progrès, et qui l'est d'autant moins que Google et le GAFAM se posent illusoirement en solution aux problèmes planétaires qui sont les nôtres. Comment pourraient-ils apporter des solutions alors qu'ils sont une grosse partie du problème ?
Parce que ce sont eux qui ont le plus de marge de manoeuvre pour changer les choses peut-être et tester de nouvelles choses là où des petites structures ne pourraient ou ne peuvent pas.
Précisons-le : Google n'a jamais fait d'Open Source que pour l'utiliser comme cheval de Troie et rentrer dans le code de tous les développeurs, se rendre indispensable et exercer un contrôle sur le monde du libre, sur le monde du développement logiciel comme du web.
Alors, ça, c'est clairement un procès d'intention fondé sur...bah désolé mais rien du tout, c'est ne pas connaître le développement logiciel et son processus de construction. J'aurai bien du mal à comprendre pourquoi Google finance les projets de Mozilla si c'est pour l'enterrer derrière et j'ai bien du mal à croire que ce n'est que pour y imposer la présence par défaut de son moteur de recherche.
Google fonctionne (encore une fois) avec la culture de son pays d'origine, un pays dans lequel l'entreprenariat consiste à lancer plus de lignes à la mer et de voir celles qui mordent, supprimer celles qui ne mordent pas pour les remplacer par d'autres, plus que la culture de l'échec, c'est surtout la culture de l'essai qui y est pratiquée.
Note que ce n'est pas moi qui le dit, hein, c'est Richard Stallman qui le criait il y a 10 ans déjà lors d'une conférence sur l'Open Data où je l'ai rencontré. Soit quelqu'un d'éminemment plus crédible quand on parle de logiciel libre que n'importe qui travaillant pour Google vu qu'il a créé le logiciel libre. Pour te situer le gaillard, il a commencé sa conférence en disant : "aujourd'hui est un grand jour pour le logiciel libre car Steve Jobs est mort" (il était mort deux semaines avant) puis nous a distribué des autocollants "I hate Steve Jobs". Et je peux te garantir que son amour pour Google n'était pas bien différent.
J'aime beaucoup Stallman mais c'est un gourou qui est devenu prisonnier de sa rente intellectuelle. En outre, son apport à l'informatique, ses idées, ont pris naissance à une époque qui n'a plus rien à voir avec aujourd'hui. Il déteste Steve Jobs? A la bonne heure, moi aussi du reste, n'empêche que je reconnais que sans ce dernier: pas de souris, pas de scroll sur téléphone. Et ce n'est pas parce que tu as créé, formalisé un concept que tu es à même de juger avec pertinence ce qu'il en advient quand le reste du monde s'en empare. D'ailleurs, il est arrivé à peu près la même chose avec Berners Lee qui fustige (à raison soi dit en passant) l'usage du web. Sauf que le web de Berners Lee n'est pas le web 2023 et l'open-source de Stallman n'est pas l'open-source de 2023.
Alors je te le dis pour l'avoir connu avant et après : oui, le web était mieux avant Google. Moins "pro" sans doute, mais plus équitable, plus libre.
Moi qui l'ai aussi bien connu avant et après, non le web n'était pas mieux avant Google, il était différent dans ses usages et donc différent dans l'approche qui y était pratiquée par ses acteurs. On est passé d'un média annexe à un média central.
Eric Schmidt en 2009 : "Seuls les criminels se soucient de protéger leurs données personnelles". Le pire, c'est que le point de vue d'Eric est devenu un consensus ; lorsque tu places les gens face aux gros problèmes du respect de la vie privée et de la collecte d'information, ils te disent que de toutes façons, ils n'ont rien à cacher... Demande leur après ça combien ils payent d'impots, ce qu'ils votent, leurs problèmes médicaux ou ce qu'ils aiment sexuellement et ils auront évidemment des choses à cacher. Mais pas à Chrome ou Gmail...
La crainte de Big Brother, c'est très européen, de l'autre côté de l'Atlantique, la culture n'est pas la même. Les USA, c'est quand même un pays protestant, et dans le protestantisme, on expose l'entiereté de son être sans honte, ni gêne. On parle d'un pays où les volets sont des trompes l'oeil sur les murs des maisons. Tu parles du salaire, sujet très taboo en France qui ne l'est absolument pas aux USA.
Cela ne justifie pas forcément la politique des données des GAFAM mais cela l'explique en partie. Le vrai problème ne vient pas de Google mais du web qui est UN média global qui s'inscrit dans DES espaces législatifs locaux, forcément ça frotte mais tout cela est finalement très jeune. Je regrette que parfois on ne laisse pas du temps à ce média pour s'adapter. L'exercice semble impossible car il y a une évolution des usages, des économies, des technos et de la législation de façon simultanée mais dans des échelles de temps différentes.
Et note que je ne parle même pas du volet écologique où l'on nous somme d'applaudir le greenwashing d'une entreprise qui se contrefout totalement de son impact environnemental catastrophique au-delà des émissions de gaz à effet de serre (pollution des sols, production de déchets non recyclables, épuisement des ressources, réchauffement des océans, destruction du vivant, etc.).
Là, encore, c'est un procès fait par défaut. C'est facile de dire qu'ils se "contrefoutent de leur impact environnemental" et que leurs intentions ne sont que poudre aux yeux. La réalité, c'est que le coût de structure d'un data-center est intimement lié à sa consommation énergétique et que c'est en oeuvrant à réduire ce coût qu'ils adoptent par la même une démarche écologique. Le green-washing, c'est mettre du vert dans ton logo pour faire "croire que" tu as une démarche environnemental. Google ne fait pas ça: Google adopte des solutions vertes qui répondent avant tout des problématiques de coûts, ce n'est pas vraiment du green-washing.
Tu me reproches enfin de cracher dans la soupe et je peux te dire que je me pince le nez pour boire la soupe depuis 25 ans que je bosse sur Internet. Le système mis en place par Google paye-t-il une partie de mon salaire ? Oui, sachant qu'hélas, mon activité fait aussi vivre Google. Par choix de ma part ? Non. Pourrait-il en être autrement ? Tant que les législateurs n'auront pas remis l'hydre à sa place, non. Dois-je pour autant prêter allégeance ? Non.
C'est comme avoir un président dont tu réprouves toute la politique car tu n'as pas voté pour lui, mais qu'on te demanderait de soutenir parce qu'à la suite d'un concours de circonstances, il s'est retrouvé à la tête de l'État. Chaque fois que l'on peut cracher dans la soupe qu'il sert, il me semble important de le faire : c'est ça la liberté d'expression et le devoir civique.
Je te reproche de cracher dans la soupe dans un espace rédactionnelle où ce ne me semble pas être le lieu. Tu as bien évidemment le droit de penser ce que tu veux et de l'exprimer quand bon te semble mais je trouve aussi que l'espace rédactionnel qui t'es ouvert dans le cadre de tes fonctions chez Audiofanzine n'est pas le plus adapté pour ce faire.
8oris
Citation :parallèlement les communautés vont se déplacer des réseaux publiques (Facebook, Youtube) à des réseaux privés (Discord, Telegram, etc).
D'ailleurs, les nouveaux créateurs de contenus sont plus actifs sur ces nouveaux médias que sur Facebook & Co qui sont datés, codés avec le cul (Facebook est une purge) et de moins en moins adaptés aux nouveaux usages.
Oui, sauf qu'à l'heure actuelle, les services de police se basent sur le fait qu'une personne qui utilise des plateformes cryptées (comme Signal par exemple) est suspecte parce qu'elle a "quelque chose à cacher". Un joli syllogisme qui se résumé à ça : si les terroristes utilisent des outils cryptés, alors tous ceux qui utilisent des outils cryptés sont potentiellement des terroristes. On n'oubliera pas de remercier Eric Schmidt pour sa contribution intellectuelle à cela... Et plus largement Google pour documenter qui installe quel logiciel sur quel terminal Android aux gouvernements dont les lois pour la sécurité nationale estiment qu'il est nécessaire de disposer de telles informations... parmi tant d'autres.
Bof si on commence à reprocher à google de faciliter le travail d'institutions qui oeuvrent de façon pas hyper éthique et du coup, à dire que c'est grâce à Google qu'elles le peuvent, on n'a pas fini.
C'est comme si on reprochait aux fabricants de voiture les accidents. Tu es d'accord que le raisonnement est un peu bancal. Sans vouloir protéger Google envers et contre tout, il faut les attaquer pour leur travers pas pour ceux qui en usent.
Et sinon, tu connais des gens qui bossent dans l'intérieur et qui ont accès à "qui a installé quoi sur son téléphone et ce grâce à Google"? Tu connais des gens qui taffent dans les services de cybersécurité étatiques? Tu connais leurs RSSI ? Tu connais leurs pentesters ?
Sauf erreur, tu sembles inférer beaucoup et c'est çà ce qui me pose le plus problème car ce n'est pas parce qu'il est possible de faire quelque chose que cela est fait surtout quand ces choses concernent du numérique et que les gens sont des institutions publiques. Si les autorités française font des amalgames, ce n'est pas à cause de Google, c'est à cause des autorités françaises. Tiens, d'ailleurs où j'écris ces lignes surgissent les Predator Files...
[ Dernière édition du message le 05/10/2023 à 16:35:41 ]
paladin6169
Lui dit que c'est une collaboration entre les services de renseignements américains et les GAFA, c'est autre chose que le faite que les SR se serviraient des GAFA à leur insu.
Nous cronstuisons le son mais ce n'est qu'un début:
https://atome69.bandcamp.com/releases
[ Dernière édition du message le 05/10/2023 à 18:32:50 ]
Los Teignos
Une voiture n'est certes pas une arme, et elle a quantité d'usage positifs. Je m'attends toutefois un jour à ce que BMW, Renaud ou Citroen soient poursuivis pour complicité d'homicide pour commercialiser des véhicules pouvant rouler à deux fois la vitesse autorisée. Et ça n'aura rien de déconnant puisqu'une partie de l'outil est consciemment pensée pour cela. Personne n'aurait l'idée de commercialiser une cloture électrique pouvant tuer un homme, tout le monde trouverait cela idiot au point que c'est même sans doute interdit. Alors une voiture qui roule à 240... Quel intérêt, autre que l'argument marketing, si ce n'est d'augmenter la probabilité de violer la loi, de produire des accidents, et donc, des morts.
Concernant Google, outre une auto-censure pratiquée à l'époque où ils étaient en Chine, ce qui est une forme de collaboration dont cet article évoque les limites, (Chine dont il se sont d'ailleurs retirés en s'inventant une morale alors qu'ils ne parvenaient pas à y concurrencer Baidu), je peux te dire que c'est bien à Amnesty International qu'on doit le fait que l'entreprise ne se relance pas là-bas en marchant main dans la main avec la dictature en place.
Quant à supposer ce que Google fait ou ne fait pas, je peux te dire que la loi nous impose par exemple chez Audiofanzine de livrer toutes les infos dont nous disposons dans le cadre d'une commission rogatoire ordonnée par un juge pour une opération de police ou de gendarmerie (ça nous arrive lors d'arnaques aux petites annonces notamment). Et heureusement, nous ne stockons rien que l'utilisateur ne sache vu que nous avons toujours refusé le profiling façon Google. En gros, à part un e-mail et un pseudo, on n'a pas grand chose. Chez Google, c'est autrement plus détaillé, et c'est évidemment une toute autre chose dans un pays dont la nature démocratique reste à démontrer depuis la mise en place du Patriot Act et de Guantanamo, depuis qu'un président peut assumer crânement qu'il a mis sous écoute la chancelière allemande au nom de la "sécurité nationale". Tu me diras que c'est pas la faute de Google si un État sans scrupule les utilise à des fins de renseignement. Et je te dirais que si on ne veut pas servir à ça, alors c'est simple : on ne renseigne pas. Sauf que tout le business model de Google est basé là-dessus, et que vouloir remettre cela en question, comme dit Schmidt, c'est être un criminel.
On? Qui ça? Dire cela ou l'inverse me semble être digne du subjectif plutôt que de l'objectif, c'est une guerre de paroisse, ce n'est trivial, ni tranchable aisément.
Je ne sais pas si ça te parlera : Einstein, Joliot-Curie, Grothendieck, et quantité de penseurs après guerre qui ont remis en question la vision progressiste de l'histoire défendue par Comte et Hegel, parce qu'effectivement, malgré toute l'avancée technologique que cela a représenté en tant qu"outil", on ne peut pas appeler une bombe nucléaire ou un camp de concentration un progrès.
La réalité, c'est que le coût de structure d'un data-center est intimement lié à sa consommation énergétique et que c'est en oeuvrant à réduire ce coût qu'ils adoptent par la même une démarche écologique. Le green-washing, c'est mettre du vert dans ton logo pour faire "croire que" tu as une démarche environnemental. Google ne fait pas ça: Google adopte des solutions vertes qui répondent avant tout des problématiques de coûts, ce n'est pas vraiment du green-washing.
La consommation énergétique et la pollution d'un datacenter commence dès l'extraction des métaux utilisés pour fabriquer les serveurs qu'il abrite.
Je réitère donc mon accusation de Greenwashing quand Google focalise l'attention médiatique sur son électricité "verte" (rien que le mot est une connerie sans nom quand on sait ce que coutent l'éolien, le solaire et le nucléaire à l'environnement) pour mieux passer sous silence son extravagante consommation d'eau potable et d'énergie, son impact sur la déforestation, le réchauffement des océans et l'extinction du vivant. L'énergie "verte" (15% de la consommation électrique mondiale est imputée au secteur numérique) a en outre bon dos quand elle permet d'illustrer le paradoxe de Jevons : plus on a de l'énergie propre et des serveurs économes, plus on déploie de serveurs, de sorte qu'à la fin, on nique encore plus l'environnement qu'avant optimisation. Je le reconnais : Google là dessus n'est pas pire que les autres du GAFAM, mais pas meilleur non plus, sachant que la seule conduite qui soit écologiquement pensable et qui ne relève pas du greenwashing, c'est de produire moins et pour consommer moins de ressources et moins d'énergie. Le déploiement massif de l'IA dans ce contexte est un scandale...
Il déteste Steve Jobs? A la bonne heure, moi aussi du reste, n'empêche que je reconnais que sans ce dernier: pas de souris, pas de scroll sur téléphone.
Apple n'a rien à voir avec l'invention de la souris et le tactile multipoint a été gentiment volé à la société Jazzmutant dont Apple était le distributeur au Japon et avec laquelle on s'est arrangé ensuite avec un gros chèque en échange de silence, sachant qu'une petit boîte n'aurait de toutes façon pas les moyens de supporter un long procès. Je crois que Jobs a toutefois déposé un brevet sur un escalier transparent qui n'a pas fait date...
En revanche, c'est vraiment Stallman qui a créé le logiciel libre. Gourou sans doute, mais gourou autrement plus progressiste que n'importe quel zozo du GAFAM. Et pour Berners Lee, c'est bien de cela dont il est question : le web d'aujourd'hui n'a effectivement plus rien à voir en ce sens qu'il est une version décadente de ce que le web aurait pu être s'il n'était pas tombé aux mains de marchands du temple. On espérait une bibliothèque et c'est devenu un énorme fichier marketing doublé d'un supermarché, organisé de façon opaque par une poignée d'entreprises à l'idéologie nauséabonde.
N'empêche que bien des avancées sociales trouvent leurs origines dans les avancées technologiques, l'inverse est moins évident. Le constat est quand même simple: plus l'homme se libère des contraintes physiques/physiologiques, plus il peut se concentrer sur les contraintes psychologiques/sociales/sociétales.
Pure spéculation de ta part : rien ne dit que les pouces opposables sont nés de l'outil ou que c'est l'inverse.
Les congés payés, ça vient aussi de l'industrialisation.
La vache folle également, tandis que les deux révolutions industrielles ont décuplé le pouvoir de nuisance humaine sur son environnement au point que la survie de nombres d'espèces vivantes, dont l'humanité, est aujourd'hui remise en question à plus ou moins court terme.
Et quand bien même je suivrais ton raisonnement, cette libération n'est vraie que lorsque la technologie répond à un besoin essentiel. Google ne répond à aucun de ces besoins, il crée des gadgets qui créent des besoins futiles, dans le plus pur style de ce qu'on a fait dans les années 20 aux USA. Penses-y : qu'a crée Google qui n'existait pas et qui soit essentiel au point qu'il ait permis aux hommes de se décharger d'une tâche pour aller vers de nobles progrès ? J'ai beau y réflechir, je ne trouve pas.
Parce que ce sont eux qui ont le plus de marge de manoeuvre pour changer les choses peut-être et tester de nouvelles choses là où des petites structures ne pourraient ou ne peuvent pas.
La solution est connue depuis les années 70 et le rapport Meadows, elle fait même l'objet de copieux rapports de la part du GIEC : produire moins, consommer moins et limiter la casse en reprenant l'arbre de recherche à partir des low-tech (et ça ne veut pas dire régresser, ça veut dire inclure la donnée environnementale, la frugalité des ressources, dans la recherche), ce qui est accessible à n'importe quelle structure. Tout le reste, la science fiction du reste, n'est là que pour que les gens continuent de surconsommer du confort inutile, et se voit débiné projet par projet par les études scientifiques sérieuses : l'hydrogène, l'enfouissement du Carbone, les "usines à décarboner" (ou comment dépenser des milliards pour réinventer l'arbre), la prospection sur les météorites, le parasol géant dans la stratosphère, la conquête spatiale pour trouver une planète B. Et c'est un peu le problème avec Google comme avec le reste du GAFAM : comme ils font de la technologie, ils se sentent légitimes pour parler comme des scientifiques... Encore une fois, Google ou aucun membre de GAFAM ne trouvera jamais la solution parce qu'ils sont le problème. Et qu'ils ne testeront jamais la solution préconisée parce qu'elle est antinomique avec ce qu'ils sont : des ogres à ressources et à énergie.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 06/10/2023 à 03:05:43 ]
Anonyme
Quant au Dolby Atmos, de ce que j'en sais, ça ne m'a pas l'air si claqué au sol que tu le penses dans la mesure où ça offre une approche complètement différente du mixage, une approche objet. D'un point de vue environnemental, comme quantité de nouvelles technos, c'est en revanche plutôt critiquable dans ce que ça va générer comme nouveaux équipements arrachés à la terre avec la débauche d'énergie et les déchets qui vont avec,
Je pense pas que les gens vont radicalement changer leurs matos pour passer au Dolby Atmos, enfin pas plus vite que de remplacer une machine à laver en panne par une autre qui intègre des nouvelles fonctions par évolution technologique.
La musique dématérialisée a remplacée le mp3 ou le cd, qui ont remplacés la k7, qui a remplacée le vinyle, etc..
Les gens ne remplacent pas un smartphone ou une barre de son pour une fonction Dolby et n'ont certainement pas envies d'installer un système complet dans le salon.
Je vois pas le Dolby plus ou moins néfaste que n'importe quel appareil qu'on remplace car en panne ou obsolescent, pas plus qu'un grill pain ou une voiture.
Ici, sur Audiofanzine, ce qui m’inquiète le plus, c'est de savoir comment les membres envisagent la transition.
Pour un petit studio ou un home studio, autant d'un point de vu environnemental, technique et financier.
Qui sur AF pour donner la feuille de route ?
J'ouvre une parenthèse.
Perso, je pense qu'on peut faire la nique à Dolby sur plusieurs points, le premier point pour moi est d'éviter de se conformer à leurs dispositions et norme d'enceintes, dans le but d'éviter au maximum de changer de carte son pour plus de sortie audio et éviter d’acheter un nombre d'enceintes conséquents.
Pour une pratique en home studio, un casque et éventuellement 4 enceintes permettent déjà bien de s’initier au son spatial, et c'est du matos que beaucoup de membres ont déjà.
Mais voilà, si on ne veut pas faire uniquement au casque, Dolby demande une config « dolby », donc minimum du 5.1, donc non ce n'est pas possible chez eux de faire juste avec 4 enceintes « qu'on a déjà », ou qu'on va chercher dans les petites annonces pour en ajouter deux...
Pour du HS, les solutions existent pour faire autrement que ce que demande Dolby, seulement elles ne sont pas très connues, demandent quelques compétences et c'est pas gratuit.
Je ne vais pas rentrer dans les détailles techniques...
Là, par exemple, ça permet de convertir en ambisonique ce qui sort d'un DAW dolby :
https://www.blueripplesound.com/o3a_upmixers
Puis avec ça, ont peut utiliser la disposition d'enceintes qu'on veut :
https://plugins.iem.at/docs/allradecoder/
Maintenant, mon souhait c''est que ce genre de truc puisse se démocratiser avant que tout le monde essaye de s'équiper en matos config dolby en faisant une croix sur ce qu'ils ont déjà ou que tout le monde parte en courant par découragement.
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 06/10/2023 à 02:16:00 ]
Anonyme
la bande passante réclamée par le nouveau format lors du streaming
C'est combien pour le dolby atmos ? J'en ai aucune idée.
Youtube, en ambisonique, ça représente 4 canaux pour la 3d + 2 canaux "optionnels" pour la stéréo.
C'est à dire, pour de la 3d chez eux, approximativement entre 2 à 3 fois plus que la stéréo standard.
[ Dernière édition du message le 06/10/2023 à 02:31:45 ]
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