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Steinberg SpectraLayers Pro 10
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Test de Steinberg Spectralayers Pro 10

Editeur audionumérique de la marque Steinberg appartenant à la série SpectraLayers

Test écrit
50 réactions
Le Layer des mondes
9/10
Award Innovation 2023
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Plus de quatre ans se sont écoulés depuis que Steinberg a racheté Spectralayers à Magix et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éditeur ne s’est pas tourné les pouces. Quatrième mise à jour en quatre ans, cette version 10 n’a en effet plus grand-chose à voir avec le logiciel prometteur que testait Sleepless il y a une décennie de cela. De quoi faire trembler Izotope RX ?

La ques­tion se pose d’au­tant plus que tout en restant une suite de premier ordre pour la restau­ra­tion audio, RX a semblé s’en­dor­mir genti­ment sur ses lauriers au fil des dernières années. L’in­té­gra­tion aux diffé­rents séquen­ceurs et éditeurs audio via la plate­forme ARA est par exemple depuis long­temps récla­mée aux déve­lop­peurs qui ont juste daigné la propo­ser pour Logic… Point de cela chez Stein­berg qui s’est assuré que Spec­tra­layers soit utili­sable via la tech­no­lo­gie de Cele­mony dans toutes les STAN du marché : c’est d’ailleurs sous Studio One que se déroule ce test, où l’af­fec­ta­tion de Spec­tra­layers en effet de clip suffit à béné­fi­cier d’une inté­gra­tion parfaite du logi­ciel, comme pour Melo­dy­ne…

À la fin de l’en­voi, je couche

Sitôt affecté à un clip, Spec­tra­layers s’ouvre donc et présente, en vis-à-vis de nombreuses commandes et indi­ca­tions, une repré­sen­ta­tion spec­tro­gra­phique du signal. On passera sur les tradi­tion­nels outils permet­tant de sélec­tion­ner toute ou partie de ce dernier et de le modi­fier de diverses façons pour s’in­té­res­ser à ce qui fait la parti­cu­la­rité de Spec­tra­layers : sa capa­cité à gérer diffé­rents calques, d’où son nom.

SL-DemixEt cette parti­cu­la­rité est d’au­tant plus inté­res­sante qu’au fil des versions, le logi­ciel s’est de plus en plus spécia­lisé dans le démixage, déployant une logique extrê­me­ment inté­res­sante d’un point de vue créa­tif comme du point de vue de la restau­ra­tion. Dans le menu Démixage, vous dispo­sez ainsi de quan­tité de façon de sépa­rer votre signal origi­nal en plusieurs couches : démixage d’une musique par instru­ment évidem­ment, démixage d’une batte­rie par percus­sion, mais aussi sépa­ra­tion du bruit et du contenu tonal, sépa­ra­tion d’une voix parlée sur du bruit, de plusieurs voix parlées… À des fins de restau­ra­tion ou créa­tives, voilà qui permet d’or­ga­ni­ser complè­te­ment diffé­rem­ment le travail comparé à RX, d’au­tant que rien ne vous empêche d’ajou­ter vos propres calques, de couper/copier/coller des données de l’un vers l’autre ou encore de fusion­ner deux calques : de la sorte, les erreurs de détec­tions de l’algo peuvent être corri­gées, ou du moins la sépa­ra­tion gran­de­ment amélio­rée.

SL-calquesQuant à juger de la qualité des algo­rithmes de sépa­ra­tion, souli­gnons que le logi­ciel a gagné en préci­sion avec cette nouvelle version : c’est mani­feste sur la partie basse par exemple, où la piste obte­nue ne tourne pas au vague brou­haha comme chez la plupart des concur­rents, mais contient bien l’at­taque de l’ins­tru­ment… Souli­gnons en outre que Spec­tra­layers est le seul à pouvoir faire de la sépa­ra­tion sur 9 Stems : batte­rie, basse, voix, guitare, piano et autres, sachant que la batte­rie peut ensuite être démixée en kick, caisse claire et cymba­les… Il est aussi le seul qui permette de réat­tri­buer simple­ment à tel ou tel calque des parties du spectre que l’algo aurait oublié ailleurs…

Bon, vous vous en doutez : comme toujours avec ce genre d’al­gos magiques, suivant les cas, on obtien­dra des choses plus ou moins propres, mais pour peu que la source ne soit pas trop complexe, ce sera en géné­ral très exploi­ta­ble… Sans passer par cette phase d’édi­tion, voyez en tous cas les résul­tats obte­nus par le démixeur de RX, celui d’Acous­tica et enfin celui de Spec­tra­layers. En sachant que le logi­ciel de Stein­berg est le seul à permettre de corri­ger à la main le démixage, chose qui sera gran­de­ment faci­li­tée par la possi­bi­lité de pouvoir sélec­tion­ner toutes les parties du spectre propo­sant des carac­té­ris­tiques simi­laires à une sélec­tion de réfé­ren­ce…

Voici d’abord le fichier de réfé­rence :

MIXSource
00:0001:06

Puis le démixage opéré par Izotope RX 10 :

RX-Vocal
00:0001:04
  • RX-Vocal01:04
  • RX-Percus­sion01:04
  • RX-Bass01:04
  • RX-Other Instru­ments01:04

Voyons main­te­nant comment s’en sort Acous­tica d’Acon Audio :

Acous­tic-Bass
00:0001:04
  • Acous­tic-Bass01:04
  • Acous­tica-Vocal01:04
  • Acous­tica-Piano01:04
  • Acous­tica-drums01:04
  • Acous­tic-Bass01:04
  • Acous­tica-Others01:04

 Et enfin le demixage réalisé par Spec­tra­layers, avec l’éclaté de la batte­rie pas forcé­ment hyper convain­cant mais très amélio­rable en récu­pé­rant ce qui est passé sur d’autres calques…

Spec­tra­layers-ORLP – Voix (4214556806)
00:0001:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Voix (4214556806)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Grosse Caisse (471756866)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Caisse Claire (2429436236)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Cymbales (1476888342)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Guitare (3168854837)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Piano (115451997)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Basse (3806754682)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Autre (4285860016)01:04
  • Spec­tra­layers-ORLP – Non-Demixe (2312048558)01:04

Stein­berg nous met un bon petit calque

Et encore ne parlons-nous là que de démixage musi­cal, car le logi­ciel s’avère assez impres­sion­nant pour démixer deux voix enche­vê­trées par exemple. Voyez les deux calques obte­nus sur cette inter­view, en sachant que le petit reliquat de voix fémi­nine qui reste sur une des pistes sera aisé­ment réaf­fecté à l’autre calque…

ITVmor­gane
00:0000:10
  • ITVmor­gane00:10
  • ITVmor­ga­neA­LONE00:10
  • ITVar­nau­dA­LONE00:06

SL-transcriptPas mal, non ? En sachant que la cerise sur le gâteau, c’est que Spec­tra­layers peut extraire les mots pronon­cés, et ce dans 10 langues dont le français, de façon à navi­guer plus simple­ment dans un long enre­gis­tre­ment ou à géné­rer des sous-titres qui pour­ront être expor­tés aux formats TXT ou SRT : merci pour ça, même si pour l’heure, on a encore pas mal de raté dans la détec­tion heureu­se­ment éditable. Souli­gnons qu’on est loin de la qualité de ce que font désor­mais Premiere comme Resolve, même si l’ef­fort mérite d’être souli­gné face à un RX qui se cantonne à la seule langue anglai­se…

Reve­nons toute­fois à Spec­tra­layers en exami­nant la partie trai­te­ment du logi­ciel.

La traite du calque

Pour cette version 10, Stein­berg assure avoir revu ses algos, et notam­ment celui de son de-noiser comme de son de-reverb.
Voyez ce que cela donne sur le premier :

Quant à l’algo de déré­ver­bé­ra­tion, voyez-le à l’œuvre sur ce son de pièce :

REVo­ri­gi­nal
00:0000:06
  • REVo­ri­gi­nal00:06
  • REV10000:06

Puis sur cette voix en compa­rai­son avec les algos des autres logi­ciels, dont l’éton­nant Goyo dont la version payante est atten­due pour octobre :

VOCAL­de­verb­Source
00:0000:08
  • VOCAL­de­verb­Source00:08
  • VOCAL­de­verb­GOYO00:08
  • VOCAL­de­ver­bRX00:08
  • VOCAL­de­verbS­pec­tra­layers10000:08
  • VOCAL­de­verbS­pec­tra­layers7000:08

En allant à fond dans le trai­te­ment, on obtient certes une réduc­tion complète de la réverbe, mais au détri­ment de la voix : il faudra donc trou­ver une juste mesure, sachant que le logi­ciel ne propose que peu de réglage (juste la force du trai­te­ment) et n’in­cor­pore pas d’en­han­cer comme le fait le spec­ta­cu­laire Adobe Speech Enhan­cer sur les voix parlées unique­ment.

Plus déce­vant, l’ali­gne­ment de réverbe, censé repor­ter la réverbe d’un clip sur un autre, donne parfois des résul­tats brui­tistes qui fait qu’on aurait préféré quelque chose de moins « intel­li­gent » pour gagner en effi­ca­cité : plutôt que de lais­ser le logi­ciel créer sa propre réponse à impul­sion, le guider pour adap­ter les presets d’une vraie réverbe, façon Izotope, aurait sans doute permis d’ob­te­nir quelque chose de plus propre à la fin… Voyez le problème sur cet extrait :

MATCH­source
00:0000:04
  • MATCH­source00:04
  • MATCH­tar­get00:06
  • MATCH­done00:06

SL-VST3Notez toute­fois que la compa­rai­son des outils peut vrai­ment varier d’une source à l’autre : ici Izotope s’en sortira mieux, là ce sera  Spec­tra­layers. Du coup, on appré­cie d’au­tant plus le fait de pouvoir utili­ser des plug-ins VST3 depuis le logi­ciel de Stein­berg. De la sorte, vous n’au­rez aucun problème pour utili­ser la plupart des modules de RX si vous dispo­sez de la version Advan­ced de ce dernier : voilà une bonne façon de complé­ter le logi­ciel avec des trai­te­ments qui lui manque­raient, le soft d’Izo­tope ne manquant pas d’ori­gi­na­lité sur ce point (Guitar Denoise, De-Wind, Mic De-rustle, etc.) tandis qu’on trou­vera bien d’autres chose encore chez Waves, Zynap­tiq, Super­tone, Accen­tize, etc.

Et souli­gnons-le encore : l’usage d’ARA comme plate­forme d’ac­cueil rend l’in­té­gra­tion du logi­ciel abso­lu­ment géniale, un cliqué-glissé d’un des calques sur la fenêtre d’ar­ran­ge­ment de Studio One permet­tant par exemple de récu­pé­rer la piste qu’on pourra conti­nuer d’édi­ter avec Melo­dyne par exemple, ou soumettre à tout autre trai­te­ment ou plug-in… Vous voulez récu­pé­rer le kick d’une batte­rie sur une nouvelle piste pour utili­ser un Drum Repla­cer ? Quelques clics suffisent : voilà qui devrait inté­res­ser les remixeurs de tous poils !

Conclu­sion

SL-global2C’est un bien beau logi­ciel que ce Spec­tra­layers car le prin­cipe des calques, couplé à des algos de qualité, un manie­ment somme toute rela­ti­ve­ment simple et une excel­lente inté­gra­tion via ARA, permet d’ac­com­plir des choses abso­lu­ment renver­santes d’un point de vue créa­tif comme de celui de la restau­ra­tion. Le fait de pouvoir inter­ve­nir depuis l’in­té­rieur du mix change effec­ti­ve­ment bien des choses de ces deux points de vue par rapport à ce que permet un RX par exemple, même si le logi­ciel de Stein­berg n’est pas aussi complet sur les trai­te­ments spécia­li­sés que ce dernier. Sur un marché en pleine révo­lu­tion depuis que l’In­tel­li­gence Arti­fi­cielle s’en mêle, Spec­tra­layers a certes bien des concur­rents de poids face à lui sur telle ou telle tâche (notam­ment le spec­ta­cu­laire Adobe Speech Enhan­ce­ment, bluf­fant sur le débrui­tage et la déré­ver­bé­ra­tion de voix parlée), mais souli­gnons que son ouver­ture permet d’uti­li­ser d’autres outils en complé­ment, tandis que personne n’est aussi complet ou perfor­mant que lui sur les tâches de démixage qui changent vrai­ment la façon dont on peut abor­der des problé­ma­tiques de restau­ra­tion comme de créa­tion.

Quant à savoir s’il vaut mieux se payer ce Spec­tra­layers plutôt que le très sérieux RX ou le créa­tif RipX, disons que tous sont complé­men­taires, chacun dispo­sant de ses propres origi­na­li­tés. S’il n’en fallait qu’un toute­fois, me concer­nant, ce serait sans doute le soft de Stein­berg qui l’em­por­te­rait…

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"
9/10
Award Innovation 2023
Points forts
  • L’intégration via ARA
  • Un outil puissant qui ouvre de nouveaux horizons pour la création comme la restauration…
  • …et qui demeure simple à comprendre et manipuler
  • Le démixeur le plus abouti du marché ?
  • Les nombreux modes de démixage
  • Détection de la parole en 9 langues avec export des sous-titres
  • Qualité globale des traitements
  • Support des chaînes de VST
Points faibles
  • Interface qui manque d’espace
  • Le de-reverb n’est pas à la hauteur d’Adobe Speech Enhancement
  • Manque de contrôles (sur Reverb & Ambience match par exemple)
  • On aimerait un insert VST par calque
  • Reconnaissance de la parole perfectible
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.