Projet de lettre ouverte à Jacques Attali
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nocomment
crossroads
Citation : mais à tout le monde, au public surtout
C'est ce qui est dit dans ce tread à plusieurs reprises : il faut surtout que le public comprenne!
Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/
#Houba
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Will Zégal
Citation : Mais alors ma question est : quel message voulez-vous faire passer?
C'est bien le problème.
Pour faire passer un message consensuel, il faut déjà qu'il y ait consensus. C'est pas gagné.
Toi et quelques autres (assez peu au final) représentants de petites structures, vous vous exprimez en disant "nous, les petites structures". Mais au final, vous n'exprimez que votre opinion propre. Elle n'est pas forcément représentative de toutes les petites structures (qui sont elle-mêmes très diverses).
Ensuite, quel message ? Le piratage nous met sur la paille ?
J'ai du mal à avoir une opinion là-dessus parce que je ne suis pas du tout convaincu de cet état de fait.
Il serait intéressant d'interroger les statistiques (si elles existent) :
- combien existait-il de labels indépendants avant la grande vague de piratage
- combien en existe t-il aujourd'hui ?
- combien de ceux d'avant étaient des structures rentables, c'est à dire ayant les moyens de s'autofinancer et d'autofinancer leurs projets ?
- combien y en a t-il aujourd'hui ?
J'ai l'impression (mais je n'ai pas les chiffres) que les résultats poseraient une autre perspective.
Mon sentiment est que le nombre de labels a autant explosé que le nombre de petits studios et le nombre de productions.
Mon sentiment est qu'il y a probablement autant de labels qui sont rentables aujourd'hui que dans le passé.
Je suis aussi persuadé que si on continue à laisser les jeunes avoir le réflexe "téléchargement illégal" sans se poser trop de questions sur d'où vient et combien coûte à produire la musique qui télécharge, on va à la catastrophe. C'est le seul point intéressant de l'HADOPI : son aspect pédagogique. Et encore, à condition que ce soit correctement fait (voir l'exemple des messages sur les pubs de bouffe).
S'il y a une énergie à dépenser, c'est sans doute en fédérant une communication des labels indépendant vers la première cible concernée à savoir les jeunes. A qui on n'enseigne pas à l'école la moindre notion d'économie. Comment pourrait-il comprendre celle de la musique ?
Mais faire par exemple des interventions dans les lycées pour expliquer comment marche la musique, les labels et au passage les conséquences non pas du téléchargement, mais du non achat de disques. Le faire à l'occasion de concerts gratuits ou presque qui seraient en même temps l'opportunité de faire découvrir des artistes, des petits labels, etc... Il me semble que l'énergie serait ainsi bien mieux dépensée en terme d'efficacité.
#Houba
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Will Zégal
Citation : Mais le fait que le message des indés rejoigne un peu le sens des majors est inévitable, parce que si on regarde froidement les choses, les deux essaient de promouvoir, et de rentabiliser leur productions. Meme si l'attitude derrière est complétement différente, les majors traitant la musique comme n'importe quel autre "produit", avec pour priorité de satisfaire les actionnaires de la boite à la fin de l"année, tandis que pour la plupart des artistes et labels indés, c'est d'abord la volonté de diffuser une musique auquel on croit vraiment, même si elle n'est pas hyperpopulaire, et en deuxième plan celui de rentabiliser cette prod et de pouvoir se rémunérer.
Sauf les majors partent du principe qu'elles se cassent la gueule à cause du piratage. Il y a peut-être une part de vrai là dedans, mais je pense que le malaise en ce qui les concerne est bien plus profond que ça et que le piratage n'est à la fois qu'une conséquence et l'arbre qui cache la forêt.
Pour les indés, rejoindre le discours de majors, c'est prendre comme postulat que le piratage serait aussi leur première cause de non-rentabilité. J'ai de très très gros doutes là-dessus.
Citation :
Le message que j'essaie de faire passer est que cette bonne zik a un prix, ce dont beaucoup ne se rendent même plus compte. La question de savoir qui va payer et comment est encore un autre problème que je ne veux pas aborder ici sinon on va faire trois pages et rater la cible. Si on arrive déjà à la prise de conscience que pour que la bonne zik arrive dans le mp3 il a fallu bosser, ce serait pas mal
+1
Mais à mon avis, c'est pas en se mettant à la remorque des majors que le message passera le mieux.
Ceci dit, cette lettre ouverte ne se mets pas tout à fait à une telle remorque et s'appuyer sur le fake d'Attali gratuit pour obtenir plus de visibilité est une excellente idée.
Will Zégal
Citation : Genre organiser un festival d'artistes indés, entrée gratuite mais obligation d'acheter au moins un cd d'un des groupes à la sortie, accompagné d'un message pédagogique? (inspiration subite )
Oui. Ou alors
- Entrée à 1 € (exemple)
- Interlude(s) pédagogique(s) (mais pas chiants évidemment) pendant les changements de plateau
- invitation à payer ce qu'on veut à la sortie. Si vous payez plus de tant, vous choisissez en plus un disque gratos dans les artistes de la soirée (ou du label).
Disque qui sera surement copié. Et qui fera donc connaître l'artiste à plein de gens
nocomment
Citation : Pour les indés, rejoindre le discours de majors, c'est prendre comme postulat que le piratage serait aussi leur première cause de non-rentabilité.
Oui, mais soutenir exactement le discours opposé peut aussi amener à une situation catastrophique, puisqu'elle ferait croire que le piratage n'a AUCUNE incidence sur la survie d'un label indé, ce qui est aussi erroné que de dire qu'il y est pour 100% de la cause du problème. C'est un peu comme dire à tout le monde : "vous pouvez aller pomper tout nos disques sur emule les gars sans problème, ça n'a absolument aucun impact sur nous, y a plus de raison de nous en acheter aucun"
La situation des indés est très délicate en effet, puisqu'ils sont constamment amalgamés aux majors, alors qu'ils ont une position (et une raison d'être) différente, tout en subissant ,en partie, certains des problèmes des majors.
Donc ok pour enlever les references aux "gros" labels ds la lettre, ça pourrait créer une certaine confusion auprès du public (et puis les gros sont assez gros pour se défendre). Mais je continue à soutenir, pour ma part, que le référence au piratage doit être maintenue, même si c'est d'une manière plus subtile ou plus "politiquement correcte"
PS: toutes les initiatives comme ce qui vient d'etre mentionné (concerts, etc.) sont intéressantes, mais il faut d'abord réagir par un message auprès du public, et lui faire prendre conscience de certaines choses. Les autres actions qui viennent ensuite étant plus longues et complexes à monter...
#Houba
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Will Zégal
Hors sujet : Citation : Oui, mais soutenir exactement le discours opposé peut aussi amener à une situation catastrophique.
C'est un peu comme dire à tout le monde : "vous pouvez aller pomper tout nos disques sur emule les gars sans problème, ça n'a absolument aucun impact sur nous, y a plus de raison de nous en acheter aucun"
Je n'ai jamais soutenu ni tenu un tel discours. Mon opinion est que le téléchargement n'est pas nuisible aux indépendants et pourrait même bien leur être bénéfique.
Ce qui est nuisible, c'est la non-rémunération de la musique. Et ce n'est pas exactement la même chose.
nocomment
On parle bien du téléchargement ILLEGAL hein..On peut croire ce qu'on veut sur sa nuisibilté ou pas, mais je persiste à croire que c'est à l'artiste de décider si on peut le télécharger gratuitement ou pas. Ce n'est pas au public de le décider, ou de l'imposer. Ca me semble être la moindre des politesses. Sinon, tu aura des gens qui vont décider aussi que les concerts doivent aussi être gratuits, et les organisateurs et les artistes n'ont qu'a bosser bénévolement pour le monter, etc.. c'est sans fin. Et C'est une attitude qui peut devenir la porte ouverte à tout, jusqu'a Youtube ou Orange qui peut aussi décider de la gratuité du téléchargement à la place de l'artiste et contre son vouloir.
Je suis pour PLUS de droits au créateurs sur leurs oeuvres, pas MOINS de droits.
Désolé pour le long HS. On peut peut-etre le déplacer sur l'autre topic "Le marché de la musique.." pour ne pas brouiller celui-ci.
Will Zégal
Hors sujet : Non non. Fin du HS.
On est d'accord. J'ai bien écrit plus haut qu'il fallait que le téléchargement cesse d'être illégal.
Par contre, je ne crois ni à des lois, ni à des mesures techniques pour l'empêcher. Tout jusqu'à présent à montré que ça ne marchait pas.
asair
Tentons ! Ce n'est pas notre lettre qui va multiplier le CA d'Uniservalles par 4...
Choisir Attali est un prétexte de situation à mon avis.
Je garderais.
Essayons pour une fois... avec l'inconscience qui caractérise la jeunesse, mais qui a le mérite de s'exprimer.
le-node
Mais j'ai une petite idée (libre à vous de la validé ou de me dire que sa ne vaut rien).
Serait-ce possible de rajouter une petite phrase expliquant que tant que les CD ne sont pas vendu et que l'on a pas atteint la barre de rentabilité, l'argent ne rentre pas ? Et comme il faut bien vivre, il faut avoir un "vrai" travail et donc faire l'album pendant son temps libre.
Une phrase du genre: "On ne vit pas de sa passion mais pour sa passion!" (sa fait un peu grande phrase qui veut rien dire mais je suis content de ma trouvaille!
Je sais que cela ne correspond pas à la majorité des artistes (quoique...) et que sa a l'air logique mais j'ai l'impression que beaucoup de monde ne se pose pas trop la question de savoir comment vit un artiste pendant tout ce temps.
J'aurais bien aimé écrire sa moi même mais comme vous le voyez, je suis un peu fâché avec le français.
#Houba
Citation : Serait-ce possible de rajouter une petite phrase expliquant que tant que les CD ne sont pas vendu et que l'on a pas atteint la barre de rentabilité, l'argent ne rentre pas ?
Il y a un peu de ça là, non?Citation : même un indépendant doit vendre plusieurs milliers d'albums avant de gagner le premier cent
Citation : Et comme il faut bien vivre, il faut avoir un "vrai" travail et donc faire l'album pendant son temps libre.
Je m'attaque à la prochaine version demain (enfin, on est déjà demainEx-producteur retraité de la musique en 2016
#Houba
Edit dernière minute en gras
Perso j'aimerais bien qu'on clôture assez vite parce que sinon ce sera du réchauffé par rapport à l'affaire Attali et puis ça me prend un temps bête l'air de rien. Mais bon, même une fois clôturé il va encore falloir décider qui l'envoie à qui et au nom de qui.
Monsieur Attali,
A la suite des réactions de musiciens à vos commentaires au sujet de la proposition de loi « création et internet » vous avez été la victime d'un canular ( https://attaligratuit.wordpress.com/) fidèle aux principes du bon vieux gag de l'arroseur arrosé . C'est d'une grande générosité de votre part de vouloir « donner quelque chose gratuitement à la jeunesse », comme vous le déclarez à propos de la musique, mais il est facile de donner ce qui ne vous appartient pas. La réaction était prévisible.
Ce message malheureux a le grand tort de conforter le public, la jeunesse surtout, dans son sentiment qu'acheter de la musique ne sert qu'à engraisser de vils commerçants ou quelques stars et que le téléchargement gratuit est indolore pour les artistes. Il n'en est hélas rien.
Les artistes indépendants ont longtemps hésité à élever la voix dans ce débat, de peur, il faut bien l'avouer, de déplaire à leurs fans, tant la musique gratuite est entrée dans les mœurs. La gratuité n'est pas toujours mauvaise, elle peut aider à la diffusion et à la promotion de nouveaux artistes et parfois ceux-ci font-ils d'ailleurs la démarche de proposer eux-mêmes une partie de leurs oeuvres gratuitement. Mais lorsque le jeune fan télécharge gratuitement la musique de son artiste préféré sans son accord et sans se rendre compte des conséquences nous sommes face à un vrai problème. En tout cas tant que d'autres formes viables de rémunération de la musique enregistrée n'auront pas été mises en place.
Avant d'arriver aux oreilles des auditeurs la musique doit être créée et enregistrée. Pour arriver à un résultat de qualité qui sera écouté et apprécié par le public le talent seul ne suffit pas. Des années d'apprentissage, des mois de travail, des semaines de studio avec des musiciens, ingénieurs du son et toute une équipe aux compétences très variées sont derrière chaque enregistrement proposé au public.
L'enregistrement d'un album c'est un investissement coûteux, un pari sur l'avenir. Qu'il soit financé par l'artiste lui-même ou par le petit label qui l'aide le plus souvent en début de carrière, c'est une étape indispensable. L'enregistrement est la carte de visite de l'artiste, son passeport pour la notoriété, sans laquelle il ne trouvera que très difficilement des salles de spectacle ou des festivals prêt à l'accueillir et encore moins un cachet décent.
Il ne s'agit pas ici de défendre une loi inutilement répressive et mal ficelée ou de proposer des alternatives au financement de la création mais de faire prendre conscience au public, au jeune public surtout, que la musique de qualité a un coût. A ce jeune public il ne faut pas parler commerce, industrie du disque, majors et star sytem mais lui rappeler combien le parcours de l'artiste jusqu'à son lecteur mp3 est difficile et plein d'obstacles.
Non, la musique ce n'est pas simple. Bien écrire, bien composer, bien jouer, ce sont des années de travail et tout le monde n'est pas doué pour ça. Auteur, compositeur, musicien, sont des vrais métiers.
Non, enregistrer un album ne coûte pas rien. Des dizaines de personnes ont travaillé dur pour obtenir le résultat que vous écoutez.
Non, la vente de CD ou de fichiers musicaux ce n'est pas tout bénéfice. Même un artiste auto-produit doit en vendre des milliers rien que pour rentrer dans ses frais.
Non, ce n'est pas facile de gagner de l'argent avec la musique, ne vous laissez pas éblouir par les revenus exceptionnels de quelques stars.
Respectez le travail de ceux que vous écoutez avec plaisir! Merci.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
nocomment
asair
#Houba
J'ai encore fait deux petites modif (en gras)
C'est pas tout ça mais faut je que je bosse un peu pour ma prod, hein!
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
asair
Hors sujet : Citation : Amender
Par défaut dans la recherche on appelle "amender" le fait d'amender de sa signature, et donc de modifier la liste des signataires.
phoenix (was acapela)
Citation : Ce message malheureux a le grand tort de conforter le public, la jeunesse surtout, dans son sentiment qu'acheter de la musique ne sert qu'à engraisser de vils commerçants ou quelques stars et que le téléchargement gratuit est indolore pour les artistes. Il n'en est hélas rien.
Citation : La gratuité n'est pas toujours mauvaise, elle peut aider à la diffusion et à la promotion de nouveaux artistes et parfois ceux-ci font-ils d'ailleurs la démarche de proposer eux-mêmes une partie de leurs oeuvres gratuitement. Mais lorsque le jeune fan télécharge gratuitement la musique de son artiste préféré sans son accord et sans se rendre compte des conséquences nous sommes face à un vrai problème.
En gras, les deux fautes de frappe/ortho que j'ai relevées.
#Houba
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Will Zégal
2- j'ai corrigé les fautes relevées par Phoenix
3- j'amenderais ceci
Citation : Mais lorsque le jeune fan télécharge gratuitement la musique de son artiste préféré sans son accord et sans se rendre compte des conséquences, nous sommes face à un vrai problème.
Je virerais "jeune" (et j'ajoute une petite virgule pour la respiration de la phrase.
asair
nocomment
S'il n'y a pas d'autres remarques, peut-etre qu'on peut commencer à se décider sur la suite des événements ?
asair
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