Projet de sensibilisation aux conséquences du téléchargement illégal
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Yoggi
Je ne suis pas sûr de poster au bon endroit, mais bon je me lance !
Dans la vraie vie, je suis prof entre autres de droit. Mon public a entre 16 et 22 ans et est, comment dire, gros consommateur de mp3 et autres fichiers pas toujours obtenus de façon légale.
Je pense faire cette année une action de sensibilisation pour le respect du droit de la propriété intellectuelle. Pour cela, peut être faire intervenir un avocat spécialiste.
Mais surtout, je voudrais pouvoir leur faire rencontrer des gens du métier : je pense aux artistes qui galèrent pour gagner leur vie, les petites structures de prod indépendantes...
Donc, le but de mon propos : je recherche des personnes avec qui je pourrais organiser un échange avec mes élèves : une personne qui bosse dans une boîte de prod, un artiste ou n'importe qui qui pourrait m'aider à leur faire prendre conscience des dégâts du téléchargement.
Idéalement, mes élèves étant localisés en Poitou-Charentes, je recherche ce genre de contact à proximité. Maintenant, soyons fous, s'il faut monter à Paris, je peux monter un projet plus conséquent avec visite Sénat, Cour de cassation,... pour justifier le trajet.
Voilà, si quelqu'un peut m'aider à monter ce projet, ça serait super. Si l'intervention d'un avocat est formatrice (il ne représentera pas l'autorité coercitive), l'exemple des vraies victimes de ce phénomène de société me semble tellement plus efficace !
Merci de m'avoir lu !
#Houba
Si la génération d'après décide de ne pas payer pour la musique, ils ne payeront pas ! Il y a de toute façon de plus en plus d'artiste qui décide de faire du gratuit
Ok, le problème est que ces artistes là, appelons-les "les amateurs" (c'est bien comme cela qu'on désigne quelqu'un qui exerce juste pour le plaisir une activité non rémunérée, non?) , personne ne les écoute, et le gamin de 12 ans encore moins que les autres.
J'entends bien ceux qui affirment que le génial chanteur-guitariste qui s'enregistre dans son salon avec un micro-cravate et une webcam a dix fois plus de talent que Britney Spears, que le public n'a aucune éducation musicale et des goûts de chiotte. Soit, admettons. Il n'empêche que ce n'est pas demain ni après demain que l'amateur sera téléchargé plus que Britney, même s'il propose sa musique gratuitement en toute légalité. Et ce n'est pas qu'une question de promo.
Je répète, on ne parle pas d'art, mais de divertissement. Le grand public n'a pas envie de se prendre la tête avec la musique et ce serait pire encore si on le force à s'éduquer. Bref, même si faute de revenus le nombre et la qualité (technique je précise) des productions diminue, ce n'est pas pour autant que les ados vont se précipiter vers le free jazz ou les chants grégoriens.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Mesyc
Le grand public n'a pas envie de se prendre la tête avec la musique
Et bien il veux pas payer non plus ! et puis là on dramatise hein car la musique se vend toujours et génère encore beaucoup, beaucoup d'argent...
Je me dis parfois que si le mec qui à inventé la roue avait déposé un brevet, je roulerai avec des roues ovales, faute de pouvoir me payer une vraie roue bien ronde ! La propriété intellectuelle tel qu'elle est vécu aujourd'hui est surement à revoir...
#Houba
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Mesyc
#Houba
on pourrai pas juste dire divertissement et art ? Parce que je crois pas que la notion d'intelligence soit vraiment un bon référent...
Si tu veux... mais la définition reste intimement personnelle. Je peux passer 45 minutes dans un jam de Jazz et avoir ressenti successivement quelque chose qui touche au divertissement, à l'art ou à la branlette de musicien. Sur quel critère objectif vas-tu refuser l'appellation "art" à un succès Pop. Si c'est populaire, si ça plaît à la masse, ce ne peux être de l'art? Attention au risque de dérive élitiste.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Spleen-Musical
catalogue d'artiste sous licence libre
Mesyc
#Houba
(en plus Spleen, un remix Yoko Ono en licence libre, hum... faudra que tu m'expliques, parce qu'elle n'a pas la réputation d'être du genre commode la veuve)
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Mesyc
Pour ce qui est de dire qu'il y a de la merde, pas besoin d'être en licence libre hein !!!!
#Houba
Mon malaise vient que la totalité ou presque de ces "Robin des Bois" sont soit des inconnus qui n'ont jamais rien réussi à vendre, soit des artistes connus qui ont déjà fortune faite...
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Spleen-Musical
(en plus Spleen, un remix Yoko Ono en licence libre, hum... faudra que tu m'expliques, parce qu'elle n'a pas la réputation d'être du genre commode la veuve
Lol oui c'est tout le problème de la licence libre, ca manque franchement de respect du droit d'auteur (et la je parle de la paternité d'une oeuvre, pas de son exploitation commerciale !)
Elle vient juste de lancer un concours de remix sous licence 3.0 by Nc donc oui c'est legale et j'en
prepare d'autre
https://www.numerama.com/magazine/14234-yoko-ono-met-a-profit-les-creative-commons.html
Bref, pour en revenir au sujet, je crains malheureusement que tant qu'on trouvera des artistes pour défendre le principe de la musique gratuite (et ça a été le cas dans tous les autres fils où l'on a évoqué le problème) il sera impossible de sensibiliser qui que ce soit. Le premier "Robin des Bois" venu (ou prétendu tel) sera toujours plus populaire que le Shérif de Nottingham, surtout auprès des plus jeunes
Ne pas confondre musique libre et gratuite ....
[ Dernière édition du message le 19/10/2009 à 16:21:05 ]
Yoggi
C'est Yoggi qui doit être content de lire tout ça.
D'ailleurs il n'est pas venu s'exprimer de nouveau depuis le lancement de son sujet.
Oui, enfin content ou triste je ne sais pas...
Je ne voulais pas, même si c'était le risque, lancer un nouveau débat sur le téléchargement. Quoi qu'il en soit, je suis les échanges depuis, en décousu, car j'ai pas mal de boulot en ce moment.
Ce que je constate, c'est que visiblement plus beaucoup de personnes n'y croient. Je suis peut être trop déconnecté de tout ce business depuis que j'ai laissé mes guitares et synthés pour me consacrer au piano classique et au violoncelle. Alors sur la qualité de ce qui sort en ce moment, je n'en sais rien.
Le but de tout ça, c'était d'essayer de trouver des contacts de personnes qui subissent les conséquences de tout ça, qui pensent qu'il y a un espoir de changer les choses parce que moi, les élèves me prennent pour un vieux naze visiblement (c'est vrai, j'ai le double ). Si personne ne se manifeste dans ce sens, alors tant pis, effectivement c'est une cause perdue.
Enfin, au moins, j'aurais essayé. Ils n'auront que le volet répressif, je suis prof de droit, au moins c'est mon boulot au sens le plus strict.
Bon, je pense qu'on peut fermer ce sujet.
[ Dernière édition du message le 19/10/2009 à 19:38:36 ]
Mesyc
Je veux bien intervenir et expliquer comment historiquement on a donner du pouvoir à des gens qui aujourd'hui exploite les artistes et leurs oeuvres et contribue 100000000 de fois plus à la condition difficile des artistes. Quand le gateau était gros, les artistes avaient dejà que les miettes. Maintenant qu'il n'y a plus qu'un biscuit à partager...
Silicon Machine Extended
#Houba
ceux qui pensent que les droits d'auteur ont besoin de passer en révision
Il faudrait déjà expliquer que le téléchargement illégal pose problème non seulement aux auteurs (celui qui a écrit ou composé) mais aussi aux producteurs (celui qui a payé l'enregistrement - ce qui n'est pas à la portée de tous les artistes sauf fortunés)
Quand, dans les faits, les droits de reproduction ne sont plus payés aux auteurs, soit, il reste les droits d'exécution publique (donc le live, la radio etc) Mais si les copies de l'enregistrement ne sont plus rémunérées c'est la possibilité pour les artistes d'enregistrer (et de promouvoir - encore plus cher) dans de bonnes conditions qui disparaît.
Quelque chose qui échappe souvent au public mais aussi curieusement à beaucoup de musiciens, quand on parle de pourcentage de royalties, c'est que le propriétaire d'un enregistrement c'est celui qui l'a payé. Si l'artiste paie 50% de sa prod et de sa promo, aucun problème à ce qu'il touche 50 des recettes (hors droits d'auteurs qu'il touche de toutes façons) S'il n'a rien payé, c'est un peu facile après coup (alors qu'il a pleuré pour trouver un financement) de faire passer les labels et producteurs pour des escrocs et des voleurs.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Silicon Machine Extended
Quelque chose qui échappe souvent au public mais aussi curieusement à beaucoup de musiciens, quand on parle de pourcentage de royalties, c'est que le propriétaire d'un enregistrement c'est celui qui l'a payé.
Oui enfin t'as l'air beau avec ton enregistrement si l'auteur t'empêche de le diffuser....
Faut pas inverser les rôles, non plus, c'est pas l'artiste qui est au service du producteur, ou alors ça devient une bonne raison pour faire sauter tout ça (et pour que le droit d'auteur ne s'applique pas a ces cas la!)
[ Dernière édition du message le 21/10/2009 à 14:00:10 ]
Mesyc
Pour les droits d'exécution publique et les droits de reproduction, en générale, il y a aussi un autre mec qui se sert (l'éditeur, 50% des DRM et 1/3 des DEP !) sans compter que là, on fait comme si celui qui enregistre le disque et qui joue sur scène est le même gars que celui qui à écrit l'oeuvre...
le propriétaire d'un enregistrement c'est celui qui l'a payé.
C'est là que c'est un vrai problème, puisque en fait, celui qui paye l'enregistrement le fait sous conditions qu'on lui cède les droits qui sont normalement consenti à l'auteur d'une oeuvre ou à son interprétation (sauf la partie qui ne peux être céder, celle qui permet de revendiquer la paternité de l'oeuvre). Lors de la signature d'un contrat, c'est bel et bien la cession de droit qui est en cause, c'est un transfert de propriété intellectuelle. L'artiste reste le seul à revendiquer que c'est son oeuvre mais n'a plus le droit d'en faire quoi que ce soit puisque le contrat avec le label donne au label "les plein pouvoirs" sur le commerce de cette oeuvre (contre les 7% dont je parle plus haut !). Sans compter sur le fait que le contrat induit de fait une relation désavantageuse pour l'artiste qui n'est plus maitre de sa carrière pendant toute la durée de l'exclusivité consentie (en général, cette exclusivité s'accompagne d'un article qui stipule que le label peut te laisser tomber après le premier disque si tu as fait un bide, sans rien de devoir de plus que les royalties sur les ventes mais si tu vends un max, tu est obligé de rester sur ce même label !)
Il est évident que les contrats entres labels, éditeurs et artistes sont moralement malhonnête (il suffit d'aller chercher les contrats type sur internet pour le constater) mais que le système est tellement verrouillé, que si tu veux avoir une chance de faire ton trou dans ce secteur, il faut accepter ces conditions dégueulasse !
[ Dernière édition du message le 21/10/2009 à 14:20:08 ]
#Houba
Faut pas inverser les rôles, non plus, c'est pas l'artiste qui est au service du producteur,
C'est pas le producteur qui est au service de l'artiste non plus. Le producteur c'est un investisseur, un joueur, quelqu'un qui fait le pari qu'il a misé sur le bon cheval.
Sinon il existe d'autres types de contrat. Des contrats à 50% pour l'artiste. Mais pas sur les ventes, sur les bénéfices, nuance. Tu préfères ça, 50%? Sauf que souvent 50% des bénéfices ça voudra dire 0,00 € parce que la majorité des productions sont déficitaires. Ce sont les gagnants qui bouchent les pertes des perdants.
Mais faire comprendre à un artiste au moment de signer qu'il y a 7 chances sur 10 que sa prod soit déficitaire... ils se voyaient déjà tous en haut de l'affiche...
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Mesyc
Le producteur c'est un investisseur, un joueur, quelqu'un qui fait le pari qu'il a misé sur le bon cheval.
C'est en soi une bonne raison de faire basculer le marché tiens ! Cela dit, 50 % des bénéfices semble plus honnête car si on est déficitaire sur le premier album, c'est plus rarement le cas du 2eme. De plus, pendant qu'on est dans l'explication du fonctionnement des labels, il faut garder à l'esprit que la quasi totalité des indés signent des artistes qui seront déficitaire (mettons pour 5000 CD :cout de prod + promo = 20 000 contre seulement 20 000 € de recette lié à la vente de CD environ 2000 à 10euros HT )
Le distributeur va garder dans les 40 % soit 8000.
Il reste donc au label 12 000 euros. L'artiste va toucher 7% de 10eHT x 2000 (enfin moins selon un petit calcul Base Biem) soit environ 1400 €
Il reste donc au label 10 600 €
Etc
Sauf que l'investissement de base est souvent réalisé à grand coup de subvention ( de la part de la Sacem, de la ville, du département, de la region,... et la liste est longue). Donc le mec du label pose 5000 euros sur la table, les reste c'est de la subvention ! Le label vient donc de se faire dans les 5000 de bénéfice net, sur un album déficitaire :-) Elle est pas belle la vie...
#Houba
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Mesyc
Silicon Machine Extended
#Houba
Enfin, bref, je me marre quand même un petit peu face à ces discours au sujet des méchants labels et producteurs et du système qu'il faut faire disparaître... et dans le même temps 90% des musiciens que je connais recherchent un label, un producteur ou un manager pour les financer... les 10% qui restent sont juste d'humbles amateurs qui reconnaissent qu'ils n'ont pas le niveau !
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Mesyc
#Houba
En public c'est "on n'a besoin de personne, fuck les majors, moi ma musique j'te la donne tu vois, on est potes, j'vends tout seul sur internet, mes cd's, mes T-shirts, ça marche et personne me prend mon pognon, ... "
En privé ça devient "J'ai besoin d'un label pour ma promo là, ça devient urgent; il me faut un producteur pour mon prochain album, il est prêt mais pas la thune; tu connais pas un manager? c'est galère en ce moment; j'ai pas de fric pour un clip et sans clip aucune chance, tu ne peux pas m'aider?... "
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