Le Pub d'AutoProd & Business (Ex - marché du disque c'est la cata!)
- 16 485 réponses
- 615 participants
- 932 246 vues
- 544 followers
Anonyme
772
Sujet de la discussion Posté le 13/07/2005 à 12:10:14Le Pub d'AutoProd & Business (Ex - marché du disque c'est la cata!)
j'ai surfer un peu ce matin sur le net pour me renseigner sur l'actualité du disque en france
l'heure est grave pour les maisons de disques ! beaucoup d'artistes se font viré , les signature de nouveaux talent sont casi rare et le personnel est licencié peu a peu
LA CAUSE PRINCIPAL SELON 80% DES PRODS = le peer to peer et téléchargements
plus personne ne bouffe , ni les producteurs , ni les distributeurs , ni les maison de disques , et encore moins les artistes auteur compositeur (" />
l'heure est grave pour les maisons de disques ! beaucoup d'artistes se font viré , les signature de nouveaux talent sont casi rare et le personnel est licencié peu a peu
LA CAUSE PRINCIPAL SELON 80% DES PRODS = le peer to peer et téléchargements
plus personne ne bouffe , ni les producteurs , ni les distributeurs , ni les maison de disques , et encore moins les artistes auteur compositeur (" />
paradies
1716
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
14991 Posté le 27/12/2014 à 13:38:20
Citation :
Pardon ? ce n'est pas la culture qui est subventionnée ! dans les rares pays ou il y a de l'argent public investit, comme en France, il faut accépter de relayer des thèmes dans des formats choisis. Ce n'est pas tout à fait de la censure, mais ça exclu beaucoup de projets du système. Je ne parle pas de la cooptation régulière, des appels d'offres bidons, etc, mais il est sur que tout les sujets subventionnés doivent pouvoir être expliqués simplement à des décisionnaires pragmatiques politiquement. C'est donc encore le concept qui prime (la guerre de 14, l'integration, le sentiment national, la famille, la conservation du patrimoine, la promotion de la langue française...) le tout en simplifiant le plus possible les propos pour "le plus grand nombre". Donc tant le format que le propos sont tellement contraint que ça exclu beaucoup de projets du processus.... Quand aux sites de financements participatifs, ils ont été officiellement adoubés par madame la ministre Fleure Pellerin, qui a decerné des médailles à quelques mécènes récurrents. Ce système flatte l'ego de donateurs naïfs, et renforce l'idée que sans aide, la culture en general est vouée à mourrir car elle n'a aucune valeur intrinsèque. Le psychanalyste dont le travail n'a pas de valeur thérapeutique objéctive et quantifiable, n'en perçoit pas moins un salaire, En culture, seule la starisation est considérée comme une valeur, alors même qu'objectivement le travail fourni, le produit apporté n'apporte pas plus de valeur à son "utilisateur" que de regarder un beau coucher de soleil en écoutant le chant des oiseaux. La valeur de ces choses est ce que la société en fait. Et aujourdhui, ils ont décidés que les artisans et les penseurs, les poètes et les chercheurs, étaient plus génants qu'autre chose, et que les priver de revenu et de prestige n'était finallement pas une mauvaise operation. Il me semble donc qu'il faut essayer, sans en être dupes, d'utiliser tout ces outils, même si ils sont contestables, parceque c'est tout ce qui reste...mais il ne faut pas tomber dans un angellisme dangereux. L'outils n'est pas mauvais mais la main qui le pilote...cette main n'est pas du coté de la création, ni même du divertissement " Honnête". elle est du coté du profit facile et de la manipulation ...la culture est largement subventionnée
Je quitte audiofanzine tant qu'ils pratiqueront l'écriture inclusive.
crossroads
9943
Je poste, donc je suis
Membre depuis 20 ans
14992 Posté le 27/12/2014 à 13:48:06
Citation :
J'espère que tu parlais pas de moi au moins ?
Non, absolument pas!
Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/
azertyvince
3157
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 17 ans
14993 Posté le 27/12/2014 à 14:17:20
Ouf !
pendant un instant j'ai cru à un complot.
pendant un instant j'ai cru à un complot.
Learn, learn, learn.
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
14994 Posté le 27/12/2014 à 14:23:37
Citation de moise :
Il ne devait pas manquer de compositeurs talentueux contemporains de Mozart ou Beethoven à regretter de ne pouvoir s'exprimer en public par manque d'accès aux salles, aux musiciens et autres mécènes, sans pour autant que ce soit avec les moyens des "stars" de l'époque. Tout le monde ne trouve pas son public. Certains, même talentueux, restent sur le bord du chemin. Ça a toujours été ainsi.une partie ce celle ci comme c'est le cas actuellement. Par manque de moyen et découragement essentiellement. ceux qui auront le courage de s'accrocher auront déjà du mérite. C'est un constat facile, mais durant toutes les périodes de crise, c'est la même chose. L'histoire n'est qu'une vague répétition et la technologie n'y change qu'une chose: ça va plus vite.
S'il y a quelque chose de plus cruel dans les circonstances actuelles c'est que la démocratisation de l'enregistrement avec les home studios a pratiquement coïncidé avec la perte de valeur marchande de la musique enregistrée. On a sacrifié une génération d'artistes à qui on a fait croire que tout était possible pour leur dire quelques années plus tard que ça ne servait à rien. Comme un enfant à qui on aurait offert un jouet avant de lui dire qu'il n'a pas le droit de s'en servir.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
globule_655
1941
AFicionado·a
Membre depuis 16 ans
14995 Posté le 27/12/2014 à 19:00:46
Le sujet semble relancé, c'est cool. Par contre, je ne suis pas du tout d'accord avec l'esprit de résignation qui règne par ici.
Déjà sur la discussion quand à la valeur de la musique enregistrée, le sujet ne s'arrête pas à la valeur que lui donne son public. Ce n'est qu'une donnée mais pas la seule et heureusement car en humain que nous sommes, si nous étions amenés à choisir le prix de toutes choses librement, hors exception, tout devrait être gratuit. Cela dit on ne peut pas demander plus que la valeur intrinsèque de ce que l'on vend qui est en partie liée à ce que le public est prêt à dépenser pour cela.
De l'autre côté, ce que l'on oublie totalement dans cette discussion, c'est la valeur accordée par le créateur de l'oeuvre à son oeuvre. De même, étant humain, l'artiste accorde une valeur infinie à son oeuvre, ce qui n'est absolument pas réaliste.
Les deux sont sensés s'équilibrer pour arriver, dans l'idéal, au prix réel de l'oeuvre, le tout mesuré par le prix réel du support sur lequel elle est fixée ou de son moyen de distribution/diffusion.
A partir de là, la loi de l'offre et de la demande va jouer sur l'évolution de ce prix dans le temps.
Du moins, ce que je décris là est censé se produire dans tout système commercial, que l'on parle de troc, de vente physique, de pari etc.
Ce qu'il s'est passé dans la musique, c'est qu'un ensemble de facteurs ont fait que le public s'est habitué à la gratuité de la musique enregistrée dont le téléchargement illégal de masse, rendu possible par l'internet fut l'un des premiers déclencheurs. Ensuite, sont venues des plateformes dont le but était de nous fournir un espace où nous pourrions "échanger" facilement et librement le fruit de nos passions. Bienvenue sur youtube où l'on peut regarder/écouter gratuitement et de manière illimitée sur son ordinateur, le contenu que d'autres personnes auront mis en ligne.
Le business model de ce genre de plateformes (tout comme dailymotion et de manière similaire deezer ou spotify etc) est de se poser comme un acteur de la diffusion de contenu incontournable de part la facilité d'accès et la gratuité. Une fois que l'utilisation de leurs services est "instinctive" chez l'utilisateur ET le créateur de contenus, c'est là qu'entrent en scène les moyens de monétiser le service : pubs sur les vidéos comptabilisant un certains nombre de vues, baisse de la qualité et/ou de la durée d'écoute à moins d'avoir un compte payant, capitalisation sur une OPA (spotify), services dérivés (Uber)...etc.
Le tout se fait bien évidemment en rémunérant le moins possible les créateurs de contenus, voire pas du tout. 1 dollar US toutes les 1000 vues (à ma connaissance le tarif est le même quelque soit la zone géographique du coup c'est $1 USD et non pas 1€, je peux me tromper), si ce n'est pas du foutage de gueule... Pareil pour deezer, spotify et consort avec leurs $0,0007 USD par stream.
NB : Pandora s'est même fait taper sur les doigts par l'ASCAP, ce qui a donné lieu à un procès car la webradio refusait de payer les droits d'auteur. Google avait aussi subit une plainte de la part de Viacom est sur le point d'entrer dans un procès intenté par le Global Music Rights pour son nouveau service musical en ligne (http://www.konbini.com/fr/tendances-2/youtube-amende-milliard-dollars/)
Bref, google vend de l'espace publicitaire à prix d'or grâce à VOS vues, le tout sans absolument rien produire et en ne reversant que le dollar symbolique.
Du coup, on a d'un côté un public qui refuse de payer mais de l'autre ? C'est là que j'ai du mal à comprendre ou bien que je me dis que la machine dont j'ai décrit les mécanismes plus haut est très bien huilée.
A en lire les commentaires précédents et à observer la situation actuelle, il semble que les artistes se soient résignés ou du moins que plutôt que de trouver des solutions pour changer cet état de fait, cherchent à limiter les dégâts.
Personnellement, cela fait déjà quelques années que je me dis que si le public n'est pas prêt à payer pour de la musique enregistrée, ce n'est pas un problème. N'en produisons plus. Puisque de toute façon on ne la vend pas. Les services de streaming ne payent pas ? retirons le catalogue existant de leur répertoire (ce qui est déjà en train de se produire car plusieurs artistes à haute notoriété internationale retirent leur musique de services comme spotify. Taylor Swift est l'une des dernière en liste). Bref, arrêtons de fournir pour rien ce que le public ne veut de toute façon pas payer !
C'est justement là que je suis totalement contre la résignation, c'est qu'en tant qu'artiste, créateur, nous contrôlons l'offre. Le fait que le public ne veuille plus acheter n'est pas une fatalité et je suis certain que dès le moment où il n'y aura plus de quoi satisfaire leur soif, toujours présente pourtant, ils seront les premiers à râler et à demander que la machine redémarre. Car bizarrement, personne ne veut payer la musique mais tout le monde en écoute !
L'idée n'est pas de s'accrocher à un modèle du passé comme le diraient certains mais justement de préparer l'avenir et de dire qu'à un moment, il y en a marre que son travail soit largement diffusé et exploité sans que l'on puisse en tirer quoi que ce soit, alors que dans le même temps, d'autres s'enrichissent grâce à ce travail. Tout travail mérite salaire et le droit d'auteur, comme son nom l'indique, est un droit reconnu par la loi dans de nombreux pays dont le notre.
Si on ne se bat pas pour nos droits, personne ne le fera pour nous.
Peace
Glob
Déjà sur la discussion quand à la valeur de la musique enregistrée, le sujet ne s'arrête pas à la valeur que lui donne son public. Ce n'est qu'une donnée mais pas la seule et heureusement car en humain que nous sommes, si nous étions amenés à choisir le prix de toutes choses librement, hors exception, tout devrait être gratuit. Cela dit on ne peut pas demander plus que la valeur intrinsèque de ce que l'on vend qui est en partie liée à ce que le public est prêt à dépenser pour cela.
De l'autre côté, ce que l'on oublie totalement dans cette discussion, c'est la valeur accordée par le créateur de l'oeuvre à son oeuvre. De même, étant humain, l'artiste accorde une valeur infinie à son oeuvre, ce qui n'est absolument pas réaliste.
Les deux sont sensés s'équilibrer pour arriver, dans l'idéal, au prix réel de l'oeuvre, le tout mesuré par le prix réel du support sur lequel elle est fixée ou de son moyen de distribution/diffusion.
A partir de là, la loi de l'offre et de la demande va jouer sur l'évolution de ce prix dans le temps.
Du moins, ce que je décris là est censé se produire dans tout système commercial, que l'on parle de troc, de vente physique, de pari etc.
Ce qu'il s'est passé dans la musique, c'est qu'un ensemble de facteurs ont fait que le public s'est habitué à la gratuité de la musique enregistrée dont le téléchargement illégal de masse, rendu possible par l'internet fut l'un des premiers déclencheurs. Ensuite, sont venues des plateformes dont le but était de nous fournir un espace où nous pourrions "échanger" facilement et librement le fruit de nos passions. Bienvenue sur youtube où l'on peut regarder/écouter gratuitement et de manière illimitée sur son ordinateur, le contenu que d'autres personnes auront mis en ligne.
Le business model de ce genre de plateformes (tout comme dailymotion et de manière similaire deezer ou spotify etc) est de se poser comme un acteur de la diffusion de contenu incontournable de part la facilité d'accès et la gratuité. Une fois que l'utilisation de leurs services est "instinctive" chez l'utilisateur ET le créateur de contenus, c'est là qu'entrent en scène les moyens de monétiser le service : pubs sur les vidéos comptabilisant un certains nombre de vues, baisse de la qualité et/ou de la durée d'écoute à moins d'avoir un compte payant, capitalisation sur une OPA (spotify), services dérivés (Uber)...etc.
Le tout se fait bien évidemment en rémunérant le moins possible les créateurs de contenus, voire pas du tout. 1 dollar US toutes les 1000 vues (à ma connaissance le tarif est le même quelque soit la zone géographique du coup c'est $1 USD et non pas 1€, je peux me tromper), si ce n'est pas du foutage de gueule... Pareil pour deezer, spotify et consort avec leurs $0,0007 USD par stream.
NB : Pandora s'est même fait taper sur les doigts par l'ASCAP, ce qui a donné lieu à un procès car la webradio refusait de payer les droits d'auteur. Google avait aussi subit une plainte de la part de Viacom est sur le point d'entrer dans un procès intenté par le Global Music Rights pour son nouveau service musical en ligne (http://www.konbini.com/fr/tendances-2/youtube-amende-milliard-dollars/)
Bref, google vend de l'espace publicitaire à prix d'or grâce à VOS vues, le tout sans absolument rien produire et en ne reversant que le dollar symbolique.
Du coup, on a d'un côté un public qui refuse de payer mais de l'autre ? C'est là que j'ai du mal à comprendre ou bien que je me dis que la machine dont j'ai décrit les mécanismes plus haut est très bien huilée.
A en lire les commentaires précédents et à observer la situation actuelle, il semble que les artistes se soient résignés ou du moins que plutôt que de trouver des solutions pour changer cet état de fait, cherchent à limiter les dégâts.
Personnellement, cela fait déjà quelques années que je me dis que si le public n'est pas prêt à payer pour de la musique enregistrée, ce n'est pas un problème. N'en produisons plus. Puisque de toute façon on ne la vend pas. Les services de streaming ne payent pas ? retirons le catalogue existant de leur répertoire (ce qui est déjà en train de se produire car plusieurs artistes à haute notoriété internationale retirent leur musique de services comme spotify. Taylor Swift est l'une des dernière en liste). Bref, arrêtons de fournir pour rien ce que le public ne veut de toute façon pas payer !
C'est justement là que je suis totalement contre la résignation, c'est qu'en tant qu'artiste, créateur, nous contrôlons l'offre. Le fait que le public ne veuille plus acheter n'est pas une fatalité et je suis certain que dès le moment où il n'y aura plus de quoi satisfaire leur soif, toujours présente pourtant, ils seront les premiers à râler et à demander que la machine redémarre. Car bizarrement, personne ne veut payer la musique mais tout le monde en écoute !
L'idée n'est pas de s'accrocher à un modèle du passé comme le diraient certains mais justement de préparer l'avenir et de dire qu'à un moment, il y en a marre que son travail soit largement diffusé et exploité sans que l'on puisse en tirer quoi que ce soit, alors que dans le même temps, d'autres s'enrichissent grâce à ce travail. Tout travail mérite salaire et le droit d'auteur, comme son nom l'indique, est un droit reconnu par la loi dans de nombreux pays dont le notre.
Si on ne se bat pas pour nos droits, personne ne le fera pour nous.
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
the bubble
4074
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
14996 Posté le 27/12/2014 à 21:03:51
Ahhh voilà un langage que j'aime je suis d'accord à 1000 %! C'est bien pour cela que je ne sors pas de disque pour l'instant, je peux attendre longtemps tu me diras, mais j'espère que ça bougera un jour ou l'autre dans ce sens.
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
14997 Posté le 27/12/2014 à 21:08:14
Citation de globule_655 :
Artistes de rue ou concerts au chapeau (ou dans d'autres domaines, blog ou logiciels financés par la donation) démontrent quotidiennement le contraire. si nous étions amenés à choisir le prix de toutes choses librement, hors exception, tout devrait être gratuit.
Citation :
Il n'y a pas de prix réel. Il y a un artiste qui a besoin (ou pas) de financement pour créer, présenter, produire, reproduire son oeuvre et qui en trouve (ou pas) auprès de son public, de la collectivité ou d'un mécène. Les deux sont sensés s'équilibrer pour arriver, dans l'idéal, au prix réel de l'oeuvre
Citation :
L'épicier du coin aussi, non?Bref, google vend sans absolument rien produire
Citation :
C'est ta liberté. si le public n'est pas prêt à payer pour de la musique enregistrée, ce n'est pas un problème. N'en produisons plus.
Citation :
C'est fou ce qu'ils ont peur. Si tu veux mon avis, la plupart reviendront, et si pas, de toutes façons les grosses machines (majors etc) ont dit Voui au streaming. Monétiser (même centime par centime) pour la xème fois tout leur énorme back catalogue (qui cumulé rapporte probablement plus que toutes les nouveautés) sans bourse délier, c'est le pied, non?plusieurs artistes à haute notoriété internationale retirent leur musique de services comme spotify.
Citation :
Tu ne contrôle rien du tout. Il n'y a que deux choix : Nager avec le courant et essayer de prendre de la vitesse, ou nager contre le courant dans l'illusion de retrouver un monde disparu. Le fils de ma compagne, grand consommateur de musique, autrefois grand acheteur de CD's, qui a eu un temps son groupe et a toujours résisté au piratage, vient de passer au spotify premium, 10 euros par mois, qu'il écoute tout le temps, sur son smartphone au bureau, sur son pc chez lui. En moyenne, avec les "radios" des artistes, ou les "artistes similaires", il découvre chaque semaine deux artistes dont il n'aurait jamais entendu parler autrement, et qu'il ira sans doute voir si ils passent en concert près de chez lui.C'est justement là que je suis totalement contre la résignation, c'est qu'en tant qu'artiste, créateur, nous contrôlons l'offre.
Citation :
Se battre pour ses droits, c'est noble. Se battre contre des moulins à vent c'est stupide.Si on ne se bat pas pour nos droits, personne ne le fera pour nous.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
[ Dernière édition du message le 27/12/2014 à 21:42:56 ]
the bubble
4074
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
14998 Posté le 27/12/2014 à 23:34:40
Citation :
Il ne devait pas manquer de compositeurs talentueux contemporains de Mozart ou Beethoven à regretter de ne pouvoir s'exprimer en public par manque d'accès aux salles, aux musiciens et autres mécènes, sans pour autant que ce soit avec les moyens des "stars" de l'époque. Tout le monde ne trouve pas son public. Certains, même talentueux, restent sur le bord du chemin. Ça a toujours été ainsi.
eh bien alors ne changeons rien. sauf que à cette époque la demande en musique était toute autre: un musicien moyen pouvait s'en sortir grâce à la demande de prestations qui était différente car le seul moyen d'entendre de la musique était d'en jouer. On découvre encore aujourd'hui un tas de compositeurs qui justement avaient leur place et dont l'écriture était bien moins fouillé que les grands que tu cites (et du coup rares étaient ceux qui restaient au bord du chemin, ça à dû commencer au 19 è siècle quand le compositeur a commencé à être déifié littéralement comme liszt ou chopin et consort).......pourquoi? eh bien pas le rouleau compresseur commercial actuel qui empêche à chacun d'avoir sa place, et des moyens de communications primaires, des lieux étaient isolés, se déplacer était pénible donc on prévoyait en avance tout en évitant tout déplacement inutile, dans ce contexte "d'ignorance", les locaux avaient plus leur place. Et à l'époque, il n' y avait pas que les salles, la musique était bien plus vivante, et on ne jouait jamais deux fois le même oeuvre! la société moderne est un goulet d'étranglement par rapport à ces époques que tu cites. Et comme internet met sur un piédestal quelques têtes d'affiches, les talents locaux n'ont plus lieu d'être et justement à l'époque que tu cites, cela permettait à des musiciens locaux de vivre et d'être aimés pour leur musique (en tout cas plus qu'aujourd'hui). C'est justement ce qui a amené JS Bach à refuser un duel de clavecin avec un autre compositeur qu'il aurait littéralement pulvérisé, parce que les différences de "talent" et le mode de jeu de chacun ne pouvaient se décrire avec aucun moyen de communication! il a permis à cet homme de garder sa place dans sa communauté........quelle sagesse de la part d'un des plus grands compositeurs de la musique européenne........ce n'est pas pas rihanna qui ferait ça......
Aujourd'hui, on juge les gens sur la qualité d'une vidéo ou d'un extrait audio en 10 secondes (sans jamais tout écouter, pourquoi perdre du temps par respect pour le travail de l'autre, quel concept dépassé!) sans prendre le temps de tenter de mettre sur scène pour savoir ce qu'ils valent ni de leur laisser une chance, et je suis désolé de le dire, on marche à l'envers, une vidéo peut être excellente et l'interprète minable sur scène, et vice versa. pourquoi? on peut être super à l'aise en vidéo et pas sur scène,ou bien la préparer tout simplement, eh bien cela ne fait pas "l'instant" que donne l'artiste sur scène. Et moi je n'aime pas ces shows sans surprises tous programmés, "froids" à souhaits, tout comme les enregistrements d'ailleurs, c'est le même topo, combien d'artistes j'ai pu écouter et ensuite halluciner par leur prestation décevante sur scène............un talent est facile à développer en live avec un camion d'ingienérie son et un excellent ingé son chevronné........mais un mec tout seul avec juste son piano et sa voix, et du matos chinois de base n'aura pas le droit à l'erreur. c'est pareil pour la fabrication d'un album ou un ep.
En ce qui me concerne, je ne regarderais pas en arrière et je n'empécherait pas le changement. mais je plains ceux qui tentent de s'accrocher au modèle actuel et qui vont souffrir.
[ Dernière édition du message le 27/12/2014 à 23:45:36 ]
globule_655
1941
AFicionado·a
Membre depuis 16 ans
14999 Posté le 27/12/2014 à 23:46:57
Citation de EPE_be :
Citation de globule_655 :Artistes de rue ou concerts au chapeau (ou dans d'autres domaines, blog ou logiciels financés par la donation) démontrent quotidiennement le contraire.si nous étions amenés à choisir le prix de toutes choses librement, hors exception, tout devrait être gratuit.
Tu viens juste de citer le "hors exception" de ma phrase. Les cas que tu cites ne sont pas la règle.
Citation :
Il n'y a pas de prix réel. Il y a un artiste qui a besoin (ou pas) de financement pour créer, présenter, produire, reproduire son oeuvre et qui en trouve (ou pas) auprès de son public, de la collectivité ou d'un mécène.
Outre la valeur de la propriété intellectuelle, quand on parle de musique enregistrée, on parle bien d'un produit ayant un coût de production et un prix de vente. Hors cas cités précédemment comme exceptions, un prix de vente est nécessaire pour espérer au moins couvrir les coûts. C'est la base de tout commerce. Si on parle de simple expression artistique quelle qu'en soit le niveau ou bien exploitation du travail et de la propriété intellectuelle de quelqu'un n'est pas la même histoire. Quand google s'enrichit grâce au fruit de mon labeur sans me reverser quoi que ce soit, c'est une atteinte à mes droits. Il est donc totalement légitime de s'en plaindre et de vouloir du changement.
Citation de EPE_be :
Citation :L'épicier du coin aussi, non?Bref, google vend sans absolument rien produire
L'épicier paye ses fournisseurs après avoir effectué un travail de sélection des produits qu'il est le plus susceptible de vendre afin de faire sa marge. Google se contente de te faire consommer de la pub après t'avoir attiré là grâce à TON contenu.
Après, le problème n'est pas tant dans ce principe de fonctionnement (pour le moins vicieux) que dans la propension de google à fermer les yeux voir carrément favoriser l'échange de contenus obtenus illégalement. Par exemple, n'importe quel couillon peut mettre une vidéo en ligne en moins de 5mn sans qu'on lui demande rien sur la provenance, les ayants droits etc. Par contre, si en tant qu'ayant droit tu souhaites faire retirer une vidéo qu'un autre utilisateur à mise en ligne sans ton accord, c'est une galère sans nom et peut prendre une éternité. Autre exemple, quand google affiche en priorité des liens vers des sites de torrents et autres alors que son algorithme lui permet tout à fait de déclasser les contenus venant de sites pirates.
Pas vraiment le comportement typique de l'épicier du coin on est d'accord ?
Citation :
C'est ta liberté.
Non, c'est la liberté de tout un chacun de prendre conscience que si on veut redonner de la valeur à ce que l'on produit, il faut commencer par arrêter de le distribuer gratuitement en attendant que ça tombe.
Mettre un single en écoute avec un clip sur youtube pour la promo, c'est bien. Mettre tout son album en écoute gratuite sur bandcamp, deezer, ou tout autre service qui ne reverse que des clopinettes est déjà plus douteux quant à la rentabilité à long terme.
Citation de EPE_be :
C'est fou ce qu'ils ont peur. Si tu veux mon avis, la plupart reviendront, et si pas, de toutes façons les grosses machines (majors etc) ont dit Voui au streaming. Monétiser (même centime par centime) pour la xème fois tout leur énorme back catalogue (qui cumulé rapporte probablement plus que toutes les nouveautés) sans bourse délier, c'est le pied, non?
Pas de la peur, du boycott. Certains artistes ont décidé qu'ils en avaient marre d'être pris pour des billes et ont retiré leurs oeuvres. Je citais Taylor Swift mais il y a aussi les Beatles, AC/DC, Thom Yorke qui est littéralement en guerre contre le streaming...etc, il y en a d'autres et pas des moindres. Certains n'ont jamais mis leur catalogue à dispo, d'autres l'ont retiré après avoir déchanté.
Quand aux majors qui relancent encore et encore l'ancien, ça marchera un temps mais après ? On commence déjà à en voir la limite avec la chute vertigineuse des ventes d'albums de reprises traditionnels de fin d'année par rapport aux années précédentes.
Citation :
Tu ne contrôle rien du tout. Il n'y a que deux choix : Nager avec le courant et essayer de prendre de la vitesse, ou nager contre le courant dans l'illusion de retrouver un monde disparu.
J'ai un contrôle sur ce que je produit et comment je le diffuse, c'est déjà ça. Je m'attendais à ce type de commentaire sur le monde disparu et compagnie sauf que ce que je dis n'équivaut pas à un retour en arrière. Je cherche une solution pour quelque chose de JUSTE, qui ne sera de toute façon pas l'ancien système qui avait également ses défauts.
Il est sûr que si on part du bon vieux principe qu'on y peut rien, rien ne changera. D'ailleurs, je ne sais pas si j'ai mal interprété tes propos mais tel quel, c'est exactement le genre de pensées qui auraient pu faire que ta compagne n'aie jamais le droit de vote ou avec lesquelles je serai probablement dans un champ de canne à sucre à appeler "missié" la personne en train de me fouetter. Désolé pour la caricature (qui n'est pas si grossière que ça au final) mais la résignation ne permet pas plus d'avancer que "l'illusion de retrouver un monde disparu". Si le nouveau modèle n'est pas bon, trouvons-en un autre ou réformons le, c'est de ça que je parle.
Citation :
Se battre pour ses droits, c'est noble. Se battre contre des moulins à vent c'est stupide.
Demander à être rémunéré pour son travail et que l'exploitation de sa propriété intellectuelle se fasse dans le respect de ses droits n'est pas vraiment ce que j'appelle se battre contre des moulins à vent.
La même situation dans n'importe quel autre secteur d'activité que l'art aurait déjà conduit à des émeutes.
Peace
Glob
L'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule, l'abeille coule....
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
15000 Posté le 28/12/2014 à 10:12:25
Si je parle de se battre contre des moulins à vent c'est parce qu'il n'y a plus personne à combattre. Arrêter Google, YouTube, Spotify, Deezer,les majors ou tout ce que vous voulez, ça ne changera rien. Parce que ce qui a changé c'est le comportement du public.
J'ai des enfants (ainsi que les enfants de ma compagne) qui ont grandi avec la dématérialisation de la musique. Ils sont maintenant de grands adolescents à jeunes adultes. Les plus jeunes, c'est bien simple, ils n'ont jamais acheté de musique sous aucune forme. Ce ne leur viendrait même pas à l'esprit, c'est une incongruité. La dernière fois qu'un de mes fils m'a vu acheter un CD il m'a regardé comme si j'achetais une lampe à pétrole. Étant actif dans la musique j'ai bien tenté un temps de les conscientiser, mais c'est peine perdue. Pourquoi devraient-ils être les seuls à payer? Plus personne ne paie, sauf les vieux...
L'aîné, celui qui vient de passer à Spotify, le dernier CD qu'il a acheté, c'est celui du groupe d'un de ses potes. Il l'a acheté un peu pour le principe, parce que c'est son pote. Sauf que le CD est toujours sous cellophane. Pas que l'album ne soit pas bon, il est même très bon, et le groupe marche fort. Mais il l'écoute sur spotify parce qu'il n'a plus... de lecteur CD. Les chaines HiFi sont en voie de disparition sauf comme produit de niche pour mélomanes, les ordinateurs portables ou les auto-radios ont de moins en moins souvent de lecteur intégré et les tablettes ou autres smartphone n'en ont tout simplement pas.
Par contre ils vont tous souvent voir des concerts ou des festivals. Beaucoup plus souvent que je ne le faisais à leur âge. Et pour cause, dans les années 80 par exemple les vinyles étaient chers, mais j'en achetais souvent. Sauf que le prix d'un concert (hors frais de déplacement et j’habitais dans un bled) était en moyenne à peu près équivalent au prix d'un vinyle. Il fallait bien faire des choix.
Pour la génération actuelle, la reproduction ou la diffusion de musique enregistrée, c'est gratuit ou presque gratuit (le presque n'étant accepté que s'il y a un service supplémentaire), c'est acquis, on n'y reviendra plus, ce n'est même pas la peine d'en discuter. Qu'on y mette des freins et de nouvelles voies détournées s'ouvriront sur internet. Et quand bien même "ils" y arriveraient, leur budget musique ne changera pas. Ce serait le live qui en paierait le prix.
Par rapport aux grandes heures du piratage, le streaming audio et video paie des droits, minimes, obtenus sous la pression des labels et sociétés d'auteurs, mais ils en paient. Mais croire que la musique enregistrée puisse redevenir la source de revenus qu'elle a été avant internet, c'est une illusion. L'enregistrement redevient essentiellement une démarche promotionnelle pour les concerts, comme aux débuts du disque. Est-ce un mal finalement, alors que dans le message précédent moise b citait les siècles passés en exemple?
J'ai des enfants (ainsi que les enfants de ma compagne) qui ont grandi avec la dématérialisation de la musique. Ils sont maintenant de grands adolescents à jeunes adultes. Les plus jeunes, c'est bien simple, ils n'ont jamais acheté de musique sous aucune forme. Ce ne leur viendrait même pas à l'esprit, c'est une incongruité. La dernière fois qu'un de mes fils m'a vu acheter un CD il m'a regardé comme si j'achetais une lampe à pétrole. Étant actif dans la musique j'ai bien tenté un temps de les conscientiser, mais c'est peine perdue. Pourquoi devraient-ils être les seuls à payer? Plus personne ne paie, sauf les vieux...
L'aîné, celui qui vient de passer à Spotify, le dernier CD qu'il a acheté, c'est celui du groupe d'un de ses potes. Il l'a acheté un peu pour le principe, parce que c'est son pote. Sauf que le CD est toujours sous cellophane. Pas que l'album ne soit pas bon, il est même très bon, et le groupe marche fort. Mais il l'écoute sur spotify parce qu'il n'a plus... de lecteur CD. Les chaines HiFi sont en voie de disparition sauf comme produit de niche pour mélomanes, les ordinateurs portables ou les auto-radios ont de moins en moins souvent de lecteur intégré et les tablettes ou autres smartphone n'en ont tout simplement pas.
Par contre ils vont tous souvent voir des concerts ou des festivals. Beaucoup plus souvent que je ne le faisais à leur âge. Et pour cause, dans les années 80 par exemple les vinyles étaient chers, mais j'en achetais souvent. Sauf que le prix d'un concert (hors frais de déplacement et j’habitais dans un bled) était en moyenne à peu près équivalent au prix d'un vinyle. Il fallait bien faire des choix.
Pour la génération actuelle, la reproduction ou la diffusion de musique enregistrée, c'est gratuit ou presque gratuit (le presque n'étant accepté que s'il y a un service supplémentaire), c'est acquis, on n'y reviendra plus, ce n'est même pas la peine d'en discuter. Qu'on y mette des freins et de nouvelles voies détournées s'ouvriront sur internet. Et quand bien même "ils" y arriveraient, leur budget musique ne changera pas. Ce serait le live qui en paierait le prix.
Par rapport aux grandes heures du piratage, le streaming audio et video paie des droits, minimes, obtenus sous la pression des labels et sociétés d'auteurs, mais ils en paient. Mais croire que la musique enregistrée puisse redevenir la source de revenus qu'elle a été avant internet, c'est une illusion. L'enregistrement redevient essentiellement une démarche promotionnelle pour les concerts, comme aux débuts du disque. Est-ce un mal finalement, alors que dans le message précédent moise b citait les siècles passés en exemple?
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
- < Liste des sujets
- Charte