Il est 2 heures du matin, impossible de dormir. Une mélodie tourne en boucle dans votre tête depuis maintenant une vingtaine de minutes et vous empêche de rejoindre les bras de Morphée. Vous empoignez donc votre 6 cordes, allumez votre multieffet et branchez, un peu à contrecœur, votre casque. Le reste de la famille étant assoupie, c’est un mal nécessaire. Comme beaucoup de guitaristes, jamais ces écouteurs n’ont réussi à vous procurer les mêmes sensations que lorsque vous êtes assis devant votre ampli à lampes dont le volume est raisonnablement poussé. Heureusement, le Waza-Air de Boss nous fait la promesse de retrouver ce ressenti, et ce, sans-fil. C’est beau la science.

En tant que guitariste-paparisien, l’annonce du Waza m’a touché en plein cœur. Il faut dire que le jeu au casque est devenu depuis maintenant plus de six ans une obligation. Quand on partage un appartement avec trois autres personnes, dont deux de petite taille ayant l’habitude de se coucher avec les poules (et de se réveiller avec le coq), que voulez-vous, on n’a pas le choix et on revend son 4×12 sur Audiofanzine (sécurisé via Looper, évidemment), la mort dans l’âme.
C’est donc avec une certaine hâte qu’on déballe le WAZA-AIR, un casque sans-fil accompagné d’un émetteur prêt à être enfiché dans votre six cordes préférée.
Vas-y Waza
Avant de chausser le Waza Air, on le regarde un peu et on admire les deux jolis logos « Waza » disposés sur chacune des oreillettes. Le tout semble solide avec un arceau en métal et des coques en métal résistant. Les coussinets et le bandeau sont en cuir et sons très agréables au contact de la peau. Bonne surprise, les coussinets sont aimantés et donc facilement remplaçables, c’est une très bonne nouvelle ! Le look est plutôt réussi, et reste relativement sobre, même si cela reste bien évidemment une affaire de goût…
Une fois vos petits réglages faits dans l’appli (on verra ça plus tard), vous n’aurez plus qu’à chausser le casque et brancher l’émetteur sur votre guitare, c’est tout. Pas besoin de smartphone pour jouer, et au quotidien, cela confère un côté plug’n’play au casque très agréable. On empoigne sa guitare et on joue au bout de quelques secondes. Pour peu que l’émetteur soit déjà sur la guitare (il se met en veille automatiquement), on a juste à mettre le casque et l’allumer. On règle le volume, on choisit le préset et c’est parti. Assurez-vous juste de synchroniser l’émetteur avec le casque lors de la première utilisation. Mais il n’y a rien de plus simple : on branche l’émetteur sur la prise jack du casque et le tour est joué.
Autre exemple d’utilisation très plaisante : on lance une vidéo sur YouTube, par exemple un playback, et on joue par-dessus en réglant simplement le niveau de la vidéo et le niveau de sa guitare grâce aux deux volumes séparés. Le WAZA-AIR est d’ailleurs aussi un casque Bluetooth de très bonne qualité qui pourra d’ailleurs servir pour autre chose que la guitare.
Et l’appli ?
Il est aussi possible de désactiver complètement la pièce virtuelle, mais franchement, cette dernière est excellente et il devient difficile de s’en passer. On prend énormément de plaisir à jouer et c’est assez révélateur de la qualité globale des simulations issues des amplis Katana. On pourra régler le type de pièce (stage ou studio) et le niveau de réverbération. Que ce soit avec l’une ou l’autre, BOSS a clairement réussi son pari de rendre le jeu au casque agréable. Et cerise sur le gâteau, les présets sonnent bien, et la partie « Tone Central » propose un nombre limité de sons, mais ils sont tous exploitables et plaisants à jouer. Cela renforce la prise en main très rapide du casque et c’est un énorme point fort. Pas besoin de tripatouiller les réglages pendant 107 ans. Mais rassurez-vous, tous les paramètres classiques restent disponibles, avec 5 amplis différents, et des effets en veux-tu en voilà. On garde cependant nos réserves sur l’ergonomie de la partie effets, pas évidente à appréhender au début, avec son système de couleur. On pense que BOSS peut mieux faire, surtout avec les interfaces tactiles offertes par les smartphones modernes. Reste que les effets sont nombreux (50) et d’excellente qualité, ce qui n’est pas étonnant venant de BOSS, les rois de la pédale d’effet !
La partie bibliothèque permettra à l’utilisateur de sauver ses présets et de les regrouper en « liveset » (groupe de 6 présets) afin de les téléverser dans le casque. Ainsi, ils seront accessibles directement sur la coque du casque. Plus besoin de l’appli ! Un accordeur est proposé dans cette dernière mais chose amusante, un accordeur sonore est intégré au casque. L’idée est de rendre le casque encore plus indépendant du smartphone, ce qui est une bonne chose, mais dans les faits, c’est pas super précis. Pensez à plutôt vous munir d’un accordeur à pince, ça ne coûte pas cher, c’est pratique et il y en a des très précis.
En ce qui concerne le son du casque en lui-même, une fois n’est pas coutume, il faudra nous faire confiance ou aller l’essayer en magasin. En effet, nous ne disposons pas d’une tête artificielle type Neumann KU100 qui permettrait de vraiment retranscrire avec fidélité le son du WAZA-AIR. Heureusement, il existe des vidéos sur internet faites en partenariat avec BOSS qui a fourni pour l’occasion une tête artificielle.
Conclusion
Pour avoir passé trois semaines avec, il a été assez difficile de s’en séparer. Entre le fait que le casque soit agréable, très pratique à utiliser et que les simulations d’amplis et d’effets associées à la pièce virtuelle soient excellentes, le WAZA-AIR dispose de tous les atouts pour procurer énormément de plaisir au guitariste. Certes, les plus râleurs pourront dire que le gyroscope est gadget et que le prix reste élevé, mais reste que le produit est très bien pensé, innovant et qu’il procure des sensations inédites au casque. Pour une fois qu’un produit sort des sentiers battus dans le monde la guitare et ose même emprunter les sentiers de la Hi-Tech, on ne va pas bouder notre plaisir ! 4 étoiles et un Award bien mérité.