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Test de la guitare Solar A2.6C G2 - La crème, Solar ?

9/10
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Valeur sûre
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La marque Solar est initiée par le Youtubeur métalleux Ola Englund qui, au même titre que Rob Chapman, a voulu proposer des séries d’instruments au look agressif et aux performances résolument modernes. Effet de mode du « YouTube game » ou réel placement dans le paysage guitare ?

Test de la guitare Solar A2.6C G2 : La crème, Solar ?

IMG_20210127_092417En effet, il serait tentant de consi­dé­rer ces influen­ceurs comme des oppor­tu­nistes avides de recon­nais­sance et d’ar­gent, ne souhai­tant occu­per l’es­pace musi­cal que pour flat­ter leur ego ou leur porte-monnaie. La Solar que nous avons dans les mains va très rapi­de­ment nous prou­ver le contraire. Il s’agit d’une super­strat desti­née aux shred­ders et aux amou­reux des lourdes ryth­miques remplies de satu­ra­tion. Le corps de cette A2.6C G2 est en acajou, avec des traits et contours affi­nés très élégants. Le manche traver­sant en érable ne comporte aucun talon, offrant un accès aux aigus renforcé par deux chan­freins assez profonds creu­sés dans la caisse. Très fin, le corps est aussi léger. La fini­tion noir matte, bien qu’un peu salis­sante, habille l’ins­tru­ment de très belle façon pour un résul­tat à la foi sage, sobre mais terri­ble­ment métal.

IMG_20210127_092442La touche en ébène sertie de 24 frettes super jumbo assez hautes est d’une belle qualité, pas aussi dense et brillant que les modèles japo­nais ESP comme les Hori­zon mais reste dans la moyenne haute de la produc­tion géné­rale. Le manche est plutôt fin, pas autant qu’un Ibanez Wizard mais s’ins­crit dans la grande tendance actuelle des profils en D aplati. Les repères se limitent au logo d’Ola sur les cases 11, 12 et 13 pour figu­rer l’oc­tave que l’on retrouve aussi sur le cache truss rod en haut de manche ainsi que sur la tranche de la touche sous forme de petits points blancs. Les frettes sont très correc­te­ment finies et ne dépassent pas de la largeur de la touche, symp­tôme d’un mauvais séchage post-produc­tion. La tête reverse affiche un profil acéré avec ces tradi­tion­nelles réso­nances qui seront avan­ta­geu­se­ment étouf­fées avec une mousse coin­cée entre les cordes et la tête. Votre servi­teur n’est vrai­ment pas un adepte des têtes reverse, obli­geant à parer un bel instru­ment d’un tampon encreur disgra­cieux au niveau de la tête. Le look c’est bien, l’ef­fi­cience fonc­tion­nelle c’est mieux ! Le sillet en graphite est bien taillé, les gorges accom­pagnent suffi­sam­ment l’angle des cordes pour ne pas propo­ser de fric­tions néfastes pour la tenue d’ac­cord. Les méca­niques Solar ont un ratio de 18:1, ce qui veut dire qu’il y a 18 crans sur la roue pour une meilleure préci­sion d’ac­cor­dage. On aurait adoré avoir des méca­niques à blocage mais cela aurait logique­ment eu un impact sur le prix.

IMG_20210127_092506Notre coup d’œil cosmé­tique tradi­tion­nel avant bran­che­ment nous révèle le premier point noir : le place­ment des attaches de sangle. Tout en restant subjec­tif, ce place­ment implique une attache de cour­roie paral­lèle au thorax qui torsade la sangle pour un confort de jeu amoin­drie en posi­tion debout. Un petit brico­lage pour repla­cer cette attache sur le bout de la corne supé­rieure est aisé mais regret­table. Le cheva­let est fixe, les cordes se fixent au travers du corps pour une meilleure trans­mis­sion des vibra­tions au bois et donc un meilleur sustain. De type Hipshot, il est très confor­table et doux au toucher, gros palm mute et possi­bi­lité d’ins­tal­ler de très gros tirants en pers­pec­tive !

La dota­tion élec­tro­nique est assez origi­nale dans le sens où elle remet au goût du jour la colla­bo­ra­tion entre une célèbre marque de micros avec la marque de guitare elle-même. On se souvient des DiMar­zio/Ibanez qui équi­paient nombre de modèles Ibanez à une époque, ici il s’agit de micros Seymour Duncan/Solar dont nous teste­rons la teneur bien entendu. Les tradi­tion­nels poten­tio­mètres de volume et tona­lité s’as­so­cient au sélec­teur blade 5 posi­tions, ce dernier propo­sant donc des posi­tions split­tées de micros qui vont s’avé­rer surpre­nantes lors de ce test.

Notons que des variantes de ce modèle sont propo­sées à la vente, notam­ment avec des Floyd Rose Special (quel dommage, le FR Special étant vrai­ment un mauvais vibrato) ou en cheva­let Ever­tune. D’autres colo­ris sont aussi dispo­nibles en dehors de ce noir matte, notam­ment un sublime vert flashy épinard étrange. Hum hum.

S’ex­po­ser un peu plus auuu Sooo­laaar…

clean
00:0001:53
  • clean01:53
  • clean­crunch01:46
  • crunch­blue­sa­vecs­plits02:03
  • jeuba­cking06:10
  • lead01:44
  • ryth­mique­me­tal01:39

 

Condi­tions du test :

  • Ampli Marshall JVM410H bran­ché dans un Torpedo Captor X avec une simu­la­tion de cab 4×12 ENGL loadé en V30 et repiqué par eux micros Shure SM57 et Senn­hei­ser MD421 légè­re­ment désaxés, à 3 cm de la grille
  • Carte son Scar­lett Focus­rite 18i8
  • Cubase 10.5
  • Effets sur Cubase

IMG_20210127_092606Bien sûr cette guitare est métal­leuse, bien entendu elle va être desti­née à déchique­ter la chair du public lors de concerts à la bonne odeur de bière éven­tée mais il convient de tester les sons clean pour un article sérieux. Les sons sont assez droits et feront le taf sans souci dans un contexte d’ar­pèges. Les notes se détachent bien, les posi­tions split­tées sont flat­teuses et sont très réalistes sans toute­fois valoir une vraie Strat, on s’en doutait. Les micros délivrent des sono­ri­tés honnêtes, aptes à être utili­sées sans chan­ger de guitare. En revanche, les sons crunch sont une très très grosse surprise, ils sont superbes. Quelle que soit la posi­tion enclen­chée, ils sont très dyna­miques et réus­sissent sans peine à sonner blues. D’ac­cord, ce n’est pas une guitare dont le mojo est compa­tible mais quelle impor­tance, les exemples audio sont là pour attes­ter des très belles pres­ta­tions dans le domaine, il ne faut pas avoir peur de bais­ser le gain avec cette Solar car de très belles choses vous attendent. Toujours avec droi­ture mais un rebon­dit convain­cant et une attaque tota­le­ment respec­tée avec cette petite compres­sion vrai­ment agréable. Vrai­ment bien joué Ola !

IMG_20210127_092635Sans attendre outre mesure, on envoie la sauce métal. Et bien oui, la guitare est bien présente et s’en sort avec les honneurs. On taille dans le vif, pyro­tech­nie et sauva­ge­rie combi­nées pour consta­ter une belle tenue d’ac­cord et une bonne défi­ni­tion des fréquences, très précise dans les graves. Les micros se révèlent excel­lents pour des micros d’ori­gine et la ques­tion de leur rempla­ce­ment est large­ment remise en cause voire inutile. Le niveau de sortie est raison­nable, on aurait pu s’at­tendre à quelque chose de cari­ca­tu­ral mais on sent bien qu’Ola a super­visé la chose de main de maître et a préféré une belle ouver­ture plutôt qu’une compres­sion idiote, d’où les belles pres­ta­tions en crunch. Le palm mute est assez énorme, conforté dans l’at­taque par ce cheva­let extrê­me­ment confor­table. Le jeu en lead ne souffre d’au­cun défaut parti­cu­lier, le confort géné­ral se ressent très bien pour de belles acro­ba­ties. Les bends sont bien accom­pa­gnés dans les varia­tions de tension par le sillet auto lubri­fié graphite, aucun bruit ni « tac » au niveau de la tête. Préci­sons tout de même que le place­ment tari­faire est vrai­ment excellent, le prix se situant aux alen­tours des 670 euros pour cette version, celle avec Ever­tune valant logique­ment plus cher à 1100 euros, ce cheva­let deman­dant un usinage tota­le­ment diffé­rent.

Le micro manche réagit fort bien en jeu lead mais on préfé­rera éviter les posi­tions split­tées géné­ra­trices de buzz en solo ce qui est tota­le­ment normal, une seule bobine étant acti­vée. Le potard de volume est progres­sif, il permet de bais­ser le gain sans trop perdre d’ai­gus. Une impro­vi­sa­tion sur un backing track en exemple audio final confirme tout cela, on finit par jouer sans se soucier de grand-chose ce qui est un gage de fiabi­lité et de confort. Tout passe, les bends à l’unis­son, les harmo­niques arti­fi­cielles, tout !

Solar Englund

IMG_20210127_092532Le YouTube game, le drama, vous savez, tout ce qui fait des vues, du sensa­tion­nel… Point de tout cela ici. Le collègue Ola a réussi à propo­ser un très très bel instru­ment, aux pres­ta­tions superbes pour un tarif très bien placé. Sa vision de la guitare métal est au final très cohé­rente : un instru­ment sobre, effi­cace, très bien fini qui pour­rait faire passer des guitares plus chères comme étant moins pres­ti­gieuses. Les micros Seymour/Solar sont bons et résultent d’une recherche sonore plutôt que de la volonté assoif­fée d’une asso­cia­tion lucra­tive (même si elle doit l’être, restons lucides). En défi­ni­tive, une guitare métal plug and play qui arrive aussi à convaincre énor­mé­ment en crunch, c’est assez rare pour être souli­gné et c’est pour cela que cette Solar est une valeur sûre. Ache­tez, bran­chez et jouez. Une ola pour Ola !

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Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 5580
5580
Valeur sûre
Award
  • Excellent rapport qualité prix
  • Micros de bonne facture
  • Finition générale
  • Proposition sérieuse dans la catégorie très concurrentielle de la superstrat
  • Stabilité d’accord
  • Sonorités crunch superbes
  • Ergonomie des chanfreins
  • Placement des attaches de sangle

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