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Test de la guitare électrique Yamaha Revstar RSP20 - Dernier épisode de la série !

9/10

Après avoir testé les nouvelles Revstar « Element » et « Standard » proposées par la marque Yamaha, nous n’avions d’autre choix que de prendre en main le modèle le plus onéreux de la série : la Yamaha RSP20.

Test de la guitare électrique Yamaha Revstar RSP20 : Dernier épisode de la série !

Le savoir-faire japo­nais

La Yamaha RSP20 est issue de la série « Profes­sio­nal » de la collec­tion des Revs­tar et se place dans la caté­go­rie des guitares haut decorps gamme. Le premier point qui la distingue de ses deux petites sœurs est bien entendu le lieu de fabri­ca­tion. Si ces dernières étaient fabriquées en Indo­né­sie, la RSP20 est quant à elle d’ori­gine japo­naise. Fabri­ca­tion qui, d’après Yamaha, est prin­ci­pa­le­ment arti­sa­nale. Pour le reste, les spéci­fi­ca­tions de la fiche tech­nique sont fina­le­ment assez proches du modèle inter­mé­diaire de la série « Stan­dard ». Ainsi, une fois de plus, la guitare possède un corps cham­bré en acajou, mais cette fois-ci renforcé au carbone. La tech­nique de concep­tion du corps a été béné­fique sur les modèles testés précé­dem­ment et on peut légi­ti­me­ment s’at­tendre à retrou­ver les mêmes quali­tés cette fois encore. La table, quant à elle, est fabriquée en érable. Sur le modèle testé, la fini­tion est nommée « Swift Blue » et utilise un verni brillant qui recouvre la tota­lité de la caisse. Comme pour toute la collec­tion Revs­tar, on devine un esprit inspiré de l’uni­vers de la moto et d’autres couleurs sont égale­ment dispo­nibles dans le cata­logue de la marque. Pour cette série « Profes­sio­nal », Yamaha a utilisé un manche en acajou, collé, lui aussi renforcé au carbone et conçu autour de 3 pièces. Le vernis appliqué sur ce dernier est de type satiné, ce qui est un choix perti­nent vis-à-vis du confort de jeu, évitant ainsi d’ac­cro­cher sous la main.
corps mancheLa touche est en palis­sandre, recou­verte de repères en forme de lignes blanches et est accom­pa­gnée de 22 frettes Jumbo en acier inoxy­dable. La pose est bien entendu à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une guitare affi­chée à un prix à 4 chiffres, à savoir superbe. Le profil du manche garde une courbe en « C » sans pour autant être trop épais. Le diapa­son est de 629 mm ce qui repré­sente 24,76 pouces et le radius est de 305 mm soit 12 pouces. Les cordes reposent sur un cheva­let de type Tune-o-matic, un sillet fabriqué en PPS (Poly­­sul­­fure de phény­­lène) et s’ac­cordent à l’aide de méca­niques qui semblent encore une fois conçues par Yamaha. La guitare pèse envi­ron 3,8 kg.


Pour ce qui est de l’élec­tro­nique, Yamaha a équipé cette guitare de deux micros à double bobi­nage AlNiCo V réfé­ren­cés « VH5b » pour la posi­tion cheva­let et « VH5n » pour la posi­tion manche. Ce combo est accom­pa­gné d’un sélec­teur 5 posi­tions et de deux poten­tio­mètres dédiés au volume et à la tona­lité. Ce dernier est de type Push/Pull. En posi­tion haute s’ac­tive ce que Yamaha appelle le « Focus Switch » qui est un boost passif sur lequel nous revien­drons lors des tests audios. Le sélec­teur offre sur les posi­tions 2 et 4 un son hors phase qui, nous le verrons égale­ment un peu plus loin, complète parfai­te­ment bien la palette sonore de cette Revs­tar.

La guitare est livrée dans un étui rigide et les réglages initiaux étaient tout à fait accep­tables avec une action suffi­sam­ment basse, des harmo­niques bien réglées et une cour­bure du manche qui n’a néces­sité aucun ajus­te­ment. On retrouve dans l’étui quelques docu­ments, dont un certi­fi­cat d’au­then­ti­cité et de contrôle qualité. Tout ceci nous fait d’au­tant plus ressen­tir l’es­prit premium de l’ins­tru­ment.

Enfin, cette RSP20 d’ori­gine japo­naise est vendue autour des 1900 euros au moment de la rédac­tion de ce test. Le palier tari­faire entreétui les séries « Stan­dard » et « Profes­sio­nal » est donc consé­quent avec une diffé­rence de plus de 1000 euros. Si la qualité des fini­tions était bien supé­rieure sur la RSS02T par rapport au modèle le moins onéreux, on ressent moins cet écart en prenant en main la RSP20 après avoir joué sur le modèle inter­mé­diaire. Ce n’est pas une critique, car on peut saluer la démarche de Yamaha de vouloir offrir un modèle à moins de 800 euros propo­sant des pres­ta­tions très proches du modèle le plus pres­ti­gieux de la gamme. Bien entendu, le prix est ici en grande partie justi­fié par un pays et des moyens de fabri­ca­tion diffé­rents ainsi que l’uti­li­sa­tion de renforts en carbone. Par expé­rience, possé­dant moi-même deux guitares d’une marque concur­rente utili­sant des renforts en carbone dans le manche, je n’ai, en presque 10 années, jamais eu à régler la cour­bure des deux manches malgré de nombreux trans­ports et divers chan­ge­ments de tempé­ra­ture. Il faudra bien entendu évaluer l’ap­port du carbone sur les Revs­tar de Yamaha sur une longue période, mais on peut légi­ti­me­ment espé­rer une stabi­lité équi­va­lente de l’ins­tru­ment. C’est un argu­ment de poids pour les profes­sion­nel·­le·s ou pour les guita­ristes qui sont amené·e·s à énor­mé­ment bala­der leurs instru­ments.

C’est cher, mais ça sonne !

Une fois de plus, j’ai avant tout pris le temps de jouer la guitare à vide afin d’éva­luer les quali­tés acous­tiques promises par Yamaha. Sans surprise, la projec­tion sonore de l’ins­tru­ment est toujours assez consé­quente et le corps cham­bré joue parfai­te­ment son rôle. En revanche, et c’était déjà le cas sur les deux modèles précé­dents, l’équi­libre de l’ins­tru­ment n’est toujours pas parfait avec une caisse qui a tendance à bascu­ler légè­re­ment en posi­tion assise. Ce n’est pas drama­tique, car ce déséqui­libre reste léger et n’est pas situé au niveau du manche, mais il peut être préfé­rable de tester la guitare en maga­sin (celle-ci ou une autre de la série Revs­tar) afin d’être sûr que cela ne perturbe pas votre jeu.

Le manche est quant à lui confor­table avec un profil en « C » d’une épais­seur tout à fait raison­nable qui lui permet de s’adap­ter aussi bien au jeu en accords qu’au jeu solo.

Commençons par écou­ter quelques extraits enre­gis­trés sur le canal clair de la tête Victory V30 MKII. Le gain est réglé à 5 et l’éga­li­sa­tion est de type « tout à midi » :

1 – Son clair – Posi­tion 5
00:0000:34
  • 1 – Son clair – Posi­tion 500:34
  • 2 – Son clair – Posi­tion 400:37
  • 3 – Son clair – Posi­tion 300:41
  • 4 – Son clair – Posi­tion 200:40
  • 5 – Son clair – Posi­tion 100:44

Les micros qui équipent cette Yamaha RSP20 offrent un niveau de sortie suffi­sant pour commen­cer à faire légè­re­ment crun­cher le sensible canal clair de l’am­pli­fi­ca­teur utilisé pour ce test. Le micro manche est chaleu­reux et apporte de la rondeur sans pour autant deve­nir pâteux. La posi­tion 4 qui le met en mode hors phase est superbe et c’est celle que j’ai préfé­rée. De la même manière, la posi­tion 2 qui est une posi­tion hors phase du micro cheva­let est assez origi­nale et sera proba­ble­ment un peu plus musi­cale sur un canal clair que la posi­tion 1.

On active main­te­nant le canal crunch de la tête Victory avec un gain réglé à 6, une égali­sa­tion inchan­gée et un master poussé à 5 :

6 – Son crunch – Posi­tion 1
00:0000:37
  • 6 – Son crunch – Posi­tion 100:37
  • 7 – Son crunch – Posi­tion 200:48
  • 8 – Son crunch – Posi­tion 300:24
  • 9 – Son crunch – Posi­tion 400:35
  • 10 – Son crunch – Posi­tion 500:30

Il n’y a rien à repro­cher à ce combo de micros une fois la satu­ra­tion acti­vée. Le micro cheva­let est mordant et se montre très précis sur les ryth­miques. J’ai égale­ment appré­cié le fait que le micro manche ne soit pas trop baveux et permette de garder suffi­sam­ment de défi­ni­tion sur les deux posi­tions qui lui sont dédiées. De manière plus géné­rale, le sustain est très bon et les notes accrochent très bien sous les doigts.

Il est temps de passer sur le canal le plus saturé de l’am­pli avec un gain réglé à 5, une égali­sa­tion toujours aussi neutre et un master à 5 :

11 – Son lead – Posi­tion 1
00:0000:33
  • 11 – Son lead – Posi­tion 100:33
  • 12 – Son lead – Posi­tion 200:37
  • 13 – Son lead – Posi­tion 300:23
  • 14 – Son lead – Posi­tion 400:26
  • 15 – Son lead – Posi­tion 500:30

Aucune mauvaise surprise. Le rendu est dans la conti­nuité de ce que l’on avait pu entendre sur le canal crunch. Le micro cheva­let est puis­sant, net, précis et réussi à garder ce petit quelque chose de suffi­sam­ment orga­nique pour le jeu solo. J’ai adoré la posi­tion 2 qui apporte une couleur que l’on ne retrouve que très rare­ment chez la concur­rence. Cette fois encore, le micro manche encaisse très bien ce géné­reux taux de satu­ra­tion. Globa­le­ment, sur un son moderne comme celui-ci, les palm mutes ne bavent pas plus qu’il n’en faut, les notes chantent et les harmo­niques sortent assez faci­le­ment. Le son est géné­reux, plein et n’est pas dénué de carac­tère. On adore ! Il est à noter égale­ment que la guitare s’est montrée plutôt silen­cieuse, tout à fait dans la norme.

Enfin, j’ai effec­tué quelques enre­gis­tre­ments avec le poten­tio­mètre de tona­lité en posi­tion ouverte, ce qui active la fonc­tion « Focus Switch ». Voici le rendu sur les trois canaux :

16 – Son clair – Focus Switch posi­tion 5
00:0000:42
  • 16 – Son clair – Focus Switch posi­tion 500:42
  • 17 – Son crunch – Focus Switch posi­tion 300:28
  • 18 – Son lead – Focus Switch posi­tion 100:35

focus switchNous avions déjà décou­vert cette fonc­tion lors du test de la RSS02T. L’im­pres­sion est ici iden­tique. Ce boost met prin­ci­pa­le­ment en valeur les basses et les médiums. Le résul­tat sera fluc­tuant selon le micro utilisé et le maté­riel d’am­pli­fi­ca­tion dans lequel vous bran­che­rez la guitare. Le risque est d’avoir, par exemple, un peu trop de bas sur le micro manche, ce qui peut lui donner un côté baveux/pâteux sur un son saturé. Quoiqu’il en soit, cette fonc­tion apporte des sono­ri­tés supplé­men­taires aux 5 posi­tions initiales.

Pour complé­ter ces bonnes impres­sions, notons que la tenue de l’ac­cor­dage n’a posé aucun problème. Une seule chose m’a néan­moins dérangé : les réso­nances géné­rées au niveau du sillet/tête. C’est un problème assez courant, que l’on rencontre sur une multi­tude de guitares et qui se règle assez faci­le­ment avec un système de « chou­chou » ou autres scratchs un peu plus esthé­tiques. C’est prin­ci­pa­le­ment gênant sur des taux de satu­ra­tion élevés et/ou en condi­tions d’en­re­gis­tre­ment.

En conclu­sion

La Yamaha RSP20 mérite ample­ment sa place dans la caté­go­rie des guitares haut de gamme. Les fini­tions sont irré­pro­chables grâce notam­ment à un procédé de fabri­ca­tion qui se veut arti­sa­nal. Cette guitare possède une superbe réso­nance à vide, des micros très bien équi­li­brés et un manche équipé de frettes en inox parfai­te­ment bien posées. Certains verront l’uti­li­sa­tion de renforts en carbone dans le corps et le manche comme un argu­ment impor­tant. De manière plus géné­rale, cette Revs­tar est une guitare très poly­va­lente, qui se débrouille à la perfec­tion aussi bien en son clair qu’en son (très) saturé. Son prix de 1900 euros, s’il est en grande partie justi­fié par toutes ces quali­tés, pourra tout de même être un frein à son acqui­si­tion.

  • chevalet
  • corps 2
  • corps manche
  • corps
  • étui
  • focus switch
  • frettes
  • jonction
  • mécaniques
  • micros
  • sélecteur
  • tête

 

Notre avis : 9/10

  • Une fabrication et des finitions irréprochables
  • Un corps chambré qui apporte un vrai plus à la résonnance de l’instrument
  • Des micros équilibrés, bien assortis et très polyvalents
  • L’utilisation du carbone qui devrait apporter de la stabilité à l’instrument
  • 5 positions + un boost passif « Focus Switch » qui offrent une généreuse palette sonore
  • Un manche confortable et des frettes en acier inoxydable
  • La guitare n’est pas totalement équilibrée avec une caisse qui bascule légèrement en position assise
  • Quelques résonnances au niveau du sillet/tête
  • Le prix qui pourra être dissuasif malgré les qualités de l’instrument
Pays de fabrication : Japon

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