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Test écrit

Test de BFD 2 de Fxpansion - Le retour du roi

Fxpansion avait frappé un gros coup en 2004 lorsqu’ils sortirent BFD, la première batterie virtuelle gérant les micros d’ambiance et faisant réellement illusion. Quatre ans plus tard, BFD revient dans une deuxième version avec dans sa besace un nouveau mixeur, des effets, des nouveaux rythmes et bien sûr, des nouveaux sons !

Fxpan­sion avait frappé un gros coup en 2004 lorsqu’ils sortirent BFD, la première batte­rie virtuelle gérant les micros d’am­biance et faisant réel­le­ment illu­sion. Quatre ans plus tard, BFD revient dans une deuxième version avec dans sa besace un nouveau mixeur, des effets, des nouveaux rythmes et bien sûr, des nouveaux sons !

Boite

Il est vrai que BFD avait jeté lors de sa sortie un gros pavé (pesant une grosse douzaine de Go) dans la marre des batte­ries virtuelles jusqu’alors vierge de tout clapo­tis. Le seul véri­table concur­rent lui tenant tête étant le très bon Drum­kit From Hell Super­ior de Toon­track. Mais l’eau a coulé sous les ponts et des chal­len­gers ont commencé à poin­ter le bout de leurs samples comme les très pratiques Addic­tive drums et EZ Drum­mer.

Fxpan­sion se devait donc de ripos­ter en propo­sant un produit plus évolué. Pour cela, l’édi­teur est loin d’avoir fait dans la dentelle avec ses 55 Go de samples regrou­pant des batte­ries qui feraient baver n’im­porte quel adepte des baguettes, un système de mixage et de routing du signal poussé, des effets par palettes de douze et une collec­tion de grooves qui ravira ceux qui sont fâchés avec la décoor­di­na­tion des membres.

Mais comme de bons ingré­dients ne font pas forcé­ment un bon plat, nous allons goûter et décor­tiquer le dernier met du chef FXpan­sion et voir s’il mérite la troi­sième étoile du guide de l’AFien ou le sac à vomi. A table !

Inter­face

Kits

Après avoir installé la tota­lité ou une partie des sons étalés sur 5 DVD (il n’est pas obli­ga­toire d‘ins­tal­ler tous les kits pour lancer le soft), on clique fébri­le­ment sur l’icône du nouveau BFD… Visuel­le­ment, BFD2 ne dépayse pas un pari­sien comme moi : c’est gris. Ça fait sérieux, mais ne comp­tez pas sur le soft pour vous remon­ter le moral un soir de blues. Même si au premier abord on prend peur face à cet aspect un petit peu usine à gaz, ça reste bien orga­nisé et les icônes en haut à gauche repré­sentent chacune des grandes parties du soft : les kits de batte­rie, le mixage, les grooves, le mapping et enfin l’ir­rem­plaçable panneau de préfé­rences.

Sur la première page, dit la ‘kit page’, on a un aperçu de la banque char­gée, avec chaque instru­ment compo­sant le kit de la batte­rie. Nouveauté inté­res­sante : il est possible d’af­fec­ter une note (nombre d’étoiles) à chaque kit et à chaque compo­sant, ce qui permet de retrou­ver ses favo­ris rapi­de­ment. À droite de l’in­ter­face, nous retrou­vons les réglages géné­raux : dyna­mique, tune, et huma­nize ainsi que les volumes des sons directs, des overhead, des deux rooms. Pour chaque élément de la batte­rie, il est possible de régler plusieurs para­mètres en fonc­tion de la vélo­cité : l’am­pli­tude, le pitch, le ‘dam­ping’ (son plus ou moins étouffé), mais aussi la vélo­cité aléa­toire et le trim (placer le début du sample où l’on veut). On dispose aussi du réglage des envois vers les overhead, la room et l’am­biance 3, et comme si cela ne suffi­sait pas, on peut aussi attri­buer une fréquence au damping (pour faire réson­ner et étouf­fer un élément), régler la dyna­mique et la tona­lité de chaque élément. Diffi­cile de faire plus complet !

Pour faci­li­ter l’uti­li­sa­tion, il est possible de lier les réglages de plusieurs éléments et bien sûr, le MIDI learn vous permet­tra d’af­fec­ter rapi­de­ment chaque pad de votre batte­rie élec­tro­nique à un élément de BFD2. C’est aussi sur cette première page que l’on peut choi­sir le nombre d’élé­ments qui consti­tue­ront la batte­rie : 10, 18 ou 32.

Bon, main­te­nant que les sons d’un kit sont char­gés, passons à la page Mixer !

Mixage et routing

Voici la première grande nouveauté de cette nouvelle mouture de BFD : une table de mixage virtuelle évoluée. La page est divi­sée en trois parties : celle du dessus repré­sente les effets d’in­sert de la tranche sélec­tion­née, la partie de gauche contient la partie export de fichiers (qui a planté d’ailleurs plusieurs fois lors de mes tests), les envois, les presets et le place­ment des micros overhead, ambiance et room et enfin la table de mixage en elle-même occupe toute la partie infé­rieure de la fenêtre.

Mixer

La partie mixage contient tout ce dont on peut espé­rer pour mixer correc­te­ment une batte­rie et ouvre des possi­bi­li­tés sonores quasi infi­nies. Solo, mute, oppo­si­tion de phase, enre­gis­tre­ment, pano­ra­mique… Tout le monde répond présent à l’ap­pel. Il est même possible de créer de pistes auxi­liaires, d’y envoyer certaines tranches en pre, post FX ou post fader, d’en­voyer le kick ou n’im­porte quelle autre piste sur le circuit Side­Chain du Master ou d’un auxi­liaire, etc. Bref, toutes ces possi­bi­li­tés donnent le tour­nis et il pour­rait deve­nir très facile de s’y perdre si les gaillards de Fxpan­sion n’avaient pas pensé à un truc tout bête, mais qui faci­lite la lecture de la table : quand on pointe la souris sur une tranche, tout l’ache­mi­ne­ment du signal vers les auxi­liaires s’af­fiche sous la forme de flèches rouges. Ainsi, on voit tout de suite quelles voies ont été affec­tées à cette auxi­liaire et c’est un plus pour s’y retrou­ver rapi­de­ment parmi cette jungle de voies qui peut s’avé­rer très vite touf­fue quand on est en présence d’une batte­rie de 32 éléments affu­blée d’une dizaine de voies auxi­liaires ! On peut aussi copier / coller ou sauve­gar­der la confi­gu­ra­tion d’une tranche (effets en inserts, volume, pano­ra­mique…) pour l’uti­li­ser ailleurs, masquer les tranches d’am­biance, les tranches auxi­liaires ou les tranches direc­tes…

En ce qui concerne les effets inté­grés, on se retrouve devant une large palette compre­nant des filtres, un compres­seur / gate, une distor­sion, un flan­ger, un bit crusher, un ring mod, un délai, une réverbe et bien d’au­tres… En résumé, la partie mixage de BFD 2 n’a pas à rougir vis-à-vis de bon nombre de séquen­ceur. Néan­moins, il reste possible de router chaque voie vers votre Cubase / Logic ou assi­milé afin d’uti­li­ser votre table de mixage virtuelle préfé­rée et vos effets VST chéris : les 32 sorties sont là pour ça. L’avan­tage de travailler unique­ment avec les outils inté­grés du programme est de pouvoir sauve­gar­der une confi­gu­ra­tion entière au sein même de BFD2 : le kit, le mixage, les effets, le mapping… Bref, tout ce qui fait le son d’une batte­rie. Il sera alors plus facile de rappe­ler un son de batte­rie que vous aurez cuisiné aupa­ra­vant au sein d’un nouveau projet. En parlant de celà, notons que FXpan­sion propose quelques presets de mixage inté­res­sants et pouvant servir de point de départ. C’est une bonne initia­tive qui reste, cela dit, timide : on aurait aimé avoir plus de presets…

Main­te­nant qu’on a le son, il ne manque plus qu’à taper sur ces maudits tambours !

Let’s groove tonight !

Grooves

Que serait une batte­rie virtuelle sans sa banque de grooves endia­blés ? BFD 2 intro­duit la notion de palette, qui regroupe 128 grooves assi­gnables à une note MIDI. On visua­lise ainsi sur le côté droit de la page le clavier MIDI avec ses touches noires et ses touches blanches et il suffit d’as­si­gner le groove voulu sur la touche dési­rée. Un jeu d’en­fant donc. Les palettes sont clas­sées par genre (Afri­cain, blues, coun­try, folk, funk, hip-hop, rock…), par auteur et même par signa­ture ryth­mique, tempo, nombre de mesures ou encore par nombre d’étoiles. En ouvrant une palette, on aperçoit tous les grooves qui sont écou­tables direc­te­ment via la touche ‘Audi­tion preview’, ce qui permet d’avoir un avant-goût de ce que l’on va char­ger. De quoi s’y retrou­ver plus faci­le­ment parmi les 5000 patterns propo­sés dans le soft ! La liste des palettes est dispo­nible sur le site de FXpan­sion.

Les deux menus ‘groove actions’ permettent de déter­mi­ner ce qui va se passer quand un groove sera lancé et quand il se termi­nera. Quand une note MIDI déclenche un groove, ce dernier pourra se lancer au prochain temps, à la prochaine mesure ou immé­dia­te­ment. Quand la boucle se termine, la même peut être rejouée encore et encore (c’est que le début d’ac­cord, d’ac­cord), ou le groove suivant dans la liste de la palette.

C’est bien gentil cette avalanche de grooves en tout genre, m’objec­te­rez vous, mais quand on est un artiste, on aime créer ses propres rythmes de batte­rie ! C’est là que l’édi­teur inter­vient : que vous ne partiez de rien (‘from scrat­ch’ comme dirait Jean-Claude Van Damme), ou d’un groove déjà exis­tant, il vous sera possible de program­mer vos rythmes person­nels aux petits oignons. L’édi­teur, très effi­cace, rappelle étran­ge­ment celui de cubase et comprend les prin­ci­pales fonc­tions pour rajou­ter un coup de cymbale par ici, mettre une plus forte vélo­cité sur la caisse claire par là… Il est même possible de combi­ner la grosse caisse d’un groove avec la caisse claire d’un autre, de mélan­ger plusieurs grooves (afin de simu­ler un batteur à 4 bras). Pour finir, vous dispo­se­rez de potards virtuels pour huma­ni­ser, simpli­fier, réduire / augmen­ter la dyna­mique ou rajou­ter du swing à vos grooves.

Mais la véri­table nouveauté de cette page ‘Groo­ve’, c’est l’ap­pa­ri­tion d’une ‘drum track’ qui vous permet­tra d’en­chaî­ner et orga­ni­ser vos grooves tout le long du morceau par simples ‘drag and drop’, le tout synchro­nisé à votre programme hôte ! Déci­dé­ment, tout a été fait pour ne plus toucher à votre séquen­ceur. Au niveau des fonc­tions, il a tout d’un grand : il est possible de posi­tion­ner des marqueurs, de zoomer, de jouer en boucle une partie du morceau, de copier / coller, de couper… Là aussi, BFD2 se révèle très complet.

Bon, c’est bien beau toutes ces fonc­tions, mais qu’en est-il du son ?

Les kits et les sons

Key mapping

À l’ou­ver­ture du programme, l’aperçu des diffé­rents kits de batte­rie annonce la couleur : il y en aura pour tous les goûts et certains kits vendus en add-on pour la première version du soft sont désor­mais inté­grés comme le kit ‘8 bit’, il est d’ailleurs possible d’im­por­ter, via le bouton adéquat, des kits de BFD premier du nom et même des WAV avec plusieurs vélo­ci­tés ! Cela dit, la nouvelle mouture de BFD propose déjà un nombre impres­sion­nant d’élé­ments, voyez plutôt : 13 grosses caisses, 18 caisses claires, 7 char­leys, 27 toms, 24 cymbales, et 6 percus­sions. Les plus grandes marques sont évidem­ment repré­sen­tées : DW, Fibes, Gretsch, Ludwig (celle de Bonham et celle de Ringo Starr!), Pearl, Ayotte, Slin­ger­land, Zildjian, Paiste, etc. le tout couvrant du maté­riel vintage ou moderne, boutique. Vous pour­rez écou­ter un exemple sonore pour chaque élément sur cette page.

Le tout a été enre­gis­tré au fameux studio AIR à Londres (NDR : le mythique endroit où aurait été créée la Air Guitar ?), en 44,1 kHz / 24 bits, et certains éléments possèdent jusqu’à 96 couches de vélo­cité. En plus du couple de micro overhead et des prises directes, on dispose aussi de deux couples de micro d’am­biance, dont un en confi­gu­ra­tion mid/side, afin de captu­rer le son de la salle, qui est ma foi, fort sympa­thique. Du beau a été utilisé pour enre­gis­trer les diffé­rentes batte­ries : une table de mixage Neve, des préam­plis Air Mont­ser­rat et des conver­tis­seurs Prism ADA-8 XR, un Pro Tools. Pour ce qui est des micros, on a pour l’in­té­rieur de la grosse caisse, un D112 ou un RE20 (suivant les kits), pour l’ex­té­rieur, un Neumann FET 47 ou un CAD VX2.

Le Mid-Side, c’est quoi ?

Le Mid-side est une tech­nique de prise de son stéréo qui consiste à utili­ser deux micros, un figure 8 (le ‘side’, placé à 90° par rapport à l’axe de la source) et un omni, cardioïde ou figure 8 (le ‘Mid’, placé face à la source). La parti­cu­la­rité de cette tech­nique est que les deux capsules sont placées quasi­ment au même endroit (l’une au-dessus de l’autre) et l’image stéréo est ainsi créée par la diffé­rence d’in­ten­sité entre le canal droit et gauche et non par un délai tempo­rel.

Pour les caisses claires, il est inté­res­sant de noter la présence de deux micros situés au-dessus : un SM57 et Neumann KM84. En dessous on dispose d’un autre KM84, idem pour le char­ley, des MD421 pour les toms et un Coles 4038 ou un Manley Gold refe­rence pour les overhead. Pour les micros room M/S, deux C12 d’AKG à 2,5 mètres de la batte­rie et à la hauteur de la grosse caisse, et pour l’autre paire (Amb3), deux Sony C800, situés à 7 mètres de la batte­rie, à une hauteur de 6/7 mètres ! Avec cette deuxième paire, on obtient beau­coup plus de réver­bé­ra­tion et brillance. Évidem­ment, avec ce déluge de maté­riel, le son est très bon et je vous recom­mande d’al­ler faire un tour sur le site offi­ciel afin d’écou­ter les diffé­rentes démos.

Au niveau des arti­cu­la­tions dispo­nibles, on nous propose pour les cymbales : Coup normal, cloche et bord de la cymbale, pour la caisse claire : coup normal et coup décen­tré, sides­tick, rimshot et drag, pour la grosse caisse : avec ou sans caisse claire, et pour le char­ley : fermé, 1/4 ouvert, demi-ouvert, 3/4 ouvert, ouvert et pédale.

Une petite décep­tion quand même, il n’y aucun sample de balais, mailloches ou hotrods (fagots). Pour cela, il faudra ache­ter les banques ‘XFL’ ou ‘Jazz & Funk’ de la marque, compa­tible avec BFD2.

Conclu­sion

BFD2

Avec cette nouvelle version de BFD, FXpan­sion n’y est pas allé avec le dos de la main morte ! Avec sa table de mixage inté­grée, son routing avancé, ses grooves, son éditeur de rythmes et ses effets, les Anglais ont joué la carte du produit complet, quitte à rendre le soft plus diffi­cile d’ac­cès un premier temps à cause de son inter­face parfois encom­brée. Le pari de faire évoluer une réfé­rence dans le domaine est donc gagné avec brio. On regret­tera juste le peu de presets de mixage et quelques plan­tages (de jeunesse on l’es­père!) lors d’ex­port en stand alone. On se rappel­lera toute­fois que la première version possé­dait elle aussi son lot de bugs qui furent corri­gés par la suite…

Quant au prix, il reste raison­nable : 299€HT et 149€HT l’up­grade à partir de BFD1. Une dernière chose : véri­fiez que votre confi­gu­ra­tion infor­ma­tique corres­ponde au mini­mum requis : 2 Go de RAM sont conseillés ainsi qu’un disque dur dédié et un proces­seur multi-core. De toute façon, même le plus gros des ordi­na­teurs pren­dra moins de place qu’une batte­rie !

  • Le nombre d’éléments inclus
  • La qualité des sons
  • Mixeur
  • Possibilités énormes
  • Editeur de grooves
  • Importation des banques BFD1 et des WAV
  • Quelques plantages
  • Pas assez de presets de mixage
  • Interface touffue
  • Grosse configuration demandée !
  • Pas de balais, mailloches ou fagots
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