Jusqu'ici disponibles sur système Pyramix, les plug-ins Flux s'ouvrent au plus grand nombre à l'occasion d'un portage aux formats VST, RTAS et AU. L'occasion d'aller voir de plus près ces outils professionnels.
Flux. Si le nom de cet éditeur orléanais ne vous dit rien, il n’en est pas de même pour les utilisateurs du système haut de gamme Pyramix, très apprécié pour le broadcast et le mastering. Sur cette plateforme, il n’y a que peu de plug-ins et question qualité, la barre est évidemment placée très haut.
Le fait que les produits de l’équipe française aient su s’imposer dans un milieu de professionnels pointilleux (ayant en général à disposition du matériel bien loin en terme de prix et de qualité de celui du home studiste) est donc un gage de qualité, et c’est en toute logique que l’attention s’est portée sur ces plug-ins lorsque Flux a annoncé leur portage au format VST à la convention 2006 de l’AES.
Un peu moins d’un an après, la série de bombes est lachée, le Spring Pack étant disponible aux formats VST, RTAS et AU pour Windows et Mac OS X en Universal Binary. Ce dernier n’est ni plus ni moins qu’un bundle réunissant tous les plug-ins Flux : Solera, Epure Plus, les 4 Pure Series et le Pure Limiter, soit un ensemble de processeurs de dynamique top niveau.
Packaging et installation
Le premier élément surprenant réside dans la beauté et la qualité du packaging. On a la sensation d’être face au luxueux coffret d’un artiste. A l’intérieur de la boîte se trouvent le CD-Rom, le dongle USB affublé d’un autocollant et d’un petit porte-clé pour l’identifier, ainsi que 4 fiches au graphisme soigné : 3 détaillant le contenu du pack, la dernière présentant l’équipe Flux et ses remerciements.
L’installation prend quelques secondes et se montre on ne peut plus simple. On insère le CD, on suit les classiques instructions, on introduit le dongle, on renseigne son numéro de série puis on peut faire chauffer le séquenceur. Il est néanmoins conseillé d’utiliser la version mise à jour du pack disponible gratuitement en ligne.
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Solera
Solera est un processeur de dynamique destiné initialement au mastering et au prémastering, mais pouvant néanmoins être utilisé sur une piste seule. Il embarque 1 détecteur de signal, 4 modules travaillant en parallèle, chacun disposant de son propre générateur d’enveloppe, des filtres, des indicateurs de niveaux fonctionnant comme ceux que l’on retrouve dans le matériel analogique, un processus interne en 64bit, une fréquence d’échantillonnage grimpant jusqu’à 384KHz et il peut traiter jusqu’à 8 canaux simultanément.
Il se compose de plusieurs modules : un compresseur, un décompresseur, un expandeur et un déexpandeur, auxquels s’ajoutent un limiteur de type mur de brique avec fonction Clipper, et une section d’égalisation. Il dispose enfin de paramètres maison tels l’Angel’s Share et l’Hysteresis, que nous détaillerons plus loin.
Dans le coin inférieur droit de l’interface se trouve la section d’égalisation. Elle agit avant la détection et influe donc surtout sur le signal qui sera analysé plutôt que sur le résultat audio en sortie du Solera.
Le signal est découpé en 3 bandes, paramétrables grâce à différents types de courbes (coupe bas, coupe haut, low shelf, high shelf et paramétrique) tandis que les habituels réglages de gain, de fréquence et de largeur de bande (Q) sont aussi de la partie. L’action est de 12dB/octave et, petit détail appréciable, il est possible de paramétrer tout cela directement via l’interface graphique. Le filtrage s’active via le bouton In et il est possible d’écouter chaque bande séparément grâce à une fonction solo.
Au-dessus des filtres se trouve la section appelée Time-Mode, qui permet de gérer un délai qui va jouer sur le temps d’attaque. Si la valeur de délai est inférieure à la valeur d’attaque, les crêtes ne seront pas traitées, si un réglage inverse est effectué, le processeur ne pourra pas être « surpris » et tous les pics seront correctement traités, notamment concernant les transitives. La fonction auto permet enfin de lier les deux paramètres.
Le relâchement peut quant à lui fonctionner selon 3 modes distincts.En mode Manual, l’utilisateur manipule tous les paramètres. En mode Auto un algorithme va évaluer les réglages optimums afin d’éviter le pompage. En mode Advanced, on règle enfin le relâchement selon sa vélocité, c’est-à-dire sa rapidité à évoluer entre une valeur minimale et une valeur maximale données. Ce dernier mode demande bien évidemment plus de maîtrise. Cela dit, une fois que l’on appréhende un tant soit peu le paramètre, il est possible de faire dans l’ultrachirurgical.
En dessous, on trouve la section de gestion MS pour Mid/Side. Il s’agit d’une technique qui encode les entrées stéréo en additionnant les canaux gauche et droit pour obtenir le Mid et qui soustrait le canal droit du canal gauche afin d’obtenir le Side. Le M représente donc les composants monophoniques du signal et le S les stéréo. A parti de là, il est donc possible de traiter plus ou moins l’un et l’autre. Si par exemple vous désirez donner du punch à votre beat sans pour autant affecter votre magnifique nappe stéréo, ce procédé s’avérera très utile. A –6 seule la partie mono sort et à +6 la stéréo est élargie à son maximum.
La gestion des presets est sans histoire, permettant la classique comparaison A/B, tandis qu’on peut effectuer un morphing entre chaque preset. A noter qu’une des particularités de ce plug tient dans le fait que son système de détection n’est absolument pas lié au volume du signal entrant. C’est un véritable rehausseur et redresseur de signal permettant de travailler avec une précision accrue des plus incroyables.
S’il faut donc un certain temps pour bien assimiler tous les paramètres, puis pour les maîtriser, plus on progresse plus on prend un réel plaisir à manipuler chaque minuscule détail de son signal.
Mais si vous désirez utiliser seulement une partie des fonctions du Solera, afin d’aller à l’essentiel ou par souci d’économie des ressources de votre ordinateur (si ça peut vous rassurer, 50 pistes avec le Solera consomment 25% des ressources CPU sur ma machine), il est possible d’utiliser le pack de plug-ins Pure Series qui comprend le Pure Compressor, le Pure DCompressor, le Pure Expander et le Pure De-Expander, chacun reprenant la section concernée du Solera.
Pure Compressor
L’interface est là encore très claire. En haut de la fenêtre on dispose de deux boutons : Clipper qui fait office de limiteur de type mur de brique où le signal ne peut dépasser les –0,01dB FS et Bypass pour que le signal traverse le plug sans être affecté. Juste en dessous une réglette permet de définir l’augmentation ou la réduction du gain d’entrée, puis vient une représentation graphique de la courbe d’action du compresseur, suivie de 3 barres de niveau : une première indiquant le niveau d’entrée, une seconde indiquant le niveau de sortie et une troisième indiquant en rouge l’action du compresseur.
On dispose ensuite de 6 potentiomètres pour les réglages suivants :
Treshold (de –32 à +16dB), pour régler le seuil de déclenchement du compresseur.
Ratio (de 1:1 à 1000:1) pour déterminer comment le son sera affecté par le réglage du seuil. C’est-à-dire que si le ratio est de 1:1 alors le son ne sera pas affecté, mais si par exemple vous le réglez sur 3:1, alors si le signal dépasse de 3dB la valeur seuil, il ne la dépassera que d’1dB après compression.
Knee (de 0 à 24dB) détermine la dureté ou la mollesse du déclenchement du compresseur. De l’anglais « genou » (et curieusement traduit par « coude » en français), on considère que le processus est mou ou dur du genou, vous pouvez voir cette représentation imagée de manière très concrète sur le graphique. Plus le réglage est élevé, plus c’est mou.
Range (de 0 à 48dB) définit la marge d’action maximum du compresseur.
Angel Share (de 0 à 100%) est un réglage affectant un algorithme propriétaire Flux, selon les termes mêmes de l’éditeur, il « ouvre le son » en jouant sur les transitives : plus la valeur angélique est élevée, plus les transitions sont douces, et moins la compression est agressive. Ce procédé est efficace sur un mix complet bien fourni en basses et très compressé : les graves sont aérés, la basse prend de l’ampleur, et ce, malgré une compression un peu violente où le kick peut aisément la noyer. La différence est plus flagrante lorsque des sons acoustiques sont utilisés, du fait de leur dynamique naturelle.
Pour s’en rendre compte in situ, une petite démonstration de l’ange des basses :
Hysteresis (de 0 à 100%) permet quant à lui de faire fonctionner le compresseur indépendamment du niveau du signal.
Par exemple, si vous mettez une valeur seuil à +16dB, le compresseur ne se mettra, a priori, pas en route, car le signal ne dépassera pas cette valeur. Par contre, si vous augmentez le pourcentage d’Hysteresis, vous entendrez petit à petit la compression agir, uniquement en fonction du ratio et du knee. Ensuite, vous modifiez le niveau du signal entrant et vous vous rendez compte que le niveau de sortie n’est pas affecté, c’est l’Hysteresis qui gère.
L’utilité ? Si vous avez trop de dynamique et que vous n’arrivez pas à trouver un réglage qui vous convienne pour tous les niveaux, l’Hysteresis va régler le problème. Combiné à l’Angel Share, vous pourrez en prime conserver un son naturel, très utile dans le cas où vous souhaitez rattraper un enregistrement live sans le dénaturer.
En dessous de ces potards virtuels, on trouve les réglages d’attaque (de 1,5 à 310,6m) et de relâchement (de 1,5 à 10913,4ms c’est à dire presque 11 secondes) paramétrables avec une barre dont la longueur définit la valeur. Le Delay présent dans le Solera est également repris pour prévenir les problèmes de crètes violentes.
Le relâchement fonctionne quant à lui de 3 manières différentes : en mode Auto, le réglage se fait automatiquement afin d’éviter un effet de pumping, en mode Fast il est également configuré par le logiciel, mais de manière à assurer un relâchement rapide, et enfin si l’on désactive Auto et Fast on est en mode manuel et l’on peut paramétrer le relâchement de la même manière que l’attaque. Puis sont disposés le contrôle du gain de sortie (de –48dB à +48dB), la gestion des presets A et B et enfin la barre de morphing pour comparer progressivement 2 presets et/ou trouver le juste milieu.
Mais un compresseur, ça se juge à l’oreille et ça se compare. J’ai donc concocté quelques petits comparatifs afin que vous vous rendiez compte de la qualité des plugs Flux en vis-à-vis de la concurrence.
Premier exemple : Un breakbeat 70's bien connu avec d’un côté le Pure Compressor de Flux et de l’autre le Compressor du bundle Renaissance de Waves.
Paramètres :
Treshold : –6.00dB
Ratio : 3:1
Knee : 24dB c’est à dire très très très soft
Range : 48dB, full range si vous voulez, considérant que ce doit être la manière de fonctionner du Waves, car il n’y a pas ce réglage
Attack : 10ms
Release : 30.5ms
Gain de sortie : +12.30dB
Bien entendu, il n’y a pas d’Angel’s Share ni d’Hysteresis. Notez aussi que je n’ai pas cherché le réglage le plus adapté à la situation, mais celui qui ferait ressortir au mieux les rendus. Chaque piste est à –6.0dB dans le mixer.
Dans le premier extrait sonore, vous allez entendre à la suite, le breakbeat sans traitement (jusqu’à 10.583sec.), le breakbeat compressé par le Pure Compressor de Flux (de 10.583sec. à 21.167sec.) puis par le Renaissance Compressor de Waves (de 21.167sec. à la fin).
Le Pure Compressor conserve le grain, le son respire et reste naturel. On entend ensuite le Renaissance Compressor plus agressif et froid. Autant sur la grosse caisse, ce punch est appréciable, autant sur la caisse claire et le charley, le Pure sonne bien mieux.
Deuxième exemple : Le même breakbeat, avec face au Pure Compressor, le Waves API-2500.
Les réglages sont les mêmes sauf pour le release qui a été mis en mode Auto sur le Pure et en mode Soft sur l’API, ce dernier m’ayant semblé être le plus comparable.
purecompvswavesapi2500.wav
Là les sonorités sont plus proches que dans la comparaison précédente, mais le Pure Comp donne un son plus aéré, moins sec. En revanche, le kick semble plus précis et le son plus tranchant avec l’API quand il est plus gras avec le Pure. Ce sera donc ici une pure question de goût.
Troisième exemple : Le même breakbeat et comme élément de comparaison le compresseur SSL de Waves.
Règlages :
Treshold : –6.00dB
Ratio : 4:1
Knee : 12dB sur le Pure, pas de réglage de Knee sur le SSL
Range : 48dB, full range si vous voulez, considérant que ce doit être la manière de fonctionner du Waves, car il n’y a pas ce paramètre
Attack : 10ms
Release : Auto sur les deux
Gain de sortie : +12dB
Je vous passe les commentaires concernant le Pure, il reste fidèle à lui même. Le SSL a un son qui est réellement particulier notamment sur le kick, on croirait presque que l’on ne traite pas le même fichier. Le kick est très en avant et sa sonorité totalement modifiée, il sonne beaucoup plus moderne, on le dirait tout droit sorti d’un disque de métal plutôt que d’un album de funk. Il y a une bosse très nette dans le bas médium et le son est très propre, très net.
C’est encore une fois une question de goût et je serai tenté de dire que c’est même plutôt pour le coup une question de style musical.
Pure Dcompressor
Un décompresseur a la vocation inverse de celle d’un compresseur, il va augmenter les signaux situés au dessus du seuil réglé, selon un ratio, un temps d’attaque et de relâchement. Il peut être utilisé pour rattraper un signal mal ou trop compressé.
Le DCompressor dispose rigoureusement de la même interface que le Compressor. Au niveau des paramètres tout est donc identique, excepté que le Knee ne va que jusqu’à +12dB et que la Range ne monte pas au-delà de 24dB.
Afin de vous faire écouter l’action de ce plug, j’ai repris le breakbeat et les réglages utilisés précédemment et vous allez maintenant entendre le fichier sans effet puis compressé et pour finir, décompressé.
Paramètres du DCompressor :
Treshold : –6.00dB
Ratio : 3:1
Knee : 24dB
Range : 24dB
Attack : 10ms
Release : 30.5ms
Gain de sortie : –12.30dB
On se rend compte alors de l’efficacité du DCompressor et comment l’effet du compresseur est annulé. Bien entendu cet exemple est un cas de figure idéal, car sont utilisés des processeurs similaires et l’on connaît les réglages utilisés pour la compression.
Pure Expander
Nous avons donc vu à quoi sert le DCompressor, mais alors à quoi sert un expandeur ? Un expandeur est utilisé dans une optique d’augmentation de la dynamique, mais avec une diminution du gain, car il joue sur les différences entre les signaux les plus forts et les plus faibles en diminuant ceux situés sous le seuil.
Le Pure Expander dispose des mêmes paramètres que le Compressor, l’Hysteresis en moins. Dans l’exemple suivant, un beat très compressé est « expandé ».
Paramètres de l’Expander :
Treshold : 5dB
Ratio : 4:1
Knee : 10 dB
Range : 40dB
Attack : 10ms
Release : 30.5ms
Gain de sortie : 0dB
On entend parfaitement le principe à l’oeuvre, les différents niveaux sont éloignés les uns des autres, la dynamique est donc clairement augmentée.
Pure De-expander
Comme on peut s’en douter, il agit du principe inverse de l’expandeur. Mais alors c’est un compresseur ? Non, car le de-expandeur va augmenter les niveaux placés sous un certain seuil selon un ratio donné là ou le compresseur va écraser les signaux qui passent le seuil. A l’instar du DCompressor, sa fonction est donc de corriger des expansions mal effectuées.
Dans cet exemple audio, vous entendrez le fichier précédent agrémenté de sa de-expansion à la fin.
Au-delà, des démonstrations des différents procédés, ce qu’il faut remarquer c’est l’incroyable qualité sonore des plug-ins Flux. Ils sonnent de manière très transparente, les réactions sont rapides, le son est respecté et même légèrement amélioré, car réchauffé. Surtout, contrairement à beaucoup de processeurs de dynamique softwares, je n’ai trouvé le rendu ni trop mou, ni trop agressif. Pas d’artefacts générés, pas de bugs, une stabilité exemplaire : c’est pour ma part un sans faute.
Epure
Epure est un égaliseur à 5 bandes conçu pour respecter le plus possible le signal, notamment lors du filtrage, tout en offrant un rapport signal/bruit le plus faible possible. On dispose pour chaque bande d’une courbe de filtrage parmi 5 types (HP et LP 12dB/octave, High Shelf, Low Shelf et paramètrique), de réglages du gain, de la fréquence et du Q.
Au-dessus de chaque tranche se trouvent les boutons « X2 » qui doublent la valeur de gain par 2, « /2 » qui la diminue de motié et « Inv » pour l’inverser (+5 devient –5 et vice versa). On retrouve évidemment le système de morphing entre les presets A et B ainsi qu’un volume général mais aussi d’autres choses plus intéressantes. Sous le volume général, se trouve en effet un bouton Setup qui donne accès à la face cachée de ce plug-in : la matrice de routage.
Via cette dernière, Epure est à même de gérer 8 canaux audio simultanément en créant 8 groupes qui vont se comporter comme 8 instances indépendantes du plug. La matrice permet ainsi d’assigner chaque canal d’une piste à un groupe et chaque groupe à un canal de sortie : une fonction très simple à utiliser qui peut s’avérer cruciale lorsque l’on mixe en multicanal, mais qui
peut aussi servir à passer la stéréo en mono avec le même procédé M/S qu’au sein du Solera.
Tout comme ses collègues, l’Epure est avant tout un plug-in que l’on apprécie avec les oreilles. Vous allez donc pouvoir avec l’exemple audio suivant, apprécier son respect du signal et le son velouté qu’il produit sur un breakbeat mythique : le Funkydrummer.
Afin de donner des éléments de comparaison, vous entendrez le Funkydrummer sans traitement (de 0 à 9.5sec.) puis Epuré (de 9.5sec. à 19sec.) et enfin passé au travers du Q6 de Waves.
Les réglages utilisés sont les suivants :
Bande 1 :
Low shelf
Gain : +5dB
Fréquence : 80HzBande 2 :
High Shelf
Gain : +4dB
Fréquence : 2730Hz
Avec l’Epure, le son est légèrement rehaussé d’une chaleur discrète et subtile, le petit « je ne sais quoi » dans le son qui fait la différence entre le haut de gamme et le très haut de gamme, le genre de subtilité qu’on retrouve habituellement dans du hardware fort coûteux. J’apprécie tout particulièrement l’absence totale d’agressivité sans aucune perte de pêche, c’est un véritable régal pour les oreilles.
Pure Limiter
En cette époque où « loudness » est le maître mot, où si l’on est pas au taquet sur le vu-mètre, on ne « sonne » pas (sic), un limiteur se devait évidemment de compléter l’offre de Flux. Conçu pour être le plus transparent possible, le Pure Limiter offre une utilisation on ne peut plus intuitive. On dispose de contrôles sur les gains d’entrée et de sortie, le seuil, le knee, le mode (Manual, Auto ou Advanced) et les temps minimum et maximum de relâchement, la vélocité, le temps de maintien ainsi que les filtres passe-haut et passe-bas.
Peu de limiteurs embarquent autant de paramètres, mais attendez, c’est loin d’être tout ce que propose ce plug-in. L’affichage existe ainsi en deux modes : en mode A sont affichés le signal entrant et le signal limité, en mode B le signal limité, l’action du limiteur et l’histogramme.
La fonction Link permet de lier la valeur du knee à celle du threshold, lorsque l’on manipule ce dernier, le premier suit. L’option Link Channels, comme son nom l’indique, lie le limitage des canaux, si un est limité, les autres le sont également. De son côté Release Filter Solo donne la possibilité de monitorer le signal alimentant la section de relâchement afin d’affiner le réglage de ce dernier. Enfin, LookAhead insère un délai paramétrable afin de réduire le gain avant l’arrivée de la crête, ceci afin d’éviter la distorsion du signal. Notez bien que sa manipulation en temps réel induit en toute logique des cliques et que le délai inséré se répercute tout aussi logiquement sur la latence du processus. A l’utilisation, ce plug-in est à l’égal des autres : efficace, transparent, respectueux du signal, rapide sans être agressif…
Conclusion
Si je devais résumer ces plug-ins en un mot, je dirais « magnifique » car c’est celui qui m’est le plus souvent venu à l’esprit lors de mes différents tests et essais. Le son est d’une qualité exceptionnelle, conciliant douceur, chaleur et clarté tandis que le signal est respecté, tout en étant aéré, amélioré.
Attention, ce ne sont toutefois pas des baguettes magiques, loin de là. Même si les interfaces sont claires et intuitives, il faut avoir un minimum de connaissances pour se rendre maître de la puissance qu’offre cette suite logicielle.
Je n’ai noté aucun bug malgré mon utilisation agressive et intense. C’est donc un sans-faute pour ma part, et en toute franchise, je n’entends plus du tout de la même façon les processeurs que j’utilisais jusqu’à présent. Auparavant, j’avais le sentiment d’utiliser des logiciels qui, certes avec un rendu assez froid, permettaient une précision chirurgicale. Maintenant, je réalise que j’utilisais des scalpels rouillés et que la chaleur et la beauté d’un rendu subtil ne sont pas des qualités réservées au hardware dont le prix ferait défaillir ma banquière.
Le Spring Pack est vendu 889€ et croyez-moi, il les vaut.