Lorsqu’un éditeur français de l’envergure de Flux:: s’associe avec un ingénieur du son hexagonal de la trempe d’Yves Jaget, il y a de quoi attiser la curiosité de tout bon Geek de la MAO ! Ainsi, la rédaction d’Audiofanzine m’a logiquement mandaté pour passer sur le grill le fruit de cette première collaboration. J’ai donc l’insigne honneur de vous parler aujourd’hui de l’EVO Channel, une tranche de console virtuelle pour le moins atypique…
Quick & Flux::
C’est bien connu, l’humilité n’est pas le principal trait de caractère qui vient à l’esprit des gens lorsqu’il s’agit de décrire le peuple français. Pourtant, contrairement à bon nombre de professionnels US ou British, les ingénieurs du son gaulois se tiennent souvent à l’écart des projecteurs. Et c’est bien dommage si vous voulez connaitre le fond de ma pensée car nous avons la chance d’avoir par chez nous certains praticiens dont le parcours n’a rien à envier aux pointures du genre !
Prenez Yves Jaget par exemple. Ce Monsieur avec un grand « M » officie sur scène comme en studio et compte à son actif une palette d’artistes francophones bigarrés allant de Jean-Louis Aubert à Zazie en passant par Goldman, la famille Halliday, Higelin, Indochine, MC Solaar, Vanessa Paradis, William Sheller, etc. Et si ça ne suffit pas à remplir l’alphabet, vous pouvez toujours rajouter à ce palmarès d’illustres inconnus de la scène internationale comme Nina Hagen, Pink Floyd, Sting ou bien encore Zappa.
Bref, l’homme possède à coup sûr un savoir-faire indéniable alors si certains éditeurs font appel à l’expertise d’un Andrew Scheps ou d’un Tony Visconti pour concevoir des plug-ins, pourquoi diable ne pas exploiter le vivier hexagonal lorsqu’il est au moins tout aussi talentueux ? C’est peut-être ce genre de réflexion qui a motivé Gaël Martinet, le fondateur de Flux::, pour solliciter les conseils d’Yves Jaget afin de créer cet EVO Channel. Mais trêve de blabla, passons aux choses sérieuses.
Disponible aux formats VST, AU, AAX Native, AudioSuite et Waves WPAPI en 32 et 64 bit pour Mac OS X et Windows, l’EVO Channel est donc une tranche de console virtuelle. Si l’on tient à être ronchon, nous pouvons relever l’absence du format VST3 ainsi que l’autorisation nécessitant le système iLok. Notez toutefois qu’il n’est absolument pas nécessaire d’avoir un dongle USB iLok, une autorisation purement logicielle liée à votre ordinateur étant possible.
Pour ce qui est de l’installation du plug-in, tout se déroule pour le mieux au travers du logiciel maison FluxCenter qui est un modèle du genre : choix des formats à installer, installation en ligne ou hors-ligne, désinstallation, accès à des versions antérieures et même à des bétas.
Finissons ce tour d’horizon technique par la consommation de la bête. Niveau latence, l’EVO Channel induit seulement 32 samples de retard, nous ne sommes donc pas sur du véritable temps réel, mais comme il s’agit d’un traitement audio de mixage, que le premier a souffrir de ce retard lève la main pour que nous le traitions tous de menteur ou de surhomme. Quant à la consommation CPU, elle est remarquablement basse avec seulement 0,2 % pour une instance sur mon Mac Pro (modèle fin 2013 Hexacoeur Xeon 3,5 GHz – 32 Go DDR3) et 0,9 % sur mon MacBook Air (modèle 2012 Intel Core i7 2 GHz – 8 Go DDR3).
Bien, à présent voyons ce que ce joujou a dans le ventre…
Quand le Jaget, quand le Jaget là…
Plutôt que de vous décrire par le menu toutes les fonctionnalités de ce Channel Strip en essayant d’être « funky » alors qu’un tel étalage est bien souvent pour le moins indigeste, je vous invite à découvrir l’engin au travers des très bonnes vidéos présentes sur la chaîne YouTube de l’éditeur. En plus, c’est monsieur Jaget en personne qui se plie à l’exercice et en français s’il vous plait ! Au passage, je tiens à souligner que ces vidéos sont vraiment les bienvenues car malheureusement, le manuel (en anglais) n’est accessible que depuis l’interface du plug-in ce qui implique donc d’installer au minimum la version d’évaluation si l’on souhaite le consulter. Autre point noir selon moi, mais qui semble être un « oubli volontaire » de la part de Flux::, ce manuel n’est pas entièrement exhaustif puisqu’il ne parle pas du « panneau secret » donnant accès aux réglages avancés pour le compresseur ou le module Touch et qu’il fait également l’impasse sur certains points d’ergonomie d’utilisation comme le clic sur le nom d’un module pour le « bypass » de ce dernier ou le double-clic sur la partie miniaturisé d’un module afin de développer celui-ci ; cela peut paraître bête comme chou, mais votre serviteur n’a pas réussi à comprendre ça tout seul donc ce n’est pas forcément aussi évident que cela. Bref, réjouissons-nous donc de l’existence de ces vidéos et oublions le couac du manuel pour enchainer avec la partie réellement « funky » de ce banc d’essai : le test en situation.
Commençons par l’une des particularités de cet EVO Channel face à la concurrence, à savoir sa capacité à pouvoir gérer la rotation de phase du signal de façon continue de –180° à +180°. Si vous n’avez aucune idée de ce dont il s’agit, je vous conseille de lire ce petit dossier de vulgarisation au préalable. Outre le classique bouton d’inversion de phase, ce plug-in propose plusieurs fonctions intéressantes. Il y a tout d’abord la possibilité de grouper plusieurs instances entre elles (jusqu’à 8 groupes que l’on ne peut malheureusement pas renommer) afin de pouvoir rapidement comparer l’avant et l’après-traitement histoire de juger de la pertinence de celui-ci. À l’usage, c’est vraiment pratique. Attention, cette fonction de groupement ne concerne que la gestion de la phase !
Ensuite, il y a le slider qui permet la rotation en continu à proprement parler. Il faut savoir que pour corriger des problèmes de phase il y a grosso modo deux solutions non exclusives : l’alignement temporel des formes d’ondes et la rotation de phase via un système avancé de filtrage. Sur des formes d’onde complexes, la première solution permet bien souvent d’obtenir une certaine cohérence dans le bas du spectre, mais induit un filtrage en peigne dans le haut. Quant à la seconde méthode, si elle n’induit pas de filtrage en peigne, elle modifie cependant les transitoires. Moralité, aucune solution n’est parfaite et tout est toujours une question de compromis. Ici, Flux:: a fait le choix d’offrir la seconde solution. Ne sachant pas cela, j’ai été très surpris lors de ma première utilisation car lorsque j’enclenchais la fonction alors même que le slider était bien sagement à 0°, la grosse caisse sur laquelle je travaillais perdait jusqu’à –2 dB en niveau crête !? Après investigation et un rapide échange avec l’éditeur, j’ai compris qu’il n’y avait là rien d’anormal vu la méthode employée et qu’en plus, ce n’était pas catastrophique car le spectre et le niveau sonore perçu eux ne bougeaient pas d’un iota. Bref, j’ai donc continué mon bonhomme de chemin avec mon kick et voici le résultat :
- 01 Kick Phase Off 00:07
- 02 Kick Phase 00:07
- 03 Kick Phase EVO 00:07
Avant de commenter tout ça, notez que comme d’habitude, pour ne pas flouer votre capacité de jugement, tous les exemples sonores ont été ramenés au même niveau de volume perçu. De plus, sachez que tous les extraits audio utilisés ci-après proviennent des sessions réalisées à l’occasion de notre guide de l’enregistrement en Home Studio.
Le premier extrait se résume à une boucle de ma grosse caisse telle qu’elle a été enregistrée via trois micros, à savoir un Shure 819 à l’intérieur, un Audix D6 devant la peau de résonance et un Yamaha Subkick. Sur le deuxième sample, j’ai pris la peine d’aligner à la main les formes d’ondes, ce qui me semble un minimum syndical. Résultat des courses, nous récupérons du bas comme nous pouvions nous y attendre. Enfin, le troisième extrait ajoute à cela une instance de l’EVO Channel sur chacune des trois pistes. J’ai joué avec les sliders de phase jusqu’à obtenir un rendu puissant dans le registre grave et plus précis dans l’attaque. Intéressant, non ? Bien que moi-même sceptique au début, je dois bien avouer que cette fonction de rotation de phase en continu a su me convaincre. Évidemment, ce genre de traitement existe déjà ailleurs, mais c’est la première fois à ma connaissance que cela est intégré à un Channel Strip et la fonction de groupement en rend l’usage simple et surtout efficace. Seul bémol, il s’agit là d’un outil résolument professionnel induisant des corrections subtiles que le néophyte ne saura peut-être pas discerner ; d’autant que le petit graphique sinusoïdal à droite du slider me semble trompeur puisqu’à 0° il affiche une seule sinusoïde alors qu’en basculant en positif ou négatif, cette dernière se dédouble, ce qui pourrait indiquer l’inverse de l’effet recherché.
Passons à présent au réglage Drive. Comme vous pouvez le voir sur le schéma représentant le trajet du signal au travers du plug-in (image Flow.png), cet étage de saturation se trouve en tout début de chaîne. Écoutons l’engin à l’oeuvre :
- 04 Kick Drive Off 00:07
- 05 Kick Drive 50 00:07
- 06 Kick Drive 100 00:07
- 07 Bass Drive Off 00:22
- 08 Bass Drive 74 00:22
- 09 Bass Drive 100 00:22
- 10 Vox Drive Off 00:22
- 11 Vox Drive 50 00:22
- 12 Vox Drive 100 00:22
Pour informations, le suffixe « Off » dans le nom des fichiers indique un Drive à 0 alors que les nombres représentent le pourcentage de Drive appliqué. Comme vous pouvez l’entendre, ce Drive agit tout en douceur et apporte une certaine chaleur ainsi qu’un regain d’épaisseur au son traité. Si vous cherchez de la grosse saturation qui tâche, passez votre chemin. En revanche, pour une coloration délicate ne dénaturant pas le signal source, ce qui est somme toute l’apanage des plus grands noms du monde hardware, le Drive de cet EVO Channel est un pendant virtuel on ne peut plus convaincant !
Voyons à présent l’autre grosse particularité de cette tranche de console virtuelle par rapport à la concurrence, le mystérieux module Touch. Tout d’abord, sachez que l’ordre de chaînage des différents modules est réglable via le bouton « Flow » situé en haut à droite de l’interface graphique (image Flow.png). Ainsi, Touch offre 7 modes de traitement (boost et suppression des transitoires, boost et suppression du sustain, deux dé-esseurs et un expandeur) que vous pourrez placer où bon vous semble dans la chaîne de traitement. Petit plus « made in » Flux::, il est possible de restreindre l’action de ce module à une plage de fréquence définissable par l’utilisateur. À l’usage, Touch est diablement efficace et d’une simplicité enfantine grâce à la fonction « Listen » permettant d’écouter la zone du spectre ciblée. Seul l’expandeur ne m’a pas franchement convaincu avec ses réglages simplifiés qui le rendent trop peu malléable à mon goût, j’aurais de loin préféré un expandeur/gate « à l’ancienne ». Par contre, je réserve une mention spéciale aux dé-esseurs qui m’ont particulièrement séduit :
- 13 Vox DeEsser Off 00:22
- 14 Vox DeEsser 1 00:22
- 15 Vox DeEsser 2 00:22
Au rayon des regrets, il s’agit du seul module ne disposant pas d’un réglage de gain en sortie. De plus, il est impossible d’empiler plusieurs modules Touch… Cela aurait été pourtant fort utile pour, par exemple, booster les transitoires sur une certaine plage de fréquences tout en atténuant le sustain sur une autre zone. Mais bon, ce genre de traitement n’est pas monnaie courante dans le monde des tranches de console alors ne boudons pas notre plaisir.
Un mot à présent à propos des modules d’égalisation et de compression. L’EQ de l’EVO Channel n’est pas du genre égaliseur exhaustif sauce FabFilter. Cependant, il s’avère extrêmement musical et simple d’utilisation, notamment grâce à la possibilité de « saisir » directement à la souris les points de la courbe d’égalisation en conjonction avec quelques raccourcis clavier permettant de cibler la manipulation sur le gain, le facteur Q ou la fréquence. De plus, avec deux filtres (passe-haut/passe-bas), deux filtres en plateau (malheureusement à pente fixe) et quatre filtres en cloche entièrement paramétriques, il y a largement de quoi faire plus que la majorité des Channels Strips virtuels du marché.
Dans la même veine, le compresseur offre une large palette de compression rarement rencontrée sur ce type de produit tout en se payant le luxe de rester extrêmement simple d’utilisation. En effet, ce module est issu du Pure Compressor de la marque et propose pas moins de 9 modes de compression différents grâce à un système de mini-presets (start, kick/snare, overhead, drum buss, bass, acoustic, piano, vocal et mix) qui ont tous clairement une personnalité propre. Pour chacun d’eux, nous avons accès aux paramètres essentiels — seuil, ratio, attaque, relâchement (avec option adaptative au niveau du signal source), dry/wet. Seul absence qui me chagrine un peu, un filtre coupe-bas sur le circuit de sidechain… Sauf qu’en réalité, en cliquant en haut à gauche de l’interface graphique sur le nom d’Yves Jaget, un panneau de réglages « secrets » vous donne la main sur ce dernier et bien plus encore (image Secret Panel.png). Concrètement, hormis le filtrage du sidechain, ce panneau s’adresse uniquement au plus Geek d’entre nous, mais c’est tout de même intéressant de voir ce qui rend chaque mini-preset unique en son genre.
Bon, tout ça est bien joli, mais comment sonne donc ce beau monde en pratique ? C’est ce que je vous propose de découvrir sur-le-champ :
- 16 Drums dry 00:22
- 17 Drums wet 00:22
- 18 Drums Bass dry 00:22
- 19 Drums wet Bass dry 00:22
- 20 Drums Bass wet 00:22
- 21 Drums Bass Gtr dry 00:22
- 22 Drums Bass wet Gtr dry 00:22
- 23 Drums Bass Gtr wet 00:22
- 24 Nonetheless dry 00:22
- 25 Nonetheless wet 00:22
- 26 Nonetheless wet Buss 00:22
A priori, j’ai fait en sorte de nommer chacun des fichiers audio de façon à ce que vous compreniez qui est traité et qui ne l’est pas, j’espère que cela sera clair pour tout le monde. Pour concevoir ces extraits, je suis parti d’une mise à plat brute.
Sur la batterie, j’ai utilisé une instance de l’EVO Channel sur chacune des pistes ainsi que sur le bus dans l’optique d’obtenir un son bien « in your face » assez « rêche ». Le rendu me semble correspondre parfaitement à mes attentes, mais j’avoue qu’ici, un Gate digne de ce nom m’aurait facilité la vie.
Pour la basse, l’idée était de lui donner une certaine personnalité histoire que le caractère agressif de la batterie ne l’étouffe pas. À ce petit jeu, le Drive ainsi que le compresseur de l’EVO Channel ont été de précieux alliés.
Avec les guitares, le but était de les différencier l’une de l’autre tout en leur conférant une certaine cohérence vis-à-vis du couple basse/batterie. Ici, l’égalisation et le Drive ont permis cela en un tournemain.
Sur les derniers extraits, une boucle stéréo de « fioritures guitaristiques » ainsi que la voix Lead font leur apparition. Pour la boucle, il fallait la faire reculer dans le mix sans pour autant la perdre totalement. Étant donné sa nature relativement brillante, ce n’était pas une manœuvre facile à effectuer sans l’aide d’une réverbération ou d’un léger delay mais comme le test ne concerne que l’EVO Channel, je me suis contenté de pratiquer un travail préparatoire à l’aide de l’égalisation. Quant à la voix, j’ai voulu pousser le plug-in dans ses retranchements en tentant d’obtenir un effet typé « vieille radio ». Très clairement, un effet dédié aurait été plus adapté car le Drive et l’EQ de l’EVO Channel sont trop « gentils » pour ce genre de traitement. Ceci étant, vous remarquerez que le compresseur fait un superbe travail et tient bien la bride à ce signal de façon à ce qu’il rentre dans le mix tout en restant bien intelligible.
Une remarque concernant l’exemple 26 pour lequel une instance du plug-in a été utilisé sur le bus Master afin d’unifier le mixage. Au début de l’extrait, vous pouvez entendre un petit clic audio. J’ai laissé passer ce dernier volontairement car il provient bel et bien du plug-in inséré sur le Master. Le hic, c’est qu’en déplaçant cette instance sur une piste quelconque, le clic disparait. De même, en reproduisant exactement les mêmes réglages sur une deuxième instance placée sur le Master et en enlevant la première, le clic s’en va… Sauf qu’en copiant une deuxième fois l’instance fautive sur le bus Master et en enlevant la première, le clic est toujours là !? J’avoue ne pas comprendre le phénomène… Heureusement, lors de mes différents tests qui se sont étalés sur un mois entier, c’est la seule fois qu’un tel problème est survenu.
Voilà qui conclut notre session d’écoute. Avouez qu’entre la mise à plat du début et le résultat final il y a un monde ! Bien sûr, il ne s’agit là que d’un prémix statique et il manque encore tout un travail sur l’espace via des réverbérations et/ou delays ainsi qu’une bonne dose d’automation, mais l’EVO Channel m’a permis de sculpter ce squelette de mixage en lui conférant une ossature pour le moins vigoureuse. Il me semble que c’est exactement ce que l’on se doit d’attendre d’un tel outil de travail et la mission est remplie avec brio !
À ce stade du test, ceux d’entre vous qui me font l’honneur de lire mes bancs d’essai doivent se dire que j’ai fait l’impasse sur deux de mes marottes en matière de plug-in. Que nenni ! Je m’en vais traiter cela illico presto…
EVOlution
Ni allons pas par quatre chemins : aussi belle soit-elle, l’interface graphique de l’EVO Channel n’est malheureusement pas redimensionnable et donc, comme souvent dans ces cas-là, elle est peu lisible sur un grand écran (image Tiny GUI.png). C’est vraiment dommage car, outre la lisibilité des divers réglages, cela diminue également l’intérêt de l’analyseur de spectre, au demeurant fort attrayant avec son paramètre permettant de doser le niveau de détail d’affichage des spectres en entrée/sortie. La bonne nouvelle, c’est que Flux:: planche sur la question afin de concevoir un nouveau framework qui rendra l’ensemble des GUIs de son catalogue redimensionnable à l’envie.
Concernant mon deuxième cheval de bataille, à savoir la fonction de comparaison A/B, c’est en revanche un sans faute ! En effet, non seulement l’EVO Channel dispose de cette fonctionnalité, mais il offre également la possibilité de réaliser un morphing entre le réglage A et le réglage B ! Notez que cette fonction est présente sur tous les plug-ins de traitement de la marque, ce qui ne la rend pas moins diablement bien vu sur ce Channel Strip.
Pour finir, un mot sur les presets. L’EVO Channel est livré avec 50 presets ciselés par monsieur Jaget. Il y en a vraiment pour tous les goûts avec les classiques pour batterie, basse, guitare et voix, mais aussi des presets pour des instruments plus « exotiques » comme le violoncelle, le celesta, l’udu, etc. Habituellement, je ne suis pas un grand fan de presets. Ceci étant, force est de constater que monsieur Jaget connait son affaire ! Pardonnez-moi l’expression, mais nous sommes bien loin des presets putassiers fournis par certains éditeurs… Ici, c’est le petit Jésus en culotte de velours, tout simplement. Certes, à titre personnel je ne les utiliserai pas, mais j’ai pris un malin plaisir à les analyser et rien que pour ça c’est déjà une bénédiction. Cerise sur le gâteau, le gestionnaire permet de choisir entre le chargement du preset complet ou de seulement l’un des modules. Que demande le Peuple ?
Fiat Flux::
Le dernier né de Flux:: est assurément un beau joujou. Musical, intuitif, doté de fonctions atypiques, peu gourmand en ressources et plus souple que la majorité des produits concurrents, c’est un outil professionnel puissant qui saura satisfaire toute personne à la recherche d’une tranche de console virtuelle ayant du caractère tout en respectant la nature du signal source. Pour 129 €, l’acquéreur en aura vraiment pour son argent. Si vous voulez véritablement connaitre le fond de ma pensé, le jour où Flux:: rendra l’interface redimensionnable et s’ils daignent ajouter un second module Touch avec un mode expandeur/gate moins « simpliste », l’EVO Channel sera alors à mes yeux le meilleur Channel Strip du marché, rien de moins. Bref, messieurs Jaget et Martinet chapeau bas pour votre première collaboration !
Bien entendu, je vous invite comme d’habitude à télécharger la version d’évaluation afin de tester la bête par vous-même, vous m’en direz des nouvelles…