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Test de l'Audio-Technica ATH-ANC9 - Tout est calme

10 heures de réacteur d'avion, 1 heure quotidienne de rame de métro, 8 heures de climatisation et autant de raisons de s'intéresser au marché du casque à annulation de bruit. Audio-Technica fait partie des marques qui ont cru assez tôt au concept et a commercialisé, il y a quelques années de cela, une série de casques antibruit. La marque japonaise présente ce mois-ci le nouveau fleuron de sa gamme, l'ATH-ANC9.

L’ATH-ANC9 ne vient pas rempla­cer l’ATH-ANC7b, mais se place dans une gamme supé­rieure. Avec un prix avoi­si­nant les 270 € en maga­sin, il est envi­ron 100 € plus cher que son petit frère. La diffé­rence de prix est-elle justi­fiée ? C’est ce que nous allons voir, l’ANC7b étant le compa­gnon de votre servi­teur depuis quelques années déjà.

Balade silen­cieuse

Audio-Technica ATH-ANC9

Le casque que nous testons aujour­d’hui appar­tient à la caté­go­rie des nomades. Il vous suivra dans les trans­ports, dans la rue, en vacan­ces… Il n’est donc pas ques­tion ici de mixage ou de prise de son. Cepen­dant, ce n’est pas parce qu’un casque n’est pas destiné à la créa­tion musi­cale que ses quali­tés sonores doivent être oubliées. Quand on écoute de la musique, même pour le plai­sir, on appré­cie le fait d’en­tendre tous les détails et l’en­semble du spectre, le tout sans être agressé et dans un silence paisible.

Mais avant de passer au son, débal­lons l’ANC9.

Dans la sacoche

Audio-Technica ATH-ANC9

Pas de surprise ici quand on est habi­tué aux casques Audio-Tech­nica : c’est parfait. L’étui dur est rela­ti­ve­ment compact et renferme le précieux ainsi que tous ses acces­soires. On retrouve ainsi l’adap­ta­teur minijack vers jack, l’adap­ta­teur avion, les deux câbles dont un muni d’une petite télé­com­mande à bouton unique et la pile LR3 (AAA) néces­saire au fonc­tion­ne­ment du mode « réduc­tion de bruit ». Cette dernière se logera dans le compar­ti­ment idoine, un système qui se veut un peu plus rassu­rant que celui de l’ANC7b. On note aussi la présence d’un mousque­ton, qui peut suppor­ter un poids de 7 kg, mais qu’il ne faudra pas utili­ser pour faire de l’es­ca­lade (c’est marqué dans la notice) !

Côté look, c’est vrai­ment sobre, avec la fini­tion noire mate et les quelques lise­rés gris foncé. Cela peut être un atout ou un incon­vé­nient, tout dépend de votre person­na­lité ! Nous sommes en tout cas à mille lieues des casques estam­pillés Dr Dre : pas de bling-bling chez Audio-Tech­nica ! L’ar­ceau est en plas­tique, et donc pas incas­sable : il est en tout point iden­tique à celui des ANC7 et ANC7b. Pour la petite histoire, votre servi­teur a cassé son ANC7 en le lais­sant tomber par terre au Musik­messe. Étant grand, le casque a fait une belle chute et s’est brisé au niveau de la jonc­tion arceau/oreillettes qui semble être le point faible de cette série. Heureu­se­ment, j’ai pu le recol­ler et il fonc­tionne toujours, même après trois ans d’uti­li­sa­tion…

La télé­com­mande

Un des deux câbles livrés a une télé­com­mande. Cette dernière est pour le moins spar­tiate, car elle ne contient qu’un seul et unique bouton. Ce dernier vous permet­tra de répondre à un appel (pour cela, il faut avoir des amis et un smart­phone), lancer la lecture, mettre sur pause, passer au morceau suivant ou précé­dent (deux ou trois clics). En revanche, il n’y a pas de boutons de volume, c’est vrai­ment dommage !

La véri­table amélio­ra­tion du ANC9 vient des cous­si­nets qui sont à mémoire de forme et plus épais que ceux équi­pant les ANC7 et ANC7b. Cepen­dant mes casques ont vécu et il est possible que les cous­si­nets se soient affais­sés avec le temps. Au cas où, le construc­teur propose des cous­si­nets en pièces déta­chées, ce qui est une très bonne chose quand on dépense presque 300 € dans un casque et qu’on désire le garder plusieurs années. 

À l’in­té­rieur du casque, on retrouve des haut-parleurs de 40 mm. L’ANC9 a une impé­dance de 100 ohms, pèse 200 grammes sans la pile qui lui permet d’ac­ti­ver le mode anti­bruit pendant 35 heures envi­ron (avec une pile au lithium, 25 heures avec une alca­line et 20 heures avec une batte­rie rechar­geable). Notons que le casque conti­nuera de fonc­tion­ner sans pile, même si le système actif anti­bruit sera évidem­ment désac­tivé.  

Chuuuut

Audio-Technica ATH-ANC9

Mais la véri­table nouveauté de ce casque provient juste­ment de son système actif anti­bruit. En effet, ce dernier dispose désor­mais de trois modes lui permet­tant de s’adap­ter aux diffé­rentes situa­tions. Ainsi, le premier mode, dit mode « avion », atté­nuera jusqu’à 30 dB (95 % à 200 Hz) du bruit ambiant. Le deuxième mode, dit mode « bureau », atté­nuera jusqu’à 30 dB aussi, mais en se foca­li­sant plus sur la fréquence 300 Hz. Le dernier mode, dit « études », est un peu moins effi­cace (85 % à 200 Hz), mais permet­tra de dimi­nuer le souffle généré par ce genre de système actif : à utili­ser dans un milieu déjà calme.

Car le gros défaut de ce genre de système, c’est de géné­rer un souffle perma­nent pouvant être gênant lorsque l’on écoute de la musique à faible puis­sance dans un envi­ron­ne­ment déjà calme. Pourquoi ne pas désac­ti­ver le système anti­bruit me diriez-vous ? En règle géné­rale, la courbe de réponse des casques anti­bruit actifs est très diffé­rente selon que le système est activé ou non (pas mal d’ai­gus passent à la trappe). Audio-Tech­nica apporte donc une solu­tion à ce problème (tout rela­tif) avec ce mode « études » (rapport à la biblio­thèque) qui est certes moins effi­cace d’un point de vue de l’at­té­nua­tion, mais aussi beau­coup plus discret quant au bruit généré. 

Audio-Technica ATH-ANC9

La diffé­rence entre les deux premiers modes est moins évidente à l’écoute, mais il faut avouer que l’ANC9 est d’une redou­table effi­ca­cité quand l’un de ces modes est enclen­ché ! Le construc­teur a clai­re­ment fran­chi un cap par rapport aux ANC7 et ANC7b : dans le bas du spectre, c’est impres­sion­nant et seuls quelques bruits situés dans le haut du spectre arrivent parfois à passer à travers les mailles du système. Même en écou­tant de la musique à niveau modéré, il m’est impos­sible d’en­tendre mes collègues ou les voitures qui passent dans la rue à quelques mètres. Impres­sion­nant.

Mais qu’en est-il de la qualité audio ?

Main­te­nant, faites du bruit !

Les ANC7 et ANC7b sont des casques sympa­thiques pour écou­ter de la musique : les basses sont présentes sans être excep­tion­nelles et les aigus restent en retrait, ce qui exclut toute agres­si­vité. Ce n’est donc pas parfait, mais tout à fait agréable. On aurait pu craindre que le construc­teur ne se penche pas du tout sur cet aspect du casque et ne se repose que sur le nouveau système anti­bruit, mais il n’en est rien.

Audio-Technica ATH-ANC9

En effet, l’ANC9 est bien meilleur que ses petits frères, avec un bas du spectre plus étendu (il descend très bas, jusqu’à envi­ron 30 Hz alors que les autres peinent en dessous de 60 Hz) et surtout une bosse un peu en-dessous des 10 kHz apporte de l’air et du détail sans pour autant agres­ser l’au­di­teur. Évidem­ment, le casque n’est pas linéaire, mais ce n’est pas forcé­ment le but recher­ché. Les moyennes fréquences sont légè­re­ment en retrait par rapport aux bosses des aigus et des graves, mais rien de drama­tique pour un casque nomade. Cela a au moins le mérite de flat­ter un peu l’oreille. L’ANC9 est donc un bon cran au-dessus des ANC7 et ANC7b, reste à compa­rer avec un cador, l’Ultra­sone PRO900.

Johnny Cash – Hurt

Sur cette chan­son, l’Ul­tra­sone a un haut du spectre un peu plus déve­loppé, ce qui donne un peu plus d’air, mais aussi un peu plus d’agres­si­vité sur les sibi­lantes. On a un plus grand senti­ment de proxi­mité sur l’Au­dio-Tech­nica et le son semble un peu plus ramassé. Quoi qu’il en soit, les deux s’en sortent très bien et la voix de Cash est respec­tée.

Michael Jack­son – Libe­rian Girl

Dans le bas du spectre, l’Au­dio-Tech­nica riva­lise avec l’Ul­tra­sone, ce qui est plutôt à son honneur, car nous connais­sons les quali­tés de ce dernier dans les basses. Le PRO900 reste tout de même un poil supé­rieur dans ce domaine, car très légè­re­ment moins flou. L’ANC9 veut sans doute en faire un peu trop… L’autre grosse diffé­rence se situe dans le haut médium, où l’Ul­tra­sone est un peu plus agres­sif, mais il est par consé­quent un peu plus précis. On écou­tera plus volon­tiers l’Au­dio-Tech­nica pendant des heures sans fati­guer, mais en situa­tion de mixage, l’Utra­sone garde un avan­tage certain. 

Audio-Technica ATH-ANC9

Metal­lica – Enter Sand­man

L’Au­dio-Techina s’en sort bien sur cette chan­son, car il n’est pas trop agres­sif sur les sibi­lantes et la caisse claire. Le seul petit reproche qu’on pour­rait lui faire, c’est de mettre les palm mute un peu trop en avant. Il est vrai que les basses restent un peu exagé­rées, ce qui n’est pas toujours déplai­sant pour une écoute ludique. De plus, elles n’ont pas tendance à masquer le reste du spectre. D’ailleurs nous enten­dons plutôt bien le timbre de la basse, une fois n’est pas coutume.

Massive Attack – Angel

Le crash test pour le bas du spectre. Le kick se détache bien même s’il reste un peu plus mou que sur l’Ul­tra­sone et on garde une plus grande sensa­tion d’en­fer­me­ment. Cela est dû aux hauts médiums et aigus moins déve­lop­pés, mais aussi au bas du spectre qui essaie un peu trop de faire les gros bras.

Miles Davis – So near, so far

Ce morceau ne nous apprend pas grand-chose de plus sur le casque. La trom­pette est un peu moins agres­sive que l’Utra­sone, et les autres instru­ments sont bien retrans­crits. Le son reste plus compact et moins aérien que sur le Pro900, globa­le­ment les instru­ments se détachent moins faci­le­ment.

Conclu­sion

L’ATH-ANC9 est une réus­site, car il surpasse l’ANC7b dans tous les domaines. Son système anti­bruit actif est beau­coup plus perfor­mant, les cous­si­nets sont plus confor­tables et les acces­soires sont nombreux. Nous saluons l’ar­ri­vée de la télé­com­mande filaire, même si elle n’est pas parfaite (de quoi contrô­ler le volume, s’il vous plait !). Côté son, le casque s’en sort très bien, avec un bas certai­ne­ment un peu trop en avant, mais qui descend très bas sans être baveux. Côté aigus, on constate une petite bosse entre 8 et 10 kHz, qui manquait à l’ANC7b et qui donne du détail sans être trop agres­sif. Les médiums sont alors un peu en retrait, mais rappe­lons que c’est un casque nomade qui ne se destine pas au mixage. Seules ombres au tableau : le plas­tique qui peut paraître un peu fragile et un prix coquet : 280 € envi­ron en maga­sin. Ceux qui prennent souvent les trans­ports et qui cherchent à s’iso­ler en musique ont peut-être trouvé un casque à la hauteur de leurs espé­rances.

  • Spectre large
  • Système antibruit très efficace
  • Confortable
  • Étui rigide
  • Deux câbles, des adaptateurs
  • Télécommande
  • Pas de volume sur la télécommande
  • Pas donné
  • Entièrement en plastique

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