Le Josh Homme Decade Too de Peavey est un petit combo à transistors de 10 Watts. C’est une réédition moderne du Decade sorti au début des années 80, qui est l’ampli de prédilection de Josh Homme. Voyons si cette nouvelle version tient toutes ses promesses.

Du Decade originel au ‘Decade Too’ : pourquoi Josh Homme l’adore
Présenté au début des années 80, le Decade est un petit ampli de 10 Watts équipé d’un haut-parleur Rola de 8 pouces. Il a été conçu pour une utilisation domestique, d’où son gabarit et sa puissance assez réduits. Malgré sa taille et sa faible puissance, l’ampli a été adopté assez
La marque américaine Peavey, à l’origine du Decade original, a bien compris l’engouement qui naissait autour de ce modeste petit combo et a donc décidé au cours de l’année 2024 d’en concevoir une réédition moderne qui serait officiellement validée et modifiée par Josh Homme. Le Joshua Homme Decade Too était né.
L’ampli se présente sous la forme d’un petit combo de 318 mm X 178 mm X 343 mm. Il pèse 5 kg ce qui est assez raisonnable. Son panneau
- Un bloc Speaker Out avec deux sorties HP (8 Ohms ou 4 Ohms) et un switch Phase pour commuter la phase d’une des deux sorties (le haut-parleur interne est connecté à une des deux sorties)
- Un bloc dénommé Direct Interface avec une sortie symétrique avec transformateur, mais sans simulation de HP, sur connecteur XLR, et son switch de mise à la terre
- Un réglage dénommé D.I Level permettant le réglage du niveau de la sortie XLR
- Une boucle d’effets avec fiches Send et Return
- Une sortie Preamp Out sur Jack T/S
- Un bloc footswitch avec une embase Jack TRS pour un footswitch deux boutons (Saturation et FX Loop)
La grille qui protège le haut-parleur est ornée du logo Peavey très anguleux. Après avoir inspecté l’ampli sous toutes les coutures, je commence le test.
Son clair, crunch et saturation : ce que donne vraiment le HP 8” (et un 12")
Le Josh Homme Decade Too bénéficie d’une finition assez soignée. Ses huit coins sont renforcés avec des plaques de métal et chaque composant est bien à sa place. Les différents potentiomètres et switches fonctionnent correctement et renvoient une impression de solidité. Même chose à l’arrière où chaque switch et embase est solidement fixé. L’ampli étant très petit, je l’ai placé sur une enceinte Victory 1×12 afin de le surélever un peu et ne pas avoir le son directement dans les pieds. Après avoir connecté le Decade Too à mon Pedalboard habituel, je commence le test par le canal Normal.
Dès les premières notes jouées, j’ai été assez surpris par le côté étriqué du son. La taille du haut-parleur y est pour beaucoup, mais je m’attendais quand même à un son plus ouvert. Avec le réglage Pre Gain autour de 3–4, on obtient un son clair assez plat et sans grande originalité. L’égalisation à trois bandes permet quand même d’accentuer ou couper certaines fréquences. L’attaque est rapide, ce qui est plutôt sympa pour des cocottes Funk. Je connecte immédiatement l’ampli à mon enceinte Victory 1×12 grâce à une de ses sorties HP, en laissant le haut-parleur interne connecté. Dans cette configuration, le son gagne en ampleur et en ouverture, on récupère de jolies basses. Le haut-parleur Celestion de 8 pouces fonctionne bien en conjonction d’autres haut-parleurs plus grands comme le Creamback installé dans mon enceinte. Le switch Bass qui augmente légèrement les basses et déplace les médiums un peu plus haut est musical sur un son clair. Il apportera peut-être un peu trop de basses dans un contexte de groupe, mais pour jouer tout seul à la maison, on obtient une sonorité assez agréable. J’augmente la valeur du réglage Pre Gain pour atterrir sur un son Crunch. Dans ce registre, le haut-parleur interne fournit toujours un son plutôt étriqué et petit. Cependant, on entend un grain qui rappelle fortement le son de Josh Homme, c’est normal. On bénéficie toujours de cette attaque sèche et très rapide, idéale pour des riffs des Queens of the Stone Age. Je triture l’égalisation, toujours aussi efficace. Le switch Bass permet encore une fois de récupérer un peu de basses et un son globalement plus présent, c’est sympa. Le switch Top en revanche est très agressif sur le canal Normal ; il apporte en effet une surdose d’aigus. Avec le réglage Pre Gain à fond, toujours sur le canal Normal, on obtient déjà un solide son Crunch, bien costaud et épais. Les sons Edge of Breakup ne sont pas très intéressants, mais ce n’est pas la vocation première du Decade Too.

- 1×12 – Clean EQ Tweak01:32
- 1×12 – Clean00:54
- 1×12 – Crunch Bass & Top Switches Tweak02:09
- HP Interne – Clean EQ Tweak02:22
- HP Interne – Clean00:38
- HP Interne – Crunch, Bass & Top Switch Tweak01:30
Je manipule le switch Saturation pour jouer sur le canal du même nom. Avec le potentiomètre Pre Gain autour de 2–3, on récupère le même taux de saturation que le canal Normal avec ce réglage à fond. Je le place donc autour de la moitié pour entendre ce que l’ampli a dans le ventre. Plus on augmente le taux de saturation, plus on se rapproche du son de Josh Homme. J’ai d’ailleurs préféré le son de l’ampli avec une guitare équipée de micros Humbuckers, ma Jackson Scott Ian Signature, en l’occurrence. Sur un son bien saturé, on comprend l’intérêt du switch Top qui simule un son de vieille radio en appliquant un filtre passe-haut. Ce son est assez bizarre seul, mais pourra être très utile pour doubler ou tripler une partie de guitare avec un son différent. L’égalisation est toujours aussi bien étagée et autorise des variations sonores conséquentes, c’est sympa. Le switch Bass gonfle un peu trop les basses à mon goût quand la saturation est plus élevée, il faut corriger au niveau de l’égalisation.

- 1×12 – Saturation, Gain Midi, EQ Tweak01:50
- HP Interne – Saturation, Gain Midi, EQ Tweak01:52
Bien que ce petit haut-parleur de 8 pouces soit une composante essentiel pour retrouver le son de Josh Homme, je l’ai trouvé trop étriqué quand on l’utilise seul. Combiné à un haut-parleur de 12 pouces comme le Creamback de mon enceinte Victory, il prend selon moi tout son sens, les deux diamètres se complétant très bien.
Je termine le test en plaçant le réglage Pre Gain sur sa position maximale. On obtient alors un énorme sustain, le taux de saturation étant très élevé. Le son est en effet très riche, comme décrit par la marque, mais possède un côté « tronçonneuse » pas très agréable. Malgré sa taille, le Decade Too restitue bien les notes les plus graves, même quand on accorde sa guitare ou basse assez bas. L’ampli permet de retrouver très facilement LE son de Josh Homme, mais également d’aller au-delà, toujours dans un registre Stoner/Rock. Son circuit n’est pas le plus dynamique, mais réagit quand même convenablement aux variations du réglage de volume de la guitare.

- 1×12 – Saturation, Gain à fond, EQ et Switches Tweak02:27
- HP Interne – Saturation, Gain à fond, Bass & Top Switches Tweak01:55
Connectique et fonctions modernes : DI XLR, boucle d’effets, sorties HP & phase
Au-delà de son format très compact permettant de le transporter facilement, le Josh Homme Decade Too bénéficie de nouvelles fonctions intéressantes. Les deux sorties HP sur Jack sont un vrai plus selon moi et étendent les possibilités de l’ampli en termes de son et d’utilisation. Bien qu’il s’agisse d’un ampli signature Josh Homme, il affiche une certaine polyvalence. La sortie Preamp Out déjà présente sur les modèles des années 80 permet, si nécessaire, d’envoyer le son du préampli vers un ampli de puissance plus costaud que celui du combo ce qui est peut être bien pratique surtout si on joue avec un batteur qui tape fort. La boucle d’effets est également un ajout très bienvenu. Du côté de la sortie directe sur XLR, bien qu’elle soit très appréciable, on aurait préféré une sortie avec simulation de HP qu’on puisse activer ou non. Pouvoir changer de canal à distance via un footswitch est également agréable ; dommage que le fabricant ne le fournisse pas. Enfin, si la version originale sortie au début des années 80 était fabriquée aux États-Unis dans les ateliers de la marque, cette nouvelle itération modifiée par Josh Homme nous provient directement de Chine. Enfin, le switch Phase permet de choisir le type de Larsen qu’on souhaite obtenir : sur la note fondamentale ou son octave supérieure. L’effet de ce switch s’entend davantage avec une guitare semi-hollow comme celle qu’utilise Josh Homme.
FAQ
Le Decade Too peut-il suffire en répète ou petit concert ?
Pour une répète soft ou un concert sonorisé, oui ; en non sonorisé, la puissance 10 W et le HP 8” montrent vite leurs limites. Privilégie une sortie vers un baffle 1×12/2×12 via les sorties HP, ou une reprise micro/DI + IR.
À quoi servent les switches Bass et Top ?
Bass épaissit le bas et décale un peu les médiums (agréable en clair, à doser en grosse satu). Top agit comme un passe-haut pour un effet “vieille radio”, super pour doubler des parties saturées.
La DI XLR est exploitable directement en façade ?
Oui, mais sans simulation de HP : il faut prévoir une IR/cab sim ou un traitement en régie pour un rendu “ampli” naturel.
Le combo sonne-t-il “QOTSA” tout seul ?
Le grain s’y retrouve, surtout en canal Saturation avec humbuckers. Le HP 8” seul reste étriqué ; couplé à un 1×12, on récupère ampleur et basses.
Footswitch inclus ?
Non, non fourni ; prévoir un TRS 2 boutons pour Saturation et FX Loop.
Des alternatives si je ne cherche pas “le son Josh Homme” ?
Oui : par exemple Boss Katana 50 Gen 3 pour plus de polyvalence, puissance et prix contenus.
Caractéristiques techniques
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Type : combo guitare à transistors, 10 W.
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HP : 1 × 8” Celestion (voicing proche Rola d’origine).
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Dimensions : 318 × 178 × 343 mm ; Poids : 5 kg.
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Contrôles : Pre Gain, Post Gain, Low, Mid, High.
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Switches façade : Saturation (canal), Bass, Top.
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Sorties HP : 2 sorties 8 Ω/4 Ω + switch de phase (le HP interne est relié à l’une des sorties).
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Sorties/Entrées arrière :
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Direct Interface : XLR symétrique avec transformateur, sans simu de HP, Ground Lift, D.I Level.
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Boucle d’effets : Send / Return.
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Preamp Out : Jack TS.
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Footswitch : Jack TRS (2 boutons : Saturation & FX Loop).
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Pays de fabrication : Chine.