Les Compos collectives - Saison 50 - Le final

1) Lasyl & Fockwulf : Trop loin
Belle voix, un peu fragile au début, mais qui s’affirme par la suite. Un timbre sympa de copain, de cousin : une ambiance familière qui rassure, en me rappelant un peu Michel Berger sur certaines intonations, mais en plus grave. Bonne articulation également, on n’a pas à lutter avec ses oreilles pour accrocher le sens des mots. Petite popote gentiment reggae, qui laisse bien respirer la ligne de chant. Une rythmique stable, bien calée qui déroule tranquillement entre les percu, guitares et orgue et supporte solidement le chant beaucoup plus libre et les soli de rhodes et guitare presque hors tempo (pour le rhode) et du coup incroyablement vivant malgré une apparente répétitivité par moments.
Un texte construit, pas excessivement directif : chacun peut y mettre une signification à son gout. Ça déroute au début, mais la musique des mots en eux-mêmes laisse l’imagination faire son office.
Là-dessus, un mixage vraiment soigné. On entend tout ce qui se passe, sans avoir une masse sonore de dingue, mais avec un paysage clair, architecturé et bien défini. Je réécoute le tout pour la cinquième fois d’affilé sans lassitude.
Bravo ! Je le mets dans mon best-of.


2) 8.5 & Delucq : La recette
Votre recette, elle se bouffe bien. Y’a de l’inspi, du bon flow, du feelgood, du SWAG. L’instru fait un joli bond en arrière avec un mélange de beat et de semples de funk : le vrai HIp-Hop des origines en 1974 : c’est délicieux. Par contre, les voix à un moment se font bouffer par l’instru, pile au moment où ça tricote le plus, du coup on perd le texte, c’est dommage.
Bonne énergie. Je compile.


3) Philrud & Props : Skargo maudit
Philrud fait super bien les marins bourrés et le Capitaine Haddock. Faut se mettre dans le trip pour profiter à plein mais une fois acclimaté on remue les pieds, la tête, les épaules, le coccyx… Je trouve admirable l’esthétique bal de village complètement assumée, même si, personnellement, j’aurais un peu de mal à en reprendre trois fois (les coups et les douleurs, toussa…), surtout qu’il me faut faire un petit effort pour piger l’intégralité du texte.
Le mixage ne m’aide pas forcement à m’immerger complètement. Je trouve l’ensemble un peu brouillon à l’oreille. Reste l’énergie, toujours ! Et elle fait du bien.


4) Arnice & Perigo : S50
On part sur un son bien rock, instrumental. La rythmique, manifestement programmée, me saoule un peu à la longue. Il manquerait une ou deux petites subtilités pour ne pas tourner en rond. Par contre, vous ne seriez pas guitaristes, par hasard ? Parce que question jeu de gratte, rien à dire si ce n’est que j’aimerais bien savoir faire pareil.
Pour le mixage, j’aurais préféré la première guitare avec un peu plus d’aigus, un son plus clair. Sinon, je me vois bien tailler l’autoroute avec ça dans ma compile.


5) Jay F. & Gégène94 : La Boule à Facettes
Au départ, j’ai eu l’impression de partir sur du Diane Tell ou un truc du genre, version garçon. Les synthés cadrent parfaitement avec les 80’s. Et puis à 0:51’ ça démarre vraiment. On dérive vers du post Barry White, avec un texte façon Léopold Nord et Vous. Dans le solo, avec la guitare basse un peu loquace, j’ai eu des images de Blues Brothers ou de Jackson 5. Bref, un joli patchwork. Pas désagréable, mais pour ceux qui recherchent de l’unité, c’est déroutant.
Je n’ai pas pu monter le son trop haut, il y a des trucs qui dépassent. Entre autres les guitares funky de chaque côté, que je trouve un peu trop présentes.


6) Modraw & Props : Survol
Début mélancolique au piano. Les zoziaux, l’ambiance, relaxant. Très doux, donc je monte le son. Puis à 1:18’ la rythmique entre et je suis obligé de tourner le potard pour me soulager les esgourdes : je déteste ça. Comme j’ai décider d’écouter toutes les compos en intégralité et plusieurs fois s’il le faut, je n’abandonne pas. Re les ambiance d’île et le sax entre en scène. Je suis sous le charme et me rend compte que l’ensemble à ce moment-là est vachement bien équilibré : c’est moi qui n’ai pas été patient au début. Je continu et m’en prend une grosse avec la guitare de Prop’s. Du bon gros son qui porte, comme une vague quand je fais du bodysurf : je suis dedans, c’est puissant et jouissif. Je reprends du début en faisant gaffe de laisser le potard de ma carte son là où je l’ai garé à la fin : double orgasme. Bravo les gars, c’est super bon. J’enregistre


7) Jeneora & Cortmgm : Monday Mood
A priori, pas mon genre l’électro. Une grille qui tourne. On fait venir les différentes instrus par empilement. Quand tout le monde est là, on change tout pour une transition avant de remettre le principal et après on joue avec… les jouets ! (vocoder, talkbox, cocotte, synthé divers). Avec retour de certains éléments du début entre chaque récré. Moralité, on n’est pas perdu car il y a des éléments de permanence pour accrocher l’oreille et donner une unité, mais rien n’est identique et on ne s’emmerde pas. Toute proportion gardée, ça rappelle un peu la forme sonate (thème développement, réexposition). Finalement, l’électro, c’est pas mal… Quand c’est fait intelligemment. Toujours pas mon genre, mais j’ai écouté avec plaisir, en fin de compte. D’autant que le son est plutôt propre et pas fatiguant.


8) Atomheart & Jaeckel : 50 Nuances De Compote
De premier abord, je ne sais pas trop quoi en penser. C’est décalé, ça c’est sûr ! Une chanson avec un son qui me rappelle des trucs mais je sais pas quoi, peut-être un peu Supertramp pour l’instru. Le tournant des années 80-90. Une époque sympa ou on commençait à revenir un peu du tout synthétique, enfin ! Pour le chant, ça me parait à mi-chemin entre Sarclo et Philrud (plus Sarclo, quand même) et quelque intonation façon Alain Bashung. Un peu improbable tout ça. C’est ce qui fait le charme des compotes en commun, justement.
Pas tricheur, pas surjoué, vrai quoi. La métaphore filée est sympa. La compote, c’est pas un plat raffiné à la mort-moi-le-neutron. Y’a pas de rondelle de méloko sopoudré de noix de missmonde rapée dessus. La compote, ça s’étale, c’est pour ça qu’on la mange dans un bol. C’est compact et ça cale. Et pourtant, j’en reprends toujours, à cause du gout. Et aussi parce que je suis un vrai gourmand.

Vous c’est un peu pareil… Compile ! Et des bises.


9) Oboreal & Yoshed : Kvindek
Yoshed, je connais un peu. Et je pense ne pas être le seul. D’emblée, on s’attend à de la qualité et on n’est (presque) jamais déçu. Je dis presque parce que des fois, il y a des trucs qui sont toujours hors de portée de ce que je pourrais peut-être hypothétiquement par hasard faire à peu près un jour dans une autre vie, mais qui sont un chouia moins bien que ce qu’il sait faire habituellement. Je n’ai pas l’impression que ce soit le cas ici.
Je découvre avec plaisir la voix de Oboreal. Ça sent bon la lande celte sur ce morceau. C’est tendu et rugueux juste ce qu’il faut, très juste. Un timbre de barde à l’opposé d’Asurenstourix.
La compote est chouette, avec plusieurs moments qui semblent raconter une histoire (mais je ne connais pas la langue.
J’aime beaucoup les chœurs vers la fin.
Bien joué les gars clef USB voiture.


10) CBien & LaGuibole : Danse ! C’est la 50ième
Hasard des formats et de l’ordre alphabétique, n’ayant dans un premier temps pu mettre que les mp3 sur ma clé USB, c’est la première piste que j’ai écouté dans ma bagnole lundi 1er avril 2019 en allant au boulot, le lendemain des rendus. Je me suis dit tout de suite, « il faut que je contacte Doran pour qu’on se retire, on ne fait pas le poids ». Et puis, bon, après, il y en avait d’autres et ça m’a rassuré. Un peu…
C’est possible de changer l’ordre des morceaux dans la page dédiée ? Par ce que celle-là, en ouverture, elle tabasse des mamans ours. Juste la basse que je trouve un peu maigre par rapport à la voix, mais c’est histoire de faire mon désagréable.
Atterrissage directe dans ma compil best-of compotes.


11) Yoshed & LaGuibole : Je cours
J’ai adoré les duos Oboreal/Yoshed et CBien/LaGuibole. Alors les deux chefs de file ensemble, ça doit pas être mal, non ? Et bien effectivement, 3:54 avec eux, ça parait court. La voix typée pop rock de LaGuibole envoute. Les instru des deux compères se complètent vraiment bien. Et pour le mixe, je suis jaloux. Allez vous cacher les deux. Y’en à marre d’avoir des complexes en vous écoutant.
Nan, je plaisante. Faites-nous plutôt un album.


12) Benjyb & philrud : Hello goodbye
Ça part bien rock, donc j’aime l’intro. Mais désolé : pour moi, Philrud en anglais, ça le fait pas. Et ce malgré toute l’affection que j’ai pour son univers complètement assumé, son enthousiasme et l’authenticité de sa démarche artistique. Une chanson, j’ai besoin de comprendre le texte, et je ne suis pas une flèche en anglais, alors là, je suis largué.


13) Benjyb & philrud : Montana road
On prend les mêmes et on recommence. Mais dans l’autre sens. Là, c’est Benjyb au chant et, pour moi, c’est plus abordable. La voix me semble mieux intégrée dans le mix (donc bravo Philrud). Une petite balade un peu country qui est tout à fait écoutable.


14) 8.5 & The Digital Worker : If you forget me
Assez planant votre morceau. J’aime le grain dans la voix de 8.5 au début, dans le grave. Y’a des fêlures qui prennent bien à la racine des poils sur mes avant-bras. Les trois moments du morceau sont bien définis et s’enchainent crème. Le final décolle fort.
Je ne sais pas si c’est voulu, mais le mixage est de plus en plus brumeux au fur est à mesure que l’on avance. La voix résiste longtemps mais fini par se faire happer à la fin, avant le retour au néant. Ça se tient, ça carde avec le texte.


15) Push Pull & Cortoni : Les Cargos Du Crépuscule
Un instrumental à trois temps binaires, ça change. Des instruments acoustiques peu rependus et maitrisés, avec des partie synthé qui restent bien sagement en side-kick pour ne pas gâcher le plaisir. Même la batterie, savamment programmée ne fait pas chier. On entend tout ce qui se passe : le mixe est bien foutu. Je me surprend à monter le son… Embarqué loin.
Comme disait Valérie, mais pas pour les mêmes raisons : merci pour ce moment.


16) Ceddie1974 & Stef59 : NYC Traffic
On dirait un trajet en métro aérien. La vitesse est contente mais on passe d’un quartier à l’autre et les couleurs changent en traversant chaque rue. C’est pas lassant du tout. Et comme le son est plutôt bon…
J’ai entendu l’expression « musique de bagnole ». Je ne sais plus si c’était pour vous, mais c’est vrai que cette compo risque de se retrouver sur une clef USB dans ma voiture pendant les vacances cet été. Du coup, je la trouve un peu courte : même du Var, l’Espagne, ça fait une trotte qui dépasse largement les 3:06’.


17) Ay & BB Mitch : Jardinier
J’ai beaucoup aimé cette compo. Des petits airs de Clarika dans le texte (La vieille au chat), de Cabrel dans l’intro. La voix me rappelle aussi des trucs, mais je sais plus. Donc c’est une voix à la BBMitch. Bien timbrée, de gorge, chaleureuse, juste (Maurane ?). Avec comme qualité principale qu’elle me parait familière sans pouvoir dire pourquoi, et c’est ça qu’est bien. Les instru aussi sont sympa tout plein. Bravo Ay
J’aime bien la compo en elle-même, mais le mixage m’a gêné bien avant de savoir le coup du casque à 6 €. C’est surtout les sifflantes qui ressortent beaucoup trop au gout de mes oreilles. Si je monte le volume à un niveau confortable d’écoute pour entendre ce qui se passe dans l’instru, les et [f] font carrément mal. Je sais que j’ai un petit défaut de ce côté-là, mais quand même, un de-esser, ça serait bien.


18) W-Addict & plcv83 : Nothing But A Story
Donc, du coup, Plcv83 a fait la traversée de l’atlantique à deux en solitaire. Dommage.
Pour l’auto-compote, le rendu est plutôt sympa. Ça déroule, un peu comme dans « Help myself » de Gaëtan Roussel, que j’aime bien. La voix est très sympa. Le texte est… Comment dire… Facile à apprendre ! Hi ! hi ! mixe plutôt propre et pas agressif. Allez, hop ! Dans la clef USB.
Beau boulot en 4h15.


19) BB Mitch & Poykeh : Non si fuma durane il decollo
Ça s’écoute plutôt bien. Les samples de Garageband sont pré mixés il me semble. C’est dynamique. Je verrais bien ça pour un jeu vidéo ou pour faire le jogging. Pour les problème de lecture sur une fenêtre de 10x15 cm, je te conseille de brancher un écran digne de ce nom sur ta tablette. On trouve des 27 pouces (59.8 par 33.6 cm) à moins de 100 €. Quand on peu se payer un jardinier…


20) Ludwigh & Louf : Fluorescent Blues
Lol le sample de mission impossible en intro. J’adore ce genre de rythme à ce temps-là. C’est presque le même que « Man! I Feel Like A Woman » de Shania Twain, par exemple. Sauf qu’ici, c’est plus péchu. De toutes façon, le 12/8, pour moi, c’est une valeur sûre, donc vous avez bon. La cassure rythmique qui balance de la valse à autre chose entre 2 :07’ et 2 :38’ permet, et de reprendre son souffle, et d’avoir du très neuf intelligent. J’aime quand l’auditeur n’est pas pris pour un c… donc merci.
Y’a pas que ce fichu rythme qui est efficace. Le reste aussi. Percu bien pêchue, riffs de guitare bien gras ou hurleur selon les endroits, sons de synthé marrants. Les voix en doublure à l’octave, à moins que ça ne soit une seule avec un plug d’harmonique…
Là-dessus, un mixe propre et clair malgré pas mal de monde dans le médium grave, qui permet d’entendre tout.
Bravo les deux.
One more into my personal playlist.


21) Jo² & Lying Dalai : Need Honey
Y’a trop de trucs trop bons. Je peux pas détailler chaque. L’intro k7 est ultime. Le reste passe tout seul. C’est baroque et contrasté à souhait. Dense, ou doux puis violent, apaisé et hystérique. Vous êtes des grands malades, les deux. Et c’est tant mieux pour nos oreilles !
Petit regret pour la voix dans la première partie (entre 0 :17’ et 1 :26’) : je la trouve un peu noyée dans l’instru. Bon groove, bonne vibration. Direction playlist.


22) Will Zégal & jmabate : In Time
Ça envoie du pâté ! Des riffs, de la pêche, du soooooonnn. Mais pas de mélodie. Perso ça me manque un beau grand thème qui déploie ses ailes. Donc deux instrumentistes de talent qui jouent avec leurs instruments en y prenant du plaisir, ça se sent, mais avec peut-être un petit manque d’inspi. Quoique, c’est peut-être un parti pris : tout le monde n’est pas forcement accro à la mélodie, enfin bref…
Par contre, c’est encore un très bon mixage : on pouvait s’y attendre. Clair, gros, net. --> compile.


23) Thomas LN77 & Obe : Falling Away
Je voulais des mélodies, là je suis servi.
Départ planant avec peu d’instruments. Arrivée progressive de nouveaux élément et mise en place d’un beat. Voix rock et rauque bien placée. La deuxième plus tendue et moins à l’aise, mais ça passe. C’est lent et lourd, mais voulu apparemment : belle ambiance sombre. Construction solide, lisible et intelligente.
Les guitares font du bon boulot et les claviers aussi. La batterie est du coup un peu mécanique par rapport au reste. Retour du duo vocal, ça ne fonctionne quand même pas à fond je trouve. Dommage.
Bon mixe, par contre. Je garde.


24) Delucq & Azugreg : Le Créateur
Intro guitare tendue. Marrant, je m’attends tout de suite à un instru avec un tempo de malade, genre 240 à la noire, et bien se sera presque 4 fois moins et avec une voix, tu texte, bref ! Une chanson, quoi ! Youpi !
Écoutons donc le texte. Petites difficultés parfois pour comprendre tous les mots. Rimes suivies (je préfère un peu plus croisées ou embrassées), texte descriptif, métrique libre… Je ne trouve pas ça exceptionnel, mais je suis difficile. Le créateur, on ne sait pas ce qu’il crée, ni son nom, ni ou et quand (car Or nie). Ça laisse de la place à l’imaginaire, tant mieux. La voix me semble un peu surjouer. Au refrain, les doublages font du bien.
Derrière, c’est beaucoup plus mieux bien. Ça rock, ça groove amplement. Les guitares envoient juste ce qu’il faut sans gêner les lyrics. Pas de truc qui dépasse de trop dans le mixe : je monte le son.
Un peu de mal quand même à me faire embarquer au final.


25) Rocofolie & melski44 : ÖroraH
Instrumental. Une ambiance bien posée. Un tempo de jogger déjà pas mal entrainé. Du son propre. Une batterie qui à l’air vraie et bien jouée. Un tout équilibré. Je prends pour la bagnole. Bravo


26) JohnnyG & Akadok : Compote
Rythmique 70’s, j’adore ! Texte bucolique, limite naïf, un peu répétitif, avec une interprétation tout sauf forcée, un peu dandy façon Dutronc de la grande époque. L’instru me fait penser à un album border line que j’avais chiné il y a 20 ans : « Faux réalism » de « Les sans culottes ». Rien de pris au sérieux.
C’est vraiment très frais. Hors contexte, ça va pas être bien compris, mais pour nous, j’adore. Je garde.


27) Vickibaum & Jeg Folay : Rêveur
La mélodie est très belle. La voix sympa, la musique aussi (du sifflement, c’est pas courent sur cette saison). Mention spéciale pour la guitare acoustique et quelques passages du texte particulièrement inattendus et bien troussés. « Dans mon vaisseau intersidéral, couché comme dans un berceau, je navigue dans les forêts astrales d’Orion et du verseau »… Cette phrase est tout simplement magnifique. Certains autres passages son moins spectaculaires et c’est dommage mais tant pis.
Une voix chaleureuse à la Yves Montand, qui gagnerait à être un chouia plus précise, mais avec de belles émotions dans l’interprétation. L’instru me fait penser à des génériques de dessins animés des années 80, quand on savait les faire. La mélodie ne me ramène pas à Ed Sheeran mais à Jean-Jacques Debout, et de ma part, ce n’est pas du tout une insulte.
Seul regret, je trouve le mixe très sombre. La voix est étouffée et on a du mal à saisir certains détails, comme les pizzicati de cordes, par exemple.
Tant pis pour le mixe : c’est rafraichissant quand même. Elle ira aussi sur la clé USB, pour cet été.


28) Azemazer & Poykeh : Another Time To Kill
Électro-pop ou quelque chose comme ça. Pas mon genre. Plutôt bien réalisé cependant. Je n’aime pas le choix des sons, surtout la batterie, très typée Indochine ou autre ressortissant des 80’s. L’instru me semble un peu cheap. (vous me direz, « C’est la marmite qui se retourne vers la chaudière pour lui dire que son cul est noir », et vous aurez raison).
Bon enregistrement des voix, très détaillées. Un accent so frenchy qui devrait bien plaire outre-manche. Simple et sans fioritures. Mixage clair.
Je n’accroche pas mais c’est bien exécuté.


29) Jeygiro & diabolo : Sinoya
C’est pas de la techno de base ou de l’électro au rabais. Il se passe plein de trucs. C’est aéré.
L’intro fait croire qu’on part sur de l’acousmatique, puis sur un truc de bar à cocktail pas donné, et puis le piano nous emmène complètement ailleurs. Encore une musique pour faire du sport, genre fitness. Il y a un super groove en fin de compte, merci la guitare. Les petits bruits électroniques me font bien marrer.
C’est très loin de ce que j’écoute, mais je vais quand même le mettre sur la playlist.


30) deozza & Darinze : 50 nuances de biscotte
La première fois que j’ai écouté ça, c’était il y a trois jours. Ma femme regardait le film « La nonne », juste à côté. Et ben ça le faisait carrément. Faut faire un clip dans ce sens les gars. C’est grandiose. Je sais pas quoi dire d’autre.


31) Will_Bru & Max_Onhoff : Les Sacrifiés
C’est parti pour plus de 12 minutes. Courage. Nappes, piano-jouet, xylo ? ukulélé ? L’intro est déjà longue, mais riche : on ne s’emmerde pas.
Voix sensible est riche, mais un peu étouffée par le mixe, je trouve. Quelques dérapages dans l’aigu, rien de grave. Texte intelligible et engagé. Je pense que ça aurait gagné en force à être plus condensé, moins directif, en laissant plus de place à l’imagination de l’auditeur. J’ai souvent du mal avec les textes écolos ou humanitaires : on a en général tendance à avoir le nez collé sur le sujet et ne pas pouvoir prendre de recul ou de hauteur. Ici, je trouve que c’est le cas, et ce n’est pas pour donner des leçons : je n’ai pas non plus trouvé de solution pour en faire un qui me satisfasse. C’est juste que le thème est très dur à traiter avec engagement ET poésie. Bravo de vous y être risqués.

La batterie a le mérite d’être jouée et non programmée, un bon point. Pour le reste de la compo et du son en lui-même, ça me parle moyennement. J’ai une impression de collage, difficile à suivre. Vous asseyez de couvrir peut-être trop de trucs d’un coup. Et en faisant un concept album, avec une problématique par chanson, ça le ferait ou pas ?

Vous avez fait un gros boulot, c’est sûr, mais j’ai vraiment du mal à rentrer dedans.


32) Jensouniev & Doran McKinlay : Miroir
Je répondrais à tous ceux qui ont eu la gentillesse de donner un avis positif et surtout négatif : ce sont ceux-là qui permettent de progresser. Ça me permettra également de commenter notre propre compo.


33) Fanou83 & Transblack : Instant d'avant
Il y a effectivement un petit côté Michel Berger dans le chant de Transblack : dans la diction, très sur l’avant des lèvres, avec les commissures étirées, comme quand on sourit. C’est pas grave, c’est pas moche. C’est juste que si on n’aime pas Michel Berger, ça doit faire chier quand on nous le fait remarquer. En ouvrant un peu plus l’arrière de la bouche, façon bonbon à la menthe ou patate chaude, on lève le voile du parlait et on donne des résonances grave. Le son est moins sur les dents et le Berger disparaît. Ça change aussi la place de la langue et donc la diction. Affaire à suivre. Affaire suivante.

Un slow, donc. Mais peut-être pas pour rouler des patins. Texte introspectif de BBMitch, pas mal. Musique pas forcement hyper inventive mais qui permet de placer le lead sans encombre. La mélodie en elle-même est intéressante, je trouve. Sans être très développée dans les graves ou les aigus, elle a de belles courbes et ne pousse pas Transblack dans des zones inconfortables. C’est plutôt bien vu. Et efficace ! C’est l’une des rares mélodies de cette saison qui me trotte dans la tête après coup.
Mixage, J’ai l’impression que la voix est posée par-dessus le reste, sans être vraiment intégrée. C’est dommage. Envers de la médaille, on n’a pas à tendre l’oreille pour comprendre le texte. D’autant plus que celui-ci est servi par une articulation exemplaire (c’était aussi un des avantages de Michel Ber…. OK ! j’arrête avec ça).
Un travail apparemment plein de bonne volonté.

Je vais te décevoir (ou pas), mais la batterie est bien programmée, et non pas jouée au réèl. Pour la première moitié du titre, je l'ai fait construire par Jamstix, batteur virtuel qui consiste en fait presque en un logiciel type IA (une "sonde" posée sur une piste de prémixage de tous les instruments permet de faire varier seule construction, vélocité et dynamique du dit batteur en fonction des variations audio de la piste de prémix). Pour la seconde moitié, c'est Will_Bru qui a tout programmé à la main.

Le toy-piano est un VstI; le vibraphone c'est un preset de mon clavier; Xylo, ukulélé, ce sont de véritables instruments entre mes mains, comme tous les autres instruments que nous avons employés sur ce titre.

Pour le texte, je vois très bien ce que tu veux dire, mais comme il est proposé, c'est exactement comme cela que nous le voulions. Pour tout te dire, la réponse que m'a faite Will quand je le lui ai soumis, ça a été de trouver extra de montrer le gamin (puis adulte) face aux situations vécues, et non pas d'évoquer cela par des périphrases ou des suggestions. On a donc choisi de raconter une histoire et de faire vivre des scènes pour montrer les choses à venir et les choses survenues (dans le futur), plutôt que de balancer un texte abscons à base de pistes et d'indices destinés à faire découvrir ce qu'on voulait raconter.

Ca plait ou ça plait moins, c'est logique, mais c'est un récit, pas une invitation à un débat d'idée sur les désastres qui s'annoncent .

Sinon, d'une manière générale et sans te répondre directement cette fois-ci, effectivement, faire le mal c’est pas bien, et faire le bien c’est pas mal, l'eau ça mouille et le feu ça brûle, certes, n'empêche que oui des glaciers fondent à une vitesse dantesque, oui Thwaites est surveillé par les scientifiques comme le lait sur le feu parce que le jour où son eau se sera brutalement mêlée à la mer on va pas rigoler, non les brouillards jaunâtres et bien acides qui enveloppent nos villes ne seront jamais des refuges pour ceux qui en plus auront été contraints de quitter les secteurs campagnards, etc.

On n'a pas voulu évoquer les réfugiés climatiques qui ne tarderont pas à sonner à nos portes, mais quand ça arrivera, ce sera autre chose que de se plaindre de l'invasion des syriens via Lampedusa... On peut aussi fermer les yeux, hein; au moins, comme ça on ne verra pas arriver le coup de poing dans la gueule qu'on va prendre, on aura le choc sans en avoir ressenti la peur préalable.

désolé que tu le prennes comme ça, ce n’était pas mon intention, je n’ai pas assez insisté sur les côtés positifs et le boulot que vous avez mis dans ce morceau. J’en suis vraiment désolé, je pensais avoir été clair dans l’introduction de mes commentaires, je trouve le niveau général excellent mais je suis effectivement un peu ronchon, je retiens plus les trucs qui me dérangent que ceux qui me plaisent, c’est d’ailleurs aussi le cas dans la compote que j’ai partagée avec JayF, et je trouve les commentateurs plutôt sympas avec mon mix d’amateur et mon interprétation.
J’ai du mal avec les textes trop explicites, pas avec le sujet, sur lequel je suis d’accord avec ton constat. Mais le dire comme ça, je ne suis pas convaincu. Je pense que ça n’apporte rien à ceux qui sont déjà d’accord, et ce n’est pas assez subtil pour amener à ceux qui ne le sont pas à se poser des questions, un discours trop direct étant en général pris comme une attaque. Mais encore une fois, votre effort et votre investissement personnel est évident, même si je pense que le résultat aurait été meilleur en mettant la barre moins haut.

Je pense au contraire que ça apporte à ceux qui sont déjà convaincus la même chose que l'eau apporte au moulin, c'est à dire une confirmation concrète qu'ils ne sont pas seuls à voir les mêmes choses, et que ça peut aussi (ça, je te l'accorde, c'est plutôt un vœu) ouvrir les yeux de certains, de la même manière que c'est en voyant des scènes insoutenables d'accidents automobiles que certains peuvent lever le pied, que c'est en voyant des gens crever d'un cancer des poumons que certains se disent qu'il est temps d'arrêter de fumer, etc...

Et puis à ces ultimes sceptiques, ça permet de leur dire qu'on prend date. Le jour où la merde nous tombera dessus, il y aura des petits bouts de témoignages par anticipation, dont notre texte commun tout insignifiant qu'il est, pour leur rappeler qu'on les avait pourtant bel et bien prévenus, qu'ils ne pouvaient ignorer les alertes données.