Musicien à petit budget, nous avons pensé à toi en effectuant le test de la MG 10/2. Cette petite table de mixage d'entrée de gamme permet de mixer 10 canaux, ce à quoi s'ajoutent deux entrées auxiliaires, des préamplis micro avec alimentation phantom 48 V. Voyons voir ce dont elle est capable...
Musicien à petit budget, nous avons pensé à toi en effectuant le test de la MG 10/2. Cette petite table de mixage d’entrée de gamme permet de mixer 10 canaux, ce à quoi s’ajoutent deux entrées auxiliaires, des préamplis micro avec alimentation phantom 48 V. Voyons voir ce dont elle est capable…
Installation
L’installation se fait en deux minutes. La MG10/2 est toute petite et très légère (donc facilement transportable pour du live). Son châssis métallique porte à croire que sa robustesse lui permettra de suivre les groupes de musique sur scène sans broncher.
Le mode d’emploi en français permet aux débutants de bien maîtriser l’outil. A vrai dire, c’est plus encore qu’un mode d’emploi : c’est un véritable guide pour bien débuter dans l’univers passionnant du mixage. Les utilisateurs néophytes apprécieront notamment les nombreux conseils sur les bases du mixage (niveaux, balance, égalisation, effets…), l’utilisation des connecteurs, ce qu’il faut faire et ne pas faire, l’utilisation post / préfader, des inserts… On trouve même quelques notes teintées d’humour, du genre de « sautez cette section si vous êtes allergique aux informations très techniques » et permettant de s’adapter au niveau et aux attentes de l’utilisateur.
Utilisation
Comme c’est souvent le cas dans les petites tables de mixage, tout est calculé « au millimètre ». La table, bien que compacte, arrive à regrouper une connectique assez large.
On trouve au total 10 entrées, dont les tranches sont organisées de la façon suivante :
- Deux canaux mono avec alimentation Phantom et entrée XLR + jack. Ces deux canaux possèdent en outre 2 prises « insert » permettant de brancher en série certains racks de traitement audio.
- Quatre canaux polyvalents, qui peuvent être mono (comme les deux premiers) ou stéréo. En cas d’utilisation mono, on perd les canaux 4 et 6. Dans le cas d’utilisation stéréophonique, il est bien sûr nécessaire d’utiliser les entrées jack et non plus les XLR. Ces deux canaux, dans le but d’économiser de la place sur la table, ne possèdent pas d’insert. Si avez besoin d’utiliser des inserts dans votre mix, il faudra penser à l’avance votre configuration et réserver les canaux 1 et 2.
- Les deux derniers canaux stéréophoniques 7 à 10 autorisent le branchement d’instruments au niveau ligne comme par exemple un synthétiseur, en [def]jack[/def] 6"35 ou en [def]RCA[/def]. Contrairement aux autres canaux dont le gain est variable, le gain des canaux 7 à 10 est fixé est à +10 dBu.
Notons également la présence d’une entrée / sortie « Track » permettant de brancher un enregistreur DAT, l’entrée ligne de la carte son, ou tout autre support d’enregistrement 2 canaux sur la table de mixage. A cela s’ajoutent une sortie « mix » générale et une seconde sortie « C/R OUT » permettant de brancher une écoute de type enceintes actives ou un ampli.
L’alimentation est déportée dans un adaptateur externe, dont le connecteur se branche à la table de mixage. Un point qui rassure lorsque l’on veut utiliser la table sur scène, l’alimentation ne risquant pas de se débrancher par mégarde.
En studio, la MG10/2 pourra se poser sur toute surface lisse, mais aussi s’accrocher sur un pied de microphone, à l’aide d’un adaptateur (non fourni).
Qualité sonore
J’ai personnellement acheté cette petite table en guise de mélangeur d’appoint. En effet, ma table de mixage principale (une DA7) ne possédant pas assez d’entrées analogiques, j’ai branché la MG10/2 sur certains synthétiseurs que je n’utilise qu’occasionnellement, pour éviter de devoir débrancher sans cesse ces instruments (manipulation qui se serait avérée nécessaire pour pouvoir en brancher d’autres)… Cette solution m’est apparue plus simple et plus souple que l’acquisition d’un patch. Ensuite, lorsque j’ai besoin d’utiliser l’un de ces synthétiseurs « occasionnels », j’enregistre la source en audio sur mon PC au travers de cette petite table… Conclusion : lors de l’installation de cette petite table de mixage, j’ai bien espéré que malgré son petit prix, j’allais disposer d’une qualité sonore honorable. J’ai été agréablement surpris par l’absence de souffle en sortie.
Egalisation & volumes
Deux surprises moins bonnes me sont ensuite apparues. Tout d’abord, au niveau des [def]EQ[/def]. Même si dans mon type d’utilisation je n’avais pas besoin des égaliseurs de la MG10/2, il me fallait écouter leur musicalité pour écrire un test exhaustif. La MG10/2 possède 3 égaliseurs par tranche : haut (plateau à 10 kHz), medium (crête à 2,5 KHz), et bas (plateau à 100 Hz). Les médiums et les aiguës sont assez agressifs si on les pousse un peu trop. Il est vrai que lors d’un mix, on pousse très rarement à + 15 dB comme le permettent les potentiomètres de réglage des [def]EQ[/def] de la MG10/2, mais à titre de comparaison, j’ai déjà eu l’occasion de pousser certains égalisations de table semi professionnelles à +15 dB, histoire d’écouter le résultat, qui s’avérait en pratique beaucoup plus musical. Personnellement, je me passe totalement de l’égalisation de la table, et j’enregistre les pistes en audio dans mon séquenceur, ce qui me permet d’égaliser sur ce dernier plutôt que sur la MG10/2.
Je me suis ensuite demandé ce qu’était ce petit bruit résiduel que j’entendais lorsque je jouais sur mon piano numérique utilisé en tant que clavier maître MIDI – donc muet a priori. J’entendais en fait le son du piano, que j’avais pourtant coupé en mettant le potentiomètre de volume de la tranche sur laquelle il est branché à « zéro » (niveau qui devrait correspondre en pratique à moins l’infini en dB).
Filtres, prefaders et auxiliaires
On trouve un filtre passe haut à 80 Hz sur les 6 premières tranches, ce qui s’avère assez pratique sur certains instruments comme les voix. Petit détail ingénieux : pour économiser encore de la place, les ingénieurs de chez Yamaha ont supprimé le traditionnel commutateur post/préfader au profit d’un potentiomètre dont l’orientation détermine à la fois le niveau d’envoi du signal et si le signal doit être pré ou postfader (à gauche on est en pré, à droite on est en post). Astucieux ! Dans le même ordre d’idée, le potentiomètre « aux » permet de choisir entre les deux sorties auxiliaires en fonction de la position du potentiomètre.
Préamplis
Le test des préamplis de la MG10/2 avec un microphone à condensateurs et alimentation Phantom 48V (un TLM 103 de Neumann pour ne pas le nommer) nous a permis de constater une bonne transparence du son et avec un bon rapport signal/bruit. Le gain maximum des préamplis intégrés à la table est de 60 dB, ce qui est dans la « norme » des préamplis classiques.
Conclusion
L’équation est simple : qualité très correcte, prix plancher, le rapport qualité / prix est donc très bon, il faut l’admettre. Qui aurait imaginé il y a quelques années que l’on puisse trouver une table de mixage 10 canaux + 1 auxiliaire, avec des entrées symétriques XLR et 3 égaliseurs sur chaque tranche pour un si petit prix ?
A mon avis, trois types d’utilisation ressortent avec ce produit :
- Pour débuter
A moindre frais permettra, la MG10/20 permet à l’utilisateur de posséder une console 10 canaux de bonne facture. Celui-ci pourra très bien réaliser des maquettes avec cette table, mais devra travailler le mixage final soit sur ordinateur, au travers d’un séquenceur audionumérique, soit avec du matériel plus haut de gamme, notamment à cause des égaliseurs un peu limités.
- Sur scène
On imagine très bien un groupe de musique emmener la petite table avec lui lors des répétitions ou des petits concerts. Légère, plutôt robuste, elle fera bien faire ce travail, même si, il est vrai, les potentiomètres rotatifs pour le volume ne sont pas le format le plus adapté pour mixer en live (des faders sont préférables). En studio en revanche, les potentiomètres à la place des faders permettent de grapiller encore un peu de place dans son home studio.
- Comme mélangeur d’appoint
C’est l’utilisation que j’en fait : n’utilisant comme réglage que les niveaux d’entrée, cette table convient parfaitement à mon utilisation (j’aurais même pu me passer des égaliseurs !).
Enfin, ceux qui ont besoin de plus de tranches pourront se tourner vers les autres modèles de la série MG : la MG12/4, possédant 12 canaux et 4 [def]bus[/def], ou la MG16/4 avec comme son nom l’indique 16 canaux et 4 bus. Dans ces deux derniers modèles, on perd cependant deux atouts de la 10/2 : la petite taille, et les connecteurs en façade, au profit de davantage de tranches et de fonctionnalités (comme des commutateurs mute, notamment).