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Test de la pédale Boss DM-101 Delay Machine - Le meilleur des deux mondes

9/10

Boss nous présente un nouveau délai, le DM-101, qui se distingue par son circuit entièrement analogique reposant sur des puces BBD. Toutefois, la pédale est gérée numériquement, ce qui offre de nombreuses possibilités. Voyons si les termes élogieux utilisés par la marque sont réellement justifiés.

Test de la pédale Boss DM-101 Delay Machine : Le meilleur des deux mondes

Carac­té­ris­tiques

faceLe « Boss DM-101 Delay Machine » est présenté par la marque comme étant un « délai analo­gique ultime ». Ce quali­fi­ca­tif très flat­teur repose sur le fait que ce nouvel effet possède un circuit composé de huit puces BBD (Bucket Brigade Device) dont le prin­cipe consiste à retar­der le signal sonore en le faisant tran­si­ter de conden­sa­teur en conden­sa­teur. Par ailleurs, ce circuit analo­gique béné­fi­cie d’un pilo­tage, qui, lui, est tota­le­ment numé­rique et alimenté par un micro­pro­ces­seur. Il en résulte la possi­bi­lité de sauve­gar­der des réglages prédé­fi­nis ou de comman­der la pédale à l’aide d’un contrô­leur MDI.

Une fois sortie du carton, on se retrouve avec une pédale aux dimen­sions de 192 × 133 × 52 mm pour un poids d’en­vi­ron 830 grammes. Le boîtier n’est pas sans rappe­ler celui du Boss CE-1 Chorus Ensemble ou encore du Boss RE-20 Space Echo. Il est en outre robuste, un véri­table tank diront même certains. La face prin­ci­pale est équi­pée de cinq poten­tio­mètres dédiés aux réglages : MOD RATE, MOD DEPTH, VARIA­TON, DELAY TIME, INTEN­SITY et DELAY VOLUME. Un sixième permet de bascu­ler entre les diffé­rents modes, au nombre de douze, parmi lesquels on retrouve les délais suivants : clas­sique, vintage, modern, multi-head, non-linear, ambience, reflect, doubling + delay, wide, dual mod, pan et enfin pattern. Nous dispo­sons égale­ment de trois foots­witches : ON/OFF, MEMORY et TAP. Ces derniers se contentent d’une pres­sion plutôt courte et ne produisent aucun bruit du type « clic ». Enfin, deux petits boutons-pous­soirs MEMORY et TAP DIVI­SION viennent complé­ter l’en­semble. Le premier permet de navi­guer entre quatre préré­glages ou de choi­sir un mode nommé « manual » qui ne rappelle aucun para­mètre. Le second bouton porte bien son nom et sert tout simple­ment à défi­nir le décou­page ryth­mique avec lequel on souhaite jouer. On y retrouve la blanche, la noire et la croche. On pourra au besoin les poin­ter ou utili­ser des figures ternaires.

connectiqueEn ce qui concerne la connec­tique, elle se fait sur la tranche supé­rieure de la pédale. Une seule entrée mono est présente. Bien que Boss évoque dans son manuel la possi­bi­lité d’uti­li­ser un clavier, en réalité, le DM-101 ne permet pas de rece­voir un signal stéréo. C’est regret­table et il est probable que l’ex­pli­ca­tion soit à recher­cher du côté pure­ment tech­nique/élec­tro­nique et de l’uti­li­sa­tion des puces BBD. En revanche, la sortie pourra être effec­tuée en mono ou en stéréo. On peut même l’ex­ploi­ter de diffé­rentes façons. Ainsi, plutôt que d’uti­li­ser les deux sorties de manière clas­sique, on peut faire tran­si­ter le signal non traité d’un côté et le signal traité de l’autre. Ou encore, ne conser­ver que le signal traité par l’ef­fet. Par ailleurs, sur les douze délais qu’offre le DM-101, six sont de type mono et six sont utili­sables en stéréo.

Le proto­cole MIDI, dont nous parlions précé­dem­ment, devra être utilisé au moyen de deux Jack TRS/MIDI, un pour l’en­trée, un autre pour la sortie. Un port mini-USB est égale­ment présent sur la DM-101, mais il est réservé exclu­si­ve­ment à la mise à jour du firm­ware interne. Il n’existe pas d’ap­pli­ca­tion PC/Mac qui permette de gérer les préré­glages sans passer par la pédale. Préci­sons d’ailleurs que si la pédale permet d’ac­cé­der à quatre préré­glages en passant par le boîtier, on pourra en réalité en utili­ser 123 autres en utili­sant un contrô­leur MIDI. C’est pourquoi il aurait été appré­ciable d’avoir un écran à LEDs nous permet­tant d’af­fi­cher le numéro du préré­glage chargé. Souli­gnons aussi que le proto­cole MIDI peut être exploité en profon­deur et Boss met à dispo­si­tion un tableau détaillé sur les para­mètres à saisir dans nos contrô­leurs. Cepen­dant, il ne sera pas possible de modi­fier le type de délai autre­ment que par le biais d’un chan­ge­ment de préré­glage. La marque offre aussi la possi­bi­lité d’étendre les capa­ci­tés du DM-101 grâce à l’en­trée « CTL 1, 2/EXP » en y connec­tant un commu­ta­teur supplé­men­taire afin de navi­guer entre les mémoires ou encore une pédale d’ex­pres­sion pour agir en temps réel sur les valeurs des poten­tio­mètres.

Le bloc d’ali­men­ta­tion est fourni et la pédale demande 9 V pour 250 mA, ce qui est tout à fait raison­nable pour permettre l’uti­li­sa­tion d’ali­men­ta­tions tierces que l’on retrouve souvent sur (ou sous) les pedal­boards.

Enfin, pour termi­ner ce tour du proprié­taire, notons que la pédale DM-101 est fabriquée en Malai­sie et que son prix de vente au moment de la rédac­tion de ces lignes est d’en­vi­ron 450 euros.

Il fait chaud là-dedans !

Comme nous l’avons indiqué aupa­ra­vant, le Boss DM-101 dispose de douze types de délais, certains monos, d’autres stéréos. Les poten­tio­mètres dédiés aux réglages sont faciles à utili­ser et on parvient assez rapi­de­ment à obte­nir le résul­tat souhaité. Toute­fois, l’ac­tion du poten­tio­mètre VARIA­TION change selon le mode sélec­tionné sur la pédale. Par exemple, s’il permet de régler la forme d’onde sur les modes clas­sic, vintage et modern, il servira à choi­sir les combi­nai­sons de têtes à utili­ser sur le mode multi-head ou encore à sélec­tion­ner un motif ryth­mique sur le mode pattern. Il faudra éven­tuel­le­ment un petit temps d’ap­pren­tis­sage si l’on souhaite réel­le­ment utili­ser toute la pano­plie de délais. Sans plus tarder, je vous propose d’écou­ter quelques extraits permet­tant de se faire une idée des capa­ci­tés de l’ap­pa­reil :

1 – Clas­sic – MOD RATE 0 – MOD DEPTH 4 – VAR 0
00:0000:35
  • 1 – Clas­sic – MOD RATE 0 – MOD DEPTH 4 – VAR 000:35
  • 2 – Clas­sic – MOD RATE 0 – MOD DEPTH 4 – VAR 1000:23
  • 3 – Vintage – MOD RATE 2 – MOD DEPTH 3 – VAR 1000:18
  • 4 – Vintage – MOD RATE 2 – MOD DEPTH 7 – VAR 400:30
  • 5 – Modern – MOD RATE 3 – MOD DEPTH 3 – VAR 300:28
  • 6 – Modern – MOD RATE 3 – MOD DEPTH 6 – VAR 700:21
  • 7 – Multi-head – MOD RATE 2 – MOD DEPTH 4 – VAR 600:25
  • 8 – Non-Linear – MOD RATE 4 – MOD DEPTH 5 – VAR 900:29
  • 9 – Ambience – MOD RATE 3 – MOD DEPTH 5 – VAR 300:40
  • 10 – Reflect – MOD RATE 2 – MOD DEPTH 6 – VAR entre 2 et 800:26
  • 11 – Doubling + Delay – MOD RATE 3 – MOD DEPTH 5 – VAR 1000:13
  • 12 – Doubling + Delay – MOD RATE 3 – MOD DEPTH 5 – VAR 10 – DELAY TIME 500:35
  • 13 – Wide – MOD RATE 4 – MOD DEPTH 2 – VAR 000:18
  • 14 – Wide – MOD RATE 4 – MOD DEPTH 2 – VAR 1000:26
  • 15 – Dual Mod – MOD RATE 4 – MOD DEPTH 3 – VAR entre 0 et 1000:34
  • 16 – Pan – MOD RATE 4 – MOD DEPTH 3 – VAR entre 0 et 1000:45
  • 17 – Pattern – MOD RATE 4 – MOD DEPTH 3 – VAR 800:34
  • 18 – Pattern – MOD RATE 6 – MOD DEPTH 6 – VAR 1000:43

potards2La première chose que l’on constate à l’écoute des répé­ti­tions géné­rées par le DM-101, et ce, peu importe le mode sélec­tionné, c’est que le son est chaleu­reux, vrai­ment ! La pédale offre des sono­ri­tés pleines de rondeur avec une dégra­da­tion des répé­ti­tions très musi­cale et déli­cate. Même le mode modern n’est fina­le­ment pas si moderne que cela, il apporte seule­ment un peu plus de trans­pa­rence du fait d’un timbre légè­re­ment moins sombre. En revanche, il faudra faire atten­tion aux poten­tio­mètres dédiés à la modu­la­tion (MOD RATE et MOD DEPTH) car on peut rapi­de­ment « aller un peu trop loin ». D’autre part, j’ai été agréa­ble­ment surpris par le mode doubling + delay qui permet de donner une sensa­tion de stéréo à un signal mono (exemples 11 et 12). On pourra de la même manière travailler sur l’image stéréo en modu­lant la phase des deux signaux sur le mode dual mod (exemple 15). En réalité, et c’est plutôt rare sur les pédales offrant des dizaines de variantes d’un même type d’ef­fet, j’ai trouvé tous les modes large­ment exploi­tables et faisant preuve de beau­coup de musi­ca­lité.

De plus, le poten­tio­mètre INTEN­SITY qui est l’équi­valent du feed­back que l’on peut retrou­ver sur d’autres délais, lorsqu’il est poussé au maxi­mum ou presque, permet de géné­rer un feed­back infini. Il est ainsi possible de créer des textures sonores plus expé­ri­men­tales. Voici un exemple :

19 – Pattern – MOD RATE 6 – MOD DEPTH 6 – VAR 10 – INTEN­SITY 10
00:0001:03

J’ai égale­ment testé le DM-101 en utili­sant une pédale d’ex­pres­sion (une M-Audio non recom­man­dée par Boss, mais qui a fonc­tionné du premier coup). La confi­gu­ra­tion est assez simple et se résume à appuyer simul­ta­né­ment sur le foots­witch TAP et le bouton TAP DIVI­SION. On règle le poten­tio­mètre que l’on souhaite modu­ler sur sa valeur mini­male, on rappuie sur TAP DIVI­SION et on règle ce même poten­tio­mètre sur sa valeur maxi­male. Le tour est joué ! On pourra répé­ter cette petite mani­pu­la­tion pour combi­ner plusieurs réglages. En revanche, tout comme pour la partie MIDI, on ne pourra pas chan­ger de mode en utili­sant la pédale d’ex­pres­sion. Quoi qu’il en soit, voici un exemple simple dans lequel je joue avec deux para­mètres à la fois :

20 – Expres­sion – MOD RATE + MOD DEPTH + INTEN­SITY
00:0000:29

En conclu­sion

Est-ce que le Boss DM-101 est le « délai analo­gique ultime » tel que promis par la marque ? Peut-être. En tout état de cause, avec le DM-101, Boss propose un effet robuste qui trou­vera sans diffi­culté sa place sur un pedal­board utilisé de manière inten­sive. Les diffé­rents délais sont excel­lents et on obtient instan­ta­né­ment des répé­ti­tions chaleu­reuses, profondes et joli­ment dégra­dées. Il est égale­ment appré­ciable que la pédale soit contrô­lée numé­rique­ment, offrant la possi­bi­lité d’uti­li­ser 127 préré­glages et permet­tant d’in­ter­agir avec pratique­ment tous les para­mètres en utili­sant un contrô­leur MIDI. Toute­fois, il aurait été judi­cieux de pouvoir profi­ter d’une entrée stéréo pour étendre la compa­ti­bi­lité de l’ef­fet. On aurait égale­ment aimé pouvoir profi­ter d’un petit affi­cheur à LEDs pour navi­guer dans les nombreux préré­glages, tout comme on aurait voulu pouvoir dispo­ser d’une appli­ca­tion afin de travailler ses sons sur l’or­di­na­teur et pouvoir les synchro­ni­ser avec la pédale. Enfin, le prix est élevé, même s’il semble avoir dimi­nué depuis l’an­nonce du produit. Cepen­dant, il est justi­fié par les nombreuses quali­tés mention­nées dans ce test.

  • couverture
  • face
  • footswitches
  • connectique
  • modes
  • potards1
  • potards2

 

Notre avis : 9/10

  • Une qualité de fabrication irréprochable
  • Les sonorités sont excellentes sur la totalité des douze modes
  • La connectique est complète et offre la possibilité de connecter une pédale d’expression ou des footswitches supplémentaires
  • Le protocole MIDI très bien exploité
  • On apprécie les diverses possibilités de routage
  • La fonction « CARRYOVER » qui permet de préserver la queue de l’effet lorsque l’on désactive la pédale
  • L’entrée est de type mono uniquement
  • Un petit écran à LEDs aurait été confortable pour naviguer dans les nombreux presets
  • Il aurait été pratique d’avoir accès à une application pour éditer ses presets dans le cas d’une utilisation intensive des 127 blocs
Pays de fabrication : Malaisie

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