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Test du Boss Loop Station RC505 - Looper pas loupé

Si les guitaristes ont pu être un peu déçus de l’édition 2013 du Musikmesse de Francfort, les claviéristes, « synthésistes » et home-studistes étaient à la fête, tant les nouveautés étaient nombreuses dans ces domaines.

Pour preuve parmi d’autres, Roland — pardon, BOSS — a adapté cette année pour le public « non-grat­teux » un outil habi­tuel­le­ment utilisé prin­ci­pa­le­ment par les amateurs de six-cordes et déri­vés : la Loop Station, appe­lée aussi affec­tueu­se­ment par certains la « pédale de re-re ». Celle-ci devient, reloo­kée en version desk­top et gonflée de 4 pistes supplé­men­taires, la RC-505.

Force est de consta­ter qu’elle atti­rait les foules au Messe, ce à quoi le talent du démons­tra­teur n’était peut-être pas étran­ger : 

 

Cela nous a donné l’en­vie de décou­vrir ce qui se cachait derrière le spec­tacle, et si la machine tenait bien tout ce qu’elle semblait promettre. Prêts à explo­rer la bête avec nous ? C’est par ici que cela se passe ! 

De visu !

Boss Loop Station RC-505

Première consta­ta­tion, à l’ou­ver­ture de la boîte siglée USB Audio sur quasi­ment toutes ses faces, c’est… l’ab­sence de câble USB ! Dommage, même si l’on consi­dère que cet appa­reil ne néces­site pas obli­ga­toi­re­ment d’être connecté à un ordi pour fonc­tion­ner (mais nous verrons par la suite à quel point le couple RC 505 – ordi­na­teur peut être effi­cace !). En contre­par­tie, BOSS nous grati­fie d’un mode d’em­ploi papier en sept langues. Certains crie­ront au scan­dale écolo­gique, d’autres y verront un confort non négli­geable. Ajou­tons à cela un trans­for­ma­teur, et voilà pour ce qui est des acces­soires. Inté­res­sons-nous main­te­nant à l’objet prin­ci­pal de cet article.

La RC 505 se présente comme une boîte de 42 cm de large, 20 cm de profon­deur et envi­ron 7 cm de haut, potards compris. L’en­semble, bien qu’en­tiè­re­ment en plas­tique, ne manque pas d’un certain style, avec sa robe noire brillante, sa bande centrale gris métal­lisé, et ses gros boutons. Elle est plutôt légère. On pour­rait craindre que cela consti­tue un handi­cap durant le jeu, mais il n’en est rien, la RC 505 se montrant parfai­te­ment stable sur le plan de travail. C’est peut-être égale­ment dû à la sensi­bi­lité des boutons, qui ne néces­sitent pas de taper dessus comme des malades pour obte­nir d’eux ce que l’on en attend. Lesdits boutons se répar­tissent sur la façade de l’en­gin selon deux groupes super­po­sés.

Le groupe infé­rieur repré­sente la zone de travail prin­ci­pale. Celle-ci est elle-même divi­sée en cinq parties, chacune d’entre elles repré­sen­tant une piste indé­pen­dante. Nous avons donc, cinq fois, un gros bouton de lecture/enre­gis­tre­ment rétro-éclairé et dont la couleur dépend de l’état (vert pour la lecture, rouge pour l’en­re­gis­tre­ment, jaune pour l’over­dub et éteint pour… je vous laisse devi­ner), un fader de volume, un bouton d’ar­rêt et un bouton « edit » permet­tant d’ac­cé­der aux para­mètres indi­vi­duels de chaque piste. Le manque ? Un bouton solo… 

Le groupe supé­rieur réunit quant à lui toutes les commandes géné­rales de la machine autour d’un écran LCD central de 2 lignes de 16 carac­tères, d’ailleurs parfai­te­ment lisible quel que soit l’angle de lecture. Dans la partie située à la gauche de l’écran, nous avons un gros poten­tio­mètre rota­tif comman­dant le niveau des effets d’en­trée de la RC 505. Ceux-ci sont acces­sibles et para­mé­trables via 3 boutons-pous­soirs rétro-éclai­rés situés en dessous. Nous avons ensuite trois potards rota­tifs comman­dant respec­ti­ve­ment le niveau de l’en­trée micro, de l’en­trée instru­ment et de la sortie géné­rale. À noter à ce sujet que ce dernier potard n’agit que sur les sorties analo­giques et pas sur la sortie USB. On aurait pu souhai­ter béné­fi­cier d’un bouton supplé­men­taire agis­sant sur le niveau du signal trans­mis via USB. Pas très grave.

À la droite de l’écran, nous avons tout d’abord un poten­tio­mètre cranté sans fin inti­tulé « memory/value », et permet­tant selon le contexte de sélec­tion­ner l’une des « mémoires » (présets…) de la machine ou bien de modi­fier des valeurs de para­mètres. Viennent ensuite six petits boutons-pous­soirs permet­tant de navi­guer au sein des para­mètres des présets ou bien du système et de les sauve­gar­der. Et, tout à droite, de manière symé­trique au côté opposé, nous avons à nouveau un gros potard rota­tif surmon­tant trois petits boutons-pous­soirs, ce groupe comman­dant cette fois-ci les effets appliqués en sortie de piste, et non plus en entrée.

Enfin, sous l’écran, sont alignés quatre boutons rétro-éclai­rés, aux dési­gna­tions très expli­cites. « All Start/Stop » déclenche et arrête la lecture des enre­gis­tre­ments. « Undo/Redo » permet d’an­nu­ler ou de réta­blir la dernière action effec­tuée, sans toute­fois pouvoir remon­ter au-delà d’un seul pas de correc­tion. Ce qui dans le cadre de l’uti­li­sa­tion de ce genre d’ap­pa­reil n’est pas très grave. Le bouton « Tap Tempo » permet de synchro­ni­ser la RC 505 manuel­le­ment à un rythme externe, et clignote selon celui-ci ou bien selon le tempo qui aura été défini dans les para­mètres. Ces trois derniers boutons permettent égale­ment d’in­sé­rer ou de suppri­mer des carac­tères, ou encore de défi­nir leur casse lors de l’édi­tion des noms de présets. Enfin, la section « Rhythm » permet de choi­sir entre 58 rythmes prépro­gram­més, ainsi que de défi­nir des para­mètres tels que leur signa­ture ou leur routage. 

Boss Loop Station RC-505

Enfin, abor­dons la connec­tique très complète située clas­sique­ment à l’ar­rière. De gauche à droite s’alignent donc une prise d’ali­men­ta­tion, un bouton de mise sous tension, une prise USB, un combo MIDI IN/OUT au format DIN 5 broches, une prise pour pédales de contrôle ou d’ex­pres­sion, 3 prises jack au format 6,35 mm pour les sorties géné­rales et casque, une prise mini-jack stéréo en entrée auxi­liaire pour bran­cher par exemple un lecteur MP3, deux entrées au format jack 6,35 mm pour bran­cher un instru­ment, et enfin une prise XLR pour bran­cher un micro. Cette dernière prise peut être para­mé­trée dans les options système pour four­nir une alimen­ta­tion fantôme. On aurait pu préfé­rer que celle-ci soit acces­sible comme sur n’im­porte quelle console par un simple bouton ON/OFF. Une dernière chose : toutes les déno­mi­na­tions de connec­tiques sont reprises par des séri­gra­phies en haut de la façade de l’ap­pa­reil. C’est tout bête, mais cela rend les opéra­tions de bran­che­ment et débran­che­ment de câbles infi­ni­ment plus simples, et nombre de concur­rents feraient bien de s’en inspi­rer. 

Quand faut looper, faut looper

Mais trêve de descrip­tions brutes, passons à l’ac­tion. Allu­mons tout d’abord l’ani­mal : 12 secondes de char­ge­ment de l’OS interne, et la bestiole est prête. À noter que tout ensuite se dérou­lera abso­lu­ment en temps réel, sans aucune latence percep­tible, que ce soit pour l’en­re­gis­tre­ment, le char­ge­ment d’ef­fets, le passage d’une séquence à l’autre, etc. Il faut égale­ment savoir que la RC 505 dispose d’un circuit de protec­tion qui retarde l’al­lu­mage, afin que l’ap­pa­reil ne subisse pas de surcharge lors de la mise sous tension, surtout dans les home-studio où l’on se contente souvent d’ac­tion­ner le bouton on/off de la multi­prise sur laquelle on a tout bran­ché.

Et main­te­nant, au boulot ! D’abord, un petit métro­nome pour être dans le tempo. Et pour avoir quelque chose de plus fun qu’un bête « ding-tac-tac-tac », choi­sis­sons l’un des rythmes prépro­gram­més, par exemple « Conga & Hi-Hat » pour une ambiance latine, que nous aurons routé au préa­lable unique­ment vers le casque grâce au bouton « edit » dédié. 

Boss Loop Station RC-505

Après avoir réglé le gain d’en­trée du micro, je commence par un gentil petit kick en beat­box. Et dès que je le sens, j’en­fonce le bouton d’en­re­gis­tre­ment/lecture de la piste 1. À noter qu’au­cun arme­ment préa­lable n’est néces­saire, ici, c’est du « push and play ». J’en­re­gistre deux mesures, je réen­fonce le bouton d’en­re­gis­tre­ment/lecture, qui se met alors en mode « over­dub », c’est-à-dire qu’il lance la lecture de ce qui vient d’être enre­gis­tré, en parfaite synchro­ni­sa­tion avec le tempo (c’est la moindre des choses sur ce genre d’ap­pa­reil, cela dit), tout en se tenant prêt à enre­gis­trer et mixer du signal supplé­men­taire sur la même piste. Le mode « over­dub » peut être remplacé par le mode « replace », qui, comme son nom l’in­dique, remplace l’an­cien signal entrant par le nouveau au lieu de les mélan­ger. Mais pour le moment, je suis en mode over­dub clas­sique, et j’en profite pour mixer une petite caisse claire, toujours en beat­box, sur le kick de ma piste 1.

Mouais, je ne suis que moyen­ne­ment satis­fait du résul­tat. Mon premier réflexe est de me dire que j’au­rais mieux fait d’en­re­gis­trer ladite caisse claire sur une deuxième piste… et c’est là que je me souviens que la RC 505 est équi­pée d’une fonc­tion « redo », certes sur un seul pas de correc­tion unique­ment, mais ça devrait le faire. J’ap­puie donc sur le bouton qui commande la fonc­tion. À ce moment-là, le bouton d’en­re­gis­tre­ment de la piste 1 se rétro-éclaire en rouge, me signa­lant que c’est sur cette piste que je peux effec­tuer un retour en arrière. En pres­sant ce bouton, j’an­nule la dernière opéra­tion qui lui était asso­ciée, à savoir l’en­re­gis­tre­ment de la caisse claire. Le même bouton clignote alors en vert, indiquant que je peux effec­tuer un redo. Mais dans la situa­tion présente, je n’en ai cure, mon précé­dent enre­gis­tre­ment étant par trop pourri.

Je désac­tive donc la fonc­tion « redo », je réap­puie sur le bouton d’en­re­gis­tre­ment de la piste 1 pour reve­nir en mode « over­dub », et je place cette fois-ci une caisse claire bien plus sympa­thique, que je complète avec un petit char­ley. OK, voici pour la piste 1.

Sur la piste 2, je souhaite enre­gis­trer un son de synthé basse. Pas de souci, mon fidèle Korg SV-1, dont les sorties sont direc­te­ment reliées aux entrées « instru­ments » de la RC 505, fera parfai­te­ment l’af­faire.

Ici, c’est le moment de faire un petit aparté. La RC 505 dispose d’une inter­face audio­nu­mé­rique inté­grée, mais les entrées micro et instru­ment ne sont pas diffé­ren­ciées infor­ma­tique­ment lors de l’en­voi des infor­ma­tions via USB vers l’or­di­na­teur. Cela rend impos­sible une disso­cia­tion de trai­te­ment dans votre DAW entre les deux types de signaux. Ce n’est pas très grave, mais mérite d’être souli­gné. J’en profite pour vous rassu­rer toute­fois sur un point : si les entrées ne sont pas diffé­ren­ciées infor­ma­tique­ment, elles le sont bien analo­gique­ment. Je rappelle qu’on peut agir notam­ment libre­ment sur le volume d’en­trée de chacune des sources ou attri­buer une alimen­ta­tion fantôme à l’en­trée micro.

Mais reve­nons à l’en­re­gis­tre­ment à propre­ment parler. Ici, je me heurte à un nouvel obstacle. Comme ma piste 1 ne durait que 2 mesures, les autres pistes semblent s’être auto­ma­tique­ment calées sur ce nombre de mesures. Or je souhai­te­rais faire modu­ler ma ligne de basse sur une durée plus longue. Pas de problème : il me suffit de modi­fier le para­mètre de durée de boucle grâce au bouton « edit » dédié de ma piste. Les choix dispo­nibles sont les suivants. « Auto », la sélec­tion par défaut, adapte la durée de boucle de chaque piste à celle de la première piste enre­gis­trée. « Free », à l’in­verse, permet l’en­re­gis­tre­ment ad libi­tum, sans tenir compte de la durée des autres boucles, qui sont alors auto­ma­tique­ment répé­tées. Viennent ensuite les réso­lu­tions allant de la double-croche à la blanche, puis d’une mesure complète jusqu’à… 1000 mesures ! On a le temps de voir venir. 

À noter que certains choix ne sont dispo­nibles qu’avant enre­gis­tre­ment. Il vous faudra ainsi effa­cer l’en­re­gis­tre­ment d’une piste si vous souhai­tez faire bascu­ler le para­mètre de durée sur « free » par exemple. Un peu contrai­gnant. On aurait préféré que le maté­riel enre­gis­tré puisse être conservé, quitte à être tronqué en cas de réduc­tion de la durée ou suivi d’un « blanc » en cas d’aug­men­ta­tion de celle-ci. Le tempo, quant à lui, peut être ou non synchro­nisé entre les pistes. On peut ainsi choi­sir d’aug­men­ter le tempo de toutes les pistes sauf une, par exemple.

Bien, tout ceci étant précisé, je règle ma durée de boucle de basse sur 4 mesures, et je l’en­re­gistre. Tout se passe parfai­te­ment. C’est alors qu’une idée folle, auda­cieuse et ô combien exci­tante me traverse l’es­prit. Et si j’en­re­gis­trais tout le maté­riel des pistes 1(batte­rie) et 2 (basse) sur une troi­sième ? Cela n’est malheu­reu­se­ment pas possible en l’état… et c’est bien dommage ! On peut, par contre, passer par un séquen­ceur externe.

Une RC 505, un ordi­na­teur…

Boss Loop Station RC-505

Et c’est là que la connexion à un ordi­na­teur prend véri­ta­ble­ment tout son sens. Car, comme précisé plus haut, l’or­di­na­teur recon­naît la RC 505 comme une inter­face audio­nu­mé­rique, et l’USB de l’ap­pa­reil permet la trans­mis­sion de données audio aussi bien en sortie qu’en entrée. Il est alors possible de router le fameux signal d’en­trée USB qui revient de l’or­di­na­teur selon trois options : « Line Out », qui dirige ledit signal vers les sorties analo­giques (ligne et casque) de la RC, « Submix », qui, comme son nom l’in­dique, remixe le signal entrant en USB avec le signal sortant par la même connexion, tout en le limi­tant pour ne pas créer de boucle « larse­ni­sante », et enfin « Loop in » qui redi­rige le signal USB entrant vers les pistes de bouclage de la RC 505. C’est cette option qui permet les choses les plus inté­res­santes créa­ti­ve­ment parlant, notam­ment l’injec­tion sur une nouvelle piste de plusieurs boucles précé­dem­ment enre­gis­trées, via le passage par un séquen­ceur externe et tous les trai­te­ments que celui-ci peut appliquer au signal. Quand ledit séquen­ceur est en plus spécia­lisé dans l’en­re­gis­tre­ment de boucles, le dialogue avec la RC 505 s’avère une évidence. On aurait bien sûr aimé pouvoir se passer de l’in­ter­ven­tion d’un dispo­si­tif externe, mais recon­nais­sons que les possi­bi­li­tés créa­tives s’en trouvent fina­le­ment démul­ti­pliées.

Mais la rela­tion RC 505 – ordi­na­teur ne s’ar­rête pas là. En effet, les fichiers enre­gis­trés via l’ap­pa­reil de BOSS le sont au format WAV, et il est possible, via les options système, de faire recon­naître par l’or­di­na­teur la RC comme une unité de stockage externe (de 3.62 Go, pour infor­ma­tion). On peut ainsi accé­der à tous les fichiers enre­gis­trés, les modi­fier dans notre éditeur d’ondes préféré et les resau­ve­gar­der ensuite dans la RC. Un très bon point !

… et le démon de midi

Et puisque nous parlons des liens qui peuvent unir la RC 505 à un éven­tuel séquen­ceur, il me semble appro­prié d’en venir main­te­nant aux fonc­tion­na­li­tés MIDI de l’ani­mal. Eh oui, la RC 505 peut faire office de contrô­leur MIDI. On peut affec­ter jusqu’à 8 sources à 8 para­mètres ou fonc­tions, qu’ils soient internes ou externes à la RC 505. Ces para­mètres se règlent via le menu « Memory », ils sont donc asso­ciés aux présets de la machine. Ce qui signi­fie que des présets diffé­rents peuvent conte­nir des attri­bu­tions MIDI diffé­rentes. Et vu qu’il y a un total de 99 présets, on dispose virtuel­le­ment de 99 combi­nai­sons d’as­si­gna­tions possibles. Pas mal ! La procé­dure d’af­fec­ta­tion étant un peu fasti­dieuse – on regrette l’ab­sence d’un logi­ciel externe qui nous aurait permis de para­mé­trer tout cela à la souris — je ne peux que vous conseiller d’éta­blir des présets une bonne fois pour toutes.

Boss Loop Station RC-505

Peuvent servir de sources les pédales d’ex­pres­sion, les pédales de contrôle, les boutons de contrôle d’ef­fet d’en­trée et d’ef­fet de sortie, les boutons d’en­re­gis­tre­ment/lecture et d’ar­rêt de chacune des 5 pistes, ainsi que les CC 1 à 31 et 64 à 95 en prove­nance d’un péri­phé­rique externe. Rien ne vous choque ? Eh bien, les faders de la RC 505 sont tout simple­ment igno­rés ! Ils ne peuvent pas être affec­tés à du contrôle MIDI, ce que je trouve person­nel­le­ment très dommage. Les cibles, quant à elles, sont toutes les fonc­tions de lecture, enre­gis­tre­ment, over­dub de la RC 505, sans comp­ter l’ac­ti­va­tion/désac­ti­va­tion des effets internes aussi bien en entrée qu’en sortie, ainsi qu’un seul para­mètre par effet défini en usine. On peut égale­ment contrô­ler via MIDI le chan­ge­ment de présets, et les CC 1 à 31 et 64 à 95 envoyés vers un dispo­si­tif hard­ware ou soft­ware externe. Cette dernière fonc­tion peut trans­for­mer la RC 505 en « traduc­teur MIDI » : l’en­voi par un péri­phé­rique externe vers la RC 505 du CC 1 par exemple peut déclen­cher l’en­voi par celle-ci du CC 88 (toujours par exem­ple…) vers un troi­sième dispo­si­tif. Au final, en ce qui concerne le MIDI, on dispose d’un appa­reil qui propose des possi­bi­li­tés très éten­dues, ce qui rend d’au­tant plus étrange l’im­pos­si­bi­lité d’af­fec­ter les faders.

Effet tout ce qu’on lui dit

Mais repre­nons notre petite créa­tion là où nous l’avions lais­sée. Après la batte­rie et la ligne de basse, pourquoi ne pas ajou­ter une voix ? Je revé­ri­fie rapi­de­ment le gain du micro, et je me dis que je mettrais bien un petit effet en entrée. J’ex­plore donc ce que nous propose la machine. Nous avons les effets suivants : un filtre dont on peut choi­sir le type (coupe-bas, coupe-haut, passe-bande), un phaser, un flan­ger, un effet « synth » qui pour­rait se rappro­cher d’un voco­der et qui donne au signal entrant un goût de synthé analo­gique, un effet « lo-fi » pour dégra­der la qualité du signal, un effet « guitar to bass » qui permet de bais­ser forte­ment la hauteur d’un son, l’ef­fet « trans­pose », qui, comme son nom l’in­dique, permet de modi­fier la hauteur d’un son par demi-tons de –12 à +12, un effet « robot » qui « machi­nise » la voix humaine, une « vocal distor­tion », dont le nom indique égale­ment clai­re­ment la fonc­tion, un voco­der qui ne peut être piloté par MIDI mais dont une piste de la RC peut servir à modu­ler le signal entrant, un effet « dyna­mics » qu’on pour­rait rappro­cher d’un compres­seur, un égali­seur 4 bandes à valeurs fixes (mais non préci­sées, défi­nies unique­ment par les déno­mi­na­tions « low », « low-mid », « high-mid » et « high »), un filtre coupe-bande à valeurs fixes égale­ment, un octa­ver qui mixe au signal entrant une version abais­sée d’une ou deux octaves du même signal, un effet « pan » qui permet de jouer sur le place­ment stéréo du signal, un effet « slicer » pour décou­per le son selon des patterns prédé­fi­nis, un delay, un « tape echo » pour simu­ler l’ef­fet d’une bande magné­tique, un « granu­lar delay » pour les répé­ti­tions de très petits segments de son, un chorus et une reverb.

En ce qui me concerne, je choi­sis le « guitar to bass », qui est l’un des meilleurs à mon sens. Globa­le­ment, je dirais que les effets sont un peu le point faible de la RC 505. Sans être honteux, ils ne présentent rien d’ex­tra­or­di­naire, et l’on sent qu’ils ont été prin­ci­pa­le­ment inté­grés pour être utili­sés sur de très brèves périodes afin de créer des surprises dans le son. Qui plus est, l’obli­ga­tion de navi­guer dans des sous-menus pour modi­fier leurs para­mètres ne faci­lite pas réel­le­ment leur utili­sa­tion en live. Il convient de bien confi­gu­rer à l’avance les effets que l’on souhaite utili­ser dans son set. Enfin, si on a la possi­bi­lité d’af­fec­ter 3 effets à des boutons de déclen­che­ment immé­diat, il faut savoir que l’on ne peut employer qu’un seul effet à la fois.

Quelques effets pour exemple : 

Guitar to Bass 

00:0000:00

 Synth 

00:0000:00

 Reverb

00:0000:00

Slicer (avec passage en revue de plusieurs patterns prédé­fi­nis)

00:0000:00

Les effets de sortie sont exac­te­ment les mêmes que ceux d’en­trée, mais BOSS y a ajouté un « beat repeat » qui repro­duit une portion du son choi­sie par l’uti­li­sa­teur, un « beat shift » qui décale dans le temps le son vers l’avant ou l’ar­rière, un « beat scat­ter » qui repro­duit un effet de scrub et enfin un « vinyl flick » qui rappelle la mani­pu­la­tion de la rota­tion d’un disque.

Beat Repeat

00:0000:00

On sauve et on garde

Eh bien voilà, main­te­nant que ma magni­fique séquence (telle­ment magni­fique d’ailleurs que je n’ose vous la présen­ter ici, de peur de faire des jaloux…) est termi­née, il ne reste plus qu’à la sauve­gar­der. Chaque séquence – appe­lée « mémoire de phrases » dans le mode d’em­ploi de la RC – peut être nommée comme bon vous semble via le menu « memory », avant d’être sauve­gar­dée d’une pres­sion sur le bouton « write ». Mais atten­tion, aucune sauve­garde ne peut avoir lieu pendant l’uti­li­sa­tion du looper. Impos­sible donc de créer une séquence durant un set live et de la sauve­gar­der pour une utili­sa­tion ulté­rieure sans inter­rompre l’au­dio. Ceci parle encore une fois pour l’uti­li­sa­tion conjointe de la RC avec un ordi­na­teur. Pour clore le para­graphe des sauve­gardes, notons que n’im­porte quelle piste de n’im­porte quelle séquence peut être impor­tée indi­vi­duel­le­ment dans un nouveau projet. 

Conclu­sion

Indé­nia­ble­ment, la RC 505 est une machine extrê­me­ment fun à utili­ser. Sa réac­ti­vité, l’ab­sence de toute latence, le calage parfait des boucles font que l’on plonge très vite dans le vif du sujet et que le plai­sir ne se fait pas attendre. Ajou­tons à cela la connec­tique très complète, l’in­té­gra­tion d’une inter­face audio­nu­mé­rique et les possi­bi­li­tés MIDI de la bête, et l’on tien­drait presque la machine idéale. Mais comme rien n’est parfait dans ce monde, il nous faut préci­sé­ment souli­gner l’as­pect un peu lourd de la gestion MIDI incluant l’« oubli » des faders comme éléments affec­tables, le manque de contrôle direct des para­mètres des effets et la qualité moyenne de ces derniers, ainsi que l’obli­ga­tion de passer par un séquen­ceur externe pour récu­pé­rer sur une nouvelle piste le mixage de boucles précé­dem­ment enre­gis­trées.

Quoi qu’il en soit, BOSS a tout de même frappé fort, et le tarif d’en­vi­ron 550 euros me semble tout à fait adapté compte tenu des possi­bi­li­tés de la bête. Un déclen­cheur de crises de GAS, ce produit, moi je vous le dis !

 

  • Le fun !
  • Simplicité globale d’utilisation
  • Ergonomie de la section « looper »
  • Interface audionumérique intégrée
  • Richesse des possibilités MIDI
  • Lisibilité de l’écran LCD
  • Connectique complète
  • Fichiers enregistrés au format WAV facilement accessibles et modifiables via un éditeur audio
  • Fonction « undo »
  • Look sympa (mais c’est subjectif)
  • Alimentation fantôme pour la prise micro…
  • … mais sans commutateur direct
  • Ergonomie de la section effets
  • Qualité moyenne de ces derniers
  • MIDI qui aurait gagné à pouvoir être géré également via l’ordinateur
  • … et qu’on aurait aimé pouvoir affecter aux faders de la RC
  • Absence de séparation logicielle des entrées micro et instrument lors du transfert en USB
  • Impossibilité de mixage direct de plusieurs pistes sur une nouvelle
  • Absence de bouton « solo » sur les pistes
  • Absence de câble USB

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