Si les guitaristes ont pu être un peu déçus de l’édition 2013 du Musikmesse de Francfort, les claviéristes, « synthésistes » et home-studistes étaient à la fête, tant les nouveautés étaient nombreuses dans ces domaines.
Pour preuve parmi d’autres, Roland — pardon, BOSS — a adapté cette année pour le public « non-gratteux » un outil habituellement utilisé principalement par les amateurs de six-cordes et dérivés : la Loop Station, appelée aussi affectueusement par certains la « pédale de re-re ». Celle-ci devient, relookée en version desktop et gonflée de 4 pistes supplémentaires, la RC-505.
Force est de constater qu’elle attirait les foules au Messe, ce à quoi le talent du démonstrateur n’était peut-être pas étranger :
Cela nous a donné l’envie de découvrir ce qui se cachait derrière le spectacle, et si la machine tenait bien tout ce qu’elle semblait promettre. Prêts à explorer la bête avec nous ? C’est par ici que cela se passe !
De visu !
Première constatation, à l’ouverture de la boîte siglée USB Audio sur quasiment toutes ses faces, c’est… l’absence de câble USB ! Dommage, même si l’on considère que cet appareil ne nécessite pas obligatoirement d’être connecté à un ordi pour fonctionner (mais nous verrons par la suite à quel point le couple RC 505 – ordinateur peut être efficace !). En contrepartie, BOSS nous gratifie d’un mode d’emploi papier en sept langues. Certains crieront au scandale écologique, d’autres y verront un confort non négligeable. Ajoutons à cela un transformateur, et voilà pour ce qui est des accessoires. Intéressons-nous maintenant à l’objet principal de cet article.
La RC 505 se présente comme une boîte de 42 cm de large, 20 cm de profondeur et environ 7 cm de haut, potards compris. L’ensemble, bien qu’entièrement en plastique, ne manque pas d’un certain style, avec sa robe noire brillante, sa bande centrale gris métallisé, et ses gros boutons. Elle est plutôt légère. On pourrait craindre que cela constitue un handicap durant le jeu, mais il n’en est rien, la RC 505 se montrant parfaitement stable sur le plan de travail. C’est peut-être également dû à la sensibilité des boutons, qui ne nécessitent pas de taper dessus comme des malades pour obtenir d’eux ce que l’on en attend. Lesdits boutons se répartissent sur la façade de l’engin selon deux groupes superposés.
Le groupe inférieur représente la zone de travail principale. Celle-ci est elle-même divisée en cinq parties, chacune d’entre elles représentant une piste indépendante. Nous avons donc, cinq fois, un gros bouton de lecture/enregistrement rétro-éclairé et dont la couleur dépend de l’état (vert pour la lecture, rouge pour l’enregistrement, jaune pour l’overdub et éteint pour… je vous laisse deviner), un fader de volume, un bouton d’arrêt et un bouton « edit » permettant d’accéder aux paramètres individuels de chaque piste. Le manque ? Un bouton solo…
Le groupe supérieur réunit quant à lui toutes les commandes générales de la machine autour d’un écran LCD central de 2 lignes de 16 caractères, d’ailleurs parfaitement lisible quel que soit l’angle de lecture. Dans la partie située à la gauche de l’écran, nous avons un gros potentiomètre rotatif commandant le niveau des effets d’entrée de la RC 505. Ceux-ci sont accessibles et paramétrables via 3 boutons-poussoirs rétro-éclairés situés en dessous. Nous avons ensuite trois potards rotatifs commandant respectivement le niveau de l’entrée micro, de l’entrée instrument et de la sortie générale. À noter à ce sujet que ce dernier potard n’agit que sur les sorties analogiques et pas sur la sortie USB. On aurait pu souhaiter bénéficier d’un bouton supplémentaire agissant sur le niveau du signal transmis via USB. Pas très grave.
À la droite de l’écran, nous avons tout d’abord un potentiomètre cranté sans fin intitulé « memory/value », et permettant selon le contexte de sélectionner l’une des « mémoires » (présets…) de la machine ou bien de modifier des valeurs de paramètres. Viennent ensuite six petits boutons-poussoirs permettant de naviguer au sein des paramètres des présets ou bien du système et de les sauvegarder. Et, tout à droite, de manière symétrique au côté opposé, nous avons à nouveau un gros potard rotatif surmontant trois petits boutons-poussoirs, ce groupe commandant cette fois-ci les effets appliqués en sortie de piste, et non plus en entrée.
Enfin, sous l’écran, sont alignés quatre boutons rétro-éclairés, aux désignations très explicites. « All Start/Stop » déclenche et arrête la lecture des enregistrements. « Undo/Redo » permet d’annuler ou de rétablir la dernière action effectuée, sans toutefois pouvoir remonter au-delà d’un seul pas de correction. Ce qui dans le cadre de l’utilisation de ce genre d’appareil n’est pas très grave. Le bouton « Tap Tempo » permet de synchroniser la RC 505 manuellement à un rythme externe, et clignote selon celui-ci ou bien selon le tempo qui aura été défini dans les paramètres. Ces trois derniers boutons permettent également d’insérer ou de supprimer des caractères, ou encore de définir leur casse lors de l’édition des noms de présets. Enfin, la section « Rhythm » permet de choisir entre 58 rythmes préprogrammés, ainsi que de définir des paramètres tels que leur signature ou leur routage.
Enfin, abordons la connectique très complète située classiquement à l’arrière. De gauche à droite s’alignent donc une prise d’alimentation, un bouton de mise sous tension, une prise USB, un combo MIDI IN/OUT au format DIN 5 broches, une prise pour pédales de contrôle ou d’expression, 3 prises jack au format 6,35 mm pour les sorties générales et casque, une prise mini-jack stéréo en entrée auxiliaire pour brancher par exemple un lecteur MP3, deux entrées au format jack 6,35 mm pour brancher un instrument, et enfin une prise XLR pour brancher un micro. Cette dernière prise peut être paramétrée dans les options système pour fournir une alimentation fantôme. On aurait pu préférer que celle-ci soit accessible comme sur n’importe quelle console par un simple bouton ON/OFF. Une dernière chose : toutes les dénominations de connectiques sont reprises par des sérigraphies en haut de la façade de l’appareil. C’est tout bête, mais cela rend les opérations de branchement et débranchement de câbles infiniment plus simples, et nombre de concurrents feraient bien de s’en inspirer.
Quand faut looper, faut looper
Mais trêve de descriptions brutes, passons à l’action. Allumons tout d’abord l’animal : 12 secondes de chargement de l’OS interne, et la bestiole est prête. À noter que tout ensuite se déroulera absolument en temps réel, sans aucune latence perceptible, que ce soit pour l’enregistrement, le chargement d’effets, le passage d’une séquence à l’autre, etc. Il faut également savoir que la RC 505 dispose d’un circuit de protection qui retarde l’allumage, afin que l’appareil ne subisse pas de surcharge lors de la mise sous tension, surtout dans les home-studio où l’on se contente souvent d’actionner le bouton on/off de la multiprise sur laquelle on a tout branché.
Et maintenant, au boulot ! D’abord, un petit métronome pour être dans le tempo. Et pour avoir quelque chose de plus fun qu’un bête « ding-tac-tac-tac », choisissons l’un des rythmes préprogrammés, par exemple « Conga & Hi-Hat » pour une ambiance latine, que nous aurons routé au préalable uniquement vers le casque grâce au bouton « edit » dédié.
Après avoir réglé le gain d’entrée du micro, je commence par un gentil petit kick en beatbox. Et dès que je le sens, j’enfonce le bouton d’enregistrement/lecture de la piste 1. À noter qu’aucun armement préalable n’est nécessaire, ici, c’est du « push and play ». J’enregistre deux mesures, je réenfonce le bouton d’enregistrement/lecture, qui se met alors en mode « overdub », c’est-à-dire qu’il lance la lecture de ce qui vient d’être enregistré, en parfaite synchronisation avec le tempo (c’est la moindre des choses sur ce genre d’appareil, cela dit), tout en se tenant prêt à enregistrer et mixer du signal supplémentaire sur la même piste. Le mode « overdub » peut être remplacé par le mode « replace », qui, comme son nom l’indique, remplace l’ancien signal entrant par le nouveau au lieu de les mélanger. Mais pour le moment, je suis en mode overdub classique, et j’en profite pour mixer une petite caisse claire, toujours en beatbox, sur le kick de ma piste 1.
Mouais, je ne suis que moyennement satisfait du résultat. Mon premier réflexe est de me dire que j’aurais mieux fait d’enregistrer ladite caisse claire sur une deuxième piste… et c’est là que je me souviens que la RC 505 est équipée d’une fonction « redo », certes sur un seul pas de correction uniquement, mais ça devrait le faire. J’appuie donc sur le bouton qui commande la fonction. À ce moment-là, le bouton d’enregistrement de la piste 1 se rétro-éclaire en rouge, me signalant que c’est sur cette piste que je peux effectuer un retour en arrière. En pressant ce bouton, j’annule la dernière opération qui lui était associée, à savoir l’enregistrement de la caisse claire. Le même bouton clignote alors en vert, indiquant que je peux effectuer un redo. Mais dans la situation présente, je n’en ai cure, mon précédent enregistrement étant par trop pourri.
Je désactive donc la fonction « redo », je réappuie sur le bouton d’enregistrement de la piste 1 pour revenir en mode « overdub », et je place cette fois-ci une caisse claire bien plus sympathique, que je complète avec un petit charley. OK, voici pour la piste 1.
Sur la piste 2, je souhaite enregistrer un son de synthé basse. Pas de souci, mon fidèle Korg SV-1, dont les sorties sont directement reliées aux entrées « instruments » de la RC 505, fera parfaitement l’affaire.
Ici, c’est le moment de faire un petit aparté. La RC 505 dispose d’une interface audionumérique intégrée, mais les entrées micro et instrument ne sont pas différenciées informatiquement lors de l’envoi des informations via USB vers l’ordinateur. Cela rend impossible une dissociation de traitement dans votre DAW entre les deux types de signaux. Ce n’est pas très grave, mais mérite d’être souligné. J’en profite pour vous rassurer toutefois sur un point : si les entrées ne sont pas différenciées informatiquement, elles le sont bien analogiquement. Je rappelle qu’on peut agir notamment librement sur le volume d’entrée de chacune des sources ou attribuer une alimentation fantôme à l’entrée micro.
Mais revenons à l’enregistrement à proprement parler. Ici, je me heurte à un nouvel obstacle. Comme ma piste 1 ne durait que 2 mesures, les autres pistes semblent s’être automatiquement calées sur ce nombre de mesures. Or je souhaiterais faire moduler ma ligne de basse sur une durée plus longue. Pas de problème : il me suffit de modifier le paramètre de durée de boucle grâce au bouton « edit » dédié de ma piste. Les choix disponibles sont les suivants. « Auto », la sélection par défaut, adapte la durée de boucle de chaque piste à celle de la première piste enregistrée. « Free », à l’inverse, permet l’enregistrement ad libitum, sans tenir compte de la durée des autres boucles, qui sont alors automatiquement répétées. Viennent ensuite les résolutions allant de la double-croche à la blanche, puis d’une mesure complète jusqu’à… 1000 mesures ! On a le temps de voir venir.
À noter que certains choix ne sont disponibles qu’avant enregistrement. Il vous faudra ainsi effacer l’enregistrement d’une piste si vous souhaitez faire basculer le paramètre de durée sur « free » par exemple. Un peu contraignant. On aurait préféré que le matériel enregistré puisse être conservé, quitte à être tronqué en cas de réduction de la durée ou suivi d’un « blanc » en cas d’augmentation de celle-ci. Le tempo, quant à lui, peut être ou non synchronisé entre les pistes. On peut ainsi choisir d’augmenter le tempo de toutes les pistes sauf une, par exemple.
Bien, tout ceci étant précisé, je règle ma durée de boucle de basse sur 4 mesures, et je l’enregistre. Tout se passe parfaitement. C’est alors qu’une idée folle, audacieuse et ô combien excitante me traverse l’esprit. Et si j’enregistrais tout le matériel des pistes 1(batterie) et 2 (basse) sur une troisième ? Cela n’est malheureusement pas possible en l’état… et c’est bien dommage ! On peut, par contre, passer par un séquenceur externe.
Une RC 505, un ordinateur…
Et c’est là que la connexion à un ordinateur prend véritablement tout son sens. Car, comme précisé plus haut, l’ordinateur reconnaît la RC 505 comme une interface audionumérique, et l’USB de l’appareil permet la transmission de données audio aussi bien en sortie qu’en entrée. Il est alors possible de router le fameux signal d’entrée USB qui revient de l’ordinateur selon trois options : « Line Out », qui dirige ledit signal vers les sorties analogiques (ligne et casque) de la RC, « Submix », qui, comme son nom l’indique, remixe le signal entrant en USB avec le signal sortant par la même connexion, tout en le limitant pour ne pas créer de boucle « larsenisante », et enfin « Loop in » qui redirige le signal USB entrant vers les pistes de bouclage de la RC 505. C’est cette option qui permet les choses les plus intéressantes créativement parlant, notamment l’injection sur une nouvelle piste de plusieurs boucles précédemment enregistrées, via le passage par un séquenceur externe et tous les traitements que celui-ci peut appliquer au signal. Quand ledit séquenceur est en plus spécialisé dans l’enregistrement de boucles, le dialogue avec la RC 505 s’avère une évidence. On aurait bien sûr aimé pouvoir se passer de l’intervention d’un dispositif externe, mais reconnaissons que les possibilités créatives s’en trouvent finalement démultipliées.
Mais la relation RC 505 – ordinateur ne s’arrête pas là. En effet, les fichiers enregistrés via l’appareil de BOSS le sont au format WAV, et il est possible, via les options système, de faire reconnaître par l’ordinateur la RC comme une unité de stockage externe (de 3.62 Go, pour information). On peut ainsi accéder à tous les fichiers enregistrés, les modifier dans notre éditeur d’ondes préféré et les resauvegarder ensuite dans la RC. Un très bon point !
… et le démon de midi
Et puisque nous parlons des liens qui peuvent unir la RC 505 à un éventuel séquenceur, il me semble approprié d’en venir maintenant aux fonctionnalités MIDI de l’animal. Eh oui, la RC 505 peut faire office de contrôleur MIDI. On peut affecter jusqu’à 8 sources à 8 paramètres ou fonctions, qu’ils soient internes ou externes à la RC 505. Ces paramètres se règlent via le menu « Memory », ils sont donc associés aux présets de la machine. Ce qui signifie que des présets différents peuvent contenir des attributions MIDI différentes. Et vu qu’il y a un total de 99 présets, on dispose virtuellement de 99 combinaisons d’assignations possibles. Pas mal ! La procédure d’affectation étant un peu fastidieuse – on regrette l’absence d’un logiciel externe qui nous aurait permis de paramétrer tout cela à la souris — je ne peux que vous conseiller d’établir des présets une bonne fois pour toutes.
Peuvent servir de sources les pédales d’expression, les pédales de contrôle, les boutons de contrôle d’effet d’entrée et d’effet de sortie, les boutons d’enregistrement/lecture et d’arrêt de chacune des 5 pistes, ainsi que les CC 1 à 31 et 64 à 95 en provenance d’un périphérique externe. Rien ne vous choque ? Eh bien, les faders de la RC 505 sont tout simplement ignorés ! Ils ne peuvent pas être affectés à du contrôle MIDI, ce que je trouve personnellement très dommage. Les cibles, quant à elles, sont toutes les fonctions de lecture, enregistrement, overdub de la RC 505, sans compter l’activation/désactivation des effets internes aussi bien en entrée qu’en sortie, ainsi qu’un seul paramètre par effet défini en usine. On peut également contrôler via MIDI le changement de présets, et les CC 1 à 31 et 64 à 95 envoyés vers un dispositif hardware ou software externe. Cette dernière fonction peut transformer la RC 505 en « traducteur MIDI » : l’envoi par un périphérique externe vers la RC 505 du CC 1 par exemple peut déclencher l’envoi par celle-ci du CC 88 (toujours par exemple…) vers un troisième dispositif. Au final, en ce qui concerne le MIDI, on dispose d’un appareil qui propose des possibilités très étendues, ce qui rend d’autant plus étrange l’impossibilité d’affecter les faders.
Effet tout ce qu’on lui dit
Mais reprenons notre petite création là où nous l’avions laissée. Après la batterie et la ligne de basse, pourquoi ne pas ajouter une voix ? Je revérifie rapidement le gain du micro, et je me dis que je mettrais bien un petit effet en entrée. J’explore donc ce que nous propose la machine. Nous avons les effets suivants : un filtre dont on peut choisir le type (coupe-bas, coupe-haut, passe-bande), un phaser, un flanger, un effet « synth » qui pourrait se rapprocher d’un vocoder et qui donne au signal entrant un goût de synthé analogique, un effet « lo-fi » pour dégrader la qualité du signal, un effet « guitar to bass » qui permet de baisser fortement la hauteur d’un son, l’effet « transpose », qui, comme son nom l’indique, permet de modifier la hauteur d’un son par demi-tons de –12 à +12, un effet « robot » qui « machinise » la voix humaine, une « vocal distortion », dont le nom indique également clairement la fonction, un vocoder qui ne peut être piloté par MIDI mais dont une piste de la RC peut servir à moduler le signal entrant, un effet « dynamics » qu’on pourrait rapprocher d’un compresseur, un égaliseur 4 bandes à valeurs fixes (mais non précisées, définies uniquement par les dénominations « low », « low-mid », « high-mid » et « high »), un filtre coupe-bande à valeurs fixes également, un octaver qui mixe au signal entrant une version abaissée d’une ou deux octaves du même signal, un effet « pan » qui permet de jouer sur le placement stéréo du signal, un effet « slicer » pour découper le son selon des patterns prédéfinis, un delay, un « tape echo » pour simuler l’effet d’une bande magnétique, un « granular delay » pour les répétitions de très petits segments de son, un chorus et une reverb.
En ce qui me concerne, je choisis le « guitar to bass », qui est l’un des meilleurs à mon sens. Globalement, je dirais que les effets sont un peu le point faible de la RC 505. Sans être honteux, ils ne présentent rien d’extraordinaire, et l’on sent qu’ils ont été principalement intégrés pour être utilisés sur de très brèves périodes afin de créer des surprises dans le son. Qui plus est, l’obligation de naviguer dans des sous-menus pour modifier leurs paramètres ne facilite pas réellement leur utilisation en live. Il convient de bien configurer à l’avance les effets que l’on souhaite utiliser dans son set. Enfin, si on a la possibilité d’affecter 3 effets à des boutons de déclenchement immédiat, il faut savoir que l’on ne peut employer qu’un seul effet à la fois.
Quelques effets pour exemple :
Guitar to Bass
Synth
Reverb
Slicer (avec passage en revue de plusieurs patterns prédéfinis)
Les effets de sortie sont exactement les mêmes que ceux d’entrée, mais BOSS y a ajouté un « beat repeat » qui reproduit une portion du son choisie par l’utilisateur, un « beat shift » qui décale dans le temps le son vers l’avant ou l’arrière, un « beat scatter » qui reproduit un effet de scrub et enfin un « vinyl flick » qui rappelle la manipulation de la rotation d’un disque.
Beat Repeat
On sauve et on garde
Eh bien voilà, maintenant que ma magnifique séquence (tellement magnifique d’ailleurs que je n’ose vous la présenter ici, de peur de faire des jaloux…) est terminée, il ne reste plus qu’à la sauvegarder. Chaque séquence – appelée « mémoire de phrases » dans le mode d’emploi de la RC – peut être nommée comme bon vous semble via le menu « memory », avant d’être sauvegardée d’une pression sur le bouton « write ». Mais attention, aucune sauvegarde ne peut avoir lieu pendant l’utilisation du looper. Impossible donc de créer une séquence durant un set live et de la sauvegarder pour une utilisation ultérieure sans interrompre l’audio. Ceci parle encore une fois pour l’utilisation conjointe de la RC avec un ordinateur. Pour clore le paragraphe des sauvegardes, notons que n’importe quelle piste de n’importe quelle séquence peut être importée individuellement dans un nouveau projet.
Conclusion
Indéniablement, la RC 505 est une machine extrêmement fun à utiliser. Sa réactivité, l’absence de toute latence, le calage parfait des boucles font que l’on plonge très vite dans le vif du sujet et que le plaisir ne se fait pas attendre. Ajoutons à cela la connectique très complète, l’intégration d’une interface audionumérique et les possibilités MIDI de la bête, et l’on tiendrait presque la machine idéale. Mais comme rien n’est parfait dans ce monde, il nous faut précisément souligner l’aspect un peu lourd de la gestion MIDI incluant l’« oubli » des faders comme éléments affectables, le manque de contrôle direct des paramètres des effets et la qualité moyenne de ces derniers, ainsi que l’obligation de passer par un séquenceur externe pour récupérer sur une nouvelle piste le mixage de boucles précédemment enregistrées.
Quoi qu’il en soit, BOSS a tout de même frappé fort, et le tarif d’environ 550 euros me semble tout à fait adapté compte tenu des possibilités de la bête. Un déclencheur de crises de GAS, ce produit, moi je vous le dis !