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Test du Roland AIRA P-6 - Brass in pocket

7/10

Proposer dans une petite boîte qui tient dans la poche, un sampler, un moteur granulaire, un séquenceur, des effets et beaucoup de fun : telle est la promesse de Roland pour le dernier venu de la famille AIRA Compact. Peut-il prétendre à une place de choix parmi vos outils créatifs ?

Test du Roland AIRA P-6 : Brass in pocket

Il y a dix ans, Roland présen­tait la famille AIRA, une série d’ins­­tru­­ments pensée essen­­tiel­­le­­ment pour la scène et forte­­ment orien­­tée dance et musique urbaine. Huit ans plus tard, ce qui, après une opéra­­tion compliquée, nous amène en 2022, la série AIRA Compact est dévoi­­lée. Toujours forte­­ment diri­­gée vers les musiques modernes, il s’agit d’un ensemble d’ou­­tils ultra­por­tables à desti­­na­­tion des musi­­ciens en quête de mobi­­lité et de solu­­tions créa­­tives.
Cinquième et petit nouveau de la famille, le AIRA Compact P-6 entend se faire une place sur un marché en pleine expan­­sion, celui des samplers compacts. Ces dernières années, les sorties de Teenage Engi­­nee­­ring, Sonic­­ware, Nova­­tion, Korg (…) attestent du regain d’in­­té­­rêt pour ces petites boîtes, qui misent avant tout sur les fonc­­tion­­na­­li­­tés créa­­tives, le jeu live et la simpli­­cité. Elles sont souvent, comme ici, asso­­ciées à un séquen­­ceur et des effets, auxquels le P-6 a la bonne idée d’ajou­­ter la synthèse granu­­laire. 

Tour d’Aira

Le AIRA P-6 présente une physio­no­mie iden­­tique aux autres membres de la famille, cette fois avec une partie infé­rieure jaune. D’une taille de 188 × 106 × 37 mm, et d’un poids de 305 g, il est encore plus frêle qu’un Korg Volca Sample, qui, avec ses 193 × 115 × 45 mm pour 372 g paraît presque gras­­souillet en compa­rai­son. Son gaba­rit lui permet d’être parfai­­te­­ment à l’aise lors des balades buco­­liques ou urbaines, où on le sortira de la poche dans laquelle il atten­­dait sage­­ment la pous­­sée d’ins­­pi­­ra­­tion.

p6 facade

La façade supé­­rieure est divi­­sée en six sections. Sur le haut de l’ap­­pa­­reil se trouvent un témoin de charge, une partie de la connec­­tique, avec entrée et sortie synchro, une entrée audio et une sortie stéréo/prise casque. En connec­tant un micro-casque à cette dernière, elle fonc­tion­nera égale­ment comme entrée micro. La connec­tique est entiè­re­ment au format minijack. Cette section est complé­­tée par le poten­­tio­­mètre du volume de sortie.

Sur la partie gauche, se trouvent les commandes géné­­rales avec un écran LED à quatre carac­­tères et sept segments puis un enco­­deur de valeurs. Ils sont suivis par quatre boutons-pous­­soirs : un bouton Shift, qui est énor­mé­ment solli­cité, un bouton Pattern et les commandes de trans­port. Comme presque toutes les commandes du P-6, ils peuvent avoir diffé­­rentes fonc­­tions.

On pour­­suit ce tour rapide avec la section effets. Consti­­tuée de trois rota­­tifs « Control » et de six commu­­ta­­teurs pour acti­­ver tour à tour un looper, un effet de pitch, un délai, un filtre avec distor­­sion, un effet scat­­ter et un multief­fet. Sur la partie droite se trouvent les commandes de gestion des samples, ainsi qu’un petit micro inté­­gré, nous y revien­drons. Viennent ensuite quatre boutons pour gérer la banque de samples, un autre pour la synthèse granu­­laire et six pads. Si ces derniers sont d’une texture agréable, ils ne sont malheu­­reu­­se­­ment pas sensibles à la vélo­­cité. Quel dommage.

Enfin, sur la partie infé­­rieure se trouvent seize petits boutons, rétroé­clai­­rés comme tous ceux de l’ap­­pa­­reil. S’ils sont avant tout dédiés au step sequen­­cer, ils servent égale­­ment à l’ac­­ti­­va­­tion des fonc­­tions secon­­daires (avec l’aide des boutons Shift ou Pattern) et de mini-clavier.

p6 dos

La façade arrière regroupe un commu­­ta­­teur de mise sous tension, un port USB-C, et deux prises MIDI (In et Out), là encore, elles sont au format minijack et il faut recou­­rir à un adap­­ta­­teur (non fourni) pour connec­­ter l’unité à un appa­­reil MIDI externe. Signa­­lons au passage que le P-6 est conçu pour se connec­­ter aux autres membres de la famille AIRA Compact : en plus des habi­tuelles options de synchro­ni­sa­tion, il est possible de contrô­ler une partie de la synthèse granu­laire avec le AIRA S-1.

Entiè­re­ment en plas­tique, la fabri­­ca­­tion est correcte. Les huit petits poten­­tio­­mètres sont bien ancrés, même s’ils présentent un très léger jeu, rien d’anor­­mal dans cette gamme de prix. Diffi­­cile de se pronon­­cer sur la tenue dans le temps, mais l’en­­semble est enga­­geant et présente bien.

Finis­­sons ce petit tour sur le contenu de la boîte. Celle-ci contient l’ins­­tru­­ment, un câble USB-C vers USB-A, un dépliant « Read me first », et… c’est tout. Si cette pratique tend à se géné­­ra­­li­­ser, l’ab­­sence d’ali­­men­­ta­­tion reste toujours surpre­­nante. Le mode d’em­­ploi, assez complet mais laco­nique est dispo­­nible en français, il est à vision­­ner ou télé­­char­­ger sur le site de Roland au format HTML ou PDF. Signa­­lons que la marque propose en option un étui de trans­­port ainsi que diffé­­rents câbles MIDI.

Aussi, il est impor­­tant de préci­­ser que l’ali­­men­­ta­­tion se fait avec une batte­­rie lithium-ion, la marque indique une auto­­no­­mie d’en­­vi­­ron 3 heures en usage continu. Lors des diffé­­rents tests, elle n’est jamais passée sous ce temps.

Aire à jouer

Envi­­ron six secondes après l’al­­lu­­mage, le P-6 est prêt à donner de la voix. Le niveau est correct. Les 48 empla­­ce­­ments de la banque de samples sont déjà remplis de courts échan­­tillons et de boucles de très bonne quali­té. Alors que sur les 64 motifs dispo­nibles, les 16 premiers contiennent des séquences de démons­­tra­­tion. Si tout ce beau monde offre un bel aperçu des capa­ci­tés du P-6, il est bien entendu possible de faire place nette. En atten­­dant, il consti­­­tue un set de démar­­­rage plus que bien­­­venu avant de passer aux choses sérieuses.

AIRA P-6 12

Si les mani­­pu­­la­­tions basiques tombent sous le sens, il appa­­raît très rapi­­de­­ment qu’il va falloir se fami­­lia­­ri­­ser avec la logique de l’ins­­tru­­ment, qui repose énor­­mé­­ment sur des combi­­nai­­sons de touches. Et les infor­ma­tions affi­chées sur le petit écran ne sont pas toujours d’une grande aide, il faut souvent se réfé­­rer au mode d’em­­ploi pour en comprendre les nombreuses abré­­via­­tions. Heureu­­se­­ment, nous sommes aidés avec les indi­­ca­­tions lumi­­neuses des diffé­­rents boutons-pous­­soirs. À ce sujet, l’éclai­rage de ceux-ci en plein jour s’avère insuf­fi­sant pour une parfaite visi­bi­lité. C’est un peu compré­hen­sible, mais regret­table pour un instru­ment dont l’un des argu­ments est le jeu en exté­rieur. En passant, on peut égale­ment regret­ter l’ab­sence d’un petit haut-parleur, alors qu’il est présent chez bon nombre de ses concur­rents. Souli­gnons égale­ment que selon la posi­tion dans laquelle l’ins­tru­ment se trouve, la posi­tion de l’en­co­deur Tempo/Value peut se révé­ler gênante : les doigts ont vite fait de cacher l’écran et ses précieuses infor­ma­tions. Il faut dire que caser autant de fonc­­tion­­na­­li­­tés exploi­­tables sur une si petite surface est une belle prouesse qu’il faut souli­­gner.

 

01 – Parti­cules – tweak SFX and granu­lar
00:0000:59
  • 01 – Parti­cules – tweak SFX and granu­lar00:59
  • 02 – Dark steps00:57
  • 03 – Autumn in Amster­dam – Tweak SFX and Granu­lar00:43
  • 04 – En vrille – test scat­ter et looper00:36
  • Demo 1 – Grainy Bells00:42
  • Demo 2 – Old Memo­ries00:53
  • Demo 3 – Jungle Search – Demo SFX00:13
  • Demo 4 – Granu­lar Seas00:37
  • Demo 5 – Get Busy01:35
  • Demo 6 – Autumn in Amster­dam00:42
  • Demo 7 – Voice Of The Moun­tain00:49
  • Demo 8 – Grain Of Lights00:55

En plus de la recharge, le port USB-C a d’autres usages. Il permet, par exemple, la commu­ni­ca­tion avec un ordi­na­teur comme entrée et sortie MIDI, le P-6 peut ainsi se compor­ter comme contrô­leur MIDI. Mais aussi et surtout, l’au­dio tran­site par ce port, ce qui permet de se servir de l’ins­tru­ment comme inter­face audio d’ap­point, par exemple sur un smart­phone. Bravo !

Sampletool screenshot-ed

L’échange de samples avec l’or­di­na­teur s’ef­fec­tue avec l’ap­pli­ca­tion P-6 Sample­Tool, dispo­nible pour macOS et Windows. Pour la télé­char­ger, il faut créer un compte sur le site de Roland et ensuite passer par le Roland Cloud Mana­ger. À partir du logi­ciel, les échan­tillons peuvent être édités aisé­ment, et par exemple, suppri­mer les clicks. Opéra­tion faci­li­tée par la fonc­tion Snap To Zero. Il est égale­ment possible de réduire la réso­lu­tion des samples, utile pour gagner de la place. Envoyer les samples (format WAV) vers le P-6 se fait par glis­ser-dépo­ser sur la façade de ce dernier, repré­sen­tée graphique­ment dans le logi­ciel.

Air à sampler

Passons main­te­nant à la prin­ci­pale raison d’être du P-6, le sampling. La source peut être le micro­phone inté­gré, l’USB audio, la prise Out si un micro-casque est inséré et l’en­trée audio. Par cette dernière, il sera possible de connec­ter toutes sortes de péri­phé­riques, mono ou stéréo (avec adap­ta­teur), du synthé­ti­seur, à la platine vinyle en passant bien entendu par un micro dyna­mique.
La gestion des samples se fait par l’in­ter­mé­diaire de 6 pads, avec chacun 8 slots, nommés de A à H. Pour échan­tillon­ner, il faut tout d’abord sélec­tion­ner un pad avec un empla­ce­ment libre. Dans le cas où aucun d’eux ne le serait, il sera néces­saire de suppri­mer un sample. Opéra­tion très facile à effec­tuer : on appuie une première fois sur le bouton Delete, on choi­sit l’em­pla­ce­ment, puis une nouvelle fois sur Delete. Une fois cela fait, il faut simple­ment appuyer sur le bouton Sampling pour commen­cer l’en­re­gis­tre­ment. Malheu­reu­se­ment, la mémoire interne est de taille modeste, Roland propose cepen­dant la possi­bi­lité de choi­sir entre quatre fréquences d’échan­tillon­nages. En choi­sis­sant une réso­lu­tion plus faible, on peut gagner un peu de place. Ainsi, l’échan­tillon­nage peut se faire en 44,1 kHz, 22,05 kHz, 14,7 kHz, et, pour un son bien crun­chy, en 11,025 kHz. En utili­sant le taux le plus élevé de 44,1 kHz, le temps d’échan­tillon­nage n’est que de 5,9 secondes en mono. Avec un taux de 11,025 kHz, il est de 23,7 secondes en mono, ce qui consti­tue le temps le plus élevé. Ces temps sont à divi­ser par deux pour l’échan­tillon­nage stéréo.
Il est possible de défi­nir un niveau à partir duquel commence l’en­re­gis­tre­ment, ainsi que de le déclen­cher par MIDI. Astuce bien­ve­nue : l’éclai­rage de la rangée de boutons du bas joue le rôle de vu-mètre.

AIRA P-6 07

Une fois un sample enre­gis­tré, il est possible de le person­na­li­ser. Il est bien entendu possible de régler le pitch, de modi­fier les points de début et de fin, ainsi que d’ajus­ter le volume et le pano­ra­mique de chaque échan­tillon. Un mode gate/one-shot est égale­ment de la partie.
Plusieurs modes de lecture sont propo­sés en plus du normal : inver­sée, en boucle, et en boucle alter­née. Le P-6 propose une inté­res­sante fonc­tion chop. Celle-ci permet de divi­ser un échan­tillon en 64 segments qu’il est possible d’or­ga­ni­ser avec l’aide des touches du step sequen­cer. Une manière ludique de déstruc­tu­rer une boucle. Des fonc­tions de copies et d’échanges de samples entre pads sont bien évidem­ment présentes.

Une autre fonc­tion inté­res­sante à mention­ner est l’échan­tillon­nage par étapes, qui permet de segmen­ter l’en­re­gis­tre­ment et d’avoir ainsi des samples parfai­te­ment décou­pés.
Le micro inté­gré confère une grande mobi­lité au P-6. Grâce à lui, il est facile de captu­rer rapi­de­ment et sans aucun équi­pe­ment supplé­men­taire des voix, les bruits de la rue, de la vie domes­tique, de la natu­re… Les amateurs de fields recor­ding vont s’en donner à cœur joie. La qualité d’en­re­gis­tre­ment par l’in­ter­mé­diaire de ce micro est honnête et en adéqua­tion avec la philo­so­phie de l’ins­tru­ment.

L’un des gros points forts de la bécane est son moteur de synthèse granu­laire. Simple à utili­ser, il ouvre la porte à des explo­ra­tions sonores très expé­ri­men­tales et créa­tives qui pour­raient atti­rer un public initia­le­ment non visé par Roland. Son utili­sa­tion passe par le bouton Granu­lar, qui se comporte en quelque sorte comme un septième pad. Tous les échan­tillons enre­gis­trés dans le P-6 peuvent y être trai­tés. On s’amuse beau­coup avec cette partie et sa rela­tive simpli­cité en fait un outil à la fois acces­sible et ludique. Globa­le­ment, c’est fun.

AIRA P-6 17

Pour conclure ce chapitre, mention­nons égale­ment la possi­bi­lité de ré-échan­tillon­ner la sortie avec les effets et la possi­bi­lité de jouer les échan­tillons en mode mono­pho­nique ou poly­pho­nique, jusqu’à 16 voix, tandis que la synthèse granu­laire est limi­tée à 4 voix.

L’en­semble de cette section est incon­tes­ta­ble­ment l’atout majeur de l’ins­tru­ment, même si l’ab­sence de time-stretch est à signa­ler, surtout avec une mémoire si limi­tée.

Synthèse Era

En plus de ses fonc­tions se rappor­tant à la mani­pu­la­tion de samples, le AIRA P-6 embarque une petite section de synthèse. Si les 7 petits knobs sont mis à contri­bu­tion pour l’édi­tion, il faut encore ici procé­der à des combi­nai­sons de touches, avec l’aide de la touche Shift. Chaque sample dispose ainsi de sa propre enve­loppe de pitch, aux choix ADSR, ADR, ou cyclique. Un module LoFi, et un filtre multi­mode passe-bas, passe-bande, passe-haut et crête. Ce dernier mode ampli­fie une bande étroite autour d’une fréquence choi­sie. La couleur de ce filtre numé­rique est agréable, avec une réso­nance qui flirte avec l’auto-oscil­la­tion. Il est possible de le modu­ler par une enve­loppe. Si celle-ci, offre égale­ment le choix entre ADSR, ADR et cyclique, elle est malheu­reu­se­ment commune au volume. Pour finir, la section PAN, en plus de sa fonc­tion élémen­taire, peut être confi­gu­rée en auto-pan.
Si bien sûr, il ne fallait pas espé­­rer trou­­ver l’équi­­valent d’un synthé­­ti­­seur de recherche dans le P-6, la présence d’un LFO aurait été bien­ve­nue : l’en­ve­loppe peut fonc­tion­ner en mode cyclique, mais comme elle est parta­gée entre le volume et le filtre, ce sera fromage ou dessert.

AIRA P-6 synthèse

Et raz le motif

Pour donner vie à tout ceci, le P-6 propose un séquen­ceur de 64 pas avec une mémoire de 64 motifs. Chacun des 48 échan­tillons dispose de sa propre ligne de séquence, la limite étant la poly­pho­nie de 16 voix. L’en­re­gis­tre­ment peut s’ef­fec­tuer en mode pas à pas ou en temps réel, avec les pads ou les touches du bas confi­gu­rées comme clavier. Il est possible de s’ai­der d’un des réglages de quan­ti­fi­ca­tion et du métro­nome. Ce dernier propose un décompte confi­gu­rable, une option assez rare dans la caté­go­rie, et pour­tant très utile. Il n’y a pas de tap tempo, par contre.

AIRA P-6 04

L’édi­tion des motifs peut se faire en program­mant divers éléments tels que la longueur des notes, la vélo­cité, le gate, le hors grille, le micro­ti­ming et même la proba­bi­lité. Pour faire bouger les séquences, il est égale­ment possible d’en­re­gis­trer les mouve­ments des para­mètres.
Pour le jeu en direct, la fonc­tion Step Loop propose de boucler une partie de la séquence en cours. De cette façon, il est facile de créer des tran­si­tions et des effets de roule­ment.

Malheu­reu­se­ment cette section, pour­tant sympa­thique, est forte­ment péna­li­sée par l’ab­sence de mode song ou de chaî­nage de pattern.
Et ici aussi, les combi­nai­sons de touches et l’af­fi­chage limité de l’écran consti­tuent une limite pour une utili­sa­tion spon­ta­née.

Effets d’Aira

Quelques mots sur la section effets qui occupe une bonne partie de la façade du P-6. Au total, 20 effets sont dispo­nibles, dont 5 sont dispo­nibles en accès direct : DJFX Looper, Chro­ma­tic Pitch-shift, Sync Delay, Filter + Drive et Scat­ter. Les autres sont acces­sibles avec le bouton MFX, on y trouve, en autres : une réverbe avec 4 types (2 halls, 1 room et 1 ambience), un compres­seur, les clas­siques chorus, flan­ger, phaser, trémolo, mais aussi un ring mod, un isola­teur… Un mot sur l’ef­fet Scat­ter, qui découpe le son et modi­fie la longueur ainsi que le sens de lecture de chaque frag­ment selon un schéma défini par dix algo­rithmes. Les résul­tats sont parfois surpre­nants. En l’as­so­ciant à la synthèse granu­laire, il est possible de créer toutes sortes de textures, des drones les plus atmo­sphé­riques aux choses les plus barrées.
Cette section s’uti­lise essen­tiel­le­ment comme module de perfor­mance, il est d’ailleurs possible de confi­gu­rer les effets pour qu’ils s’ac­tivent unique­ment lorsque leur bouton d’ac­ti­va­tion reste pressé.

En outre, il est égale­ment possible de régler l’en­voi de chaque sample vers deux effets géné­raux : une réverbe et un délai. La réverbe comprend ici les algo­rithmes Ambiance, Room, Hall 1 et 2, Plate, et Modu­late. Tous ces effets proviennent du grand frère SP-404 MkII et sont dans l’en­semble de bonne qualité et très exploi­tables. Malgré tout, le Filtre avec distor­sion est moins convain­cant que celui inclus dans la section Voice. La réso­nance est un peu agres­sive et le réglage de distor­sion manque de progres­si­vité. Mais peut-être est-ce une ques­tion de goût ?

Pour finir, mention­nons la présence d’une section Mix mini­ma­liste qui consiste simple­ment à choi­sir entre 3 bus.

Vous pouvez consul­ter la fiche tech­nique complète sur la page produit Audio­fan­zine.

  • AIRA P-6 01
  • AIRA P-6 03
  • AIRA P-6 04
  • AIRA P-6 05
  • AIRA P-6 07
  • AIRA P-6 09
  • AIRA P-6 11
  • AIRA P-6 12
  • AIRA P-6 13
  • AIRA P-6 14
  • AIRA P-6 16
  • AIRA P-6 20

 

Notre avis : 7/10

Le AIRA P-6 est une agréable surprise. Au milieu d’une concur­rence très active, Roland arrive à se démarquer par une sympa­thique géné­ro­sité. Malgré sa taille, ce petit frère du SP-404 MkII est une boîte à malices éton­nante. Telle­ment, que le test d’aujour­d’hui ne suffi­rait pas à en détailler toutes les possi­bi­li­tés.

Un sampler à empor­ter partout avec un moteur granu­laire enthou­sias­mant, un séquen­ceur sympa­thique, des effets… Le tableau semble parfait, alors ? Ben non. Malheu­reu­se­ment, quelques petites choses viennent un peu gâcher la fête : en l’ab­sence de mode song, l’uti­li­sa­tion du séquen­ceur reste limi­tée. Il y a égale­ment le manque de time-stretch, la mémoire limi­tée et ces pads insen­sibles à la vélo­cité. Mais surtout, c’est le recours inces­sant à des combi­nai­sons de touches et l’écran inadapté qui posent problème. Je ne peux m’em­pê­cher de penser qu’un petit écran OLED, même s’ il aurait un peu alourdi la facture, chan­ge­rait consi­dé­ra­ble­ment les choses. Par ailleurs, j’ai de gros doutes sur une utili­sa­tion live dans l’obs­cu­rité. Sa petite taille est autant un atout qu’un incon­vé­nient. Gros doigts, passez votre chemin.

Toute­fois, ne boudons pas notre plai­sir, au moment où j’écris ces lignes le AIRA P-6 est proposé à un prix qui tourne autour de 200 €. Et à ce tarif, l’offre propo­sée par Roland est surpre­nante par sa richesse.

J’ai dit que le P-6 fonc­tionne égale­ment comme boîte à effets ?

  • Un petit sampler simple et ludique
  • 16 voix de polyphonie et 48 pistes
  • Synthèse granulaire simple mais efficace
  • Rééchantillonnage
  • USB audio / peut servir d’interface audio
  • Métronome avec décompte
  • C'est aussi une boite à effets
  • Prix
  • Très petit

  • Écran alphanumérique inapproprié
  • Trop de fonctions accessible par combinaison de touches
  • Mémoire de samples très limitée
  • Pas de chainage de patterns ni de mode song
  • Pas de vélocité sur les pads
  • Pas de time-stretch
  • Pas de tap tempo
  • Placement de l'encodeur de valeurs parfois gênant
  • Pas de haut-parleurs
  • Très petit
Pays de fabrication : Chine
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