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Test du service Mastering Studio de Plugin Alliance - Le Studio de l'Alliance

6/10

Un studio de mastering en ligne fondé par des développeurs de plugin récompensé par des awards, tout ça pour des prix abordables, et même dans certains cas... gratuit ! Ça vous intéresse ? On vous y emmène, on vous fait visiter, et surtout écouter.

Test du service Mastering Studio de Plugin Alliance : Le Studio de l'Alliance
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M comme Maste­ring

Le service de maste­ring en ligne que l’on teste aujour­d’hui s’ap­pelle tout simple­ment Maste­ring Studio, et il est l’œuvre de la société Plugin Alliance. Plugin Alliance, c’est un déve­lop­peur de plugins comme son nom l’in­dique, mais aussi (comme son nom l’in­dique toujours) un regrou­pe­ment de plusieurs autres marques et construc­teurs, comme Brain­worx, SPL, et bien d’autres.

En ouvrant l’on­glet Maste­ring du site, on nous demande de char­ger la piste sonore qu’on souhaite maste­ri­ser. La première chan­son télé­ver­sée, l’al­go­rithme fait son travail et le site affiche « adjus­ting dyna­mics step 1 », puis « 2 » et ainsi de suite jusqu’à « 8 ». Une fois que le master est prêt, on accède à une page très synthé­tique et lisible où nous sont présen­tées les diffé­rentes options musi­cales entre lesquelles on pourra choi­sir et les diffé­rentes options de qualité audio avec leurs tarifs respec­tifs. Au-dessus de tout cela, on retrouve notre chan­son dans un lecteur, avec la possi­bi­lité de passer du fichier origi­nal au master. Première remarque impor­tante, la pré-écoute sur ce service ne se limite pas à un extrait, comme c’est souvent le cas chez les concur­rents, mais se fait sur l’in­té­gra­lité du titre. C’est évidem­ment un bon point pour Plugin Alliance.

uploadSound City

Pour les options esthé­tiques qui nous sont propo­sées, le clas­se­ment se fait par ville : London, L.A. ou Miami. Pour chacune de ces villes, il y aura deux niveaux, ce qui nous donne six possi­bi­li­tés, clas­sées de la moins à la plus compres­sée : London Smooth, London Edgy, LA Stan­dard (la propo­si­tion par défaut), LA Punch, Miami Loud et Miami Extreme. En cliquant sur chacune, on peut lire quelques indi­ca­tions : la première, plutôt linéaire, s’adres­se­rait au Jazz, balades ou musique orches­trale, tandis que les deux masters « Miami » concernent plutôt les musiques dance­floor élec­tro­niques. Entre les deux se situent les nuances qu’on peut imagi­ner, et notam­ment ce qui concerne le rock et le hip-hop. Pour le type de fichier, on peut choi­sir entre un CD master (comprendre 16 bits / 44.1 kHz / true peak à 0 dB) gratuit, et deux options payantes : Strea­ming (16 bits / 48 kHz / true peak à –1 dB) pour 2.99 $ HT ou Label Quality (24 bits / 96 kHz / true peak à 0 dB) à 6.99 $ HT. On note donc qu’il est possible d’ob­te­nir un master gratuit – ce qui est inha­bi­tuel et plutôt sympa – mais aussi qu’il nous est proposé un fichier en haute défi­ni­tion – ce qui n’est pas si fréquent, et évidem­ment appré­ciable. Nous, pour la cohé­rence de ce test et au regard des autres services de maste­ring auxquels on compare celui-ci, choi­si­rons la version strea­ming qui est propo­sée par l’en­semble de ces services. On remarque qu’il n’est à aucun moment ques­tion d’un niveau LUFS visé, donc on décou­vrira avec les fichiers obte­nus ce qu’il en est.

On écoute sur un premier titre les diffé­rentes options, compa­rées au fichier origi­nal, et là, on a une mauvaise surprise : si la pré-écoute est dispo­nible pour l’in­té­gra­lité de la chan­son, elle est régu­liè­re­ment coupée par une mémoire tampon un peu capri­cieuse sur le lecteur. Globa­le­ment, on rencontre quelques diffi­cul­tés avec le site qui souvent ne fonc­tionne pas de manière opti­male : l’écran se floute pendant deux ou trois minutes, « oops, votre master est manquant, lais­sez-nous répa­rer cela », pendant qu’une petite anima­tion nous signi­fie que le serveur travaille ou cherche. Ceci ne nous est pas arrivé une fois, mais plutôt cinq ou six, sur la jour­née de notre test.

On arrive tout de même à se faire une idée des diffé­rentes options et on décide de compa­rer, sur deux morceaux diffé­rents, la plus natu­relle London Smooth avec LA Punch, puis la médiante LA Stan­dard avec la radi­cale Miami Extreme. La première compa­rai­son se fera sur la chan­son Shirt Off, pop-rock à guitares pleine d’ins­tru­ments joués et de dyna­miques, et la seconde sur B.I.C., chan­son hip-hop à la couleur 90's plutôt portée sur les samples et une voix fron­tale. On compare donc des trai­te­ments dyna­miques très diffé­rents, mais pas diamé­tra­le­ment oppo­sés. Autre petit désa­gré­ment, après avoir généré un premier master sur une chan­son, on ne peut pas répé­ter l’opé­ra­tion depuis le même fichier avec un autre réglage ; il nous faut char­ger une deuxième fois le même fichier origi­nal pour obte­nir le deuxième master… Diffi­cile de comprendre pourquoi.

choix du styleOn écoute le maître

On crée donc une session Pro Tools avec les diffé­rents fichiers pour chacun de nos deux morceaux. La première chose qui nous frappe, nous saute aux yeux avant même de nous sauter aux oreilles : les formes parlent d’elles-mêmes et nos fichiers ont clai­re­ment des niveaux très diffé­rents. Sachant qu’on a choisi des masters à desti­na­tion des plate­formes de strea­ming, on va devoir unifor­mi­ser notre niveau d’écoute comme le ferait la norma­li­sa­tion Spotify par exemple, et rame­ner nos diffé­rentes pistes master à un niveau inté­gré de –14 LUFS. On a dû aller jusqu’à enle­ver plus de 10 dB à notre master de Rap, qu’on avait demandé dans le mode le plus Extreme.

londonOn s’at­tarde sur le morceau rock, Shirt Off, dans un premier temps. Le mode de maste­ring proposé le plus doux, appelé ici London Smooth, nous a donné envie parce qu’il est censé être parti­cu­liè­re­ment adapté à des styles plutôt acous­tiques. Ce mode est supposé être plutôt neutre avec des graves resser­rés et précis, et confé­rer une belle homo­gé­néité à notre mix. Le résul­tat est assez convain­cant sur l’as­pect neutre du spectre, notre balance tonale est plutôt respec­tée, le grave contenu et resserré, mais la profon­deur et la largeur du spectre ne sont pas parti­cu­liè­re­ment travaillées. C’est un peu froid, et ça manque clai­re­ment d’une petite compres­sion pour rendre le tout bien homo­gène comme cela nous est vendu. Le mode LA Stan­dard, qui est censé être le mode par défaut, peut conve­nir selon son descrip­tif à des morceaux orien­tés Rock ou Hip Hop. Il est présenté comme compre­nant une compres­sion marquée, des basses profondes et une présence agréable. Le mode LA Punch est quant à lui encore plus compressé, on nous vante là une adap­ta­bi­lité à des morceaux plus costauds, un peu de muscle donc. Les graves sont effec­ti­ve­ment très profonds, mais un peu exces­sifs, et les hauts médiums qui sont mis en valeur pour rame­ner cette fameuse présence nous dérangent, car ils ramènent une partie des sifflantes et des percus­sives qui ne sont pas très gracieuses. On trouve ça un peu trop massif sur le plan fréquen­tiel, mais surtout, on manque clai­re­ment de largeur en termes de spatia­li­sa­tion et de profon­deur. La voix est très en avant et métal­lique, alors que tous les effets et les petits détails de produc­tion stéréo qui ressortent dans notre master de réfé­rence sont ici nette­ment en retrait, et la profon­deur du mix s’en fait clai­re­ment ressen­tir. On n’est pas très convain­cus.

shirt_off_mix
00:0000:37
shirt_off_premas­ter
00:0000:37
shirt_off_master
00:0000:38
shirt_off_london_edgy
00:0000:37
shirt_off_london_smooth
00:0000:37
shirt_off_la_master
00:0000:37
shirt_off_la_punch
00:0000:37

 

miami loudPassons au morceau de Rap, notre petit stylo B.I.C. Cette fois-ci encore, on suit les expli­ca­tions des diffé­rents modes et on prend le parti de tester les deux extrêmes qui corres­pon­draient plus ou moins au style du morceau. Le LA Stan­dard nous donne la même sensa­tion que sur la chan­son précé­dente. Le master nous paraît très étriqué en termes de spatia­li­sa­tion, notam­ment dans le bas du spectre, comme si une grande partie des fréquences avait été complè­te­ment sous­traite des côtés. On perd quasi­ment certains synthés de prod. La voix nous paraît très en avant et aigre, on manque de substance dans le bas médium et les légères distor­sions harmo­niques que nous étions allés cher­cher au mixage s’en trouvent exces­si­ve­ment mises en avant. miami loudLe résul­tat est donc costaud et fron­tal, avec toutes les compo­santes centrales de notre mix très présentes et défi­nies, le tout sur des graves profonds et centraux. Mais il nous manque à contra­rio certains détails du mix, et on manque cruel­le­ment de largeur. C’est le tour du mode Miami Extreme, dont on se doute qu’il va exacer­ber les direc­tions que les modes LA nous ont déjà présen­tées. Pas de réelle surprise, sauf que la bosse fréquen­tielle dans le haut medium qui ramène de la présence, nous semble plus haute que le mode LA, on regagne un peu de détail dans les tran­si­toires et les percus­sives, mais cela ramène encore plus au premier plan les sifflantes de la voix ainsi que l’as­pect légè­re­ment saturé de notre mix. La compres­sion est vrai­ment violente, mais on ne ressent pas pour autant un effet de pompe exagéré, et on se dit que ce mode, même s’il n’est pas forcé­ment adapté au morceau, peut être assez utile pour certaines orien­ta­tions stylis­tiques.

bic_mix
00:0000:36
bic_master
00:0000:36
bic_la_stan­dard
00:0000:36
bic_miami_extreme
00:0000:36

Tous les fichiers en 48 kHz et 24 Bits sont dans le fichier archive suivant.

Maste­ring gratuit ?

vue du masterComme le service offre égale­ment un master CD gratuit, on a voulu le tester, et notam­ment véri­fier la gratuité. En effet, il suffit d’avoir un compte et de donner une adresse de factu­ra­tion pour obte­nir ce fichier, et on peut en géné­rer plusieurs le même jour, donc il ne semble pas y avoir de limite. Globa­le­ment, à part un limi­teur plus élevé et une fréquence d’échan­tillon­nage diffé­rente (mais on ne passe pas pour autant du simple au double), ce master est presque iden­tique à la version strea­ming. Alors pourquoi l’un serait gratuit et l’autre payant ? Peut-être parce que l’usage du CD et de son format 44.1 kHz sont en voie de dispa­ri­tion, et que l’usage le plus répandu aujour­d’hui est le strea­ming, les formats atten­dus par les plate­formes seront donc ce qui convient à la plupart des artistes et produc­teurs. Ce mode n’a donc de CD que la fréquence d’échan­tillon­nage, et non le travail de dyna­miques plus poussé que comprend souvent le maste­ring pour pres­sage physique. Néan­moins, on peut géné­rer gratui­te­ment des fichiers tout à fait utili­sables dans la plupart des lecteurs audio, tester les diffé­rentes options et prendre le temps de les compa­rer avant d’ache­ter celle qui nous convient, voilà donc une offre assez géné­reuse. Après avoir créé un ou plusieurs fichiers, on peut retrou­ver l’en­semble en cliquant à nouveau sur l’on­glet Master. On trouve ici deux « sous-onglets » : Mes Masters pour ceux que l’on a créés, mais aussi Masters Parta­gés, où peuvent figu­rer des fichiers qu’un autre utili­sa­teur aura créés avant de nous les parta­ger.

Conclu­sion

La pré-écoute sur l’en­semble de la chan­son, le fichier CD gratuit et la possi­bi­lité d’ache­ter des masters haute réso­lu­tion nous plaisent. Mais les diffi­cul­tés de fonc­tion­ne­ment du site ont rendu un peu labo­rieux notre parcours dans le studio. Pour ce qui est des masters obte­nus, l’ac­cent est clai­re­ment mis sur les diffé­rents niveaux de compres­sion et sur quelques aspects fréquen­tiels concen­trés sur les graves et les hauts médiums. Les descrip­tifs de chacun des modes sont plutôt fidèles, mais il manque clai­re­ment un travail sur la spatia­li­sa­tion, l’ou­ver­ture et la profon­deur. On constate (et on le déplore) que plus le mode est compressé, plus on voit dispa­raître les médiums de notre mix.

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Notre avis : 6/10

  • la pré-écoute sur un titre intégral
  • le master CD gratuit
  • les fichiers en haute définition
  • le manque de largeur stéréo
  • l'excès de présence et haut-médiums
  • le manque d'équilibre des deux réglages centraux (LA)
Pays de fabrication : Allemagne

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