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Test du RMI Basswitch Clean boost - Les idées clean

8/10

J’ai déjà arrêté le café, à cause de l’arythmie cardiaque qu’il engendre, la charcuterie pour ses graisses saturées et le porno, étant déjà à moitié sourd depuis ma tendre enfance.

Depuis quelque temps, je fais un paquet d’ef­forts pour raccro­cher les wagons d’un méta­bo­lisme mis à mal par deux décen­nies d’abus. Allant même jusqu’à la diète : le régime de base des types qui, comme moi, se sont enga­gés dans une lutte contre la quaran­taine précoce. Et pas plus tard que ce matin je lis que le cynisme et la colère peuvent flanquer un AVC aux pauvres bougres de mon âge ! Alors person­nel­le­ment, je veux bien arrê­ter de boire, voire de fumer pour décré­pir dans l’en­nui d’un corps saint. Mais je pose la ques­tion : comment me passer de l’un à l’écrit ou de l’autre en musique ? C’est donc décidé, j’ar­rête dès aujour­d’hui les articles sur le bien-être. Et avant de lire qu’ai­mer est dange­reux pour la santé, ou que l’iro­nie peut rendre stérile à vie, je vous propose de conti­nuer sur votre lancée, en testant le Clean Boost de RMI. 

Un air de famille ?

De loin comme de près, les versions Clean et Clas­sic ne diffèrent que par leur couleur. Contrôles iden­tiques (gain, graves, médiums et aigus), même ergo­no­mie et forme, simpli­cité parta­gée : la décli­nai­son des deux préam­plis se concentre donc exclu­si­ve­ment sur le fond sonore.  

Ça pousse et ça coupe

Et on sent bien qu’en termes de réponse de l’éga­li­seur, la Clean Boost donne le change. Il suffit de s’in­té­res­ser un peu à cette cabale étrange qui s’ins­crit au dos des notices accom­pa­gnant nos joujoux du jour, pour distin­guer les diffé­rences qui s’en­tendent quand on compare les deux à l’écoute. Je vous laisse les formules ésoté­riques en ques­tion, qui ne le seront bien­tôt plus, puisque ceux qui ne savent pas les lire vont avoir le droit à un tuto en direct. Voilà la donne : 

 

Clean Boost

Clas­sic Boost

Bande graves

+/-17 dB @ 40 Hz (peaking)

+15/-11 dB @ 45 Hz (peaking)

Bande médiums

+/-13 dB @ 640 Hz (peaking)

+/-12 dB @ 640 Hz (peaking)

Bande aigus

Treble : +13 dB @ 5Khz

–13 dB @ 10 kHz (shel­ving)

+10 dB @ 5Khz

–12 dB @ 10 kHz (shel­ving)

RMI Basswitch Clean boost

Voilà pour les chiffres, réser­vés certai­ne­ment aux initiés. Pour ceux qui se sentent dépas­sés par ces valeurs, lais­sez-moi éclai­rer votre lecture. En fait la chose est simple, prenez les premiers chiffres du tableau, qui concernent la correc­tion de la bande grave sur la Clean Boost. Ce potard permet de boos­ter (+) ou couper (-) de 15 déci­bels, la fréquence du signal à 40 Hz. Prenez main­te­nant la même bande grave sur la Clas­sic Boost. On remarque que d’une part, les valeurs de boost (+15 dB) et de cut (-11 dB) sont distinctes (ça pousse plus que cela ne coupe) et que de surcroit, la fréquence choi­sie par le construc­teur est un poil plus aiguë. On en conclut donc que la bande grave du Clean Boost affecte une fréquence plus grave et coupe encore plus dans le bas que la Clas­sic Boost. Une fois que vous avez compris cela, il vous sera facile de lire que la bande médium de la Clean Boost pousse et coupe d’un déci­bel de plus que la Clas­sic. Et enfin, que la bande aiguë de la Clean pousse de trois déci­bels de plus et coupe d’un déci­bel de moins dans les graves.

Pour résu­mer la chose, en mode expresso : La Clean Boost taille un peu plus le son, suffi­sam­ment pour que cela s’en­tende à l’es­sai. Les plus atten­tifs parmi vous remarque­ront que sur une pédale comme sur l’autre, il y a deux fréquences citées pour la bande aiguë. L’une spéci­fique­ment pour le boost et l’autre pour le cut, la raison en est simple : il y a deux compo­sants diffé­rents pour modu­ler la bande aiguë. Un élément passif qui réduit les aigus sur la fréquence des 10KHz et un second, actif, qui pousse la bande des 5KHz.

Heeeeuuu le Peaking, ça se joue au media­tor ??? 

RMI Basswitch Clean boost

Non, ça c’est le picking ! Comme je sens bien que les expres­sions « peaking » et « shel­ving » vont vous titiller autant que moi, à une époque où je ne les connais­sais pas, je vais profi­ter des quelques lignes vierges qui suivent pour vous expliquer briè­ve­ment de quoi il s’agit. Amis férus d’in­gé­nie­rie sonore et autres élec­tro­ni­ciens de la première pluie, ce qui va suivre est une vulga­ri­sa­tion pure et simple de ces domaines, qu’il faut bien rame­ner au ras des pâque­rettes pour cet article (à la hauteur d’un ampli de basse). Donc, pardon­nez-moi si je reste vague. Pour ma défense, j’écris ce papier les pieds dans l’eau, dans l’At­lan­tique pour être précis et aujour­d’hui c’est grande marée… 

Il faut d’abord comprendre qu’un égali­seur permet d’al­té­rer un signal audio. Dit comme ça, on n’a pas forcé­ment envie d’y goûter. Et pour­tant en musique élec­trique, pour notre guitare toute parti­cu­lière comme son ampli, c’est un incon­tour­nable. Un égali­seur peut employer des filtres variables, afin de modu­ler un signal, géné­ra­le­ment sur une fréquence donnée. Il fera monter ou bais­ser le gain de cette fréquence, en fonc­tion des besoins de l’uti­li­sa­teur. Voici les compo­sants de base d’un égali­seur : 

  • Passe-haut : C’est un filtre (géné­ra­le­ment une capa­cité) qui va progres­si­ve­ment atté­nuer les fréquences placées sous un point (appelé point de coupure). Vos basses passives en sont géné­ra­le­ment équi­pées, c’est le potard de tona­lité.
  • Passe-bas : La même chose, mais procé­dant inver­se­ment, car il atté­nue progres­si­ve­ment le niveau des fréquences situé au-dessus du point de coupure.
  • Le filtre en plateau (Shel­ving) : Contrai­re­ment aux filtres précé­dents qui sont limi­tés à la coupure, son action n’est pas progres­sive. Il est conçu pour appliquer un niveau égal à toutes les fréquences placées sous un seuil défini par l’uti­li­sa­teur ou le fabri­cant. Il permet d’ajus­ter le gain et la fréquence de réfé­rence.
  • Le filtre coupe-bande (peaking) : Permet de faire varier le niveau d’un ensemble limité de fréquences, afin d’at­té­nuer préci­sé­ment le gain sur une plage de bandes. Il permet d’ajus­ter le gain, le centre de la plage de fréquences visée et la largeur de la bande alté­rée.
  • On l’em­ploie souvent en complé­ment du filtre passe-bande

Voilà pour la péda­go­gie du jour, j’es­père qu’après cela, chacun de mes lecteurs saura lire l’ave­nir dans une fiche tech­nique d’am­pli !

RMIste un jour, RMIste toujours

Puisque de forme nos deux pédales sont presque jumelles, je vous propose d’élu­der notre tradi­tion­nel tour du proprié­taire pour passer direc­te­ment au fond sonnant. 

RMI Basswitch Clean boost

Pour ce qui va suivre j’uti­lise la même confi­gu­ra­tion que dans le précé­dent test : Ma vieille Jazz Bass, deux jacks, mon UR22 et la Clean Boost. Je joue à peu près la même chose que sur les enre­gis­tre­ments de la Clas­sic Boost. J’au­rais bien utilisé une autre passive pour ce test du jour, mais ma Fender est tout ce que j’avais sous la main. 

groove
00:0000:21
  • groove 00:21
  • Oldie 00:21
  • Media­tor 00:28
  • Slap 00:22

À l’écoute et à réglages égaux, on sent bien que la Clean boost ne taille pas le son de la même manière que sa sœur dite clas­sique. Notam­ment pour les correc­tions de la bande grave, qui se font sur une fréquence légè­re­ment plus basse. On l’en­tend bien sur la prise de Slap et celle du média­tor qui profite d’un spectre plus campé dans les graves que sur le rendu de la Clas­sic. Le gain est aussi légè­re­ment plus pous­sif sur la Clean Boost, ce qui confère un carac­tère plus dyna­mique aux correc­tions qu’elle propose sur les autres bandes. 

Mêmes quali­tés et mêmes défauts

Tout aussi solide effi­cace et fidèle que la Clas­sic Boost, la Clean Boost (213€) souffre des mêmes défauts : elle est alimen­tée exclu­si­ve­ment en externe et ne prévoit pas de sortie XLR. Étant person­nel­le­ment plus à même d’ap­pré­cier la version Clas­sic, je suis pour­tant certain que la Clean Boost aura la préfé­rence d’autres bassistes. Elle réunit les mêmes quali­tés sonores que la première : le grain est formi­da­ble­ment propre, taillé juste ce qu’il faut, tout en évitant la distor­sion et les correc­tions dispro­por­tion­nées. Mais ses trois bandes proposent un gain plus élevé et des graves plus profonds. De là à dire que le Clean Boost s’adresse à un jeu ou un rendu plus moderne, il n’y aurait qu’un pas que je vous laisse fran­chir, si vous venez à tester ce matos. Ce que je vous conseille en tant qu’ex­pert du bien-être pour les bassistes.

  • RMI Basswitch Clean boost
  • RMI Basswitch Clean boost
  • RMI Basswitch Clean boost
  • RMI Basswitch Clean boost
  • RMI Basswitch Clean boost
  • RMI Basswitch Clean boost

 

Notre avis : 8/10

  • La solidité
  • Le son et l’égalisation à la fois efficace et fidèle
  • Le Bypass avec buffer
  • Conception du footswitch
  • L’absence de sortie supplémentaire
  • Alimentation sous secteur uniquement

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