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Test du RMI Classic Boost - Ma voisine n’aime pas le classic

8/10

J’ai constaté la chose hier en reprenant mon activité de testeur et de ce fait, de voisin bruyant. Deux mois passés loin de son instrument, cela méritait de monter un poil le volume, vous en conviendrez certainement.

J’avais juste­ment pour le faire l’as­sis­tance toute bien­ve­nue d’un trio de pédales RMI (Ruppert Musi­cal Instru­ments) : un enhan­cer et deux préam­plis. J’avais testé il y a deux ans le Bass­witch IQ DI, j’avançais donc en terrain conquis, le cœur plein d’en­train et cette fois, sans gueule de bois. 

C’était pour­tant bien parti

Un des deux préam­plis est conçu pour les confi­gu­ra­tions passives clas­siques, du simple bobi­nage au double préci­sion. Et J’avais juste­ment ma vieille Jazz Bass à dépous­sié­rer, après un long congé passé dans sa housse. Mon frigo était parfai­te­ment houblonné et tintait tel le trai­neau du père Noël, à chaque fois qu’on l’ou­vrait. Toutes les condi­tions étaient donc réunies pour passer du bon temps, à faire du bruit.

Un tiers vaut mieux que trois ? 

RMI Classic Boost

En sortant la pédale de son écrin cartonné, on est surpris de tomber sur un design simi­laire au Bass­witch. En fait il s’agit tout simple­ment d’une réduc­tion de deux tiers du produit phare de la marque : même alliage, même aligne­ment du switch et des potards de contrôle, judi­cieu­se­ment encla­vés dans le châs­sis afin d’évi­ter les dérè­gle­ments causés par un pied parfois gauche. Un foots­witch unique, quatre contrôles (gain, bass, middle, treble), une entrée instru­ment et une seule sortie. Alimen­ta­tion Lehle oblige, il est possible d’ali­men­ter cette pédale avec n’im­porte quel type de trans­for­ma­teur allant de 9 à 15 volts, tant qu’il propose la bonne connexion (une fiche stan­dard Boss). Il ne sera cepen­dant pas possible d’ali­men­ter cette pédale avec autre chose que du secteur, inutile donc de cher­cher l’em­pla­ce­ment de la pile. 

Boost et préam­pli, quelle diffé­rence ?

En prin­cipe, cette pédale et sa consœur (le Clean Boost), sont conçues comme un boost. Le but étant de pouvoir balan­cer un gain supé­rieur à la normale quand cela est néces­saire, par exemple, pendant un chorus ou un solo. On enclenche sa pédale et on se fait mieux entendre puisque le signal passe par un étage de gain supé­rieur. Mais RMI présente aussi ces trois pédales comme des préam­plis poten­tiels en studio ou sur scène. Ce qui en soi n’a rien de choquant, puisque les deux boost et même l’en­han­cer embarquent bien le préam­pli du Bass­witch, voire un égali­seur à bandes. 

RMI Classic Boost

Sur le segment du live, il est tout à fait envi­sa­geable d’uti­li­ser le clas­sique boost comme préam­pli, direc­te­ment rentré dans un ampli de puis­sance. Il est juste dommage de ne pas pouvoir profi­ter d’une sortie symé­trique qui aurait fait de cette pédale un boîtier DI d’ex­cel­lence. Le reproche sera le même pour une utili­sa­tion au studio qui souffre du câblage se faisant exclu­si­ve­ment en Jack. L’ali­men­ta­tion fantôme est donc pros­crite, tout comme l’en­re­gis­tre­ment d’un signal en paral­lèle pour pouvoir profi­ter d’une piste Dry. Manque de place ou réso­lu­tion budgé­taire, il reste que l’ab­sence de connec­tique supplé­men­taire consterne un peu, car elle limite l’em­ploi de ce préam­pli.

Dans Bene­lux il y a…

RMI Basswitch Classic Boost

Si la marque luxem­bour­geoise s’est fait remarquer pour la haute qualité du Bass­witch, un solide péda­lier construit en Alle­magne par Lehle, il en est bien de même pour la Clas­sic Boost qui n’a pas à pâlir de son châs­sis et encore moins de ses compo­sants internes. Bien que sobre d’ap­pa­rence, la pédale cache bien son jeu : un buffe­red bypass, un foots­witch ultra silen­cieux, un égali­seur qui taille le signal de manière chirur­gi­cale et adapté au grain de ma basse, des potards qui se mani­pulent faci­le­ment (je peine moins que sur le Bass­witch IQ DI) et enfin, un boîtier à l’al­lure indes­truc­tible.

Comme de coutume, la fabri­ca­tion alle­mande est bien gaillarde ! 

On retrouve l’in­gé­nieux système de foots­witch, permet­tant de ne pas appuyer direc­te­ment sur le circuit imprimé quand on presse du pied sur l’in­ter­rup­teur (voir photo). Un relai méca­nique permet d’amor­tir la pres­sion et assure ainsi une certaine péren­nité au foots­witch. En paral­lèle, un circuit inté­gré coupe le son durant une milli­se­conde durant l’ac­ti­va­tion du préam­pli, permet­tant d’at­té­nuer complè­te­ment ce bruit carac­té­ris­tique et parfai­te­ment agaçant d’une pédale que l’on enclenche. 

Vive le son, à Bala­voine !

Pour ces enre­gis­tre­ments, l’em­ploi de ma Jazz Bass fut donc de rigueur. Mon inter­face Stein­berg UR22 a aussi été mise à contri­bu­tion, j’ai aussi eu envie d’user de quelques boucles de batte­rie. Juste pour chan­ger et surtout pour esti­mer le contraste en volume qu’im­pose ce boost. Je vous propose quatre enre­gis­tre­ments avec des réglages variables. Pour chacune des prises vous avez une ligne en bypass, un roule­ment ou un break de batte­rie et enfin la même ligne avec le préam­pli activé. 

Je vous propose quatre enre­gis­tre­ments avec des réglages variables. Pour chacune des prises vous avez une ligne en bypass, un roule­ment ou un break de batte­rie et enfin la même ligne avec le préam­pli activé.

Groovy
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J’étais déjà amateur de la préam­pli­fi­ca­tion trans­pa­rente du Bass­witch IQ DI, je suis aussi convaincu par les quali­tés sonores du Clas­sic Boost. Il égalise sans jamais déna­tu­rer et permet de pous­ser plus loin le ramage d’une basse passive, subli­mant de manière effi­cace son signal. Un bon point pour celui qui appré­cie le grain de son instru­ment et ne veut pas le perdre dans son chai­nage sonore. 

Rapport qualité-prix et subli­ma­tion

Je trouve ces trois nouveau­tés un peu chères au regard de ce que pouvait propo­ser le Bass­witch. 

RMI Classic Boost

Pour un peu moins de la moitié de son prix, on a certes un excellent préam­pli, fabriqué en Alle­magne et monté avec des compo­sants de compé­ti­tion. Mais je me dis et c’est bien rela­tif, que tout le monde n’est pas enclin à dépen­ser 200 €, pour un préam­pli ne propo­sant qu’une sortie en Jack. La tranche visée par la marque est donc toujours une clien­tèle haut de gamme, capable de payer cher pour un outil réel­le­ment profes­sion­nel. Je reste­rai toute­fois posi­tif à l’is­sue de ce test. Rien que pour le son et la qualité géné­rale de fabri­ca­tion, cette réfé­rence vaut tout de même son pesant d’or.

Et puis il faut l’avouer, j’aime ce que j’en­tends à la sortie de cette pédale. 

Je trouve qu’elle traite parfai­te­ment bien le grain de ma vieille Jazz Bass, en le subli­mant simple­ment et effi­ca­ce­ment. Et rien que pour cela, je m’in­cline devant ce bel effort de RMI qui s’adresse intel­li­gem­ment aux nombreux bassistes jouant, comme moi, sur ce genre de confi­gu­ra­tions élémen­taires.  

L’avis de ma voisine

Je jouais depuis main­te­nant une heure. Deux mois ça n’était pas si long. Et en fin de compte, je gardais de beaux restes. Et puis ce préam­pli sonnait bien, à tel point qu’il se faisait litté­ra­le­ment oublier. Je jouais et m’amu­sais tout seul avec ma basse, un môme tout au fond de moi redé­cou­vrait les Lego. Et derrière toutes ces jolies notes jouées avec passion, j’en­ten­dis la tierce distante de ma sonnette d’en­trée. Je posais mon instru­ment pour accueillir la grou­pie du bassiste, qui sonnait peut-être à ma porte. Mais cette dernière s’ou­vrit sur une masse grison­nante un peu hirsute : le chignon de ma voisine d’en bas me toisait de haut, tout en vacillant nerveu­se­ment de droite à gauche :

« - Dites, c’est vous qui faites du bruit ?

– Bonjour Madame. En fait, je joue de la musique…

– Oui c’est bien ça. Dites, vous pouvez bais­ser les basses ?

– ça va être coton…

– Pardon ?

– Je veux dire : je peux bais­ser le son.

– En fait, j’adore la musique mais j’ai un peu de mal avec les basses.

– Il vous faudrait un High-Pass Filter…

– Pardon ?

– Je disais : je n’avais pas vu l’heure. Si vous voulez, je reprends demain.

– A parce que vous allez faire du bruit tous les jours ?

– Je n’y peux rien, c’est un peu mon travail… Mais je vais jouer moins fort, promis. »

Je lais­sais cette dernière phrase trai­ner alors que je pous­sais déjà la porte, pour couper court à ce cliché des rapports sociaux urbains. Au moment où la lourde fermait, je glis­sais à voix basse dans son inter­stice un « et bonne soirée Madame ! ». Pour rester à peu près poli.  

Je vous l’avais bien dit : ma voisine n’aime pas le Clas­sic. Mais heureu­se­ment pour elle, il me reste encore le Clean Boost et le Sonic Sparkle à tester. 

Pour trou­ver un bruit qui soit, ma foi, un peu plus à son goût ! 

 

  • RMI Basswitch Classic Boost
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  • RMI Basswitch Classic Boost
  • RMI Basswitch Classic Boost
  • RMI Basswitch Classic Boost

 

Notre avis : 8/10

  • La solidité
  • Le son et l’égalisation à la fois efficace et fidèle
  • Le Buffured Bypass
  • Conception du footswitch
  • L’absence de sortie supplémentaire
  • Alimentation sur secteur uniquement

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