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Test du Sampletron d'IK Multimedia - Un Tron dans le Tank

Le retour à la mode des machines d’antan peut laisser indifférent ou emballer plus que de raison. Si l’on est un tant soit peu intéressé par l’histoire des claviers, de la synthèse, on ne se plaindra pas, et l’on profitera des efforts des différents éditeurs pour proposer au plus grand nombre des machines depuis longtemps inaccessibles ou réservées à quelques heureux fortunés. Que ce soit à base de modélisation ou de samples, chaque éditeur a sa recette. IK Multimedia et Sonic Reality viennent ainsi de sortir SampleTron, présenté comme étant le thesaurus des claviers de type Mellotron-Chamberlin. Voyons voir...

Le retour à la mode des machines d’an­tan peut lais­ser indif­fé­rent ou embal­ler plus que de raison. Si l’on est un tant soit peu inté­ressé par l’his­toire des claviers, de la synthèse, on ne se plain­dra pas, et l’on profi­tera des efforts des diffé­rents éditeurs pour propo­ser au plus grand nombre des machines depuis long­temps inac­ces­sibles ou réser­vées à quelques heureux fortu­nés. Que ce soit à base de modé­li­sa­tion ou de samples, chaque éditeur a sa recette. IK Multi­me­dia et Sonic Reality viennent ainsi de sortir Sample­Tron, présenté comme étant le thesau­rus des claviers de type Mello­tron-Cham­ber­lin. Voyons voir…

Présen­ta­tion

Sampletron

Une belle boîte, deux DVD, un manuel (d’ins­tal­la­tion) et une carte d’en­re­gis­tre­ment, 2,19 Go de données, les formats AU, VST et RTAS, tout est clair, net et précis, tout s’ins­talle là où il le faut et comme on le veut : disque système, externe, dossier, sous-dossier, Sample­Tron demande le chemin des programmes lors de son premier lance­ment. Un manuel complet (anglais ou japo­nais) est dispo­nible en .pdf sur le DVD.

IK Multi­me­dia et Sonic Reality ont échan­tillonné 17 machines typiques des ‘cla­viers à bandes’ (avec quelques entorses à la défi­ni­tion) et inclus le tout dans un moteur dérivé de Sample­Tank 2.5. Ce qui fait que l’on y retrouve ses trois moteurs de synthèse : Resample, clas­sique rééchan­tillon­nage (plus la note est haute, plus le sample est lu rapi­de­ment, et inver­se­ment), PS/TS qui permet de mani­pu­ler indé­pen­dam­ment hauteur et vitesse (pour chan­ger le pitch sans accé­lé­rer le sample, par exemple) et enfin Stretch, tech­no­lo­gie maison très effi­cace en ce qui concerne les legato, Bend et autres réjouis­sances.

Autres fonc­tions de Sample­Tank, le filtre multi­mode, multi­pente, les deux enve­loppes et deux LFO, les réglages de réponse à la vélo­cité, la Macro, les réglages de Pan, Volume géné­ral, Porta­mento, d’as­si­gna­tion de contrô­leurs Midi, la sélec­tion du mode (Mono, Poly et Legato), les 16 Parts avec leurs volume, Pan, choix de sorties, trans­po­si­tion (par octave, plus ou moins 5), Mute et Solo respec­tifs et le mode Zone. Enfin, la section effets réduite, puisque l’on ne dispose que de quatre slots d’in­ser­tion, dont un fixe et trois à remplir avec l’un des 32 effets. Pas de multief­fet global, ni de Send comme avec ST2.5 et pas non plus de sauve­garde de régla­ges… On se conso­lera en se disant qu’on peut toujours ouvrir les programmes dans Sample­Tank, afin de béné­fi­cier de routing d’ef­fets plus complets et de mémoires, à condi­tion de l’avoir bien sûr. L’autre solu­tion est de sauve­gar­der des Combis, auquel cas les réglages de Parts et d’ef­fets seront mémo­ri­sés.

Notons d’ailleurs qu’il n’y a pas de Combis four­nies, c’est bien la première fois. C’est dommage, le maté­riau s’y prête fort bien. À savoir aussi, une cinquan­taine de presets supplé­men­taires seront four­nis à la condi­tion d’ache­ter le plug chez eSoundz (visi­ble­ment des programmes de Biro­tron). Inté­res­sant pour ceux qui résident aux USA, moins pour ceux qui veulent l’ache­ter en bas de chez eux. Bref, pas de Combis et des presets sous condi­tions, domma­ge…

Du contenu

Pour en savoir plus…

Sur l’his­toire des Mello­tron, Cham­ber­lin et autres machines à bandes et disques, on se repor­tera aux sites dédiés (liste non exhaus­tive), tels candor chasma, mello­tron.com, opti­gan.com, mello­tro­nics.com ou planet­mel­lo­tron.com, ce dernier m’ayant permis de gagner bien du temps lors de mes recherches dans ma disco­thèque, grâce à son incroyable liste d’al­bums incluant du Mello­tron ou du Cham­ber­lin ; il y a bien quelques erreurs ou oublis, mais c’est un travail colos­sal.

Des Cham­ber­lin aux Nova­tron, Sample­Tron est donc censé être ‘the most complete collec­tion of ‘Trons’ over’. Par ‘Trons’, IK Multi­me­dia entend aussi bien les clas­siques instru­ments à bandes que ceux utili­sant de disques optiques. On ne peut s’em­pê­cher de faire la compa­rai­son avec le M-Tron de GForce qui, s’il ne dispose pas de toutes les fonc­tion­na­li­tés dues au moteur de Sample­Tank, n’a pas à rougir en termes de sono­ri­tés. En fait, chaque logi­ciel a ses atouts : beau­coup de sons de Cham­ber­lin pour STron, beau­coup de sons de Mello­tron pour M-Tron. Ensuite chacun déve­loppe ses exclu­si­vi­tés, Opti­gan, Talent­ma­ker, Orches­tron et Nova­tron pour STron, Biro­tron et beau­coup de bandes inédites ou exclu­sives (en prove­nance de chez Tange­rine Dream, Yes ou Zappa) chez MTron. IK a rajouté une Powe­rhouse 8-track Drum Box et une Cham­ber­lin Rhyth­mate, deux boîtes à rythmes utili­sant des bandes, et plus anec­do­tiques voire incon­grus car repo­sant sur une géné­ra­tion du son élec­tro­nique, un Dubreq Stylo­phone et un 360 Systems Digi­tal Keyboard. Dans le même domaine, les deux éditeurs ont jugé utile de four­nir des samples de Roland VP-330 Voco­der Plus, ce qui stylis­tique­ment peut se défendre, l’ins­tru­ment ayant été utilisé pour ses chœurs par de nombreux Mello­tron users (Tony Banks, par exemple).

Boucles à gogo

32 effets

Commençons par les loops et boîtes à rythmes. Voici la Rhyth­mate, histo­rique­ment le premier instru­ment réalisé par Harry Cham­ber­lin, utili­sant des bandes préen­re­gis­trées. STron propose deux programmes réunis­sant 42 boucles, de la valse jazz au swing jungle en passant par la marche, le twist, le bolero, etc.

Du côté de la Powe­rhouse, dénommé abusi­ve­ment Mello­tron Powe­rhouse (car bien que distri­buée par Mello­tron, elle était fabriquée par Band­mas­ter LTD), c’est 27 boucles qui nous attendent (assez longues pour offrir des varia­tions), dans des styles un poil plus modernes, mais pas trop non plus, date de fabri­ca­tion oblige. Origi­na­lité, les bandes 8-pistes de l’époque étaient enre­gis­trées en stéréo avec un instru­ment diffé­rent pour chaque canal (batte­rie à gauche, percus ou varia­tion du groove de batte­rie à droite). On pourra donc les utili­ser en pannant à fond droite ou gauche, de manière à n’en­tendre qu’une des voix.

Autres boucles, celles de l’Op­ti­gan. On en retrouve ici plus de 110 diffé­rentes, de clas­siques boucles de percus­sion à des orches­tra­tions plus complètes, de grilles de piano à des voca­lises (on retrouve le motif vocal du ‘Cho­co­late Cake’ de Crow­ded House sur les touches B2 et C3 des Opti­gan Loops B), d’ar­pèges de guitare en motifs de vibra­pho­ne… Dommage que l’édi­teur n’ait pas inclus les accords de toutes les tona­li­tés dispo­nibles d’ori­gine (majeur, mineur, dimi­nué), ce qui en aurait fait du coup une véri­table antho­lo­gie. Mais n’ou­blions pas que les moteurs de synthèse de Sample­Tron permettent de modi­fier tempo et pitch dans des propor­tions raison­nables.

Même chose du côté des 24 boucles du Chil­ton Talent­ma­ker, autre ‘orgue’ à lecture de disques optiques sorti en 1973. Dans les deux cas, ça craque, il y a du rumble, des scratches et le son est bien étouffé. Cela peut sembler étrange de retrou­ver des défauts proches de ceux du vinyle, mais la diffrac­tion de la lumière provoquée par des pous­sières ou rayures sur les disques optiques occa­sionne un son proche de celui obtenu par contact…

Macro knobs

Toutes ces boucles, si elles ne risquent pas d’être utili­sées comme motif de batte­rie ou de piano prin­ci­pal dans le cadre d’une compo­si­tion ‘acous­tique’, seront en revanche fort appré­ciées par tous les compo­si­teurs d’élec­tro, lounge, hip hop, etc. Le côté roots, les craque­ments et défauts des disques, les bruits de fond feront des merveilles dans un envi­ron­ne­ment contem­po­rain. Et s’il n’y en a pas assez, Sample­Tron propose l’ef­fet Phono­graph qui permet­tra de rajou­ter Crackles, Distor­tion et un filtrage nommé Age.

Plusieurs reproches : la déno­mi­na­tion et le clas­se­ment des boucles tout d’abord. Comment s’y retrou­ver rapi­de­ment dans Opti­gan Loops A, Talent­ma­ker05, Powe­rhouse 12 2A, ou Cham­ber­lin Rhyth­ma­te2 ? Alors qu’il aurait été plus simple de nommer et clas­ser les boucles par type (piano, percus, batte­rie…), et de donner leur tona­lité, leur signa­ture ou leur tempo d’ori­gine. WaltzC­Majo­rOr­gan est quand même plus parlant que Talent­ma­ker02, par exem­ple…

Zone Edit

Ensuite, et à l’ex­cep­tion des Powe­rhouse et Talent­ma­ker, pourquoi chaque boucle n’est-elle pas four­nie sépa­ré­ment, de manière à pouvoir utili­ser Stretch ou PS/TS ? Il faut se débrouiller, en char­geant plusieurs instances de l’en­semble de boucles ; heureu­se­ment, il y a 16 Parts et la fonc­tion Zone qui permet d’ap­pliquer un trai­te­ment diffé­rent à chaque sample…

Plus gênant est le ratage de certains bouclages, les rendant inuti­li­sables sans modi­fi­ca­tions ou bounce en audio pour les rebou­cler après coup. Un exemple parmi d’autres, le premier groove de Opti­gan Loops A.

Great Cham­ber­lin

Quelques réfé­ren­ces…

En dehors des clas­siques flûtes de ‘Straw­berry Field­s…’ ou ‘Stair­way To Heaven’ (version live unique­ment, version studio, ce sont de vraies flûtes à bec), des strings de ‘In the Court Of The Crim­son King’ ou ‘Nights In White Satin’, des mélanges à la ‘Wat­cher Of The Skies’ (brass, strings et bass accor­dion) ou ‘Sibe­rian Khatru’ (tout…), voici quelques autres utili­sa­tions.

D’abord le Mello­tron et ses cordes : Beck, Bogert & Appice sur ‘Oh To Love You’, Brian Auger‘s Obli­vion Express sur ‘Inner City Blues’, Captain Beef­heart sur ‘Making Love to a Vampi­re’, Carmen sur ‘Step­ping Stones’, Deep Purple sur ‘Sol­dier Of Fortu­ne’, Gentle Giant sur ‘River’, Gong sur ‘Mas­ter Buil­der’, Hatfield & The North sur ‘’Sha­ving is Boring’, Jethro Tull sur ‘Cross-Eyed Mary’, Primus sur ‘Intro’, Rufus sur ‘The­re’s No Telling’, etc.

Les flûtes : Curved Air sur ‘Moon­shi­ne’, Elton John sur ‘Cage the Song­bird’, Giles, Giles & Fripp sur ‘One In A Million’, Peter Gabriel sur ‘My Head Sounds Like This’, etc.
Les Oboes sur ‘You’ de Tony Banks, le Church Organ sur ‘Sus­pi­ria’ des Goblin, le Cello sur ‘Air­bag’ de Radio­head, le Sax sur ‘Equa­tor’ des Sparks, etc

Côté Cham­ber­lin, on en trouve chez Fiona Apple (’Get Gone’), Brad Mehl­dau (’Wave/Mother Natu­re’s Son’), Tom Waits (’The Ocean Doesn’t Want Me’), Eels (’My Belo­ved Mons­ter’), Morphine (’Super­sex’), etc.

Concer­nant l’Op­ti­gan, on en trouve chez Devo (’Beau­ti­ful World’) et Tom Waits (’Frank’s Wild Years’). Et on finira avec l’Or­ches­tron qu’uti­lise régu­liè­re­ment Kraft­werk (Radio­ac­ti­vity).


Avant toute chose, IK a choisi de présen­ter la plupart des samples sous forme bouclée, ce qui pour­rait être un contre­sens si l’on n’avait la possi­bi­lité de couper ce bouclage. L’édi­teur a créé un ensemble de para­mètres dans la section Macro, dont un, Sus, qui réglé à 127 lit le sample en boucle, et à 0 ou 1 ne lit que les 8 premières secondes (éviter les valeurs inter­mé­diaires). L’ori­gi­nal s’ar­rê­tait en effet après ce laps de temps, avec bruits parfois étranges en fin de bande, et temps d’at­tente dû au rembo­bi­nage. Vu le prin­cipe retenu, on perd malheu­reu­se­ment les bruits de fin.

Plus embê­tant, les points de bouclage arrivent parfois tôt dans le sample, deve­nant du coup très audibles et allant à l’en­contre du prin­cipe d’ori­gine : un son soutenu, sans pério­di­cité iden­ti­fiable, allant jusqu’au maxi­mum de la durée dispo­nible. Quant aux appel­la­tions de sons, parfois, elles indiquent NL (non looped) et parfois non, parfois elles sont bouclées, parfois non. À l’uti­li­sa­teur de s’y retrou­ver…

La plupart des sons disposent aussi de leur version répon­dant à la vélo­cité et d’une version avec réverbe.

Premier clavier à bandes, premier sampler, tout a été dit sur le Cham­ber­lin. Cepen­dant, même s’il est l’an­cêtre, il n’en a pas moins la faveur de produc­teurs récents comme Mitchell Froom (de Crow­ded House à Sheryl Crow, de Suzanne Vega à Daniel Powter) ou Jon Brion (de Badly Drawn Boy à Fiona Apple, de Grant Lee Buffalo à Taj Mahal). IK et SR ont échan­tillonné cinq modèles, pour un total de 38 sons. Encore une fois, le clas­se­ment n’est pas opti­mal, car si IK annonce les diffé­rents modèles dans son mode d’em­ploi, une fois dans le plug, c’est plus complexe. Pourquoi retrouve-t-on des programmes M4 dans l’ar­bo­res­cence Music­Mas­ters, pourquoi chaque son n’a-t-il pas le suffixe du modèle, afin de savoir qui faisait quoi ? On est quand même dans une antho­lo­gie, non ? Bref.

Première famille, la M Series. Les presets ne donnent pas d’in­di­ca­tion de modèles, mais le mode d’em­ploi nous précise qu’il y a un M1 et un M4. Brass, Cello, Flute, Organ, Sax, Trom­bone et Strings sont au rendez-vous, plus un Crow­ded Temple, qui n’est que le programme Cello une octave plus haut, avec un filtrage 12dB/oct. à 2,4 kHz. Ce qui permet de noter qu’à peu près la moitié des sons subissent un filtrage, en règle géné­rale un LP 12dB, avec un tout petit peu de réso­nance, géné­ra­le­ment réglée à 0,8 (éten­due de 0 à 40)… Les sono­ri­tés sont assez diffé­rentes de celles du Mello­tron, en tout cas plus abîmées (on peut jouer sur le taux de bruit avec Noise et modi­fier le Tone). L’échan­tillon­nage n’est pas forcé­ment chro­ma­tique, et cela s’en­tend sur les bouclages.

Ensuite vient la série Cham­ber­lin Misc. Surprise, tous les programmes prin­ci­paux répondent à la vélo­cité (sauf Marimba NL), alors qu’il y a des child presets (déri­vés)spéci­fiques. En tout cas, les Marim­bas (dont des rolls) et le Fiona Brion (un vibra­phone) sont très réus­sis, ambiance à la Tom Waits garan­tie. Pour annu­ler la réponse à la vélo­cité, il faudra aller dans la section Vel, et mettre le para­mètre Amp sur 0 (alt+­clic).

Du Cham­ber­lin à l’Op­ti­gan

MIDI Learn
Automation Hôte

On conti­nue avec les Cham­ber­lin Music­Mas­ters. S’il y a toujours un flou au niveau du réfé­ren­ce­ment (des programmes M4 ?), les presets commencent à se diver­si­fier, pour sortir des tradi­tion­nels flûtes, strings et choir. Ici, on trouve des guitares (dont des boucles façon mando­line, Gtr1 Trem LP), un celeste, des trom­pettes bouchées, une Squee­ze­box (un accor­déon), des Marim­bas rolls, et une rare banque d’ef­fets spéciaux (SFX, avec cris d’ani­maux, bruits de train, de klaxon, etc.). Certains sons auraient ici pu être bouclés… De façon géné­rale, le manque d’échan­tillon­nage chro­ma­tique se ressent, et certains fichiers auraient pu être un peu plus nettoyés (trop de souffle).

Combis

Passons rapi­de­ment sur le Tube Tron, qui propose 7 sons prove­nant d’une numé­ri­sa­tion à partir de la lecture des bandes de Mello­tron via un antique magnéto à bandes Ampex à lampes. En dehors de quelques bruits de fond un peu plus présents et éven­tuel­le­ment un petit peu plus de brillance sur certains sons (vibes), les diffé­rences sont infimes. Même passage rapide sur le Three Sixty Digi­tal­Tron, sans grand inté­rêt autre qu’his­to­rique (un Rompler 8 bits répon­dant à la vélo­cité, ayant la possi­bi­lité de jouer deux layers). Aucun des sons propo­sés n’a la ‘magie’ de ceux des vrais Trons… L’anec­do­tique Stylo­phone réjouira les fans de David Bowie (une PWM un peu trafiquée sur n’im­porte quel VSTi conten­tera les autres).

Le VP330 est repré­senté par 3 programmes, deux béné­fi­ciant d’ef­fets à la prise et un brut, le VP Choir qui montre quelques problèmes de mapping, avec sauts d’oc­taves étranges (voici une gamme de sol majeur…). Le Nova­tron est quant à lui un M400, le nom ayant dû chan­ger pour des raisons de droit commer­cial. On retrouve donc logique­ment 5 sons qui peuvent être appa­ren­tés à des varia­tions de ceux du M400 que l’on retrou­vera dans la famille M400 and Mark V.

Avant de passer aux Mello­trons, voici les claviers à disques, l’Op­ti­gan et l’Or­ches­tron. Au départ, Mattel commer­cia­lise son orgue à lecture de disques optiques (OPTI­cal orGAN), en visant un public fami­lial. Puis les musi­ciens et produc­teurs s’en sont empa­rés, ainsi que de la version amélio­rée éditée par VaKo, l’Or­ches­tron. Côté Opti­gan, côté Orches­tron, il ne manque que le sax pour avoir la pano­plie complète de disques produits. Ça craque, ça souffle, il y a du bruit et de la matière partout, ces ensembles sont incon­tes­ta­ble­ment une des réus­sites du plug.

Place aux Mello­trons !

Watcher…

Présent chez les deux éditeurs, un preset regroupe brass, strings et bass accor­dion afin de repro­duire le mélange utilisé par Tony Banks sur ‘Wat­cher Of The Skies’. Voilà ce que ça donne avec le programme d’IK Multi­me­dia, et avec celui de GForce. Dans les deux cas, il y a un problème de tessi­ture pour l’in­tro : chez IK, brass et strings sont une octave trop haut par rapport à l’ac­cor­déon, chez GForce seuls les strings ont ce défaut. À l’écoute, il semble que Tony Banks a dû opérer quelques re-re de strings, sans comp­ter sur les pédales et nappes d’orgue.

On peut dans Sample­Tron créer un Multi pour obte­nir le bon mélange, chez GForce il faut utili­ser 3 instances du plug. Tout juste un petit coup d’EQ, le ‘secret’ étant bien sûr de passer par une simu­la­tion de Leslie (ici, celle du B4 II afin de trai­ter les deux instru­ments de la même manière). Ne manque que le souffle d’époque…

La première famille regroupe les M300 et MkII, propo­sant 7 sons et leurs déri­vés (avec réverbe, sustain et réponse à la vélo­cité). Les presets sont immé­dia­te­ment parlants quant aux instru­ments, tels Mk2 Violins ou The300S­trings. Ou encore en faisant réfé­rence à des titres connus, comme Big Watcher (voir enca­dré) ou After­glo­wing Choir. Une petite préci­sion sur ce dernier : si Tony Banks a utilisé un Mello­tron à l’époque pour ce son, ce serait un M400 et non pas un MkII ou un M300. D’autre part, il semble que Collins ait utilisé un procédé proche de celui mis au point par 10cc pour ‘I’m Not In Love’, à savoir enre­gis­trer sa voix sur bande, afin de pouvoir construire les harmo­nies en pous­sant des faders (bandes sans fin pour 10cc) ou en les incluant dans un Mello­tron (Gene­sis), ce dont je ne suis pas sûr, même si on entend de temps en temps des coupures abruptes qui pour­raient corres­pondre à l’ar­ri­vée en fin de bande du Mello­tron. Il y a aussi des re-re de voix, les legati étant irréa­li­sables autre­ment. En revanche, la présence du Lo Bass Accor­dion, des BbBrass et des MkII Vilns permet­tra de repro­duire le son de ‘Wat­cher Of The Skies’ (voir enca­dré). Le Sax sera parfait pour toute évoca­tion des Sparks.

Dernière famille, Mello­tron 400 and Mark V. C’est là que les éditeurs ont concen­tré tous leurs efforts, puisque l’on dispose de pas moins de 27 sons. Des chœurs aux Trum­pet, des Strings au Cello, des Flutes aux Vibes, on retrouve le riche instru­men­ta­rium de l’ins­tru­ment origi­nal. Quelques rare­tés ajoutent à l’in­té­rêt, ainsi que quelques programmes évoca­teurs de stan­dards du genre (Topo­gra­phic Strings). On dispose aussi des child presets, offrant Reverb, Sustain ou réponse à la vélo­cité. Les sons sont à l’ori­gine non bouclés, ce qui est plus logique. Certains ont mal vieilli, les bandes d’ori­gine devant être dans un triste état (diffi­cile de recon­naître une trom­pette dans le preset MlTrn Trum­pet L, par exemple).

En conclu­sion

Child presets

IK et SR ont pratique­ment réussi le pari de l’ex­haus­ti­vité, dans la réali­sa­tion d’un instru­ment ‘mémoi­re’ consa­cré aux machines à bandes et disques optiques. Mais il reste une impres­sion d’in­sa­tis­fac­tion.

D’abord, les instru­ments sont loin d’être samplés chro­ma­tique­ment, ce qui vu le prin­cipe de propo­ser des sons bouclés, amènent certains résul­tats sonores faisant contre­sens au prin­cipe d’ori­gine. Qu’à la limite certains samples soient communs à deux demi-tons, pourquoi pas, mais parfois ils sont mappés sur 5, 6 voire 7 demi-tons, sans comp­ter les extrêmes qui peuvent s’étendre sur deux octa­ves… Dans ce cas, les points de loops deviennent vite audibles. C’est d’au­tant plus dommage quand le preset est consti­tué de figures ryth­miques (trémolo de guitare ou autres). Le concur­rent direct, le M-Tron, utilise lui un échan­tillon­nage chro­ma­tique très précis et le résul­tat sonore est impec­cable.

Ensuite, on peut regret­ter que l’édi­teur n’ait pas réel­le­ment proposé un échan­tillon­nage complet des instru­ments. Par exemple pour les disques d’Op­ti­gan ou d’Or­ches­tron, chaque tona­lité aurait pu béné­fi­cier de chaque accord d’ori­gine, là, nous serions face à une véri­table antho­lo­gie.

Puis il y a les retrou­vailles avec des sons déjà connus. D’abord, l’ori­gi­nal, le Squids Tron Vol. 1, qui propo­sait déjà certains des sons ici présents, mais dans une version non bouclée, avec les fins de bande si carac­té­ris­tiques. Ensuite on a pu retrou­ver pas mal de sons dans les banques de Sample­Tank et Sonik Synth. Mais Sample­Tron comporte heureu­se­ment beau­coup de nouveau­tés, comme les Cham­ber­lin, plusieurs modèles de Mello­tron, etc.

Resampling & filtering

Diffi­cile de ne pas mettre en balance Sample­Tron et M-Tron. Le premier est vendu 249,99 euros, le second 125 euros. Tous deux offrent à peu près la même quan­tité de contenu (entre 2,5 et 2,9 Go), sachant que le sampling de GForce est de meilleure qualité, en parti­cu­lier grâce à une pratique chro­ma­tique. La variété de sources est à l’avan­tage de Sample­Tron, mais pas forcé­ment la variété de sons. Si l’on se concentre sur les Cham­ber­lin et Mello­tron, on se retrouve avec une palanquée de flûtes, cordes, chœurs, là où GForce a été cher­cher des bandes rares, offrant du coup une plus grande diver­sité de sons.

En revanche, Sample­Tron marque des points, grâce aux rare­tés de type Rhyth­mate, Powe­rhouse, Opti­gan, Orches­tron, Cham­ber­lin, etc. C’est le point fort du logi­ciel, là où réside peut-être son plus grand inté­rêt.

Bref, le collec­tion­neur ou amateur sera content de retrou­ver tous les sons qu’il recherche, mais regret­tera peut-être que tous ne soient pas à la hauteur de la puis­sance du moteur logi­ciel qui les héberge, suite à un échan­tillon­nage et des bouclages qui auraient pu être de meilleure qualité. Bien sûr, on peut tout modi­fier, trafiquer, rendre mécon­nais­sable, mais est-ce le but d’un tel instru­ment ?

  • Variété des sources
  • Présence de raretés (Optigan, Orchestron, etc.)
  • Moteur de SampleTank 2
  • Possibilités de resynthèse
  • Nombreux effets de qualité
  • Possibilité de créer des layers (jusqu’à 16)
  • Possibilité d’import dans ST2.5
  • Sons bouclés
  • Coupure artificielle des sons
  • Sampling non chromatique
  • Bouclages perfectibles
  • Une seule interface Midi à la fois
  • Pas de sauvegarde directe de réglages d’effets
  • Birotron uniquement accessible si achat via eSoundz
  • Pas de Combis
  • Hiérarchie et classement peu clairs
  • Manque de versions séparées pour les rythmes
  • Certains sons font doublon avec ST2.5 ou SonikSynth
  • Trop de sons similaires
  • Sons hors catégorie (Stylophone, 360 DigitalTron, etc.)
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