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Test de l’Epiphone Emperor Swingster - L’empereur qui swing

8/10

L’histoire d’Epiphone est bien chargée dans le domaine des guitares hollow-bodies. C’est d’ailleurs sur ce segment que la marque concurrençait Gibson dans les années 50. Cette année, dans le prolongement de la dynamique entamée l’an dernier, Epiphone a opéré une refonte de son catalogue et a mis l’accent sur la réédition de modèles iconiques de la marque remise au goût du jour. Nous en avons eu un exemple flagrant avec la Casino Worn testée dans nos colonnes il y a peu. Au milieu de ce NAMM un peu particulier, le fabricant a annoncé l’actualisation du modèle Emperor Swingster sur lequel j’ai le plaisir de poser les paluches aujourd’hui.

Test de l’Epiphone Emperor Swingster : L’empereur qui swing

EmperorSwingster-5Dès l’ou­ver­ture du (gros) carton Epiphone, on remarque une très forte ressem­blance avec des modèles propo­sés par la marque Gretsch. Bien que la forme de la guitare soit celle de l’Em­pe­ror dont Joe Pass était très friand, les fini­tions sont direc­te­ment inspi­rées par ce que propose Gretsch sur des modèles comme la Falcon. Pour ce test, Gisbon nous a envoyé la version Forest Green Metal­lic parée de son accas­tillage doré et de son binding à paillettes. La guitare est entiè­re­ment construite en érable laminé, un contre­plaqué composé de cinq couches de bois. Le manche est collé au corps et il est en acajou. Il est sculpté selon le profil Slim­Ta­per de la marque que l’on connaît bien et qui prodigue toujours autant de confort. Ce manche est équipé d’une touche en laurier indien elle-même sertie de 22 frettes médiums Jumbo pour un diapa­son de 24.72 pouces. Le sillet est signé Graph Tech et il est en NuBone, un maté­riau synthé­tique qui imite l’os. La touche en laurier indien est un peu claire, c’est le seul aspect visuel un peu néga­tif de la guitare qui est dans l’en­semble très élégante. Un épais filet fait le tour du corps de la guitare, du manche et des ouïes. Ce filet pailleté encadre la guitare et lui confère un côté « bling-bling » pas vilain. On pour­rait penser que c’est un petit peu trop, mais cet appen­dice déco­ra­tif apporte en réalité beau­coup de charme et de person­na­lité à l’ins­tru­ment.

EmperorSwingster-4L’ac­cas­tillage est doré sur notre version Forest Green Metal­lic et intègre un cheva­let Lock­Tone Tune-o-Matic posé sur une base en bois collé à la guitare. Le cordier est un vibrato sous licence Bigsby et il dispose d’une tige très vintage. Les méca­niques sont estam­pillées Grover et sont des Roto­ma­tic. Elles se sont montrées parti­cu­liè­re­ment effi­caces pendant le test de la guitare. Pour complé­ter le look, on trouve un logo Epiphone en nacre incrusté sur la tête aux côtés du fameux « Tree of Life » qu’on retrou­vait déjà sur les précé­dentes versions et un pick­guard doré orné du logo « E ».

Si le visuel de cette Empe­ror Swing­ster emprunte pas mal d’élé­ments à la marque Gretsch, côté élec­tro­nique, c’est une autre paire de manches. Epiphone a équipé l’ins­tru­ment d’une paire de micros Swing­Bu­cker qui sont contrô­lés par un volume et une tona­lité chacun, et un sélec­teur à trois posi­tions. Mais ce n’est pas tout ; les potards de tona­lité sont munis de push/pull qui permettent de chan­ger le câblage des micros de série à paral­lèle. En posi­tion « stan­dard », avec les potards pous­sés, on a un son assez origi­nal avec les bobines des micros qui fonc­tionnent en paral­lèle. En tirant sur les potards de volume, on passe en série ce qui corres­pond à un fonc­tion­ne­ment tradi­tion­nel de humbu­cker. C’est une confi­gu­ra­tion assez singu­lière qui permet à la guitare d’abor­der pas mal de styles sans avoir à rougir.

Du jazz au rock

EmperorSwingster-7En obser­vant la guitare pour la première fois, on imagine qu’elle sera à l’aise en jazz, déve­lop­pant des sons ronds et chaleu­reux mais pas néces­sai­re­ment ailleurs. Erreur d’ap­pré­cia­tion qu’on corrige dès qu’on branche l’ins­tru­ment. Les Swing­Bu­cker sont de très bonne facture et s’avèrent être très précis et équi­li­brés. On sent qu’ils ont été déve­lop­pés pour cette guitare dont ils appuient le côté vocal et orga­nique. En sons clairs, l’Em­pe­ror Swing­ster est un vrai bonheur. Le son est ample, riche en harmo­niques et on peut obte­nir des sono­ri­tés très diffé­rentes en mani­pu­lant les potards de tona­lité. En passant de paral­lèle à série, le son s’épais­sit d’un coup et la résis­tance de sortie augmente, faisant croître le volume sonore par la même occa­sion. On est bien sûr un « vrai » humbu­cker qui dispose d’une bonne patate ; on comprend pourquoi la marque nous affirme sans trem­bler que la guitare peut s’at­taquer à du rock. Elle affirme son carac­tère et sa person­na­lité en sons clairs avec beau­coup de présence et une sorte de léger voile qui enve­loppe le son de manière très musi­cale. L’ins­tru­ment est très confor­table à jouer et on peut passer d’une tech­nique à l’autre sans éprou­ver la moindre gêne.

EmperorSwingster-6On augmente légè­re­ment le volume de notre fidèle Marshall SV20 pour arri­ver sur un léger crunch. En lais­sant les bobines des micros en paral­lèle, le son paraît un peu fluet mais ne manque pas de corps ni de person­na­lité pour autant. La posi­tion inter­mé­diaire est très origi­nale et révèle vrai­ment le carac­tère de l’ins­tru­ment. En passant en série, le son s’épais­sit, la guitare fait tordre l’am­pli davan­tage et on obtient des sono­ri­tés parfaites pour le blues, la coun­try voire le rock. Le sustain est globa­le­ment bon et l’Em­pe­ror Swing­ster se montre très expres­sive. Les micros se complètent bien l’un l’autre et les possi­bi­li­tés offertes par la guitare la rendent plutôt poly­va­lente. Bien sûr, on ne tentera pas une grosse disto façon Pantera, ce n’est clai­re­ment pas la desti­na­tion ni le registre de l’ins­tru­ment. Cepen­dant, on s’au­to­rise un peu plus de gain et elle ne bronche toujours pas. Méfiance cepen­dant vis-à-vis du phéno­mène de Larsen qui arrive vite et sans préve­nir ! C’est normal pour un instru­ment tota­le­ment creux et ce qui fait aussi son charme.

Le vibrato sous licence Bigsby n’est pas un foudre de guerre mais on peut quand même s’au­to­ri­ser de petites oscil­la­tions sans ruiner l’ac­cor­dage, c’est sympa.

Epiphone Empe­ror Swing­ster – Clean Paral­lel
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  • Epiphone Empe­ror Swing­ster – Clean Paral­lel02:16
  • Epiphone Empe­ror Swing­ster – Clean Series02:25
  • Epiphone Empe­ror Swing­ster – Crunch Paral­lel01:45
  • Epiphone Empe­ror Swing­ster – Crunch Series01:54
  • Epiphone Empe­ror Swing­ster – Lead Paral­lel02:11
  • Epiphone Empe­ror Swing­ster – Lead Series04:42

Impé­riale !

EmperorSwingster-22Si l’af­fir­ma­tion d’Epi­phone concer­nant la poly­va­lence de la guitare m’a rendu un peu scep­tique, j’y ai rapi­de­ment adhéré. Cette nouvelle version de l’Em­pe­ror Swing­ster jouit d’une très belle luthe­rie, de fini­tions impec­cables et d’une belle concep­tion. Les micros dont on peut chan­ger les méthodes de câblage sont un réel avan­tage, de plus ils sonnent bien et sont très équi­li­brés. Seule très légère ombre au tableau : la guitare est (très) lourde pour un instru­ment de cette caté­go­rie, c’en est même surpre­nant. Confort de jeu, poly­va­lence et person­na­lité bien affir­mée, malgré quelques emprunts à Gretsch, l’Em­pe­ror Swing­ster est une réus­site. Propo­sée à un tarif avoi­si­nant les 750 €, son rapport qualité prix est très bon.

Condi­tions du test : Epiphone Empe­ror Swing­ster – Marshall SV20H – Two Notes Torpedo Captor-X (simu­la­tion d’en­ceinte 2X12 en Celes­tion Green­back repiquée par un SM57 et un MD21, les deux dans l’axe des HP) – Logic Pro X (Abbey Road Cham­bers reverb)

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Notre avis : 8/10

  • Lutherie au top
  • Finitions impeccables
  • Mécaniques Grover ultra fiables
  • Look global très réussi
  • Micros bien réalisés
  • Guitare vraiment lourde pour une hollow-body
  • Touche en laurier vraiment très claire
  • Potards un peu trop éloignés les uns des autres, on sy perd un peu parfois
  • On aurait aimé une version avec chevalet fixe et cordier à l’ancienne

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