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Test de la guitare Epiphone Uptown Kat ES - Uptown Girl

8/10

Nous l’avions vu lors du NAMM au mois de janvier, Epiphone a actualisé et rationalisé l’ensemble de son catalogue. La marque prend désormais une place plus importante chez Gibson et elle est traitée comme une marque à part entière.

Test de la guitare Epiphone Uptown Kat ES : Uptown Girl

Cette nouvelle version de l’Up­town Kat prend place au sein de la série Arch­top dans la collec­tion Origi­nal. Comme sur l’an­cien modèle, on constate immé­dia­te­ment un loin­tain lien de parenté avec les guitares propo­sées par Gretsch. 

Une chatte sur un toit brûlant

UptownKat-2L’Up­town Kat est une guitare semi-creuse. Les micros sont montés sur une poutre centrale massive entou­rée de deux ailes creuses, comme sur une ES-335. Le corps de la guitare est en contre­plaqué d’érable et de peuplier et il est entouré d’un joli filet à cinq plis, devant et derrière. Le manche est en acajou et dispose d’un simple filet blanc. Il est sculpté selon le profil Slim Taper C de Gibson qui assure un bon confort de jeu. Le manche est collé à la caisse. La touche en ébène est sertie de vingt-deux frettes Medium Jumbo pour un diapa­son de 24,72 pouces, très légè­re­ment plus court que le diapa­son tradi­tion­nel Gibson qui est de 24,75 pouces. Le sillet est signé Graph Tech et il est en Tusq. Les méca­niques sont des Grover Roto­ma­tic au ratio de 18:1. Elles tiennent bien l’ac­cord et sont très précises à la mani­pu­la­tion. Sur notre version Topaz Gold Metal­lic, l’ac­cas­tillage est doré. Le cheva­let est un Lock­Tone ABR et la guitare possède un cordier d’ins­pi­ra­tion vintage, le même que l’on peut trou­ver sur la Casino. Ce dernier est en forme de trapèze et six encoches sont desti­nées à rece­voir les cordes. Les boutons de poten­tio­mètres sont les Speed Knobs chers à la marque et ils sont dorés. La touche est ryth­mée par des repères nacrés en forme de blocs, les mêmes sur une Les Paul Custom.

L’élec­tro­nique de cette Uptown Kat intègre deux mini-humbu­ckers maison dénom­més Mini-ProBu­cker FB720. Selon la marque, ces micros sont conçus selon le même cahier des charges que pour les P.A.F. Du diamètre des bobines aux maté­riaux utili­sés, tout semble être réalisé pour émuler cette sono­rité si clas­sique. Ils sont instal­lés dans la guitare à l’aide de contours en plas­tique doré. Ces micros sont contrô­lés par un potard de volume par micro, une tona­lité géné­rale et un master volume. Ce dernier est situé sur la corne infé­rieure. C’est un ajout qui rappelle très forte­ment les guitares Gretsch sur lesquelles on trouve égale­ment un master volume. Il peut être assez pratique dans le cas où on a trouvé un bon équi­libre entre les deux micros mais qu’on souhaite inter­ve­nir sur le volume. On peut alors mani­pu­ler le master volume plutôt que de bais­ser les deux micros indi­vi­duel­le­ment ce qui peut être fasti­dieux. Le sélec­teur et l’em­base jack sont signés Epiphone. Première petite ombre au tableau, le sélec­teur de micros est entouré d’un disque en gomme noire pas très discret. La forme de l’ins­tru­ment n’est pas sans rappe­ler la forme de la 6120 de Gretsch, popu­la­ri­sée par Chet Atkins puis Brian Setzer. La profon­deur de la guitare n’est bien évidem­ment pas la même dans la mesure où il s’agit d’un instru­ment semi-creux. 

Toute en déli­Ka­tesse

UptownKat-9Le côté agréable d’un instru­ment semi-creux est de déga­ger un volume sonore consé­quent à vide. On peut en effet jouer la guitare sans la bran­cher et ainsi travailler sans réveiller tout le voisi­nage. La table est très légè­re­ment bombée mais il faut vrai­ment avoir l’œil dessus. Les ouïes sont assez bien sculp­tées même si on constate en y regar­dant de plus près, quelques défauts de fini­tion. La fini­tion Topaz Gold Metal­lic est censée, comme son l’in­dique, être métal­li­sée. De loin, l’illu­sion est parfaite mais en appro­chant de la guitare, on se rend compte que ce qu’on prenait de loin pour des paillettes ne sont en fait que des très fines textures dans la fini­tion, qui donnent l’im­pres­sion d’une fini­tion paille­tée. Une fois sous les projec­teurs d’une grande scène, le public n’y verra que du feu, c’est le prin­ci­pal. Le logo Epiphone placé sur la tête est en relief doré sur une plaque de plas­tique blanche. Il rappelle forte­ment les logos qui ornaient les premiers modèles de la marque et confère à la guitare un aspect vintage.

L’épais­seur de la guitare de cinq centi­mètres permet de la tenir assez près du corps, ce qui est agréable. Le corps de la guitare ne vibre pas beau­coup alors que le manche vibre beau­coup. Un corps fait de contre­plaqué sera forcé­ment moins réson­nant qu’un morceau de bois massif. Le profil du manche est confor­table et le rayon de la touche de douze pouces permet d’ef­fec­tuer des bends et des solos sans être gêné.           

Une person­na­lité signi­fi­Ka­tive

UptownKat-3En bran­chant l’Up­town Kat, on retrouve immé­dia­te­ment cette sono­rité chaleu­reuse et ouverte typique des guitares semi-acous­tiques. Un voile qui adou­cit tout le spectre de la guitare semble embal­ler les notes qui en sortent. Les micros sonnent plutôt bien et délivrent une sono­rité très équi­li­brée que ce soit en posi­tion manche centrale ou cheva­let. Aucune possi­bi­lité de split de micros n’est offerte ici, on reste dans l’es­prit vintage qui a façonné l’his­toire de la marque. Bien qu’on puisse la rappro­cher de manière évidente d’une Gretsch, cette petite Uptown Kat possède sa person­na­lité propre. Le profil du manche et le ressenti géné­ral de l’ins­tru­ment n’ont rien à voir. Les sono­ri­tés qui s’en dégagent n’ont, elles non plus, pas grand-chose de commun avec celles déga­gées par les guitares Gretsch. En son clair, la guitare réagit bien, on est même tenté de jouer aux doigts tant le ressenti global est doux. La posi­tion inter­mé­diaire, qui enclenche les deux micros, est très sympa. On y récu­père les attaques franches du micro cheva­let avec le côté plus doux du micro manche. Sans être très typés, les sons déga­gés par cette guitare ne convien­dront pas à tous les styles. En son clair, pour attaquer du jazz ou du blues, le son est idéal : chaleu­reux et avec beau­coup de corps.

UptownKat-13Bien que les Mini-ProBu­ckers soient très à l’aise en sons clairs, on constate en acti­vant notre canal crunch qu’ils s’en sortent très bien dans ce domaine. Ils génèrent une résis­tance de sortie très faible mais disposent d’un grain vintage bien présent. Le son est très détaillé et la moindre erreur de toucher du guita­riste se fera entendre. Heureu­se­ment, la touche en ébène permet de se dépla­cer rapi­de­ment et sans accroche sur toute sa longueur. Les deux micros réagissent très diffé­rem­ment en fonc­tion de leur posi­tion respec­tive. En jouant avec les potards de volume, on peut aisé­ment se faire un son clair et un son crunch sans avoir besoin de toucher à l’am­pli. Les Mini-ProBu­ckers réagissent très bien face à un son crunch et révèlent un autre aspect de leur person­na­lité. On reste bien sûr dans une zone très vintage mais on constate qu’ils remplissent parfai­te­ment leur rôle, notam­ment en termes de dyna­mique. La moindre varia­tion d’at­taque se fera entendre, et sur un bon ampli à lampes, on peut aller d’un son très clair à un son très saturé en variant juste l’at­taque du média­tor. Le son crunch pour­rait donc bien être le terrain de jeu favori de cette Uptown Kat. Elle semble réel­le­ment taillée pour le blues. Même avec un niveau de satu­ra­tion assez faible, on constate qu’elle dégage un bon sustain. On peut tenir les notes long­temps et avec beau­coup d’ex­pres­sion. Les blues­men les plus expres­sifs n’au­ront aucun mal à la faire chan­ter !

Face à de gros niveaux de satu­ra­tion, la guitare est tout de suite beau­coup moins à l’aise. Les micros ont du mal à conser­ver leur côté droit et bavent rapi­de­ment. Les attaques sont moins précises et le son devient globa­le­ment un peu brouillon. La concep­tion de ces mini-humbu­ckers induit une sono­rité vrai­ment diffé­rente d’un humbu­cker au format tradi­tion­nel. Même si la luthe­rie de la guitare permet de récu­pé­rer un peu de fréquences graves, ces micros sont un peu étriqués. On le ressent surtout en son saturé. En revanche, grâce à sa poutre centrale, l’Up­town Kat ne bronche pas et aucun Larsen n’est venu pertur­ber notre essai. Même si les sons satu­rés ne sont certes pas son fort, la guitare conserve un compor­te­ment assez sain.

Condi­tions du test : Sons clairs : Uptown Kat – Fender Bass­Brea­ker 18/30 avec HP Green­back Celes­tion – Shure SM57 légè­re­ment désaxé – Audient iD22Logic Pro X légère réverbe

Sons crunch et lead : Uptown Kat – Lee Jack­son GP1000Marshall 8008 – enceinte Marshall HP Vintage 30 Celes­tionShure SM57 légè­re­ment désaxé – Audient iD22Logic Pro X légère réverbe.

Uptown­Kat – Big Big Krunch all pu’s
00:0002:52
  • Uptown­Kat – Big Big Krunch all pu’s02:52
  • Uptown­Kat – Krunch all pu’s04:02
  • Uptown­Kat – Klean bluesy02:10
  • Uptown­Kat – Klean jazzy00:58

 

En bref

UptownKat-8Cette petite Uptown Kat ne manque pas de person­na­lité. Dès le premier regard, on est séduit par son côté vintage très marqué et tota­le­ment assumé. Le cordier en trapèze aide à assoir la guitare sur un socle vintage et élégant. Recou­verte de cette fini­tion Topaz Gold Metal­lic et équi­pée d’un accas­tillage entiè­re­ment doré, cette Epiphone ne manque pas de charme. La guitare excelle litté­ra­le­ment en son crunch ce qui la rend très à l’aise dans un registre blues assez expres­sif. Les micros répondent bien aux varia­tions d’at­taque et aux mani­pu­la­tions du potard de volume. Couplée à un bon ampli, l’Up­town Kat ne demande qu’à chan­ter. On pourra égale­ment en faire sortir des sons clairs plus que corrects, tein­tés d’une certaine person­na­lité vintage qui se dévoile réel­le­ment en crunch. Dommage néan­moins que les micros ne soient pas plus à l’aise en face de grosses satu­ra­tions bien que ce ne soit pas le domaine de prédi­lec­tion de ce genre de guitare. Les Mini-ProBu­ckers remplissent leur office avec fiabi­lité et consis­tance. Ils déve­loppent des sons clairs et crunch riches, avec beau­coup de corps et retrans­crivent bien la person­na­lité de cette Uptown Kat. Quelques fini­tions bavent un petit peu et ce disque de gomme noire qui entoure le sélec­teur de micros est éton­nant. Affi­chée à un tarif compris entre cinq-cent-cinquante et six-cents euros, l’Up­town Kat offre un bon rapport qualité-prix.

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  • UptownKat

 

Notre avis : 8/10

  • Personnalité très franche
  • Lutherie solide et fiable
  • Micros efficaces en sons clairs et crunch
  • Design global très élégant
  • Quelques défauts de finition
  • Disque en gomme autour du sélecteur assez disgracieux
  • Micros qui encaissent pas très bien la grosse saturation

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