Squier, qui n’est autre que la sous-marque de Fender, sort une collection d’instruments pour souffler ses 40 bougies. Dans ce test nous allons nous intéresser à une Telecaster dont le prix est parmi les plus élevés du catalogue de la marque.
40 ans, ça se fête !
Au déballage du carton solidement rembourré, c’est une Squier Telecaster « 40 th Anniversary Vintage Edition » que nous découvrons dans sa teinte « Mocha » à la finition satinée (vernis polyuréthane). Le corps en nyatoh est magnifié par deux liserés noirs et une plaque de protection en aluminium anodisé, de couleur noire également. L’accastillage est chromé avec un effet de vieillissement avancé plutôt sympathique. Celui-ci se compose d’un chevalet à trois pontets, de mécaniques au style vintage, d’un sélecteur trois positions et de
deux potentiomètres de volume et de tonalité. Les cordes traversent le corps et passent par un sillet en os. Squier a équipé cette guitare de micros élaborés par Fender nommés « Fender designed Alnico Single-Coil ». Comme le nom l’indique, il s’agit de deux micros à simple bobinage avec des aimants Alnico 5. Le manche et la touche sont en érable et possèdent 21 frettes de type « narrow tall ». Son diapason est tout à fait standard avec 25,5 pouces (648 mm) et un radius de 9,5 pouces (241 mm). Le profil du manche est de type « C » et sa teinte ainsi que les repères noirs lui donnent un style ténébreux loin d’être désagréable à regarder.
La guitare est arrivée très bien réglée, avec une action suffisamment basse et un bon réglage des harmoniques. Aussi, les finitions sont bonnes avec un assemblage sans défauts. La pose des frettes est très réussie, et ce, jusqu’à la dernière case.
Cette Squier se vend un peu plus de 500 euros et est livrée sans housse ou étui. C’est une somme qui commence à être conséquente quand on parle de la sous-marque du fabricant américain. Surtout que pour à peine plus cher, il est possible de trouver une Fender mexicaine, au moins sur le marché de l’occasion. Néanmoins, branchons la guitare pour voir ce qu’il en est réellement.
Ça twang !
Tout d’abord, à vide, et grâce notamment aux cordes traversantes, la guitare offre une bonne projection sonore en plus d’un confort de jeu surprenant. Une fois branchée sur le canal clair de l’amplificateur Victory V30, le micro manche émet un son chaleureux avec suffisamment de rondeur malgré l’unique bobine. Je l’ai cependant trouvé un peu terne et manquant de caractère. Sur la position intermédiaire, la guitare se réveille un peu et on retrouve bien le « fouetté » caractéristique d’une Telecaster. En position chevalet, on sent bien que la guitare exige que l’on appuie sur le footswich pour passer aux choses plus sérieuses. Ce micro chevalet arrive à faire saturer légèrement le préampli et il faudra bien entendu faire attention à votre égalisation pour ne pas percer les oreilles du public au premier rang. Quoiqu’il en soit, la réponse est très dynamique et le jeu est agréable. Il est d’autant plus agréable que le manche est vraiment confortable avec un profil en « C » peu épais qui lui confère une bonne polyvalence. Je l’ai trouvé facile à jouer aussi bien dans le jeu en accords qu’en solo. Ce manche est une vraie réussite !
- 1 – Canal clair – micro manche00:26
- 2 – Canal clair – micro chevalet00:31
- 3 – Canal clair – micros manche + chevalet00:19
- 4 – Canal crunch – micro chevalet00:28
- 5 – Canal crunch – micro manche00:36
- 6 – Canal crunch – micros manche + chevalet00:17
- 7 – Canal saturé – micro chevalet00:25
Cependant, c’est sur le canal crunch que cette Telecaster prend réellement vie. Le micro chevalet se montre convaincant avec un son mordant, précis et qui ne manque pas de dynamique. Je lui trouve dans cette situation un caractère plus assumé que son binôme, qui malgré tout, fait preuve d’un peu plus d’originalité que sur le canal clair.
De la même manière, sur un son totalement saturé, la guitare s’en sort très bien malgré un bruit de fond qui pourra nécessiter l’utilisation d’un noise gate, mais on parle là d’une Telecaster, c’est donc normal. La guitare a du sustain, même beaucoup, et cela se ressent d’autant plus sur les bends dans les dernières cases qui tiennent sans devoir y mettre trop du sien. Bien entendu, en règle générale, on n’attend pas grand-chose d’une Telecaster dans un contexte « gros son ». Néanmoins, le « twang » qu’offre la Telecaster est apprécié et recherché par beaucoup de guitaristes évoluant dans des styles progressifs du type djent, et cette Squier pourra tout à fait être un choix pertinent pour ce genre d’utilisation.
Enfin, la guitare s’est montrée très stable au niveau de la tenue d’accord durant tout le test malgré un jeu riche en vibrés et en bends.
Une Squier à ce prix ?
À plus de 500 euros la Squier, on était en droit d’attendre de cette Telecaster des prestations en adéquation avec ce positionnement tarifaire. C’est un pari réussi ! Cette guitare offre un look assumé et une lutherie de bonne qualité avec des finitions très propres. Le manche est vraiment confortable et pourra satisfaire aussi bien les rythmiciens que les solistes. Seuls les micros, notamment le micro manche, pourraient prétendre à un changement futur pour faire passer cette guitare dans une catégorie encore supérieure. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une excellente guitare qui trouvera sans aucun doute un intérêt chez de nombreux guitaristes à la recherche d’une Telecaster sous la barre des 600 euros avec un look hybride mêlant à la fois un style vintage et moderne.