Le débarquement des interfaces audio Thunderbolt continue, et c’est au tour de Zoom de présenter la sienne : la TAC-2. Celle-ci adopte un format compact de type desktop et embarque deux préamplis micros. Quid de l’intérêt du Thunderbolt ? Les performances audio sont-elles à la hauteur ? C’est ce que nous allons voir…
La TAC-2 adopte une ergonomie éprouvée et inspirée de la concurrence : une petite boîte qui se pose sur le bureau et arborant un fier encodeur rotatif permettant de tout contrôler, ou presque, à l’instar des Apogee Duet, Apollo Twin d’Universal Audio, Babyface de RME… Ses dimensions sont particulièrement réduites : 129.5 mm (profondeur) x 120.0 mm (largeur) x 51.3 mm (hauteur) pour 420 grammes sur la balance, ce qui en fait clairement une interface nomade. De plus, elle est alimentée par le Thunderbolt, pas besoin d’adaptateur secteur. En revanche, Thunderbolt oblige, impossible de la brancher sur un iBidule. Dommage, elle aurait été parfaite pour ça ! De plus, l’absence de 2e port Thunderbolt ne permet pas de chaîner un disque dur ou un autre périphérique sur la TAC-2. C’est dommage, car la bande passante est énorme et le nombre de ports encore limité sur les ordinateurs.
Sur la tranche de devant, on a une entrée instrument et une sortie casque. Parfait, c’est exactement le meilleur endroit pour les placer. Derrière, on retrouve les deux entrées combo XLR/Jack TRS 6,35 mm pour y brancher des micros ou par exemple un synthétiseur. On ne pourra donc pas brancher deux guitares/basses, dommage. Il reste les sorties pour les enceintes en Jack TRS et la prise Thunderbolt. Et c’est tout.
Sur le dessus de l’interface, nous faisons face à deux séries de 7 LEDs permettant de voir les niveaux des entrées ou des sorties. L’encodeur rotatif est cranté et nous a fait une impression moyenne : il offre peu de résistance et parait assez fragile. On espère qu’il ne tombera pas en panne au bout de quelques mois… Quoi qu’il en soit, il permet de contrôler les niveaux des deux entrées (simultanément ou séparément), des sorties enceintes et de la sortie casque. On passe de l’un à l’autre en cliquant sur l’encodeur, classique. Deux petites LEDs affichent l’état de l’alimentation fantôme. L’ergonomie n’est pas très originale, mais elle est simple et elle a fait ses preuves. Pour le reste des paramètres, il faudra passer par le logiciel…
TAC TAC TAC
Nous avons eu deux logiciels à installer sur notre Mac : les drivers et le MixEfx qui permet d’accéder aux différents paramètres de l’interface et à la table de mixage interne et virtuelle. L’interface graphique du MixEfx est spéciale, mais on s’y fait rapidement, les flèches permettent de comprendre rapidement l’acheminement du signal. On accède au gain des préamplis micro, jusqu’à 60 dB par palier de 3 dB, ce qui est très bien. On a aussi une fonction de gain automatique pratique avec au choix un niveau maximum à 0, –6 ou –12 dB. On peut activer l’alimentation fantôme, inverser la phase et activer le coupe-bas situé à 80 Hz pour chacune des entrées. On pourra ensuite s’occuper du retour avec les niveaux et panoramique des deux entrées dans le casque, ainsi que du niveau du retour de votre séquenceur.
Une section d’effets est disponible, avec des réverbes Room, Hall et Plate, ainsi qu’un écho. On pourra doser l’envoi des entrées et du retour séquenceur indépendamment vers ce module de traitement. C’est plutôt cool d’avoir ça dans une petite interface comme ça, certains chanteurs se sentent mieux avec une pointe de réverbe dans le casque… En plus, le bouton loopback vous permettra éventuellement d’enregistrer ce qui sort de la console virtuelle, avec les traitements (réverbe, coupe-bas…). On termine ce petit tour avec les niveaux des sorties enceintes et casque, qui sont bien sûr indépendants. Sachez que vous pourrez sauver jusqu’à trois états et les rappeler d’un clic de souris grâce aux trois mémoires disponibles en haut de l’interface.
La TAC-2 s’en sort donc plutôt bien au niveau de l’ergonomie, voyons ce qu’il en est en termes de performances audio.
Qui est là ?
Zoom nous a promis une latence très faible grâce au Thunderbolt, et on peut dire que la promesse est tenue : nous obtenons à 44,1 kHz, 1,45 ms entrée et 0,73 ms en sortie lorsque que la taille de la mémoire tampon est réglée au minimum (32 échantillons). C’est vraiment un excellent résultat, bravo.
Afin de tester la bête, nous avons sorti l’APX-515 d’Audio Precision, afin de comparer la TAC-2 aux autres interfaces audio qui sont passées par chez nous.
Voici les résultats obtenus avec les niveaux lignes :
Réponse en fréquences Ligne
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Avec une déviation de ±0,513 dB, la TAC-2 ne fait clairement pas partie du haut du panier. On aperçoit une belle bosse de 0,5 dB à environ 450 Hz. Cependant, elle garde un meilleur résultat que la T4 de Resident Audio (elle aussi Thunderbolt) testée récemment (±0,756 dB). Le résultat reste quand même loin des Metric Halo ULN8 (±0,06 dB) et Apollo Twin (±0,023 dB), mais demeure à peu près équivalent à la Steinberg UR22 (±0,496 dB).
Ratio THD Ligne
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Le taux de distorsion harmonique est en revanche très bon, oscillant entre 0,001 et 0,002 % suivant les fréquences du spectre. Meilleur que la T4 (0,01%) et à peu près équivalent à la Fireface 802 (0,001%).
Les entrées micro bénéficient d’un gain maximal de 60 dB, ce qui est très bien et suffisant la plupart du temps. Avec un gain à environ 34 dB, le rapport signal/bruit est de 94 dB, ce qui reste encore meilleur que la T4 de Resident Audio (91 dB). Les ténors du genre (Crimson, Fireface 802 et ULN8) tournent autour de 100 dB, tandis que les UR22 et C600 sont autour de 89 dB. Le résultat nous parait donc plutôt normal en vue du prix de l’interface.
Réponse en fréquences Micro
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La déviation des entrées micro n’est pas fameuse, avec ±0,880 dB . On retrouve la bosse à 450 Hz avec en plus une atténuation sous les 200 Hz. Pour le coup, la T4 de Resident Audio fait mieux (±0,186 dB), les C600 (±0,260 dB) et UR22 (±0,289 dB) aussi, pourtant située en entrée de gamme.
THD Ratio Mic
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Le taux de distorsion harmonique oscille entre 0,001 et 0,005 % suivant les fréquences, ce qui est un résultat très satisfaisant, mieux que la T4 (0,01 %).
Pour résumer, la TAC-2 n’a pas une réponse en fréquence des plus plates, avec une belle bosse à 450 Hz. En revanche, côté distorsion, c’est très bien avec des résultats proches des meilleures interfaces que nous ayons testées.
Conclusion
Avec la TAC-2, Zoom propose l’interface audio Thunderbolt la moins chère du marché. Le look est soigné et elle reste très simple et pratique à utiliser. Son format compact et le fait qu’elle soit auto-alimentée ravira les musiciens nomades (sauf s’ils sont sur iOS). La promesse de la faible latence est tenue, mais côté son, la réponse en fréquence nous a un peu déçus. On aurait aussi aimé avoir une deuxième entrée instrument, un deuxième connecteur Thunderbolt et un encodeur rotatif qui inspire un peu plus confiance. Si vous cherchez impérativement une interface Thunderbolt et que votre budget est limité, la TAC-2 s’imposera. Si l’USB vous convient aussi, vous économiserez quelques deniers en allant voir ailleurs.