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Le Pub
le Pub artistique et culturel
Sujet de la discussion Parlons Histoire (parce que sur AF il y a un sujet pour tout, sauf que là y'en avait pas encore)...
Voilà, comme ça ça permettra de ne pas ramener notre science (humaine) à tort et à travers aux quatre coins du pub... :-D

Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.

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1181
un collaborateur passif qui, tout de même, ne trouvait pas assez insupportables les idées de ceux qui étaient au pouvoir pour s'en couper.
Ou pour servir de taupe, ou autre.

Ce genre de gens, la "majorité silencieuse" qui laissait faire, sinon accompagnait à des degrés plus ou moins forts l'actions des occupants et collaborateurs, ont sans doute fait autant de mal que les purs collabos. Pas individuellement, mais par leur passivité bienveillante collective, vu la masse qu'ils représentaient.

Autre truc : les positions des uns et des autres au début de la guerre, c'est une chose. Beaucoup ont été saisis d'effroi et paralysés par l'effondrement. Beaucoup n'avaient pas saisi la portée du régime nazi et de la collaboration.
Beaucoup de gens ont donc plus ou moins continué comme avant dans les nouvelles circonstances, voire ont collaboré activement.
Ensuite, les choses se sont sues : le sort fait aux juifs, les massacres de résistants, etc.
Là, pas mal de gens ont changé leur fusil d'épaule.
Ceux qui ont continué à fermer les yeux pendant toute la guerre pour ne se réveiller qu'à la fin de celle-ci pour dire "hein ? Quoi ? Mais j'ai juste fait mon boulot, moi", je ne leur trouve pas beaucoup d'excuses.
(modulo le fait qu'il est facile de porter de tels jugements bien assis dans son fauteuil à 70 ans de distance, mais quand même).

Par contre, Hergé a considérablement évolué par la suite, devenant anti-raciste, anti-colonialiste, etc. Je retiens ça à son crédit. Je le retiens d'autant plus qu'il a dû faire un long chemin et que ça me semble plus difficile pour quelqu'un qui vient de l'extrême droite que de la part de quelqu'un qui a baigné tout jeune dans ces idées.

[ Dernière édition du message le 17/02/2021 à 15:51:22 ]

1182
J'ai lu beaucoup d'articles et de bouquins sur la collaboration, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est complexe. On s'est tous posé a un moment la question de savoir quelle attitude adopter
en pareil cas : collaborer, ou ne rien faire et courber l'échine, ou encore résister activement ? J'aurais bien sur préféré la dernière solution, et de loin. C'est vraiment très très dur à dire ici, mais je n'en suis pas absolument sur à 100 p 100. Tout dépends des circonstances.
Comme tu le dis si bien :
Citation :
(modulo le fait qu'il est facile de porter de tels jugements bien assis dans son fauteuil à 70 ans de distance, mais quand même).
Jusqu'en 43, dans mon coin, et même après les Allemands flinguaient a tour de bras, et il était très difficile (et très risqué) aussi bien pour soi même que pour ses proches de résister, et cela même passivement. Les murs avaient des oreilles, pour reprendre les expressions de l'époque. Les premières défaites allemandes sur divers fronts ont ensuite changé la donne, les résistances ont pu enter en action en France , et un peu partout en Europe, pour contrer les méfaits du nazisme. Mais le chemin a été bien long, et semé d'embuches.
1183
C'est quoi ton coin ?

N'oublions pas que ce qui a fait basculer une partie de la jeunesse française dans a résistance, c'est le service du travail obligatoire.

[ Dernière édition du message le 17/02/2021 à 16:55:45 ]

1184
Citation :
C'est quoi ton coin ?

Un peu d'histoire locale :
Donc, un petit village du 77. Envahi le 10 juin 1940 par les Allemands et libéré le 27 aout 1944 par la 1ere armée US (Général Bradley ) J'ai de précieux souvenirs de récits de vive voix étant plus jeune de combats farouches, d'un Half Track allemand détruit par un Sherman US en pleine rue, d'Allemands (en fait, une brigade de Hongrois excités qui fouillaient les maisons, heureusement, aucune victime ce jour la. Et d'un Bombardier Lancaster du squadron 61 de la RAF écrasé tout près de chez moi, vraisemblablement abattu par la flak allemande. Tout l'équipage étant malheureusement décédé.
Voila.
1185
OK.

De ce que je sais (mais je ne suis pas historien, juste passionné), les débuts de l'occupation ont été généralement relativement cools. D'une, la population était sonnée et désorganisée et n'offrait pas tellement de résistance, d'autant que Pétain, encore très populaire avait demandé à tout le monde de se la jouer cool. Et il fallait aussi s'occuper des réfugiés, s'inquiéter du sort des soldats prisonniers, tuées ou réfugiés en GB, on ne savait pas trop... s'organiser pour faire tourner l'économie, l'agriculture malgré les bras absents...

De deux, il fallait pour les allemands se faire accepter par les populations vaincues.

C'est au fil de la guerre que les tensions se sont exacerbées. Avec les lois de Vichy, avec les début d'organisations des réseaux résistants qui ont commencé à ruer dans les brancards, avec les gens écœurés/révoltés du traitement des juifs, les exactions des SS, de la gestapo et de la milice française, puis l'Allemagne qui n'enchaînait plus victoire sur victoire, mais commençait à prendre des dérouillées ce qui mettait les gus en stress, tout comme le risque de se prendre une bastos ou une grenade un peu n'importe quand.
1186
T'as bien résumé la situation. Hitler n'était qu'un dingue arrivé au pouvoir par un concours de circonstances, grâce a ses talent d'orateur, et qui revendiquait ensuite fièrement ses victoires, alors qu'elles étaient plutôt a mettre au crédit de ses généraux.
Sa grande erreur tactique (c'est tant mieux...) à été d'ouvrir un second front en URSS, selon moi.

J'ai fait des recherches sur la milice, mais il semblerait qu'elle ait été absente de mon coin. Elle n'était pas implantée partout, fort heureusement.
J'ai lu des bouquins sur les causes et effets de la deuxième guerre mondiale (traité de Versailles trop étouffant...Du coup crise économique et énième vengeance Allemande, et haine des Français )

En plus d'une bien mauvaise doctrine défensive en 1939. Contrairement a ce qu'on pense généralement, le ligne Maginot n'avait pas bouffé tous les crédits, et l'armée Française n'était pas sous équipée. C'est plutôt le manque de tactique sérieuse, et les généraux déconnectés de la réalité qui a amené la défaite éclair.
1187
Citation :
J'ai lu des bouquins sur les causes et effets de la deuxième guerre mondiale (traité de Versailles trop étouffant...Du coup crise économique


Pour la crise économique, elle a été en deux vagues, et donc d’autant plus déprimante pour les Allemands :

- la première, dont tu parles, qui a été à l’origine d’une inflation galopante… mais finalement vers la fin des années 20, la république de Weimar avait réussi à stopper l’inflation et à remettre l’économie sur les rails.

- Sauf qu’en 29, krach boursier aux USA, et peu de temps après l’Allemagne replongeait dans le marasmes.


J’ai vu une longue exposition dans un bunker de la 2ème GM à Berlin, et il y avait notamment une liste des facteurs ayant contribué à l’accès de Hitler au pouvoir. Et cette liste est longue. Bon il y a aussi que les grands patrons allemands ont fait pression sur Hindenburg pour que Hitler soit nommé, alors que ça n’aurait pas dû être le cas et que Hindenburg n’y était pas favorable.
1188
Encore un coup des facteurs :oops2:
1189
1190
(27 aout 44, ça serait pas Provins ton village ? :mrg:)

Comme l’a écrit Will, difficile de savoir ce que nous aurions fait à la place de nos aïeux. Je pense que je n’aurais pas été résistant, plutôt mollement contre l’occupant pour essayer de sauver mes miches et mes mioches.

Si on réfléchit un peu, nous sommes nous aussi, aujourd’hui, en ce moment, au courant de massacres et de drames éthniques, partout dans le monde. Et on ne fait globalement rien.

On va m’opposer que le sort des Ouighours à des milliers de km de chez moi ne peut pas m’importer autant que le sort des juifs en Allemagne, sauf que nous vivons dans un monde rétrécit. La Chine est aussi proche de moi aujourd’hui que l’Allemagne ne l’était de nos grands-parents.

On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.