Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
Jackbrelle
Ta présentation me rend bien curieux...
( J'ai écrit moi-même un petit roman dans l'idée: sauf que " Une journée avec Dieu " est raconté par un type qui meurt... Dieu est une femme ( rousse et très sensuelle ) Sinon, y aurait des ressemblances entre ce Dieu du livre un peu fatigué des balivernes à son endroit. Bon, le mien est pas fini et aucune idée de ce qu'il vaut. C'est que mon deuxième et j'ai décidé d'attendre d'être vioque pour faire romancier )
Je vais sûrement le lire. Merci.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Anonyme
Roumanie début du XXème siècle.
Le jeune Adrien aimerait beaucoup accompagner son oncle Stavro qui ira bientôt
vendre sa marchandise à la foire d'une ville voisine.
Mais cet oncle est un peu le paria de la famille et sa mère n'accepte qu'à contre-coeur.
Adrien avait bien remarqué que sous ses dehors d'amuseur et de blagueur, il y avait quelque
chose de sombre dans certaines attitudes de son oncle.
Lors du voyage vers la ville un incident assez singulier vient
mettre en lumière le côté obscure de Stavro.
Roman initiatique et épique par cet auteur roumain qui l'a écrit en français, langue qu'il a appris en autodidacte.
Le récit chevauche les XIXème et XXème siècles et aussi la Roumanie, la Grèce, la Turquie, la Syrie, l'Égypte et le Liban
et donc une multitude de langues, coutumes, religions, d'environnement citadins ou campagnards et de personnages généralement mauvais.
Les moeurs sont très dures et la violence omniprésente.
Une réalité crue et sordide nous est livrée sans complaisance avec une touche de fatalisme romantique.
Il ne faisait en effet pas bon être femme, enfant ou faible d'esprit ou de corps en ces temps-là où tout se monnaye.
Le style n'est pas le point fort du roman mais l'histoire a les traits des contes et on suit avec curiosité les aventures et anecdotes
pour le moins étonnantes des personnages.
Pas le roman de l'année, mais c'est tout de même bien dépaysant et distrayant.
[ Dernière édition du message le 09/03/2015 à 09:27:40 ]
Anonyme
Ferdyduke, Transatlantique, le Journal, quelques titres denses, grinçants, et profonds. Avec le style en prime.
Une petite dévisite du Louvre :
http://partenulle.blogspot.com/2015/03/le-louvre-devisite.html
Une petite déconfiguration des poètes :
http://partenulle.blogspot.com/2014/11/contrepoeterie-et-autres-gombrodises.html
Un cocktail d'humour sans concession et de jubilation rhétorique. Mais le monsieur a souvent été pris au pied de la lettre et des ennemis, il en avait !...
Il y a aussi la vidéo quelque part dans ma liste de lectures :
Enjoy !
[ Dernière édition du message le 09/03/2015 à 16:16:33 ]
Anonyme
Serbie, XVIème siècle.
Dans un coin perdu des enfants sont emmenés de force pour servir le pouvoir ottoman. L'un d'eux finira vizir et fera construire dans son village natal un pont enjambant la Drina, un fleuve local séparant l'Orient et l'Occident.
Prix Nobel de littérature en 1961 c'est "Un des plus grands romans de ce siècle." d'après Nicole Zand de Le Monde.Bon, voilà bien le genre de truc qui met la barre bien haut, mais je dois bien avouer après lecture que ce n'est pas trop exagéré. Il faut dire que c'est sacrément bien fait.
L'histoire couvre 5 siècles d'histoires, grande et petites. On voit comment même un endroit insignifiant peut se voir bouleversé par non seulement des tumultes locaux mais aussi d’évènements lointains, de décisions prises dans un ailleurs abstrait.
Niveau local, musulmans et chrétiens cohabitent plutôt bien, même si quelques évènements viennent mettre à jour des rancoeurs habituellement tues. Mais globalement cette société traditionnelle a, malgré les différences de confessions, beaucoup de choses en commun.
Avec l’annexion par l’Empire austro-hongrois la donne change un peu. On ne coupe plus les têtes pour les exposer sur des piques, on n’empale plus personne (ce qui ne résume pas l’empire ottoman) mais ce qui déconcerte les habitants c’est la frénésie d’activité des « occidentaux » :
Les habitants de la ville les plus âgés étaient perdus[...]ce perpétuel besoin qu’avaient les étrangers de construire et de démolir, de creuser et de bâtir, de créer et de transformer, cette aspiration sans fin à prévoir l’action des éléments, à leur échapper ou à les vaincre, cela ici, personne ne le comprenait ni ne l’appréciait. Au contraire, les gens de la ville, surtout les plus âgés, y voyaient un phénomène malsain et un signe de mauvais augure. Si cela avait dépendu d’eux, leur ville aurait ressemblé à toutes les autres petites bourgades orientales. Ce qui se fissurait, on le réparait ; ce qui penchait, on l’étayait ; mais en dehors de cela, personne ne se serait, sans réel besoin et de façon planifiée, inventé du travail.
Le livre regorge de nombreux exemples d’un certain art de vivre qui disparaît. Avec l’Occident par exemple, arrive aussi une certaine forme de confort plus ou moins bien apprécié. On installe l’éclairage sur le pont, là où avant on aimait discuter discrètement ou faire des confidences, parler de ses problèmes, de ses espoirs dans la pénombre, ou à la lumière de la Lune.
Il y a aussi les bouleversements technologiques.
L’arrivée du train change la donne pour le commerce. On se rend désormais à Sarajevo en 4h alors qu’auparavant il fallait voyager deux jours par la route. Les audacieux saisissent cette opportunité et font fortune pendant que les conservateurs perdent peu à peu leurs monopoles historiques.
Sociologiquement la donne change à plusieurs niveaux,et avec l’Empire austro-hongrois la femme prend sa place dans l’espace public et fréquente désormais elle aussi le pont, auparavant exclusivement réservés aux hommes en général, musulmans en particuliers, forts de la domination ottomane.
Mais d’Occident arrive aussi les concepts politiques et une certaines éducation intellectuelle qu’acquièrent les enfants qui vont désormais au lycée. Après les confrontations religieuses viennent les conflits politiques avec la lutte des classes, le nationalisme, le socialisme. Voici ce que dis un simple bûcheron à son camarade désormais étudiant à Sarajevo et engagé politiquement
J’écoute attentivement toutes ces discussions ; et vous deux et d’autres personnes instruites de la ville ;
je lis les journaux et les revues.
Et plus je vous écoute, plus je suis persuadé que la plupart de ces controverses orales ou écrites n’ont rien à voir avec la vie et ses exigences ou ses problèmes réels.
Car la vie, la vraie vie, je l’observe e tout près, je la vois chez les autres et je m’y frotte personnellement chaque jour que Dieu fait.
Il se peut que je me trompe, et je ne sais même pas m’exprimer comme il faut, mais il me vient souvent à l’idée que le progrès technique et la paix relative qui règne dans le monde ont permis une sorte de trêve, engendré une atmosphère particulière, artificielle et irréelle, dans laquelle une classe de gens, que l’on appelle les intellectuels, peut en toute liberté s’amuser de façon intéressante et agréable à jongler avec les idées et « les conceptions de la vie et du monde ».
Une sorte de serre de l’esprit avec un climat artificiel et une flore exotique,
mais sans le moindre lien avec la terre,
le sol réel mais dur que foule la masse des vivants.
Vous croyez discuter du destin de ces masses et de la façon dont elles peuvent être utilisées dans la lutte pour atteindre aux nobles objectifs que vous lui fixez, mais en fait, les mécanismes qui tournent dans vos têtes n’ont rien à voir avec la vie des masses, ni même avec la vie en général.
C’est là que votre petit jeu devient dangereux, ou du moins peut le devenir pour les autres comme pour vous-mêmes.
On arrive alors à la Première Guerre Mondiale, dernière partie de ce romans écrit en 1945.
Mais derrière ces grandes choses il y a beaucoup d’anecdotes réelles, inventées, exagérées ou mythiques, de petites histoires locales, heureuses ou tragiques, de mariages mal vécus, du romantisme excessif, de traditions dont certains cherchent à s’émanciper un peu trop tôt et finissent alors décapités, de fortunes perdues qui mènent alors à la folie, de nuits d’ivresses, de rendez-vous secrets, de tractations amoureuses et de baisers volés, de gens devenus fous, d’idiots du village pourtant bien utiles, de commerçant arrogants, de religieux bienveillants, de gendarmes dépassés par leurs uniformes...touts une galerie de personnages qui traverse toutes les couches sociales.
Malgré de belles touches de poésie assez champêtre, je n'ai pas trouvé le style singulier, mais la forme importe si peu dans ce registre que ça n'a aucune incidence majeur sur le fond.
Bon pour faire court, car il y a encore des tonnes de choses à dire, ce livre illustre bien les bouleversement sociaux, économiques, ethniques/migratoires, politiques, technologiques et leurs implications sur les croyances, le for intérieur, la psychologie, les sentiments. Un petit bijou d'étude avec supplément d'incarnation.
Faire entrer tout ça dans un peu moins de 400 pages nécessite un livre bien structuré et un talent de conteur pour que le lecteur ne s’ennuie pas. Selon moi, Ivo Andric réussi bien le challenge pour ce roman passionnant aux multiples dimensions, visibles ou occultées.
[ Dernière édition du message le 18/03/2015 à 13:09:31 ]
Anonyme
Anonyme
En même temps je n'ai pas le problème de rendement à fournir sur une quantité pléthorique de livres que l'on a pas toujours envie de lire quand on est dans la presse spécialisée.
Je parle des livres que j'ai eu envie de lire, qui m'ont plu et en plus j'ai le temps d'en dire ce que je pense.
Ça peut paraître long quelques fois, mais je ne peux pas me contenter de dire que j'ai bien aimé un livre.
Il faut aussi dire pourquoi, des fois que ça intéresserait du monde.
Jackbrelle
C'est vrai tu le fais pro ( Tu devrais proposer tes services, ça fait toujours un peu de beurre de plus que juste pour nous AFiens... )
Lu hier la moitié de " Manuel de survie à l'usage des incapables " de Tomas Gunzig. ( Non, ce n'est pas un enième traité que je conseillerais bien à quelques uns mais un roman ).
J'ai lu la moitié en une soirée parce que c'est assez palpitant. Ecriture enlevée comme y disent à la télé, ça fait semblant de raconter tout avec détachement presque clinique et on tourne les pages sans hésiter jusqu'à ce que tu marches dans tes yeux.
On est dans des vies un peu minables, glauques d'employés d'hyper, de surveillants lâches, de DH sadiques et apeurés eux-même... Y a un coté fantastique puisqu'une certaine partie des perso est OGM, les voyoux entr'autre sont mi-loup mi-homme... Y a du drame, du suspens, peu d'humour et très froid.
J'ai hate de ce soir pour le finir.
J'avais déjà lu " Mort d'un parfait bilingue ", plus drôle mais tout aussi cruel et vraisemblable.
Je vais me faire les autres.
Après un échange d'idées, chacun peut repartir avec la sienne.
Djardin
Dieu que c'est chiant et mal écrit.
J'arrive pas. Pourtant on m'avais dis que c'était la même époque qu'Alexandre Dumas, qu'ils étaient potes, qu'ils faisaient le même style de roman d'aventure romantique. Et je kiffe vraiment Dumas.
Seulement... ben ça commence par 40 pages de rien. Ok, c'est pour mettre dans l'ambiance, mais 40 pages inutiles et pompeuses, voilà. Ensuite, peu après, description de la cathédrale. Encore 20 page lourdes, lourdes lourdes (et inutiles). La description est finie ? que nenni, imaginons que nous sommes au sommet et voyons Paris et re-vlan, 40 pages de à quoi ressemblait Paris à l'époque, avec un style lourdingue et un fond réac de "c'était mieux avant" (je pensait pas du tout ça de Hugo, je le croyais moderne). L'histoire avance un peu et là, je recommence une description de l'histoire de l'architecture, des pierres dressées à la cathédrale de Cologne. j'ai regardé, encore 40 pages. J'ose plus continuer le livre, j'arrête là.
Ca vaut quand même le coup d'essayer de continuer ? (quitte à sauter les passages chiants) ou d'essayer un autre bouquin de Hugo ? Ou il n'est définitivement pas fait pour moi ?
Je viens de voir une citation de Balzac :
Je viens de lire Notre-Dame — ce n'est pas de M. Victor Hugo auteur de quelques bonnes odes, c'est de M. Hugo auteur d’Hernani — deux belles scènes, trois mots, le tout invraisemblable, deux descriptions, la belle et la bête, et un déluge de mauvais goût — une fable sans possibilité et par-dessus tout un ouvrage ennuyeux, vide, plein de prétention architecturale — voilà où nous mène l'amour-propre excessif.
C'est ça, un déluge de mauvais gout et de prétention.
Et Balzac, c'est bien ?
En plus, ça m'embête : j'ai récupéré de mon Grand-père les œuvres complètes de Hugo, reliées cuirs. c'est hyper classe dans mon salon, mais si je les lis pas, c'est moyen.
Référence en matière de bon gout capillaire et vestimentaire.
homme à tête de zizi.
[ Dernière édition du message le 18/03/2015 à 14:08:57 ]
cyar
De mémoire, la première scène du père Goriot décrit la façade d'un immeuble pendant 20 pages...
[ Dernière édition du message le 18/03/2015 à 14:12:47 ]
Javier Guante Hermoso
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