Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
4124
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/01/2003 à 18:34:57Dis moi ce que tu lis.
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 19 ans
5561 Posté le 24/04/2017 à 02:14:53
Faire de bonnes reproductions d'art, c'est pas seulement "compliqué". C'est manifestement impossible.
En comparant un tableau reproduit dans deux ou trois éditions prestigieuses et onéreuses, il n'a jamais la même allure, ni même la même couleur dominante.
Essayez vous verrez.
Sans parler de la réduction, au mieux, en A3, d'un tableau de 4m² ou davantage... N'allons pas chercher plus loin la raison de cette espèce de légende lamentable à propos du soi-disant "fini" dans la peinture classique...
Bref, allez dans les musées, fuyez les librairies!
En comparant un tableau reproduit dans deux ou trois éditions prestigieuses et onéreuses, il n'a jamais la même allure, ni même la même couleur dominante.
Essayez vous verrez.
Sans parler de la réduction, au mieux, en A3, d'un tableau de 4m² ou davantage... N'allons pas chercher plus loin la raison de cette espèce de légende lamentable à propos du soi-disant "fini" dans la peinture classique...
Bref, allez dans les musées, fuyez les librairies!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 24/04/2017 à 02:16:44 ]
Anonyme
17065
5562 Posté le 28/04/2017 à 09:29:51
Mexique dans l'entre-deux guerres.
Dobbs, qu'on suppose avoir la trentaine, est sans le sou et essaye de trouver n'importe quel petit boulot. Se présente alors l'opportunité de travailler dans l'extraction de pétrole. Les choses ne se passent pas très bien avec l'employeur mais il a fait la connaissance de Curtin. Il y aurait de l'or dans le coin. L'aventure peut commencer.
Il n'y a là ni le cynisme, ni l'humour de "Le Vaisseau des morts" mais comme pour ce dernier, l'aventure est au rendez-vous. J'ai trouvé le démarrage un peu long mais une fois que le livre a décollé on ne le lâche plus car c'est bien rythmé, pas ennuyeux ni encombré de digressions qui masqueraient quelque faiblesse. Au contraire, j'avais hâte de retrouver mon temps de lecture pour savoir où en étaient les personnages. Avec un peu de recul c'est d'une simplicité déconcertante mais c'est sacrément maîtrisé.
Je ne connais pas le texte original mais ça doit être bien traduit car on ne rate aucune scène, aucune ambiance ni aucune des idées sous-jacentes du livre qui ne manque pas de nous interroger sans pour autant reléguer au second plan ce pour quoi nous suivons cette histoire: l'espoir et l'aventure.
A priori je ne suis pas client de ce genre d'univers de chercheurs d'or, de desperados, de gringos d'indiens mais là il faut dire que l'auteur a su m'y immerger le temps de la lecture. Je me disais que ça ferait un excellent film, John Huston ne s'y est pas trompé et l'a adapté en 1948 avec Humprhey Bogart dans le rôle de Dobbs. Super moment de lecture.
[ Dernière édition du message le 28/04/2017 à 15:07:33 ]
-Livingroom-
6738
Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
5564 Posté le 28/04/2017 à 16:26:27
Je viens de finir la lecture de "propos culinaires et savants" d'Hervé This, père de la gastronomie moléculaire (science qui tend à montrer ce qui se passe d'un point de vue scientifique lorsque l'on cuisine, afin d'en tirer des conclusions pour créer d'autres recettes encore inconnues).
C'est assez bien fait, il échange avec de grands cuisiniers (Gagnaire, Conticini, Savoy etc...) à partir d'une recette simple (la mayonnaise, la mousse au chocolat, le pot au feu...), et discutent autour de cela, en partant d'une recette du passé, puis en la validant ou en la contredisant, on approche le débat scientifique, puis le débat artistique.
Chaque chapitre est bien découpé, ce qui ne rend pas la chose fastidieuse, même pour un mec comme moi qui suis une buse dans tout ce qui est scientifique de manière globale...
C'est assez bien fait, il échange avec de grands cuisiniers (Gagnaire, Conticini, Savoy etc...) à partir d'une recette simple (la mayonnaise, la mousse au chocolat, le pot au feu...), et discutent autour de cela, en partant d'une recette du passé, puis en la validant ou en la contredisant, on approche le débat scientifique, puis le débat artistique.
Chaque chapitre est bien découpé, ce qui ne rend pas la chose fastidieuse, même pour un mec comme moi qui suis une buse dans tout ce qui est scientifique de manière globale...
Anonyme
5215
5565 Posté le 03/05/2017 à 19:35:36
Énorme déception. Comment ce livre peut-il être culte ? Uniquement parce que ya du gore et du sexe ? Ou parce que ya une quelque bonne campagne de pub avec des autocongratulations du milieu ?...
Anonyme
5215
5566 Posté le 03/05/2017 à 20:07:29
Pour qui veut, voici la dernière histoire en ligne sur mon blog :
http://histoirehebdo.blogspot.bg/2017/05/pour-le-mal-que-jai-fait.html
(un peu dur d'être vraiment rigoureux pour le rythme hebdomadaire...)
http://histoirehebdo.blogspot.bg/2017/05/pour-le-mal-que-jai-fait.html
(un peu dur d'être vraiment rigoureux pour le rythme hebdomadaire...)
Anonyme
4295
5567 Posté le 04/05/2017 à 18:55:59
Les mémoires du Sergent Bourgogne
Lisable en ligne ici
Récit d'un soldat de la Garde Impériale de la bataille de Russie de Napo 1°.
Dans les premier paragraphe, l'armée fait Espagne-Lituanie en 1 mois et demi, le coeur léger, avec juste 2j de repos à Paris. Ensuite, qq jours festifs dans un Moscou incendié par les russes, entre eau de vie, rhum de la Jamaïque et deux gentilles femmes rencontrées sur place qui font le linge.
Ensuite c'est l'enfer, marche et dodo par -25°c en mangeant un lambeau de cheval 1j sur deux, cadavres partout.
J'en suis à "on aurait eu tort de se plaindre sachant ce qu'il nous attendait".
C'est impressionnant. Le bonhomme a quand même vécu jusque 86 ans. A noter que Napoléon est parmi ses hommes, dans le mêmes conditions (avec sûrement un peu plus d'eau de vie et de cheval à manger que les autres).
un graphique des effectifs sur l'aller (rose)-retour(noir) avec les températures. (416 000 morts)
Lisable en ligne ici
Récit d'un soldat de la Garde Impériale de la bataille de Russie de Napo 1°.
Dans les premier paragraphe, l'armée fait Espagne-Lituanie en 1 mois et demi, le coeur léger, avec juste 2j de repos à Paris. Ensuite, qq jours festifs dans un Moscou incendié par les russes, entre eau de vie, rhum de la Jamaïque et deux gentilles femmes rencontrées sur place qui font le linge.
Ensuite c'est l'enfer, marche et dodo par -25°c en mangeant un lambeau de cheval 1j sur deux, cadavres partout.
J'en suis à "on aurait eu tort de se plaindre sachant ce qu'il nous attendait".
C'est impressionnant. Le bonhomme a quand même vécu jusque 86 ans. A noter que Napoléon est parmi ses hommes, dans le mêmes conditions (avec sûrement un peu plus d'eau de vie et de cheval à manger que les autres).
un graphique des effectifs sur l'aller (rose)-retour(noir) avec les températures. (416 000 morts)
[ Dernière édition du message le 04/05/2017 à 18:58:31 ]
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
5568 Posté le 04/05/2017 à 20:09:14
67 : ton bouquin semble passionnant mais plutôt sombre !
Déjà parce-qu'il a beaucoup choqué.
Pas à cause du gore, mais surtout à cause de l'idée qu'un gars qui a tous les traits d'un winner (études supérieures, culture, richesse, "job de pointe"...) puisse être un horrible type.
Il y a aussi la vraie provocation à la fin, où du fait de son statut et son paraître, il échappe à la police et autres suspicions.
Je pense que c'est une bonne peinture d'un milieu complètement dans sa bulle, tant en termes de relations (ils sont dans une ville hyper connue, au milieu de millions de gens et de milliers de touristes, mais vivent dans un monde parallèle où ils ne croisent que des gens dans leur style) qu'en termes d'empathie. Il doit d'ailleurs y avoir énormément de trucs vrais, de scènes vécues, qui ont du piquer les critiques new-yorkais.
Personnellement je comprends le côté culte de ce livre, et je l'ai d'ailleurs beaucoup aimé. Par contre j'ai trouvé que les autres Bret Easton Ellis que j'ai lus (deux ?) y ressemblent beaucoup trop. Or pour moi c'est un sujet qui s'épuise vite. Pas comme les parcelles de monde de Simenon.
Citation :
on aurait eu tort de se plaindre sachant ce qu'il nous attendait
Citation de mrPESSOA :
Énorme déception. Comment ce livre peut-il être culte ? Uniquement parce que ya du gore et du sexe ? Ou parce que ya une quelque bonne campagne de pub avec des autocongratulations du milieu ?...
Déjà parce-qu'il a beaucoup choqué.
Pas à cause du gore, mais surtout à cause de l'idée qu'un gars qui a tous les traits d'un winner (études supérieures, culture, richesse, "job de pointe"...) puisse être un horrible type.
Il y a aussi la vraie provocation à la fin, où du fait de son statut et son paraître, il échappe à la police et autres suspicions.
Je pense que c'est une bonne peinture d'un milieu complètement dans sa bulle, tant en termes de relations (ils sont dans une ville hyper connue, au milieu de millions de gens et de milliers de touristes, mais vivent dans un monde parallèle où ils ne croisent que des gens dans leur style) qu'en termes d'empathie. Il doit d'ailleurs y avoir énormément de trucs vrais, de scènes vécues, qui ont du piquer les critiques new-yorkais.
Personnellement je comprends le côté culte de ce livre, et je l'ai d'ailleurs beaucoup aimé. Par contre j'ai trouvé que les autres Bret Easton Ellis que j'ai lus (deux ?) y ressemblent beaucoup trop. Or pour moi c'est un sujet qui s'épuise vite. Pas comme les parcelles de monde de Simenon.
[ Dernière édition du message le 04/05/2017 à 20:11:31 ]
Anonyme
5215
5569 Posté le 05/05/2017 à 14:28:13
Merci pour ton retour dr pouet !
J'ai posté une critique plus fouillée là : https://www.senscritique.com/livre/American_Psycho/critique/101529264
Ce bouquin a ses qualités. Mais j'ai du mal à croire que ses fans ont vraiment tout apprécié et lu mot par mot (les descriptions vestimentaires ou gastronomiques... que j'ai lues intégralement). Les scènes gore aussi, je les ai lues intégralement. Ce qui m'a le plus déçu et ennuyé, c'est la superficialité absolue des personnages :
on pourrait être golden boy, tueur psychopathe, et avoir une personnalité... Dans ce bouquin, personne ne m'intéresse. Ce sont des anti-personnes d'ailleurs, sans richesse intérieure. Mais le livre bénéficie d'une telle aura que j'ai tout lu jusqu'au bout... Je le regrette...
Autre chose : l'auteur s'est amusé à jouer avec l'équivoque dans son récit. Du coup il y a deux camps de lecteurs :
Toi tu as choisi ton camp manifestement.
J'ai lu pas mal de retours de lecteurs pour comprendre le succès du livre, et j'ai pu constater ces deux interprétations. Quant à moi, je fais partie de l'ultra-minorité qui n'a pas trop apprécié le livre, et qui s'intéresse tellement peu à l'intrigue et aux personnages que je me fous du choix d'interprétation à prendre...
Pour finir, je range ce bouquin dans le vaste ensemble de best sellers (Le monde selon Garp / Les particules élémentaires / Hygiène de l'assassin / L'échiquier du mal / etc.) qui sont cultifiés et qui, selon moi, n'arrivent pas à la cheville d'un Dostoïevski ou d'un Kafka moyens.
J'ai posté une critique plus fouillée là : https://www.senscritique.com/livre/American_Psycho/critique/101529264
Ce bouquin a ses qualités. Mais j'ai du mal à croire que ses fans ont vraiment tout apprécié et lu mot par mot (les descriptions vestimentaires ou gastronomiques... que j'ai lues intégralement). Les scènes gore aussi, je les ai lues intégralement. Ce qui m'a le plus déçu et ennuyé, c'est la superficialité absolue des personnages :
on pourrait être golden boy, tueur psychopathe, et avoir une personnalité... Dans ce bouquin, personne ne m'intéresse. Ce sont des anti-personnes d'ailleurs, sans richesse intérieure. Mais le livre bénéficie d'une telle aura que j'ai tout lu jusqu'au bout... Je le regrette...
Autre chose : l'auteur s'est amusé à jouer avec l'équivoque dans son récit. Du coup il y a deux camps de lecteurs :
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
- ceux qui pensent que Bateman tue vraiment
- ceux qui pensent que Bateman s'imagine tuer et délire
- ceux qui pensent que Bateman s'imagine tuer et délire
Toi tu as choisi ton camp manifestement.
J'ai lu pas mal de retours de lecteurs pour comprendre le succès du livre, et j'ai pu constater ces deux interprétations. Quant à moi, je fais partie de l'ultra-minorité qui n'a pas trop apprécié le livre, et qui s'intéresse tellement peu à l'intrigue et aux personnages que je me fous du choix d'interprétation à prendre...
Pour finir, je range ce bouquin dans le vaste ensemble de best sellers (Le monde selon Garp / Les particules élémentaires / Hygiène de l'assassin / L'échiquier du mal / etc.) qui sont cultifiés et qui, selon moi, n'arrivent pas à la cheville d'un Dostoïevski ou d'un Kafka moyens.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
5570 Posté le 05/05/2017 à 15:57:14
Citation :
on pourrait être golden boy, tueur psychopathe, et avoir une personnalité... Dans ce bouquin, personne ne m'intéresse. Ce sont des anti-personnes d'ailleurs, sans richesse intérieure.
Pour moi c'est complètement l'objectif de l'auteur.
J'ai tout lu aussi. Je pense que les descriptions participent à ce tableau au vitriol de cette "bourgeoisie hign-end". Et puis la scène de panique intériorisée par jalousie de la carte de visite d'un confrère...
Et oui, aucun intérêt si Bateman ne tue pas vraiment.
[ Dernière édition du message le 05/05/2017 à 16:03:17 ]
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