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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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Russie des années 30. Sonietchka a 27 ans.
Depuis l'âge de sept ans, soit vingt ans, elle ne fait qu'une chose: lire.
Une fois arrivée à l'adolescence il faut dire que son physique disgrâcieux ne lui a pas permis de suivre
des chemins plus classiques pour la vie d'adulte qui doit suivre.
Mais tout de même, l'année de ses 27 ans va se voir bouleversée par un événement inattendu.


Ça n'est pas un roman exceptionnel mais il a bien fait le travail de distraction que j'en attendais.
Dans tous les cas il est assez bien construit et rythmé pour que j'ai eu envie d'y retourner avec l'envie de lire
la suite de l'histoire de Sonietchka sans craindre l'ennui, un côté téléphoné ou autre écueil.
On trouve ici et là quelques belles phrases et idées, mais ça n'est pas ce qui caractérise l'ouvrage.
Ici le but est bien de raconter une histoire (ce qui est déjà pas mal)
et elle est bien racontée selon moi.

Si vous le trouvez et que souhaitez le lire, ne lisez surtout pas le quatrième de couverture car toute l'histoire y est résumée,
fin comprise. Comme j'avais le livre depuis un certain temps, je ne me rappelais plus
du quatrième de couverture et l'ai commencé direct.
5542
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Alpes suisses début du XXème siècle.
Sasseneire est un pâturage inexploité par les habitants du village. Les villageois rencontrant des difficultés financières décident de monter à l’alpage pour y faire paître le bétail. L’idée est donc proposée à l’assemblée du conseil.
Mais les vieux membres y sont opposés, étant persuadés qu’il règne une malédiction à Sasseneire ayant eu des répercussions traumatisantes 20 ans plus tôt.
Les jeunes restent sceptiques quant à cette malédiction.
Les membres du conseil décident donc de voter et, à l’unanimité, les jeunes l’emportent : la transhumance à Sasseneire aura lieu.
Une demi-douzaine de personnes montent donc dans le pâturage.



Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre mais j'ai pris une bonne petite claque.
Le style d'abord avec une sorte de candeur enfantine très poétique mélangée à une syntaxe d'un parlé rural qui donne une saveur très particulière au texte.
Ce parlé participe bien évidemment à l'ambiance très palpable tout au long du livre, avec tous les sons et les nuances de lumières offerts par les paysages locaux, mais aussi les nuances des personnages et leurs psychismes. Ils ne sont pas forcément très détaillés et il y a peu de dialogues. Pourtant, comme pour un bon croquis on en voit l'essentiel et là, un mot, un regard, un mouvement de la tête et l'on a devant soi un personnage que l'on croit connaître ou deviner les intentions.

En plus du titre, par certains aspects l'histoire peut faire penser à un cousin éloigné de Lovecraft avec ces hommes isolés dans un milieu "hostile", la nature ne faisant pas dans la morale, qui vont affronter une peur dont on ne sait pas si sa nature est réelle ou irrationnelle, du moins tant qu'on a pas lu le livre dont je vous conseille vivement la lecture.

Quelques extraits, question de vous donner un aperçu de l'écriture:



Citation :
Le ciel faisait ses petits arrangements à lui sans s'occuper de nous [...] Il y avait que le ciel allait de son côté, - nous, on est trop petits pour qu'il puisse s'occuper de nous, pour qu'il puisse seulement se douter qu'on est là, quand il regarde du haut de ses montagnes.


Citation :
Après le grand silence qu'il y avait eu entre eux, et le silence à présent commençait à être partout, sauf l'eau qui coule, les feuilles qui bougent ou le bruit de la clochette qu'on laisse au cou des chèvres et qu'elle secoue toute la nuit; mais les hommes se taisent et le bruit des hommes se tait; les hommes sont rentrés chez eux, ils mangent de la soupe.


Citation :
On a passé devant une petite réunion de fenils qui vous ont regardés venir; après quoi, ils ont été se serrer les uns contre les autres, comme pour se dire des choses [...] en même temps qu'on a vu s'avancer à votre rencontre une espèce de nouvelle nuit plus noire, mise dans le bas de l'autre, comme pour vous empêcher de passer.
[...]alors tout le noir vous croulait dessus. On était pris dedans, on l'avait qui vous pesait sur les épaules, on l'avait sur la tête, on l'avait sur les cuisses, autour des mains, le long des bras, empêchant vos mouvements, vous entrant dans la bouche; et on le mâchait et on le crachait, on le mâchait encore, on le recrachait, comme la terre de la forêt.


Citation :
La porte s'est ouverte, s'est fermée. La porte s'ouvre, se ferme: il semble que toute cette mauvaise nuit cherche à entrer également.



Citation :
C'était comme au commencement du monde avant les hommes ou bien comme à la fin du monde, après que les hommes auront été retirés de dessus la terre, - plus rien ne bouge nulle part, il n'y a plus personne, rien que l'air, la pierre et l'eau, les choses qui ne sentent pas, les choses qui ne pensent pas, les choses qui ne parlent pas.


Citation :
Le fond de la lumière a été diminué jusqu'à n'être plus du tout, tandis que les ombres sont rentrées dans les objets qui les avaient portées dehors; il n'y a plus eu que l'ombre, et c'est dans l'ombre.


Citation :
Et deux étoiles, trois, puis quatre [...] les étoiles continuaient à venir dans le ciel, dessinant des carrés, des triangles, des barres; finalement il y eu toutes les étoiles; on aurait vu qu'il n'en manquait pas une seule, si on avait pu les compter.






[ Dernière édition du message le 14/04/2017 à 11:10:46 ]

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Toujours plaisant et gratifiant à lire kumo boy : tu devrais participer à Sens Critique !
5544
Merci :bravo:
Écrire ici ça me va.
5545
Nous aussi. :bravo:
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+1 pour Kumo. :aime:

Perso, après avoir en avoir lu la critique, j'ai attaqué Latium de Romain Lucazeau.

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Citation de l'éditeur :
Dans un futur lointain, l’espèce humaine a succombé à l’Hécatombe. Reste, après l’extinction, un peuple d’automates intelligents, métamorphosés en immenses nefs stellaires. Orphelins de leurs créateurs et dieux, esseulés et névrosés, ces princes et princesses de l'espace attendent, repliés dans l’Urbs, une inéluctable invasion extraterrestre, à laquelle leur programmation les empêche de s’opposer.
Plautine est l’une d’eux. Dernière à adhérer à l’espoir mystique du retour de l’Homme, elle dérive depuis des siècles aux confins du Latium, lorsqu’un mystérieux signal l’amène à reprendre sa quête. Elle ignore alors à quel point son destin est lié à la guerre que s’apprête à mener son ancien allié, le proconsul Othon.
Pétri de la philosophie de Leibniz et du théâtre de Corneille, Latium est un space opera aux batailles spatiales flamboyantes et aux intrigues tortueuses. Un spectacle de science-fiction vertigineux, dans la veine d’un Dan Simmons ou d’un Iain M. Banks.


Le début à un petit côté « Rendez-vous avec (Télé)Rama » actualisé et mâtiné de littérature classique, qui n'est pas déplaisant et se lit sans difficulté malgré l'extrême richesse du contenu. :bave:

Citation :
(près de mille pages en deux volumes)


Je vous ferai un retour d'ici une ou deux années-lumière. :oops2:

« What is full of redundancy or formula is predictably boring. What is free of all structure or discipline is randomly boring. In between lies art. » (Wendy Carlos)

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Richard est un ancien chevau-léger.
Or, la guerre se faisant désormais avec des tanks et autres armes augmentant la distance entre les combattants,
il doit se trouver un nouvel emploi. Mais il a un tempérament d'homme honnête, ce qui peut laisser croire que c'est un loser.
Il l'est un peu c'est vrai, même si sa femme Thérèse ne veut pas l'admettre.
Il voudrait tout de même s'en sortir, ne serait-ce que pour elle, lui offrir un peu de confort.

Un de ses anciens camarade de l'armée, Twinnings, a un carnet d'adresse bien rempli et réussi à lui obtenir un entretien d'embauche chez Zapparoni, un vieil inventeur génial ayant fait fortune dans la création de robots miniatures très élaborés pouvant effectuer des opérations de grande précision à très petite échelle. C'est aussi le propriétaire d'un grand studio de divertissement dont les enfants sont le coeur de cible. Tout le monde rêve de travailler pour Zapparoni, homme dont le mystère fait le régal de la presse et des médias.
N'ayant aucune qualification il se demande pourquoi le viel homme a retenu sa candidature.


Voici le quatrième de couverture:

Citation :
Roman de l'étrange, hors du temps, dans un monde que la technique colore de fantastique. Un homme cherche un emploi, n'importe lequel, et s'adresse à un certain Zapparoni, génie de son état et inventeur d'automates extraordinaires... Entre eux deux se noue une relation tortueuse de maître et d'esclave... Abeilles de verre, conte philosophique et récit épique, met en scène le tragique de l'existence confrontée aux exigences de la modernité.


Ce quatrième fait envie mais ce n'est pas tout à fait ce que j'ai lu. Si le livre ne manque pas de poser un certain nombre de questions ne manquant pas d'intérêt, je suis resté sur ma faim car je m'attendais à autre chose. On s'attend à une histoire à la Italo Calvino mais on se perd un peu dans d'interminables digressions et autres flashback. Du coup ça a comme effet pervers de faire "patiner" le récit et augmenter alors les attentes d'une histoire qui n'arrivera pas.
Il y a un peu erreur sur la marchandise selon moi.

Probablement bien traduit, je n'ai pas noté un style particulier mais j'ai trouvé un certain cynisme cousin de celui de B.Traven et un imaginaire qui rappelle Italo Calvino. En résumé: bof bof.

[ Dernière édition du message le 20/04/2017 à 10:28:46 ]

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Pourtant ce mix bizarre Traven/Calvino donnait envie ;)
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Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

[ Dernière édition du message le 20/04/2017 à 13:41:18 ]

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Tout ça c'est développer dans le tome2, c'est pour ça:oops2: