Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Le Pub
le Pub artistique et culturel

Dis moi ce que tu lis.

  • 6 507 réponses
  • 288 participants
  • 223 104 vues
  • 182 followers
Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
Afficher le sujet de la discussion
5661
1896487.jpg


Belgrade de nos jours.
Adam Lozanitch est étudiant en langues et littérature serbes. Il a aussi un job de traducteur et correcteur.
Un couple étrange l'emploi afin qu'il amène des corrections à un livre un peu bizarre d'un auteur totalement inconnu
dont c'est le seul ouvrage, publié à compte d'auteur en très peu d'exemplaires.
Ce dernier est très énigmatique puisqu'on ne peut y lire que des descriptions très précises d'un jardin,
d'une maison et divers paysages, mais aucun personnage.
À quoi sert ce livre? Pourquoi le couple est prêt à payer un prix fort afin qu'il soit corrigé?



Si la forme de ce livre n'est pas aussi poétique que Atlas des reflets célestes il l'est tout de même
sur le fond. En effet, l'argument est qu'à la lecture de certains livres, si on sait y entrer, on y retrouve
toutes les personnes de par le monde en train de lire au même moment, des personnes
que l'on ne croisera peut-être jamais dans la réalité.

On peut de ce fait faire de belles rencontres et afin de trouver une certaine intimité,
proposer à l'autre un beau livre moins lu et s'y retrouver à partir de tel paragraphe ou tel chapitre,
se retrouver dans une ville décrite dans un livre et prendre les chemins de traverses
et la visiter hors du contexte donné par l'ouvrage et faire sa propre visite.

Dans le cadre du roman et de ses personnages cela donne lieu à des intrigues qui traversent
une partie de l'histoire politique de la Yougoslavie du XXème siècle.
On y croise les personnages de toutes époques
et l'auteur, grâce à une structure fine et solide, réussi à imbriquer toutes ces histoires
et faire se rencontrer les différents personnages.
Si j'ai trouvé que l'histoire prenait du temps à se mettre en place, une fois qu'elle décolle
on y retourne avec plaisir pour suivre les personnages et découvrir quels liens les unisse.

Une histoire très originale, étonnante et sacrément bien construite écrite dans un style clair.




5662
bm_28885_aj_m_2232.jpg

Le Nom du Vent : Chroniques du Tueur de Roi

Tome 1 et 2 (Tome 2 en 2 volumes)

Je suis pas fan de ce style de romans héroic fantasy, j’ai lu le Seigneur des Anneaux il y a bien longtemps, mais là j’ai tout de suite accroché.
Déjà, la « logique » de la magie, les liaisons entre mêmes matières, qui ne fonctionnent qu’avec une source d’énergie (chaleur). Et puis les méditations, diviser son esprit…
On comprends clairement les principes.
Ensuite le récit épique, sous forme d’apprentissage, qui par la même occasion nous fait découvrir l’univers dans lequel évolue les personnages.
C’est bien fait, des chapitres assez courts, tout s’enchaine à merveille, surtout dans le 1er tome.
Les deux autres tomes tire un peu en longueur.
Bref, c’est distrayant et on a envie de lire la suite.

Le point négatif, c’est que l’histoire est racontée par le héros, il y a donc des retours au présent, et là c’est pas top.
Alors que le récit au passé est fluide, là on a toujours une impression de bordel et de confusion (il faut vraiment passé les 1er chapitres pour rentrer dans le bouquin).
Et cette impression perdure sur les 3 tomes.
De plus, je pense que pour finir l’histoire, prévue en 3 tomes, on va encore avoir droit à deux gros volumes.

 Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/

 

5663
0226193_1.jpg

Montrouge années 20. Victor Bâton ne vit que de sa pension d'invalidité qu'il perçoit pour avoir été blessé durant la guerre. Il vit seul dans une chambre miteuse au dernier étage d'un immeuble de la classe moyenne d'alors. Sa solitude le ronge et il nous raconte comment, tout comme il nous raconte ses rencontres avec quelques amis ou prétendus comme tels.



p.37
Citation :
La solitude me pèse. J'aimerais à avoir un ami, un véritable ami, ou bien une maîtresse à qui je confierais mes peines. Quand on erre, toute une journée, sans parler, on se sent las, le soir dans sa chambre.
Pour un peu d'affection, je partagerais ce que je possède: l'argent de ma pension, mon lit. Je serais si délicat avec la personne qui me témoignerait de l'amitié. Jamais je ne la contredirais. Tous ses désirs seraient les miens. Comme un chien, je la suivrais partout. Elle n'aurait qu'à me dire une plaisanterie, je rirai; on l'attristerait, je pleurerais.
Ma bonté est infinie. Pourtant, les gens que j'ai connus n'ont pas su l'apprécier.



On commence par avoir de l'empathie et de la sympathie pour ce pauvre Victor et on peut même se sentir mal à l'aise tant l'évocation de sa condition est difficile et pathétique. Mais au fil des pages on se demande si au fond ce n'est pas un type détestable et si il n'est pas le seul responsable de sa solitude. Entre psychose et névrose on a là un personnage finement dessiné du point de vue psychologique et on se retrouve quelques fois surpris par ses remarques et ses obsessions maladives, et quelques fois moins puisqu'on peut retrouver des traits de caractères ou des petites manies dans lesquelles nous nous retrouvons tous un peu.
Le style est sec et clair mais les nuances psychologiques du personnage apportent pas mal de profondeur et le texte nécessite donc toutefois une certaine attention. Je pense que peu de romans décrivent d'une manière aussi précise et singulière la solitude vécue de l'intérieure sans pour autant tomber dans l'empathie facile. À ne lire que si vous avez le moral.

Une phrase qui m'a particulièrement plu:

Citation :
J'aime les femmes en pantoufles: les jambes n'ont pas l'air défendues.


Edit: une phrase donnant une autre facette du personnage et sa façon d'observer les choses et les détails:
Citation :

Un tramway vide arriva. Il avait été lavé la nuit. Les ampoules qui l’éclairaient avaient la tristesse des lumières qu’on oublie d’éteindre avant de s’endormir.



[ Dernière édition du message le 07/07/2017 à 11:53:31 ]

5664
+1 pour "Chronique du tueur de rois"
Un des meilleurs fantasy / SF que j'ai lu depuis longtemps.

Là, je me relis la série de Ténébreuse de Marion Zimmer Braddley. Je viens de terminer la 4ème tome "le loup des kilghard" dont j'avais un bon souvenir.
Eh bien c'est encore meilleur que dans mon souvenir.

Plaiz aussi : au cours d'un petit dîner en tête à tête en terrasse avec ma douce, j'ai longuement disserté sur l'oeuvre d'Asimov. Non seulement elle m'a écouté avec intérêt, mais a très envie de lire "les cavernes d'acier" et "les robots de l'Aube" pour commencer.
Du coup, j'ai commandé quelques Asimov que je n'ai plus. Et des Siverberg aussi dans la foulée.

Et encore plus cool, j'ai commandé sur http://www.livrenpoche.com, qui est situé... à 400 m de chez moi et chez qui je n'avais jamais commandé.
5665
Citation :
Plaiz aussi : au cours d'un petit dîner en tête à tête en terrasse avec ma douce, j'ai longuement disserté sur l'oeuvre d'Asimov. Non seulement elle m'a écouté avec intérêt, mais a très envie de lire "les cavernes d'acier" et "les robots de l'Aube" pour commencer.

Rofl, j'ai eu la même expérience dernièrement, avec la mienne copine, pour les mêmes bouquins et dans les mêmes circonstances ! :bravo:
5666
5667
En fait, elle est complètement nioub en SF. Je lui ai aussi beaucoup parlé des styles très différents qu'il y a dans ce genre, entre celui plutôt neutre d'Asimov et son approche assez "sociologique / société", celui de l'intime et des relations humaines chez GRR Martin (hors Game Of Thrones que je n'ai pas lu), celui poétique de Bradbury, celui souvent drolatique de Silverberg...
je crois bien que ça lui a donné envie :bave:
5668
La seule différence c'est que je lui ai conseillé Face aux feux du soleil comme 1er livre : à tort ou à raison jme suis dit que les cavernes d'acier (excllent roman dans l'absolu) ne lui plairait pas plus que ça, à cause de la totale absence de personnages féminins (un personnage féminin n'étant rien d'autre qu'une mère et/ou une épouse n'en est pas un, de personnage, pour moi).


Citation :
entre celui plutôt neutre d'Asimov et son approche assez "sociologique / société",


je lui ai également vendu le truc comme ça. Et du reste, c'est pas mentir que l'oeuvre d'Asimov a davantage à voir avec les sciences humaines qu'avec la science tout court.
D'ailleurs, en dépit du 1er boulot d'Asimov, niveau réalisme scientifique, dans son oeuvre, on est pas trop loin du niveau SW. Niveau réalisme de la prospective sociologique là par contre c'est une autre histoire.

[ Dernière édition du message le 07/07/2017 à 12:36:16 ]

5669
J'apprécie ton post parce que j'allais lui faire lire "les robots de l'Aube" avant "Face aux feux du soleil", alors que l'ordre est inverse. icon_facepalm.gif

Par contre, je ne crois pas que professeur ou vulgarisateur scientifique soient les "1er" métiers d'Asimov. Il est tout de suite devenu écrivain et n'a jamais, à ma connaissance, exercé comme professeur, bien qu'il en ai reçu le titre.

Par ailleurs, toujours à ma connaissance, la fiction et la vulgarisation scientifique ont été les deux mamelles de sa carrière d'écrivain tout au long de sa vie.

D'ailleurs, si on trouve hallucinant le nombre de romans et nouvelles qu'il a écrit, son oeuvre de vulgarisateur est, de mémoire, encore plus conséquente.

[ Dernière édition du message le 07/07/2017 à 12:51:41 ]

5670
Et la fin de l'éternité, pour commencer Asimov, c'est pas mal non plus, non ?

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste