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Sujet Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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Merci Tex et merci pour les précisions historiques. Je m'étais dis que j'allais me rencarder sur l'histoire de la Bolivie de cette période, mais je n'en avais par encore pris le temps.
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idem, je ne manque aucune publication de kumo
et merci à tous ceux qui alimentent ce thread

Long Live Rock'n Roll (Rainbow)

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Merci Pessoa et Fink :bravo:

Pessoa> chaque fois que je passe chez un libraire ou un bouquiniste et que je vois les bouquins de Pessoa je me dis:
"Mince le Pessoa du forum trouve ça tellement bien qu'il en a fait son pseudo. Va falloir que je lise un de ses livres un jour.". Conseille m'en un pour découvrir l'auteur et lorsque je l'aurai lu nous pourrons en parler.
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Ah, bon, des conseils :
- Le livre de l'intranquillité, c'est son chef d'oeuvre, lis les premieres pages tu sauras tout de suite si ca peut te plaire ou non = pas d'histoire, un journal de notations psycho-philo (edit : mais toujours tres poetiques, et tres bien ecrite, sans vocabulaire savant) haut perchées...
- Le gardeur de troupeaux : petit recueil de poemes tres accessibles et en meme temps bien profonds.
- La banquier anarchiste, un tout autre genre, on a l'impression de lire une nouvelle comique de Borges !

Voila :)

[ Dernière édition du message le 28/09/2017 à 00:04:56 ]

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La jeune fille suppliciée sur l'étagère

1959

Mieko a 16 ans et vient de mourir. Elle raconte à la première personne ce que devient son corps depuis son départ de la maison à l'urne funéraire en passant par la morgue avec les manipulation des thantopracteurs mais aussi des étudiants en médecine.


Troublant et dérangeant par certains moments, on fini par "s'habituer à la mort". Le style est concis et chaque détail prend donc son importance: tel son, telle lumière, telle sensation. Immersif de par les mots décrivant ce que les sens, toujours en éveil, perçoivent et aussi très cinématographique. On n'est pas très loin de certains récits qu'écrira plus tard Yoko Ogawa.

Le sourire des pierres
1962

Alors qu'il rentre de cours, Eichi croise Sone, un garçon qu'il a connu au collège et qu'il avait perdu de vue après que ce dernier ait dû faire face à de graves problèmes familiaux. Mais qu'est-il devenu depuis?

Si je n'ai pas trouvé le fond de l'histoire très intéressant, la psychologie des personnages est bien dessinée. Les symboles aussi sont bien amenés. Le personnage de Sachiko, la soeur de Eichi, m'a semblé particulièrement intéressant.

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Un spécimen transparent
1974

Kenshiro, la soixantaine, est thanatopracteur. Il travaille sur une idée: rendre les os transparents. Ainsi essaye-t-il de trouver le meilleur mélange de produit qui lui permettrait d'arriver à ce résultat.

C'est une version alternative de La jeune fille suppliciée sur l'étagère, la vision d'un des thanatopracteurs travaillant dans la morgue réceptionnant le corps de Mieko. Ça n'est par contre pas raconté à la première personne et l'accent est ici porté sur la psychologie et la vie sociale/familiale compliquée de Kenshiro. J'ai trouvé le personnage attachant. J'aurais aimé que l'histoire dure plus longtemps encore. C'est là aussi très cinématographique et il y a des plans offerts sur un plateau.

Voyage vers les étoiles
1974


Keichi, s'ennuie dans sa vie de jeune étudiant. Il fait connaissance d'un groupe de gens de son âge ou un peu plus âgés. Au fur et à mesure qu'ils sympathisent il se trouve un soir à l'arrière d'un camion bâché en compagnie de ses nouveaux camarades. Quelle est leur destination?


Poétique, sensuel, coloré, ambigue, là encore on s'attache lentement à cette petite bande. Comme pour la nouvelle précédente c'est très cinématographique.


Ce sont les premiers livres que j'ai lu de cet auteur et j'ai trouvé ça plutôt réussi. Difficile de parler du style en traduction, mais c'est assez simple et direct. Toutefois chaque détail étant savamment mis en valeur il en ressort des images/flash assez vifs qui s'impriment depuis votre imaginaire et vous laisse entrevoir les scènes telles qu'elles pourraient apparaître dans un film.








[ Dernière édition du message le 30/09/2017 à 21:38:05 ]

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C'est un recueil de six nouvelles inédites d'un de mes auteurs favoris, toutes nationalités confondues.

Il y a dans la première, donnant son titre au recueil, tout ce que j'aime en terme de sensibilité avec ces comportements détaillés qui définissent une partie de la psychologie des personnages dans un contexte. Une histoire dont on ne sait que peu de choses au début qui, se dévoile peu à peu par le biais des silences, regards, effleurements et retenues. Des dialogues simples mais forts pour la plus longue de ces nouvelles.

Changement qualitatif pour ce qui me concerne, avec les trois nouvelles qui suivent: En silence, Terre natale et Gouttes de pluie dont je n'ai pas saisi l'intérêt. Problème de traduction? Me manque-t-il un/des code(s)culturel(s)? Pur remplissage afin de compléter un volume? Je ne sais pas.

Ça s'améliore avec Une rangée d'arbres et sa "banalité" qu'on imagine portée à l'écran dans un court-métrage.
Final en beauté avec La jeune fille et son odeur, assez courte mais dense. Nimbée de sensualité au départ, elle mènera ensuite à une réalité tragique.

Bref pour moi c'est 50/50.

[ Dernière édition du message le 05/10/2017 à 19:34:04 ]

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Les pissentlis
Yasunari Kawabata
1964

Le jeune Hisano accompagne sa future belle-mère dans un asile. Ils y amènent Inéko, la fille de cette dernière. Elle souffre d'un mal étrange: la cécité corporelle. Elle ne voit plus le corps de certaines personnes. Quelles sont les origines de cette étrange affection?

Après la lecture du recueil précédent j'avais envie de relire du Kawabata, dont acte. Pas déçu par cette sorte de plan-séquence littéraire qui commence une fois que la mère et son futur genre quitte l'hôpital et entament une discussion sur Inéko, eux-même, l'histoire de la famille d'Inéko et les origines possibles de son mal. Comme toujours c'est dans l'intime et le subtil qu'excelle Kawabata, dans les méandres de la psyché, le souci du détail et des perceptions, les symboles, les nuances des réactions psychologiques et psycho-physiologiques. La nature est également omniprésente.
Ce n'est pas un livre à lire n'importe quand car il requiert une certaine attention et je le déconseillerais pour une première lecture de cet auteur...quoi que. Je ne sais pas. Pour ma part je crois avoir choisi le bon moment car il m'a captivé.
Il y a toutefois un grand MAIS: le roman est inachevé. J'étais donc bien à fond dedans et la mention "Inachevé" m'a "achevé". Ça n'ôte rien à la qualité de l'oeuvre mais tout de même j'ai trouvé ça dommage.

[ Dernière édition du message le 10/10/2017 à 07:17:40 ]

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OK merci WZ :bravo:
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C'est un recueil de trois nouvelles complété par un court texte pour le cinéma.

En lisant la première, "Illusions de cristal", datant de 1931, je ne cessais de trébucher et je n'arrivais pas à avancer dans ce dialogue bizarre entre une femme et son mari. Je ne lis jamais les préfaces mais pour le coup je m'y suis reporté et j'ai compris. En fait l'auteur voulant donner un souffle nouveau à son écriture, il s'est essayé à un exercice de style basé sur des associations d'idées libres. Il était conscient que son public n'adhérerait pas forcément. En effet, pour qui est habitué à cet auteur on a là quelques chose de déroutant. Je ne sais pas ce que ça donne en japonais mais pour ce qui me concerne, en français la lecture en est accidentée et ne "sonne" pas du tout.

Vient ensuite "Les servantes d'auberge" (1929 - 1930), nouvelle en trois parties, qui raconte la vie d'un groupe de serveuses et/ou de prostituées travaillant dans une auberge non loin d'une station thermale. Là encore j'ai buté sur la syntaxe et du coup j'ai eu du mal à identifier les personnages. J'ai aussi eu des difficultés à m'intéresser à elles car elles ne me semblaient pas assez incarnées malgré des traits assez forts. J'aurais aimé soit que l'auteur développe une des femmes et en fasse un pivot, soit qu'il consacre de courts chapitres à chacune d'elles. Cela se précise dans les 2/3 de la nouvelles mais ça arrive un peu tard car j'avais un peu décroché entre-temps.

"Le pourvoyeur de cadavres" (1930-1931) est la nouvelle la plus réussie et la plus étonnante aussi. Un jeune étudiant partage sa chambre avec une étudiante qu'il ne voit jamais, lui suivant ses cours le jour et elle travaillant de nuit. Pour faire court, il ne la verra qu'une seule fois, lorsque, accompagné des propriétaires, il la verra morte dans la chambre après qu'elle eut succombé à une pneumonie. Ne semblant avoir aucun parent, on lui demande de s'occuper de la dépouille et de la cérémonie funéraire. Une vraie petite merveille mêlant éros, thanatos, poésie sur fond de réalisme social.

"Une page folle" date de 1962. C'est une suite de scènes décrites et imaginées pour le cinéma. C'est une curiosité mais ça ne m'a pas plus parlé que ça.

Un bilan pas fameux pour cet auteur que je classe parmi mes favoris et dont je préfère définitivement les romans. Je me demande dans quelle mesure il est nécessaire de traduire l'intégralité d'un auteur. Est-ce pour entretenir le fétichisme de certains lecteurs? Je ne pense pourtant pas que Kawabata soit une poule aux oeufs d'or. Honorer des contrats de traduction? Je ne sais pas. Mais comme en musique on exhume des bandes perdues de tels ou tels groupes et/ou artistes qui ne valent finalement pas tant la peine que ça. Dans pas mal de cas on s'aperçoit que ce qui est paru l'est pour de raisons et que les inédits le sont quelques fois pour de bonnes raisons également.