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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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5831
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Paris 1952. L'auteur, petit voyou parisien alors âgé de 26 ans, a été diagnostiqué "tubard".
Direction l'hôpital pour ce qu'il nommera lui-même une "hostobiographie".



Ça commence fort avec des petits feux d'artifices d'argot qui pètent ici
et là. Ça charme, ça fait le boulot, ça shred mais au bout d'un moment, un peu saoulé
par la forme on a envie de passer à autre chose.

L'auteur se présente: ancien résistant au côté du Colonel Fabien; ayant combattu en Alsace;
vivant de petits vols, combines et autres magouilles, il a déjà fait de la prison.
L'hôpital de l'époque n'en est, selon lui, pas si éloigné que ça par certains aspects.
Mais bon ça cause, ça cause mais on a envie de passer à autre chose
car on s'ennuie un peu. Et la lecture est rendue pénible
par la mise à page avec force paragraphes sans retour à ligne, sans air.
Le tout écrit petit.

Il faudra attendre les environs de la page 100 pour que l'auteur commence
à nous faire le portrait de ses camarades de chambré, du personnels soignant, des ambiances.
Il rend les personnages attachants et on suit toute cette faune de paumés, de clodos,
d'anciens résistants, collabos, d'obsédés sexuels, de communistes, de syndiqués, de cathos, d'artistes ratés, d'homos, de mythomanes, des petites gens banales, de petits vieux perdus et les premiers immigrés venus d'Afrique noire, du Maghreb et d'Asie.
Petite sociologie de l'hôpital public des années 50 qui ne manque pas d'intérêt.

Outre la tuberculose, ils ont tous un autre point commun: la bouteille.
Les gars ont beau être à l'hôpital ils trouvent toujours des combines
pour faire rentrer du vin. Une autre époque.

Ne connaissant pas tous les mots d'argots j'avais toujours
mon téléphone à portée de main pour vérifier le sens exact d'un mot
ou d'une expression, ce qui m'a régulièrement fait sortir du récit.
Un peu gênant.
Pour la forme il n'y a pas que de l'argot. L'auteur a son style et
on peut trouver ici ou là quelques réflexions qui ne manquent pas
d'intérêt. Il y a également par certains moments
de petits choses rappelant un tout petit peu Céline.
N'en n'ayant jamais lu, un ami m'a également dit que ça ressemblait un peu à San Antonio.
L'auteur a eue de multiples vies et est arrivé à la littérature après la trentaine.
Pour un type venu du petit banditisme il faut donc saluer la conversion et la qualité
de l'écriture, même si personnellement dans un genre voisin je préfère René Fallet.
Autre époque également puisque certains propos sur les femmes,
les homos ou les immigrés ne passeraient probablement plus aujourd'hui.

Le livre fini un peu subitement et nous laisse un peu sur notre faim.

C'est pas mauvais mais ça n'est pas le livre de l'année. Ça a un peu vieilli
selon moi. J'en relirai certainement à l'occasion mais ne courrais pas me faire l'intégrale.





[ Dernière édition du message le 21/01/2018 à 23:05:15 ]

5832
J'ai oublié de rajouter que Boudard a aussi été dialoguiste pour le cinéma et notamment pour Gabin au moment ou celui-ci s'est embrouillé avec Audiard.
5833
5834
Kumo, de Boudard j'avais beaucoup aimé Le corbillard de Jules et Les combattants du petit bonheur. La guerre d'Alphonse vue par Alphonse. Sans être du chef d'oeuvre sa vision de la guerre est vraiment intéressante, Alphonse était Croix de guerre ou un truc du genre mais lui même a toujours dit que c'était plus du hasard que de la pure bravoure. Sinon La cerise, dans la même veine que L'hôpital.
Il y a aussi Mourir d'enfance, je crois un de ses derniers bouquins, sur sa mère. Critique unanime à la sortie, son chef d'oeuvre. N'oublions pas que Boudard était un authentique "fils de pute". Faudra que je le lise un jour.

Citation de Le :
Voilà sûrement son plus beau livre. La représentation s'achève, les clowns et les truands se dégriment et Mourir d'enfance se termine avec des pages magnifiques, où l'auteur souhaite qu'on l'enterre dans « un jardin de [son] coeur », non loin de la route : « Une torpédo s'arrêtera ... en descendra une jeune femme, une très jeune femme, en robe courte, coiffée à la garçonne... Un léger, léger fantôme... rien que pour moi au royaume des ombres... » Alphonse, poète de la déchirure et petit cousin de François Villon.
5835
Merci Crossroads, je ne connaissais pas ce " Boulevard du stream " qui a l'air bien instructif et complètement actuel.

Orygen > Déjà la pochette envoie du lourd niveau dessins / illustrations / couleurs :8O:
c'est pas trop cher ?

Les racines chrétiennes, ça a l'air passionnant aussi, mais peut être un peu moins accessible :-D
5836
Citation :
Les racines chrétiennes, ça a l'air passionnant aussi, mais peut être un peu moins accessible :-D


Pas commencé à lire car sur autre chose et c'est ce que je me disais, mais j'ai picoré un peu dedans et c'est bien écrit du peu que j'ai pu voir, de manière pas professorale mais qui raconte plutôt une histoire ...
5837
36€ à la FNAC.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

5838
Interview de Louis-Ferdinand Céline :



Il était quand même bien perché, sombre, gorgé d’un immense mépris pour presque toute l’humanité, et assez hypocrite.

[ Dernière édition du message le 31/01/2018 à 02:36:23 ]

5839
Mais hautement rusé: Comme il savait brouiller les cartes!
Quel extraordinaire personnage, tout droit sorti de ses romans en fait!
Je le rapproche auto d'un génie de la peinture comme Caravage, qui en plus d'être un amoureux de la beauté, était aussi voleur et assassin.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

5840
CVT_Vintage-Psycho_9973.jpg

Un jeune pars à la recherche d’une guitare mythique



C’est construit comme un roman policier. Pas révolutionnaire au niveau du style et de certaines parties de l’histoire.
Il y a un côté sympa globetrotter, et puis bon, ça parle de guitare et beaucoup de musique.
Vite lu et agréable.

 Instrumental/Ambient/Post-Rock : https://dzeta.bandcamp.com/