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Dis moi ce que tu lis.

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Sujet de la discussion Dis moi ce que tu lis.
... et je te dirais qui tu es...

En ce moment je lis "L'ombilic des Limbes" d'Antonin Artaud, décidement (dément?) ce mec était génial!!!

Et vous c'est quoi vos lectures en ce moment???
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Hors sujet :
Ah ben il devrait y avoir une option à activer. Ou alors tu prends un logiciel un peu plus orienté traitement de texte. Ça marchera.
5932
Kumo : Notepad et l'option Format / Word Wrap (en français ça doit être un truc genre "retour à la ligne automatique"). Comme ça, tu tapes tes chapitres sans te soucier des retours à la ligne (tu n'as plus de ligne "infinie"). Tu ne fais tes retours à la ligne que quand tu veux changer de chapitre/paragraphe.

L'avantage de Notepad, c'est que c'est du texte brut, sans information de formatage.

One Breath III : WBBTMR - One Breath III

"Bunt Magnet strums the strings of nostalgia and sarcasm with equal flair.". Bah quoi ? Y a pas mort d'homme hein...

[ Dernière édition du message le 13/05/2018 à 12:00:54 ]

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La femme des sables
Abé Kôbô
Japon 1962

Quatrième de couverture:
Citation :
Un professeur parti à la découverte de quelque insecte des sables échoue dans un petit village du fond des dunes ― village dont il ne pourra plus sortir. Comme les autres habitants, le voilà prisonnier du sable : le sable qui envahit tout, qui s'infiltre dans la moindre fissure et qu'il faut sans répit rejeter. Particulièrement dans le trou où est tapie la maisonnette qu'il habite en compagnie d'une femme fruste, vraie maîtresse-servante. Jour après jour, mois après mois, l'homme et la femme rejettent le sable. Cet esclavage est la condition même de leur survie. Lassé de cette routine, l'homme tentera de s'échapper, de retrouver sa liberté ...
Roman insolite d'une extraordinaire richesse, dur et angoissant qui, sous l'exactitude et la précision des détails d'une fiction réaliste, retrouve la dimension des mythes éternels. Il ne s'agit de rien d'autre que de la condition humaine avec ses limites désespérantes, ses illusions et ses espoirs.


C'est un livre au charme étrange qui captive sans en avoir l'air. On est loin de l'aspect surréaliste que peuvent avoir d'autres écrits de cet auteur. C'est une histoire dans sa forme classique. Le rythme est maîtrisé et on ne s'ennuie jamais. Les personnages sont vraiment très bien définis, l'ambiance bien posée et l'immersion réussie.

Il y a tout de même un bémol: la traduction française de Georges Bonneau (1897-1972) datée de 1979. Syntaxe acrobatique, expressions langagières datées, quelques incohérences de registres (le soutenu cohabite avec le populaire dans une même phrase) et vraisemblablement des traductions mots-à-mots d'expressions japonaises. À un moment j'ai failli abandonner la lecture tellement ça devenait agaçant/illisible. C'était surtout le cas au début du livre. Du coup je me suis rencardé sur le net et ai lu plusieurs remarques sur la mauvaise qualité de la traduction. Pourtant George Bonneau a bien des compétences et des titres (Spécialiste de littérature japonaise. A été professeur dans les universités impériales du Kyûshû et de Kyôto et directeur de l'Institut franco-japonais à Kyôto. Poète et romancier) mais là quand même il y a un souci.
Ce livre a été couronné au Japon en 1962 par le prix Yomuri et en France, par le prix du Meilleur Livre Étranger en 1967. Il est classé par l’Unesco parmi les « Œuvres représentatives » du patrimoine littéraire universel. Il faut dire que l'auteur a obtenu la plus distinction littéraire du Japon, le prix Akutagawa en 1951. Bref, un livre comme celui-ci mériterait soit des corrections soit une nouvelle traduction.

5934
Citation :
la traduction française de Georges Bonneau (1897-1972) datée de 1979.

Pas étonnant que la traduction soit mauvaise, vu qu'elle a été faite après la mort du traducteur:oops2:

 

 

[ Dernière édition du message le 23/05/2018 à 10:09:27 ]

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Elle traînait dans ses tiroirs :oops2: Si ça se trouve il n'a pas eu le temps de la corriger icon_facepalm.gif
En fait c'est la seule traduction française et elle est datée de 1979 :noidea:

[ Dernière édition du message le 23/05/2018 à 10:30:15 ]

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Paroi de glace
Yasushi Inoue
Japon 1957

Quatrième de couverture:

Citation :
Au cours d'une expédition en montagne, Kosaka, un jeune alpiniste, trouve la mort sous les yeux de Uozu, son compagnon de cordée : suicide, meurtre ou défaillance technique ?
Les tests menés par le mari de Minako — la jeune femme dont les deux amis sont amoureux — concluent à la solidité du matériel, faisant ainsi peser de sérieux doutes sur Uozu qui, soupçonné d'avoir tranché la corde pour sauver sa propre vie, n'a de cesse de vouloir se justifier ...
Pour ce roman d'une poignante beauté sur la philosophie et le sens de l'honneur propres aux hommes « d'en haut », l'auteur s'est inspiré d'un fait divers qui, dans les années cinquante, passionna le Japon.



Je ne peux pas vraiment dire que ce soit un mauvais livre, mais je crois que c'est celui que j'ai le moins aimé de cet auteur. L'histoire d'amour servant l'argument de base ne manque pas d'intérêt, mais la pudeur des personnages ayant des relations amoureuses plus ou moins claires, conjuguée à l'étiquette des rapports sociaux japonais donne un résultat un rien cul-cul. Très précieux, trop précieux.

Plus intéressants: tout de qu'il y à avoir sur l'enquête concernant la qualité de la corde, ses répercussions sur les entreprises impliquées et les hommes qui y travaillent, ainsi que la caisse de résonance que fait la presse au sujet de l'accident. Tout ça donne une vision de la société japonaise, du moins le monde du travail, qui est certainement encore valable aujourd'hui par certains aspects qu'on peut presque résumer en une seule expression: ne pas perdre la face ou ne pas faire perdre la face à l'autre. Que ce soit d'un point de vue publique ou de soi à soi.

Autres aspects intéressants: les interactions entre les personnages de différentes couches sociales mais aussi d'âges. En effet, Uozu, Kosaka et Minako sont tous de la même génération (aux alentours de la trentaine) alors que Kyonosuke, le mari de cette dernière approche de la soixantaine. Les scènes décrivant le couple en huis-clos sont vraiment bien écrites.
Les personnages "secondaires" sont vraiment très bien définis: Tokiwa, le chef de Uozu et Kyonosuke le mari de la très prisée Minako. Il émane d'eux une force et une maturité qui manque aux jeunes personnages, ces derniers ayant évidemment pour eux leur jeunesse, forcément jalousée. Ces aspects m'ont plu.
Pour ce qui est du style, c'est très narratif. La sensibilité, l'intimité et la psychologie des personnages est bien rendue avec quelques touches de poésie toutefois assez rares.

Malgré certaines longueurs et un côté cul-cul, le livre reste agréable à lire et peut captiver, mais ça n'est pas celui que je préfère de Yasushi Inoue.
5937
J'aime bien lire des bouquins sur la montagne, et là, malgré ton avis en demi-teinte, ce titre me fait bien envie.

Ca fait bien sûr penser à l'histoire de Joe Simpson, dont le co-équipier, Simon Yates, lors une expé dans les Andes, avait coupé la corde, pensant que Simpson était mort dans une chute, pour ne pas mourir lui même (La mort suspendue ou en anglais Touching the void. Un film a été tiré de cette histoire)

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

5938
Le côté montagne est assez anecdotique. Ne t'attends donc pas à de longues pages sur l'alpinisme.
5939
Aïe !

Du coup... je suis moins chaud. Mais pourquoi pas après tout. C'est l'occasion quand même de lire un auteur vers lequel je ne serais pas aller de prime abord.

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

5940
Putain d'histoire que celle de Joe Simpson et Simon Yates :8O:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joe_Simpson_(alpiniste)

Citation :
Lors de la descente d'un versant très dangereux en période hivernale, Joe est victime d'une première chute qui lui brise la jambe droite. Son ami décide alors de le descendre à la corde petit à petit dans des conditions climatiques extrêmes et malgré la nuit. Malheureusement, Joe se retrouve suspendu dans le vide après avoir contre son gré sauté un surplomb. Après une heure et demie d'attente par −25 °C, alors qu'il commence lui-même à glisser, Simon prend la terrible décision de couper la corde le reliant à Joe pour avoir une chance de sauver sa propre vie. Joe Simpson chute de plusieurs dizaines de mètres et glisse dans une crevasse.

Il réussit ensuite l'exploit de ressortir de la crevasse, de finir la descente et de traverser le glacier pour rejoindre le campement avec la jambe cassée, sans eau ni nourriture. Ce combat pour la survie dure quatre jours. Joe Simpson perd un tiers de son poids.

Il a écrit un livre adapté par la suite au cinéma, La Mort suspendue, réalisé par Kevin Macdonald en 2003. Cette adaptation est en fait dédiée à son ami Simon Yates, pour répondre à certains alpinistes qui reprochaient à Simon d'avoir coupé la corde qui le séparait de Joe durant la descente du Siula Grande. Joe a déclaré qu'il aurait fait exactement la même chose si les rôles avaient été inversés. Après deux ans de rééducation en hôpital et six opérations, Joe profite à nouveau de sa passion, l'alpinisme.

Il est également l'auteur de grandes premières et voies prestigieuses.

Plusieurs années plus tard il décide d'arrêter l'alpinisme de haut niveau après avoir assisté à la chute d'une cordée dans la face nord de l'Eiger. Il raconte cette décision dans The Beckoning Silence.


J'imagine le moment où tu dois décider de couper la corde pour sauver ta peau. :surpris: