Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
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Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/01/2003 à 18:34:57Dis moi ce que tu lis.
Anonyme
17065
6091 Posté le 11/02/2019 à 14:04:05
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Hors sujet :Je n'ai pas pu lire l'article car il est payant, mais le peu que j'ai lu me remémore plusieurs lectures et qu'il y a effectivement des manières de faire et que tout Carlos Ghosn qu'on soit, on se doit de les respecter. Carlos Ghosn n'étant pas japonais, il a encore moins de marges de manoeuvres qu'un japonais car ces marges, eh ben en tant qu'étranger il ne les connait pas. Du coup il semble qu'il vaut mieux ne pas se risquer à deux ou trois écarts si on a pas les billes pour le faire.
Dans le bouquin "Vivre le Japon" de Jean-Paul Porret, l'auteur explique que si vous vous faites arrêter par la police, inutile de se la jouer à la française et contester ou discuter. Tu te fais arrêter, tu files tes papiers, tu prends ton amende si il y en a une et tu files sans moufeter.
Une vidéo de la chaîne Ici Japon est consacrée à la police. Tu te fais choper fumant un joint en public c'est minimum 10 jours de garde à vue. Imaginez des détournements de fonds.
Anonyme
17065
6092 Posté le 11/02/2019 à 14:39:58
Après les bouquins de Berque et celui sur le zen j'ai relu pas mal d'articles sur Nishida Kitarô (1870 - 1945), le premier philosophe japonais au sens occidental du terme. Lecteur de Platon, Descartes, Hume il a également introduit la phénoménologie de Husserl au Japon sans oublier la tradition du zen auquel il se référait régulièrement sans pour autant en faire un fétiche exotique. Il porte un intérêt tout particulier à la question du néant et créé ce qu'il appelle "La Logique du Lieu".
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
https://www.cairn.info/revue-philosophie-2003-4-page-43.htm
Citation :
Comme chez Husserl, le mot d’ordre qui peut résumer l’ensemble de la démarche nishidienne est celui d’un « retour aux choses elles-mêmes ». Toutefois, bien qu’il reprenne à son compte une partie du bagage conceptuel husserlien (qu’il est d’ailleurs le premier à introduire au Japon), Nishida fait subir à celui-ci une torsion complète puisqu’il entend dépasser l’opposition noèse-noème en direction d’un niveau plus fondamental qui transcende en même temps qu’il fonde et détermine cette opposition.
Cette investigation par Nishida des conditions transcendantales de la pensée s’inscrit dans un projet plus large, initié dès Zen no kenkyû de 1911, et destiné à poser les bases d’un « système » – c’est-à-dire d’une méthode ou d’une logique – susceptible de rendre compte de la facticité concrète et irréductible de la réalité par-delà la conscience réflexive classique. Entreprise qui doit, à terme, ouvrir la possibilité d’une nouvelle saisie de la transcendance comprise comme ce qui se révèle à l’origine même de l’expérience ordinaire. Et c’est en ce sens que cette perspective résolument ancrée dans la concrétude des faits et de l’expérience peut être qualifiée de « réalisme absolu ». Comme on le sait, cette tentative a conduit Nishida à élaborer ce qu’il nommera sa « logique prédicative » (, jutsugoteki ronri) ou « logique du lieu » (, bashoteki ronri), logique grâce à laquelle il cherche à répondre, d’une manière fondamentalement neuve, au problème de la connaissance. Aussi écrit-il dans « Basho », texte fondateur de cette logique du lieu …
https://www.cairn.info/revue-philosophie-2003-4-page-43.htm
Il cherchait à faire communiquer les deux approches, occidentales et orientales.
Afin de parfaire ce croisement des pensées, il a, avec l'aide d'autres philosophes japonais de sa génération, créé L'École de Kyoto dont vous trouverez un descriptif ci-dessous:
https://www.japoninfos.com/la-philosophie-japonaise-et-lecole-de-kyoto.html
Les questions qui m'intéressaient étaient celles liées à l'expérience pure. J'ai appris pas mal en lisant certains articles mais je voulais me re-pencher sur la phénoménologie à laquelle je n'ai jamais trop rien compris. J'avais le bouquin de Lyotard, mais je trouvais ça abscons. J'avais aussi le livre orienté cursus universitaire de Philippe Huneman et Estelle Kulich, mais trop universitaire justement.
J'ai trouvé ce petit bouquin de Christine Leroy et même si je n'ai lu que les parties consacrées à Saint Augustin et Husserl, eh ben l'auteure a bien éclairé le bouzin et débroussaillé le terrain. Même si ça n'est pas toujours facile, ça a le mérite d'être très bien structuré et surtout bien écrit. Ça rend vraiment le domaine accessible si on se donne un peu de peine. Un ouvrage clair que je vous conseille vivement si vous souhaitez aborder cette discipline philosophique un peu ardue.
[ Dernière édition du message le 11/02/2019 à 14:41:55 ]
Anonyme
17065
6093 Posté le 11/02/2019 à 15:12:34
Quatrième de couverture:
Citation :
Quand la ferveur de mai 68 fut retombée, un gamin ignorant de tout, après avoir bien couru et vociféré, fit une expérience sans commune mesure avec toutes celles qu'il avait faites et qu'il ferait dans sa vie. Il découvrit le bouddhisme dans son essence : nu, immobile, vide. II ne sut pas mettre de mot sur ce qu'il vivait, ni ne reconnut le bouddhisme. Comment l'aurait-il pu ? Cela se situait hors de portée du langage. Une porte s'était entrouverte, un souffle avait passé, la porte s'était refermée. Mais à jamais il n'était plus le même. Hervé Clerc, qui fut ce jeune homme, nous introduit au bouddhisme non plus par l'exposé de la Doctrine mais par le récit d'une expérience originale. Le bouddhisme qu'il a rencontré n'était pris dans aucune culture. Un tel objet a vocation à perdre son nom, comme un aliment bien digéré dont la substance s'intègre à la nôtre. Hervé Clerc le nomme " bouddhisme ordinaire ". Dans cette antique vision du monde, il se trouve, aujourd'hui encore, des outils et des matériaux pour reconstruire une maison commune.
Ce livre, vous l'aurez compris, est né d'une expérience faite par l'auteur lorsqu'il était jeune. Il invite donc le lecteur/la lectrice non versé dans le bouddhisme, à suivre ses pas, un lecteur/une lectrice qui comme lui à l'époque, n'adhérait pas plus au bouddhisme qu'un(e) autre. Un bouddhisme respectueux des canons mais qui n'est pas nécessairement cultuels, car il y a bien évidemment plusieurs bouddhismes, mais c'est une autre histoire.
Il expose donc d'une façon assez claire et détaillées les fondamentaux du bouddhisme et la façon dont cela s'est fait une place dans sa vie dont il raconte des épisodes en liens plus ou moins directes. Il fait également référence à la pensée occidentale lorsque cela lui semble nécessaire ou éclairant.
Il y a bien une structure mais pour ce qui me concerne, il manque quelque chose pour que le livre ait une consistance. J'ai une certaine connaissance du bouddhisme et il y a toujours quelque chose à prendre dans certains livres sur la question, mais là bon OK j'ai revu deux-trois trucs, découvert d'autres , cependant au final, il ne me reste pas grand chose de cette lecture mis à part une impression de quelque chose de brouillon. J'ai lu plein de chose mais n'en ait pas retenues beaucoup.
Pourtant on voit que l'auteur avait un plan et qu'il s'est donné du mal mais je ne sais pas, je n'ai pas accroché.
En fait l'auteur n'a aucune autorité en la matière et ne prétend pas en avoir. Tout l'intérêt réside donc dans le fait qu'il est un homme ordinaire à qui il est arrivé quelque chose d'extraordinaire. Un jour ça lui est tombé dessus et ça a changé sa vie. Son expérience ne le rend pas plus légitime qu'un autre pour parler du bouddhisme mais pas moins non plus. Une expérience ça n'est pas rien. Surtout la sienne. C'est la force du projet mais je trouve qu'on passe à côté et que ça n'est pas très bien exploité.
Je ne le recommanderais pas pour une initiation au bouddhisme, mais après tout il doit bien parler à des gens, alors pourquoi pas? Bref probablement un bon livre mais pas pour moi.
J'ai apprécié le petit lexique à la fin, très bien fichu.
Anonyme
17065
6094 Posté le 11/02/2019 à 15:34:10
Quatrième de couverture:
Citation :
"Le mot dieu est ambivalent. Il a un adret et un ubac. Une face sud et une face nord. Quand Nietzsche annonce : "Dieu est mort", il fait référence au dieu personnel, bon, jaloux ou miséricordieux, que le croyant prie dans les églises, mosquées et synagogues. C'est la face sud. La face nord, il n'en souffle mot. Elle est abrupte, lisse, vertigineuse, sans filet, sans contour, sans fond, nocturne. C'est elle que nous voyons aujourd'hui pointer à l'horizon. Cela pourrait être le sens, encore caché, de notre modernité." H. C. Dans une démarche et un style uniques en leur genre, Hervé Clerc nous invite à un voyage ascendant vers une réalité ineffable et cachée, qui a peu de chose à voir avec le "Dieu" que l'on nie ou confesse habituellement. Depuis toujours, certains mythes, contes ou légendes nous livrent des indices qu'il nous aide à décrypter.
Citation :
« Six aveugles vivent dans un petit village. Un étranger arrive sur le dos d’un éléphant. Les aveugles commencent à palper l’animal. “C’est une grosse colonne”, dit celui qui touche une patte. “C’est un tuyau rugueux”, dit celui qui touche la trompe. […] L’éléphant symbolise une réalité singulière nommée brahmane par les hindous, Allah par les musulmans […] et “déité” par maître Eckhart. » C’est sur ce conte oriental que débute l’ouvrage du journaliste Hervé Clerc, qui propose de s’attaquer à la question de Dieu par la face nord, c’est-à-dire sous son aspect le plus caché, le plus ineffable, le moins séduisant. En effet, nous avons tendance à l’aborder comme des aveugles, et non par son unité. Or, « qu’est-ce que l’éléphant dans son entier ? » questionne l’auteur. Et de répondre aussitôt : « L’unité du réel. » Ainsi, en s’appuyant sur de grandes religions, il tente de rendre compte de cette vision d’un réel unifié, une autre manière de définir « Dieu ».
https://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/Religions/Livres/Dieu-par-la-face-nord
Même si pour moi il souffre des mêmes problèmes de structures que le précédent, il y a tout de même pas mal de trucs très intéressants. Ici l'auteur se sert de l'hindouisme et de l'Islam pour mener son enquête et montre à quel point, malgré des différences notables, les deux religions convergent sur certains point de vues. Les vision chrétiennes, judaïques sont abordées mais avec moins de profondeur. Juste histoire de dire qu'elles ont leur avis là-dessus mais que peut-être sont-elles "trop proches" de nous pour nous renseigner avec plus de fraîcheur.
Il y a des pages très belles sur l'hindouisme, Maître Eckhart et Ibn' Arabi. Mais d'autres pages m'ont carrément parues ennuyeuses (surtout le dernier tiers) ou manquer de retenue sur le sujet.
Il y a quelques fois un mélange des genres dans l'écriture, peu certes, mais çà saute aux yeux lorsqu'on passe du registre de l'essai à ce qui s'apparenterait presque à du langage parlé.
J'ai regretté aussi une forme d'essentialisation avec des formulations du genre "Pour le musulman" ou "Pour l'hindou"...comme si chaque musulman et chaque hindou avaient le même rapport avec leurs religions respectives. Surtout qu'il aborde ici des concepts dont je ne suis pas certain qu'ils soient tous parlants aux musulmans ou aux hindous qui ne sont pas versés dans une certaine exégèse.
Plus réussi que le précédent malgré certains défauts, je pense qu'il intéressera toute personne s'intéressant à la question.
[ Dernière édition du message le 11/02/2019 à 15:38:10 ]
Anonyme
2071
6095 Posté le 12/02/2019 à 20:14:57
Bien écrit, bien décrit. Pas de pathos, de misérabilisme, ni de jugement et une fois de plus, un "témoignage" qui montre qu'il faut faire l'expérience pour comprendre... Bon bouquin.
Point-virgule
6641
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
6096 Posté le 12/02/2019 à 23:08:57
Oui, il est génial ce témoignage. Javé halluciné sur les horaires de travail à Paris. Si ma mémoire est bonne, ils n'avaient qu'une demi-journée de repos par semaine. La description de l'état des cuisines est assez ahurissante et les conditions des vagabonds en Angleterre sont glaçantes.
dugenou
399
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 21 ans
6097 Posté le 13/02/2019 à 00:27:47
@Myazomoth> Le Orwell commandé direct
il en reste encore 10 sur Ama...
Merci Mya pour m'avoir fait decouvrir ce titre.
il en reste encore 10 sur Ama...
Merci Mya pour m'avoir fait decouvrir ce titre.
sqoqo
7050
Je poste, donc je suis
Membre depuis 17 ans
6098 Posté le 13/02/2019 à 11:24:22
Comme Dieu, kumo a un adret et un ubac
Côté pile, il est sympa, avenant, drôle et courtois.
Côté pile, il entend dépasser l’opposition noèse-noème en direction d’un niveau plus fondamental
Côté pile, il est sympa, avenant, drôle et courtois.
Côté pile, il entend dépasser l’opposition noèse-noème en direction d’un niveau plus fondamental
Anonyme
17065
6099 Posté le 13/02/2019 à 11:37:37
En vrai, ce que je cherche à dépasser c'est la dualité qui me fait encore hésiter entre un pinot noir [edit] ou un bordeaux pour accompagner la viande de veau et les légumes façon couscous que j'ai préparé pour midi
[ Dernière édition du message le 13/02/2019 à 11:51:29 ]
Silverfish Imperatrix
6599
Je poste, donc je suis
Membre depuis 6 ans
6100 Posté le 14/02/2019 à 00:08:19
Il y avait un bon documentaire sur Paul Auster ce soir sur Arte( certainement visible en replay), suivi de la diffusion de Smoke.
Mon thread sur le jazz, principalement bop et post bop:
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