Dis moi ce que tu lis.
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Nantho Valentine
4125
Rédacteur·trice
Membre depuis 22 ans
Sujet de la discussion Posté le 24/01/2003 à 18:34:57Dis moi ce que tu lis.
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
6111 Posté le 28/02/2019 à 19:01:13
Yep!
Dimanche à la radio j'ai entendu causer Charles Juliet. J'avais adoré deux bouquins de lui: "Entretiens avec Bram Van Velde", un des tous meilleurs livres que j'aie lus toutes catégories confondues, et "Dans la Lumière de Vaucluse", illustré par Michel Steiner (un de mes profs des Bx-Arts).
Du coup, comme il parlait de son dernier ("Gratitude", journal n°IX), je l'ai commencé.
C'est assez curieux.
S'y mélangent des pensées très intimes, très profondes, quasi insaisissables par autrui, et de froides chroniques de choses vues, lues ou entendues (journaux, télé, radio...)
Très bizarre mélange.
Je cherche le lien, alors que je suis sûr et certain qu'il y en a un...
Je vous tiendrai au courant.
Dimanche à la radio j'ai entendu causer Charles Juliet. J'avais adoré deux bouquins de lui: "Entretiens avec Bram Van Velde", un des tous meilleurs livres que j'aie lus toutes catégories confondues, et "Dans la Lumière de Vaucluse", illustré par Michel Steiner (un de mes profs des Bx-Arts).
Du coup, comme il parlait de son dernier ("Gratitude", journal n°IX), je l'ai commencé.
C'est assez curieux.
S'y mélangent des pensées très intimes, très profondes, quasi insaisissables par autrui, et de froides chroniques de choses vues, lues ou entendues (journaux, télé, radio...)
Très bizarre mélange.
Je cherche le lien, alors que je suis sûr et certain qu'il y en a un...
Je vous tiendrai au courant.
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
dugenou
399
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 21 ans
6112 Posté le 28/02/2019 à 23:32:59
Anonyme
17065
6113 Posté le 01/03/2019 à 10:53:49
Le Maître ou le tournoi de Go
Yasunari Kawabata
1951
Citation :
Japon années 30. Un grand journal de Tokyo organise une partie de go entre un maître sexagénaire, héritier d'une longue tradition initiée à l'Ère Meiji (1868 – 1912) et un joueur ayant la moitié de son âge. Un jeune journaliste est envoyé pour suivre l'événement qui se déroule sur plusieurs mois, dans des endroits différents, avec des sessions de réclusions complètes, des pauses, le tout encadré entre autre par l'Association Japonaise de Go. Tout se passe bien, mais quelque chose dans le jeu du Maître change peu à peu la donne.
Là encore nous sommes dans la thématique ayant pour toile de fond un trait spécifique de la culture japonaise, à savoir le jeu de go.
Si le jeu est originaire de Chine, c'est une longue tradition japonaise qui en fit le jeu qu'il est aujourd'hui. On retrouve souvent au Japon cette idée d'assimilation de quelque chose d'étranger (Occidental généralement) qu'affinera "l'esprit japonais"(Yamato-Damashii). Pour ceux que ça intéresse il existe une expression japonaise pour cela: Wakon-yōsai (« Esprit japonais et techniques occidentales »).
Il n'est pas nécessaire de connaître le go pour apprécier cet ouvrage, même si sur certaines pages, le damier et la position des pièces sont reproduits, simulant ainsi la page que propose le journal afin que ses lecteurs puissent suivre les feuilletons de la partie. En vérité, l'intérêt ici est de suivre les deux joueurs, leurs traits de personnalité, leurs attitudes, leurs réactions mais aussi tout ce que le jeu de go représente pour eux, leurs proches, les amateurs et professionnels du jeu.
Si il y a des règles strictes, une orthodoxie, des tensions générées par d'intenses périodes de réflexion et de concentration, l'auteur "détend" l'atmosphère avec des évocations de la nature environnante que les joueurs observent plus ou moins consciemment entre deux coups (un coup peut nécessiter plusieurs heures voire plusieurs jours de réflexions, ce qui explique que cela se déroule sur plusieurs mois), des sons ambiants, l'arrivée de certains personnages.
Proche par biens des aspects du roman d'Inoue il est tout de même moins ennuyeux mais ça n'est pas mon roman préféré de Kawabata. On y retrouve toutefois ce dans quoi il excelle selon moi: l'observation et la description des légères oscillations venues de l'intérieur, qui frôlent la surface visible des gens sans les révéler totalement, comme des croquis pertinents de quelques traits seulement que vous compléterez vous-même afin d'obtenir une image plus complète. C'est pour moi ce qui sauve le livre.
Pas mauvais mais pas exceptionnel. Comme pour le livre d'Inoue, je ne le conseillerais pas pour découvrir l'auteur.
[ Dernière édition du message le 01/03/2019 à 10:56:20 ]
Point-virgule
6648
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
6114 Posté le 01/03/2019 à 11:51:41
Ah, je l'ai lu çuilà. Bien aimé. Si ma mémoire ne me joue pas des tours, c'est un livre sur l'opposition de deux générations, le maître à l'ancienne qui boit son traditionnel saké, et qui est un joueur invétéré, jouant à d'autres jeux le soir, et le jeune qui boit du thé et se concentre exclusivement sur la partie.
Anonyme
17065
6115 Posté le 01/03/2019 à 13:27:49
Citation :
c'est un livre sur l'opposition de deux générations, le maître à l'ancienne qui boit son traditionnel saké, et qui est un joueur invétéré, jouant à d'autres jeux le soir,
Oui il y a cette cission générationnelle (précisée dans l'introduction du livre), mais ce n'est pas ce qui a retenu mon attention et je la trouve même trop réductrice car elle n'est pas forcément prégnante. D'ailleurs les deux boivent du thé, ce qui oblige souvent le jeune joueur à aller aux toilettes. Le vieux Maître aussi joue à d'autres jeux le soir, y compris avec son adversaire ou le jeune journaliste. Pour ce qui me concerne je retiens plus la façon dont le Maître est dépeint et comment sa personnalité influe sur le jeu.
J'évite souvent de lire les introductions ou les quatrièmes de couverture car ils proposent quelques fois une lecture clef en main qui colorera inévitablement notre propre lecture.
Point-virgule
6648
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
6116 Posté le 01/03/2019 à 13:44:59
Ah, je l'ai lu y a longtemps. Il y en a un qui provoque l'autre, non ?
Anonyme
17065
6117 Posté le 01/03/2019 à 14:14:58
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
Non mais le Maître étant réputé invincible, cela créé une certaine tension, ce qui ne l'arrange pas car il souffre d'un problème cardiaque. Mais il a une approche du jeu pas très éloignée du bushido, ce qui fait qu'il ne lâche rien et qu'il jouera jusqu'à sa mort, quelques jours après la fin de la partie.
[ Dernière édition du message le 01/03/2019 à 14:15:25 ]
Anonyme
17065
6119 Posté le 04/03/2019 à 11:01:28
La mort, l'amour et les vagues
Yasushi Inoue
1950 -51
Court recueil de trois nouvelles.
1/ La mort, l'amour et les vagues
Sugi a 37 ans. Le monde des affaires est derrière lui. Il vient passer quelques jours dans un petit hôtel au bord dela mer. Mais quel est son projet?
2/ Le jardin de pierres
Uomi a 30 ans et avec sa jeune femme Mitsuko de 10 ans sa cadette, ils arrivent à Kyoto pour leur voyage de noces. Il souhaitait lui faire découvrir la ville dans laquelle il était étudiant. Que va lui rappeler cette visite? Que révélera-t-elle à sa jeune épouse?
3/ Anniversaire de mariage
Shunkichi a 37 ans. Cela fait deux ans que sa femme est décédée. Malgré l'insistance de ses proches il ne s'est toujours pas remis en couple. La raison? Quelque chose l'a marqué dans son mariage, mais quoi exactement?
Contrairement aux romans précédents, ici le fait que les histoires se déroulent au Japon n'apporte pas forcément grand chose. Ce sont des histoires de couples comme il peut y en avoir à peu près n'importe où dans le monde.
Ça n'est ni banal ni original mais c'est bien écrit et je n'ai pas eu l'impression de perdre mon temps à lire ces nouvelles puisque Yasushi Inoue trouve le petit truc qui pique la curiosité jusqu'à la fin de chacune d'elles.
Un bon moment de lecture.
[ Dernière édition du message le 04/03/2019 à 11:02:24 ]
Anonyme
17065
6120 Posté le 11/03/2019 à 10:08:46
La Bouche Pleine de Terre
Branimir Šćepanović
1974
Peu avant l'aube, un homme descend du train qu'il a pris à Bucarest pour rentrer dans son Montenegro natal.
Pourquoi descend-il en chemin?
Iakov et un de ses amis passent quelques jours à la campagne histoire de fuir le rythme citadin. Au programme: camping, chasse, pêche. Mais quelque chose va venir perturber leur parenthèse.
Il y a un côté absurde dans l'histoire qui prend des proportions hallucinantes mais très révélatrices à plusieurs niveaux, individuels ou collectifs/sociaux.
L'écriture est très belle (la traduction du serbe par Jean Descat doit y être pour quelque chose), déployant des traits poétiques, des projections bucoliques, des introspections, des impressions de façon simple et précise à la fois. Concise mais pas "télégraphique". C'est un roman "brut" à bien des égards, très fort malgré qu'il fasse moins de 100 pages. Un petit concentré de littérature comme on les aime !
Si vous le trouvez, je vous le conseille vivement.
Seul bémol: la putain d'introduction de Pierre-Emmanuel Dauzat qui spoile toute l'histoire, en plus de ne servir à rien si ce n'est à étaler la culture du type avec force références. Comme à mon habitude j'ai heureusement bien pris soin de ne la lire qu'après avoir lu le roman.
Pourquoi ne met-on pas ce genre de texte en postface? Je trouve que c'est vraiment gâcher le plaisir du lecteur.
[ Dernière édition du message le 11/03/2019 à 11:38:44 ]
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