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Sujet Bingo, point macho !

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Sujet de la discussion Bingo, point macho !
Allez, on ne s'en rend pas forcément compte, mais même ceux qui ne se disent ou ne se croient pas sexistes ont des réflexes et des modes de pensée sexistes.

Histoire de rigoler un peu, je vous propose de les répertorier.
(comme d'hab, je ne donne pas les noms, le but n'étant pas de viser les personnes)

Un premier exemple :
Citation :
image.php
celle là d'image m'agace assez bien aussi

Quand on lui demande pourquoi
Citation :
misogynie à part... quand je regarde ces jeunes gens j'entends les dialogues:
-"docteur spok j'ai un problème au scrabble avec l'écriture de l'équation des intégrales quantiques tridimensionnelles et leur espace temps, j'ai un déphasage interneutronique et mots compte triple!"
-t'as vu quand je bouge le truc là ça bouge le truc làbas!!!"

ou encore, t'as déjà vu beaucoup de sondiers qui laissaient bidouiller leur console pendant un mix?


Evidemment, il ne lui vient pas à l'esprit que l'ingé son ou productrice puisse être la nana et que le mec soit un opérateur son / assistant. Ou encore un stagiaire qu'on a laissé se mettre à la console, mais à qui la nana montre que baisser un peu les aigus sur les overhead, tu vois, ça rentre mieux dans le mix. :-D

[ Dernière édition du message le 09/12/2013 à 11:43:16 ]

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1631
Tu pourrais te contenter de ne pas être d'accord et d'expliquer calmement pourquoi comme km, mais non tu craches à la gueule de l'auteure et lui prêtes des intentions dont tu ne sais rien.

Où réside la nécessité de la discréditer ? Qu'est ce que cela apporte à la discussion ?
1632
Je trouve que c’est un article de posture. J’ai la flemme de détailler plus, ça n’en vaut pas le coup.
1633
D'accord.
1634
+1 avec Pouet.

Citation :
et que le fait de se désigner féministe quand on est homme cis c'est prendre le risque de faire perdre de son sens au mot et au mouvement, c'est prendre le risque de déposséder les personnes concernées de leur parole et de les priver d'écoute. Encore une fois comprendre qu'on parle des hommes cis dans leur globalité, pas de chacun pris individuellement.

ça, complètement d'accord.

C'est pour ça qu'à mon avis, la juste voie est de dire que ne peuvent se dire féministes que ceux qui luttent effectivement activement pour l'égalité.

Citation :
Will > Je ne vois absolument pas en quoi se questionner sur la pertinence et la place des blancs dans les mouvements antiracistes est gerbant (ça a déjà été fait plus d'une fois), et je ne vois absolument pas en quoi ton texte modifié, si il venait d'une personne non blanche victime de racisme, serait gerbant.

Parce qu'il place d'un côté les bonnes victimes et de l'autres les méchants profiteurs du système. Parce que ça dit en substance qu'une personne blanche occidentale ne peut jamais être complètement antiraciste parce qu'elle ne vit pas elle-même le racisme et que le racisme systémique lui profite, ce que je trouve extrêmement insultant.

Je suis désolé, mais en ce qui concerne les femmes, certaines sont des soutiens très actifs du dit système. Allez écouter les propos des nanas de la manif pour tous. Qu'elles en soient victimes (de notre point de vue) ne change rien à la question.
Il y a des milieux où être gay, lesbienne, trans n'est pas vraiment un problème. Cela n'empêche pas de rencontrer occasionnellement le rejet, le mépris ou la haine (et c'est toujours terrible), mais ça n'est plus une (o)pression de chaque instant.

Il y a heureusement des milieux, des cadres où être une femme n'est plus être victime permanente de discriminations. ça ne veut pas dire qu'il n'existe plus de sexisme ambiant et qu'elles n'y soient pas occasionnellement ou assez marginalement confrontées, mais ça n'est plus une coercition de chaque instant. J'y rencontre d'ailleurs pas mal de femmes pas très féministes (c'est à dire pas du tout dans la lutte féministe) parce qu'elles ne sont pas tellement concernées et que pour elle, dans leur vie, le sexisme n'est qu'une trace d'archaïsme voué à disparaître avec les derniers dinosaures qui le pratiquent encore. Ce en quoi je pense qu'elles se trompent lourdement et par ailleurs, je trouve leur attitude manquant de solidarité avec les femmes concernées, mais ce sont souvent des femmes qui sont très militantes sur d'autres sujets et on ne peut pas être partout.

Donc, commencer par cliver entre d'un côté les femmes cisgenre, les transgenre, LGBT etc qui seraient les seuls vrais bon féministes et de l'autres les hommes cisgenre qui ne pourraient ontologiquement pas l'être, c'est à mon avis une grosse erreur :
- ça fabrique de la scission là où il faudrait faire de la fraternité (dans le sens de la sororité chère à certaines féministes)
- ça rajoute une forme d'inégalité : le système fait de moi votre inférieure, mais vous êtes mon inférieur dans la lutte et comme victime
- ça érige la victimisation en justification de la lutte. Ce qui exclut des luttes toute personne qui n'est pas directement victime. Clivage, fragmentation...
- enfin - et c'est le plus grave - ça détruit toute une partie du discours féministe qui dit que les hommes ont autant à gagner que les femmes à une société égalitaire. Si on nie aux hommes le fait qu'ils aient à y gagner et qu'on contraire on déclare qu'ils ont à y perdre, comment espérer en convaincre et motiver toujours plus ? Surtout lorsque, comme l'auteure de cet article, on semble penser que les seuls intérêts personnels guident les motivations de luttes. C'est hyper contradictoire.
1635
+1 avec Pouet et Will. J’étais sur le point d’essayer de synthétiser ce que je pense de l’article, et ça se rapproche énormément du post de Will, en particulier du dernier paragraphe. Et comme je suis au taf, je ne m’étendrai pas sur le sujet.

Il n'y a pas d'autre monde. Il y a simplement une autre manière de vivre.

1636
Citation :
Donc, commencer par cliver entre d'un côté les femmes cisgenre, les transgenre, LGBT etc qui seraient les seuls vrais bon féministes et de l'autres les hommes cisgenre qui ne pourraient ontologiquement pas l'être, c'est à mon avis une grosse erreur :


Je pense que le but est plutôt de faire de la place dans la parole publique à celles qui sont victimes, plutôt que ceux qui ne le sont pas.

On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel. 

1637
Citation :
Je pense que le but est plutôt de faire de la place dans la parole publique à celles qui sont victimes, plutôt que ceux qui ne le sont pas.


Non mais ça c’est sûr que c’est une bonne chose.
1638
ça, je partage totalement. Mais si c'est juste ça, l'article s'y prend à mon avis de façon assez maladroite.

Je pense qu'il est toujours bon de rappeler aux féministes que s'ils ne sont pas femmes, ils ne vivent pas totalement la discrimination sexiste et doivent donc avoir une parole mesurée face à celles qui la vivent concrètement. Je pense qu'il est toujours bon de rappeler aux antiracistes qu'ils ne vivent jamais totalement eux-même le racisme, etc.

C'est d'en faire un clivage qui me semble dangereux.
1639
Citation :
C'est d'en faire un clivage qui me semble dangereux.


Un peu comme la gauche qui se divise pour ne pas courir le risque de dépasser les 5%. :-D
1640
Cela me fait d'ailleurs penser à un truc : je lisais hier l'article de Wikipedia sur l'affaire Polanski, l'histoire du viol d'une jeune fille de 13 ans.

Polanski a reconnu les faits (enfin, la relation sexuelle). Il a été jugé, il a effectué une peine de prison qui était, selon le jugement de l'époque et la parole du juge, la seule peine qu'il devait effectuer. A l'issue ça, l'affaire aurait dû être close.

Sauf que visiblement, le juge a joué au con et a pas mal déconné en voulant probablement profiter de la notoriété de Polanski, donc n'a pas clot l'affaire, ce qui a entraîné les mandats internationnaux, l'arrestation de Polanski des années, plus tard, procès en Pologne et tout le bataclan.
D'autres juges qui se sont occupés de l'affaire, le ministère public, les avocats... tous ces gens déclarent que le juge a déconné et que l'affaire devrait être close depuis longtemps.
Bref.
L'important, c'est la parole de la victime, laquelle a déclaré au fil des années à de nombreuses reprises qu'elle avait pardonné à Polanski, qu'elle souhaitait que cette affaire soit définitivement close et qu'on leur foute la paix à tous les deux.
Sauf que des associations féministes ne l'ont pas écoutée. Elles ont enfourché l'affaire Polanski pour faire de celui-ci l'archétype de l'homme blanc puissant profitant de la dite puissance pour soumettre les femmes à son bon vouloir. En gros, elles se sont emparées de la situation de la victime pour en faire un étendard de lutte, au détriment de la victime elle-même (selon ses propres propos).
Elles ont nié à la victime sont statut d'être parfaitement pensant et capable de décider pour elle-même, l'accusant de syndrome de Stockholm, d'être sous l'influence morale et financières de Polanski, etc.

Citation :
En 2013, Samantha Geimer publie son autobiographie, La Fille : Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski. Elle y revient sur la traque dont elle a fait l'objet, affirme que « ma mésaventure avec Polanski ne m’a pas traumatisée, ni mentalement, ni physiquement » et ajoute « Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s'est passé après, je choisirais le viol. Elle confie correspondre ponctuellement par mail avec le cinéaste depuis 2009 et s'exprime sur le pardon qu'on lui a « souvent reproché » : « Je ne souffre pas du syndrome de Stockholm. Je lui ai pardonné pour moi, pas pour lui. Tout le monde veut me voir traumatisée, brisée, mais c'était il y a trente-six ans, maintenant, ça va, merci. Et tant pis si je ne suis pas la victime idéale, celles que veulent voir les médias ou le procureur »63.


Je crois que tous ceux qui luttent doivent toujours faire très attention à ce que leurs bonnes intentions les conduisent à faire ou dire par rapport à ce que veulent faire ou dire les victimes directes.